Chapitre 15 : Promesse

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On brisera la malédiction ensemble. C'est la promesse que j'ai faite à Logan mais aussi à moi-même. Je ne veux pas qu'il meurt, que lui aussi m'abandonne.

Je suis dans ma chambre, allongée sur mon lit, l'esprit et le cœur lourd. Pour rompre la malédiction, il faut trouver le cœur de Logan. Sans ça, Logan mourra. La question que je me pose, c'est : Ou est son cœur ?

Je me retourne dans mon lit et ferme les yeux, espérant dormir et évacuer mes pensées sombres mais le sommeil me fuit comme la peste. Je me mets sur le dos et souffle fort mais ce poids sur mon cœur ne semble pas s'en aller. Je pousse les couvertures d'un geste rageur et me dirige vers la fenêtre. Je l'ouvre lentement et laisse entrer l'air vivifiant de la nuit. J'aimerai tellement pouvoir parler avec Maria. Bon, c'est un peu ridicule. Maria est dangereuse et ne semble pas m'apprécier mais, elle me fait un peu pitié dans le fond. Elle s'est faite trahir par les hommes, ce n'est pas facile. L'amour est parfois diabolique.

—Maria, pourquoi ?

Je pose ma tête sur le chambranle de la fenêtre quand j'aperçois une silhouette sombre en contrebas dans le jardin, près d'un banc. Il y a quelques semaines, l'identité de cette personne m'était inconnue mais maintenant, je sais que c'est Maria. Elle est assise de dos et ne bouge pas. Est-ce qu'elle m'attend ? Soudain, elle se lève du banc et s'avance vers la fontaine. La lune éclaire sa silhouette au fur et à mesure qu'elle marche. C'est bien Maria. Elle tourne la tête dans ma direction et aussitôt, je prends une envie soudaine d'aller à sa rencontre. Je prends mon gilet et l'enfile à toute vitesse. Je ne pense pas que Logan approuverait mon choix d'aller la voir mais j'ai besoin de réponse. Et puis, je lui ai promis de trouver une solution pour qu'il vive ! J'ouvre la porte de ma chambre et j'inspecte les alentours afin de m'assurer que la voie est libre. Je descends les marches délicatement pour qu'elles ne grincent pas et me dirigent vers la porte d'entrée.

Dehors, je ramasse un gros caillou, espérant m'en servir comme arme au cas où, et me dirige directement vers le banc mais aussitôt arrivé, je ne vois plus personnes.

—Maria, où es-tu ?

J'avance dans la nuit, uniquement éclairé par le clair de lune à la recherche de Maria, sans succès. Je ne sais pas où elle est. Je regarde la maison d'un œil désolé. Je voudrais tellement savoir où elle a caché le cœur de Logan.

—Maria, où est ton corps ? S'il te plait, je ne veux pas qu'il meurt...

Je décide de rentrée quand je remarque une silhouette à la robe blanche et immobile près d'une statue de femme. Maria est appuyée contre la statue et semble pleurer. Je m'approche doucement et lui parle calmement pour ne pas l'effrayer –ou l'énerver-.

—Maria...Je m'appelle Hannah Kean. Je sais que le duc t'a fait du mal mais, Logan est innocent . Il n'a rien fait.

Je fronce les sourcils et m'approche doucement. A 5 mètres d'elle, je m'arrête. J'ai juste un caillou pour me défendre, c'est une arme mais peut-être un peu maigre pour un fantôme.

—Je suis désolé que tu es souffert, vraiment ! Ce n'est pas juste.

Je resserre mon caillou, plus pour me rassurer qu'autre chose. D'un coup, la silhouette blanche arrête de pleurer et tourne son visage vers moi. Aussitôt, je sursaute et fait marche arrière en mettant mes mains devant en signe de paix. Mais Maria bouge et surprise, je recule d'un bond. Dans ma hâte, je glisse sur les herbes humides et m'étale au sol, dos contre terre. Maria est tournée vers moi, immobile et sans émotion.

Son visage, toujours vide, me fait peur. Pas d'yeux, ni de nez, juste une bouche ! Elle tourne la tête et aussitôt, je frissonne. J'ouvre les yeux en grand de stupeur. Je ne vois pas ces yeux mais je suis sûr qu'elle me regarde, et avec colère ! Elle se redresse de la statue et s'approche de moi. C'est alors que je remarque une chose curieuse autour de son cou. Quelques choses que je n'avais pas remarquées auparavant : un pendentif en forme de clef. C'est assez flou mais je discerne clairement une forme de clef. Elle est différente, comme fantomatique mais elle me semble familière. Je pose la main sur mon cou, mais je n'ai pas mis le mien.

A la nuit tombéeWhere stories live. Discover now