Prologue

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Trost, une petite ville du Sud du Japon très paisible en apparence mais qui s'avère en réalité être une véritable fourmilière. Ici, vous pourrez trouver absolument tout ce dont vous avez besoin, et une aide sera toujours apportée à ceux qui la méritent. Et puis, Trost peut se vanter d'être l'un de ces rares endroits qui soit encore épargné par l'urbanisation excessive. Nombreux sont les parcs et les étangs où vivent des créatures tout à fait banales, et si vous venez le dimanche, vous constaterez que les bancs qui longent les sentiers de terre sont occupés par les retraités du coin qui viennent nourrir les canards.

En somme, on pourrait presque qualifier Trost de ville parfaite, avec ses paysages dignes de figurer sur des cartes postales. C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons que la famille Jäger a décidé d'y élire domicile il y a dix-huit ans de cela.

Une mère aimante avec des tendances surprotectrices, un père qui passe du parfait modèle paternel à un ado qui refuse d'affronter les dures réalités de la vie d'adulte. C'est cette combinaison explosive qui, le 30 mars d'une année où il faisait particulièrement chaud, donna naissance au jeune Eren. Il faisait déjà sensation à cette époque, les infirmières ayant été nombreuses à envier Carla Jäger pour cette petite bouille aux yeux émeraudes dont elle et Grisha étaient les heureux créateurs.

Aujourd'hui, le garçon aux cheveux châtains s'apprêtait à entrer en terminale, dans le lycée de la ville qui l'avait vu grandir. Et c'est le moins qu'on puisse dire, car du haut de ses un mètre quatre-vingt et de ses dix-sept ans, il était désormais bien loin de son apparence première. Il avait appris les choses essentielles de la vie, et la période la plus difficile et la plus éprouvante pour ses géniteurs, à savoir la puberté, était à présent presque révolue.

Son caractère sociable et enjoué lui avait permis de se créer un cercle d'amis solide et bien formé, même s'il ne pouvait nier avoir une préférence pour deux d'entre eux. Récemment, il s'était découvert une passion pour le dessin, et faisait toujours en sorte de mettre toutes les chances de son côté. Il refusait d'avoir le moindre échec scolaire, et mettait un point d'honneur à l'épanouissement personnel et l'indépendance.

Pour cette raison, il était d'ailleurs célibataire depuis deux ans, sa dernière relation lui ayant laissé un goût particulièrement amer sur le bout de la langue. Étant quelqu'un de naturellement attrayant, il avait son petit succès auprès des filles, mais aucune n'avait réussi à l'arracher à sa précieuse routine. Autant l'amitié était pour lui indispensable, autant l'amour ne lui évoquait que sacrifices et tracas inutiles. Il était heureux, il n'avait besoin de personne, et ça lui allait très bien comme ça.

Il faut dire que même si cela aura pris du temps, l'adolescent avait enfin trouvé sa place dans ce monde. Il était du genre à vouloir tout apprendre, et s'il le pouvait, il maîtriserait toutes les techniques d'art, tous les instruments, tous les sports et tous les métiers du monde. En fait, la seule chose qui pouvait lui plomber le moral était le fait de se dire qu'il n'aurait sans doute pas assez avec une vie pour faire tout ce qui le tentait. Cette facette de sa personnalité l'avait rendu très touche-à-tout, et il était doué dans pas mal de domaines.

Mais pour cela, il avait fallut compenser en creusant des lacunes dans d'autres...

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