Mitch : Knights

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Mitch se concentrait tant bien que mal sur le film lorsque quelqu'un frappa à la porte. Les gens autour de lui échangèrent des regards durant quelques secondes, et Arya finit par mettre le film en pause pour aller ouvrir.
De là où il était installé, Mitch ne pouvait pas voir qui avait frappé, simplement Arya et un bout de l'encadrement. Tous les Perdus qui étaient installé à l'autre bout de la pièce frémirent en voyant qui se tenait à l'extérieur. Curieux mais estropié, Mitch prit le parti de rester là où il était.
En revanche, il était aux premières loges pour la réaction d'Arya. En ouvrant la porte et parcourant du regard la personne à l'autre bout, un frisson avait parcouru son corps mince, puis elle avait serré sa main droite sur la poignée de porte jusqu'à ce que ses jointures en blanchissent.
-Va-t-en, a-t-elle ordonné dans un ton une octave en-dessous de sa voix habituelle.
La personne répondit quelque chose que Mitch n'enregistra pas. A la place, il regarda une Perdue traverser la pièce, un pistolet à la main, se placer derrière Arya et mettre en joue le visiteur.
-Ne la fais pas répéter ça deux fois.
Cette fois-çi, Mitch se leva, sans pour autant faire un pas envers quelque direction que ça soie. Les autres Perdus avaient commencé à sortir les armes. Il se sentait inutile et pas à sa place.
Ravalant sa salive, Arya laissa glisser sa main de la poignée.
-Tu l'as entendue, dit-elle d'un ton neutre, retrouvant sa voix.
-Parfaitement, répondit l'étranger -un garçon, Mitch le devina à la voix. Mais tu n'es pas en position de donner des ordres.
Arya grinça des dents pendant quelques secondes avant de bondir sur le garçon.
Cette fois-ci réveillé, Mitch boita jusqu'à la porte en même temps que les Perdus. À l'extérieur, Arya s'était faite immobiliser par le garçon, non sans avoir donné quelques coups au passage. Adler et la fille au pistolet s'interposèrent, firent s'écarter la foule de quelques pas et fermèrent la porte, le tout en quelques secondes.
-Qu'est-ce qui se passe ? demanda Mitch par-dessus les questions des Perdus.
-Ils nous prennent au piège, répondit Adler. Ils prennent la ville.
-Qui ça, ils ?
-Les Tireurs.
À l'évocation du patronyme, le groupe se calma en quelques secondes. D'un coup dans la salle, le silence était roi. La fille au pistolet le déposa sur une étagère et passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer.
-On est morts, soupira-t-elle, plantant sa seconde main dans sa chevelure rousse. On est morts.
-Pas vraiment. Il suffit à certa...
Quelqu'un frappa à la porte.
-Hey ! On s'en ira uniquement si Adler, Taylor, Sam et le Chasseur sortent. Sinon, ça va saigner.
-Qu'est-ce qui nous garantit que ça ne va pas saigner dans les deux cas ? Rétorqua la fille rousse.
-Absolument rien, mais ça vaut le coup de prendre le risque, répondit la personne.
Adler haussa les épaules et fit signe aux intéressés de s'avancer. Mitch hésita.
-Toi, tu t'en fous, lui expliqua Adler. Ils ne vont rien te faire.
Ça le faisait se sentir stupide, mais ses paroles rassurèrent Mitch, qui prit solide appui sur sa jambe valide et fendit le groupe.
-Jaclyn, tu es en charge des opérations jusqu'à ce que moi ou Leo revienne. Fais gaffe, conseilla Adler à la rousse.
-Pas de problème, fit-elle en agitant le pistolet qu'elle avait récupéré.
Adler frappa à la porte et prévint leur interlocuteur qu'ils sortaient. Celui-ci leur ordonna de le faire les mains en l'air, et sans armes.
Dehors, il faisait nuit noire. La pénombre s'était installé pendant les cinq minutes de battement entre la disparition d'Arya et ce moment précis. Mitch avait d'un coup atrocement froid, et dût se retenir de ne pas croiser ses bras levés pour se réchauffer. Trois "Tireurs" les appréhendèrent à la sortie, Mitch reconnut celui que Leo avait agressé à l'hôpital.
Les otages s'avancèrent, mains en l'air, et plantèrent leurs pieds dans la boue pendant qu'une Tireuse commençait à les fouiller pour vérifier qu'ils n'avaient rien emporté.
Quand vint le tour de Mitch, il fut surpris de sentir un poids lester la poche de son sweat, et osa lever les yeux vers la Tireuse. Elle avait une chevelure assez abondante, et un sourire malicieux plaqué sur son visage, à demi-voilé par les ombres crées par sa capuche et les lampes-torches.
Gia.

The After (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant