Chapitre 18 : Des adieux

36 3 0
                                    


Je me réveille dans mon lit, le corps douloureux. J'ai mal partout, comme si un rouleau compresseur m'étais passé sur le corps. J'ouvre doucement les yeux, puis les referme aussitôt. Je sens la chaleur des rayons du soleil me frôler le visage. Je tourne la tête sur le côté et ouvre les yeux. Logan est sur un fauteuil rouge, les coudes posés sur ses genoux, la tête entre ses mains. Je tends le bras mais je pousse aussitôt un grognement de douleur. Logan lève aussitôt la tête dans ma direction. Nos regards se croisent, s'étudient sans qu'aucun mot ne sorte.

—Ça va mieux ? Finit par me demander Logan.

—Ce n'est pas terrible.

Il n'ajoute rien. Calé contre le fauteuil, il fixe soudain le plafond, le visage figé, les yeux à moitié dans le vide.

—Qu'est-ce qu'il y a ? Lui dis-je dans un murmure.

—Quand il s'agit de toi, j'ai du mal à me contrôler, à trouver des réponses claires et précises. Mes pensées se mélangent à mes sentiments avec autant de force qu'une tornade.

—Oh.

Réaction plutôt simpliste, mais rien de mieux ne me vient. Logan a des sentiments pour moi, je m'en douter mais qu'il me le dise me fait toujours plaisir. Pourtant, aujourd'hui, il sonne comme des adieux. Le silence se réinstalle. Un silence qui me fait mal.

—Pourtant, il faut que tout s'arrête ! Dit-il en baissant la tête vers ses jambes.

Soudain, je me fige totalement et ferme les yeux. Je me doutais qu'il pouvait dire ça mais ils me font mal, comme un abandon. Je le contemple un moment.

—Tu parles de la malédiction ? Lui dis-je d'une voix tremblante de doute.

—Non... toi et moi !

Il médite cet aveu. Il serre les dents et reprend la parole. Mon cœur me brûle. Je sais que c'est pour moi, pour ma sécurité mais je ne peux m'empêcher d'avoir mal. J'ai bêtement cru que ça irait, qu'on pourrait former une équipe, qu'on aurait pu être...ensemble ! Une larme menace de couler, si je n'étais pas intervenu, si je n'avais pas cherché de réponses, alors peut-être qu'il ne partirait pas.

—Tu m'en veux ? Lui dis-je d'une voix vide.

—Non ! Evidemment que non, dit-il d'une voix dure : Tu n'as rien fait de mal, tu .... a été parfaite. Le problème ce n'est pas toi, c'est moi et uniquement moi.

Je retiens mon souffle.

—Il s'est produit cette nuit exactement ce que je craignais le plus. Tu as couru un danger. À cause de ce que je suis et de la malédiction.

J'essaie de me relever de mon coussin mais la douleur me rappelle à l'ordre et je retombe aussitôt.

—Si c'est à cause de hier soir, ce n'est pas de ta faute, c'était un accident, rien de plus.

Logan se lève et se poste devant la fenêtre de ma chambre, dos tourné vers moi. Il croise les bras dans son dos, et serre les poings.

—Je n'ai pas l'intention de t'exposer à de nouveaux dangers, alors le sujet est clos.

Non ! Pas ça !

—M'exposer ? Je croyais que nous étions d'accord là-dessus. Tu es victime d'une malédiction et tu ne peux pas t'en sortir seul.

—La malchance qui me poursuit relève de ma seule faute et de ma responsabilité ! Le reste ne te regarde pas ! Toi et ta sœur n'avaient pas payé la malédiction avec moi.

Ses mots me blessent, me mettent en colère. J'ai l'impression qu'il ne me donne pas le choix. Dans un accès de rage, je prends l'oreiller et lui jette dans le dos mais il retombe à quelques centimètres de moi. Aussitôt, une douleur me prend aux côtes, m'arrachant un gémissement.

A la nuit tombéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant