Mouhamed et Soukeyna

Chapitre 08

- « Soukeyna ? »

- « Momo ? Qu'est-ce tu fais là ? »

J'étais tellement choquée que je l'ai appelé Momo sans faire exprès.

- « Je peux m'assoir ? » demande-t-il

Je hoche la tête. Bien sûr que oui, pourquoi il demande même. Je voyais qu'il était autant surpris que moi.

- « J'avais une rencontre avec quelques clients ici et je rentre demain soir » dit-il pour répondre à ma question

- « D'accord »

- « Et toi ? Tu es venue seule ? »

- « Non je suis avec mes parents, un petit week-end en famille » je réponds en souriant

Il sourit légèrement et hoche la tête. Je ne sais même si je respire encore, c'est la première fois depuis que je suis revenue qu'il me sourit sincèrement. Et son sourire est le truc que j'aime le plus chez lui. Le sourire est une Sunna et il sait le faire. Depuis toujours.

Donc sourions !!

Le prophète Muhammad (PSL) a dit : "Et Sourire à ton frère est une charité (Sadaqah)" (Jami Tirmidhi). Le Messager d'Allah a dit également " Ne méprise aucune bonne action si petite soit-elle, comme le fait d'accueillir ton frère avec un visage souriant ". (Sahih Mouslim)

- « Je suis désolée » confié-je après un moment de silence

Il détourne son regard de l'orchestre et le plonge dans le mien. Il y verra de la sincérité parce que je le suis.

- « Désolée de t'avoir abandonné. Je n'ai pas été une bonne amie. Je sais que tu n'as pas envoyé ce message. Au fond de moi, je l'ai toujours su mais je ne sais pas ce qui m'a pris de faire ça. Tu es la personne la plus importante de ma vie ... »

- « On dirait pas » me coupe-t-il

- « Je te l'accorde mais tu sais à quel point tu comptes pour moi Mouhamed. Je n'aime pas la situation dans laquelle on est, on se disait tout, on se racontait nos journées chaque soir et ça me manque. Tu es devenu trop froid avec moi » confié-je avec une petite voix

- « Je n'arrive pas à croire que t'as cru à ce message. Même si on m'avait drogué, jamais je n'aurai fait cela Keyna »

Il m'a appelée Keyna...

- « Pourquoi tu souris ? » demande-t-il

- « Tu m'as appelée Keyna » dis-je toujours le sourire aux lèvres

- « Kagn nga sentimentale ni. Depuis quand t'es sentimentale comme ça ? » fait-il pour taquiner parce qu'il rigole

- « Tu me pardonnes ? »

- « J'ai comme l'impression d'avoir déjà vécu cette scène » déclare-t-il en faisant semblant de réfléchir

Je lève les yeux au ciel. Je sais exactement de quoi il parle. Makhala je fais toujours des bêtises.

- « Pour le bien de ma santé mentale, je te pardonne. Et excuse moi aussi de ne pas avoir répondu à ton message lors du décès de mon père »

Est-ce que je vous ai dit que cet homme est en or ? Non mais il a rien fait et il s'excuse pour quelque chose que j'ai créée.

- « Je ne te mérite pas » affirmé-je

- « Ça par contre c'est vrai »

Je lui lance le mouchoir que j'avais dans ma main ce qui le fait rigoler. Vraiment, j'en suis même émue parce que ce mec est un ange. Ça aurait été un autre, il ne m'aurait même pas donnée l'heure.

- « Mais ça sera la dernière fois Keyna. Je suis sérieux, il n'y aura pas une autre chance. Tu ne peux pas faire ce que tu veux quand tu veux et revenir comme une fleur à chaque fois »

- « Promis je resterai sage cette fois » dis-je avec un grand sourire

- « Je te raccompagne ? » demande-t-il

Je hoche la tête. Il faisait tard et je commencer à avoir sommeil. On marche jusqu'à notre bungalow et on s'arrête.

- « Où se trouve ta chambre ? » lui demandé-je

- « Quoi ? Tu veux passer pendant que tout le monde dort ? »

Ma bouche formait un O.

- « Revel bou bakh. Rêve bien. Je demandais juste »

- « C'est un peu loin derrière »

Je hoche la tête.

- « Bon bah bonne nuit. On se voit demain » m'exclamé-je

- « Oui In shaa Allah »

Avant qu'il n'y aille, je passe mes bras dans son dos et lui fais un câlin. Il était un peu surpris au début mais finit par se lâcher.

- « Bonne nuit » dit-il avant de s'en aller

Je fais quelques pas de danse en entrant dans le bungalow. Je suis trop contente putain. Finalement ma mère a bien fait de nous emmener en week-end ici.