Mitch : On Our Way Home

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La jambe de Mitch le tuait. Sa situation le tuait, et tout ce à quoi il pensait le tuait. C'avait été une sacrée journée, et celle qui l'attendait ne semblait pas l'accueillir sous de meilleurs augures.

Il avait passé les minutes douloureuses suivant l'évaporation des calmants à chercher des explications. Sur la discussion qui l'avait amené à se retrouver la jambe cassée, sur pourquoi et comment les Perdus avaient des médicaments, et comment ils savaient s'en servir, qui était ce type, et que dirait-il aux Chasseurs en revenant.

Et comme cerise sur le gâteau, il y avait le comportement des Perdus. Ils ne s'adressaient pas à lui comme il était une plaie, au contraire, non, ils étaient aux petits soins et engagaient la discussion avec lui comme s'il était un des leurs. Il se sentait atrocement coupable, et il ne savait pas s'il devait, et c'était non seulement désagréable, mais bizarre.

Quand la nuit tomba, Mitch se rendit compte que la douleur et les doutes aditionnés allaient l'empêcher de dormir, et décida de faire autre chose de sa nuit que de traîner sur son lit de camp. Il prit la canne qu'on lui avait déposée à côté de lui et s'est traîné hors de l'infirmerie le plus silencieusement possible. Il a commencé à marcher dans les « rues » du camp des Perdus.

Ca lui évoquait des bidonvilles, mais une version évoluée, comme si les occupants avaient construit habitat futuristes sur habitats futuristes avec ce qu'ils avaient trouvé, sans s'inquiéter de la disposition ou de la cohérence du tout.

Canne aidant, il se déplacait avec une certaine aisance dans les rues assez boueuses de la ville, sans rencontrer personne, ni voir de lumières allumées dans les intérieurs. Il en présuma qu'il y avait un couvre-feu, ou quelque chose du style, et se déplaca encore plus rapidement dans les rues, assez allègre.

Au détour d'une rue, il tombe sur une fille assez petite, avec la peau caramel et les cheveux noirs, longs et lisses. A y réfléchir, c'était le troisième larron dans le groupe venu lui proposer le deal de l'hôpital à la base. S'étant simplement concentré sur Leo et l'autre, le leader, il ne l'avait pas consciemment remarqué. Elle portait un sac et une rangée de couteau à sa ceinture, ce qui n'étonna pas Mitch ; jamais il n'avait vu un Perdu sans armes.

-Rebonjour, fit-elle.

-Oh, euh, salut, répondit Mitch, décontenancé.

-C'est mal de sortir de l'infirmerie sans autorisation, enjoint-elle. Mais bon, maintenant que t'y es, tu veux venir ?

-Où ça ?

-Chez Adler. On regarde un film. C'est pour ça que personne n'est chez soi, et je suis là parce que je suis en retard.

Mitch fut piqué par la curiosité. Il n'avait jamais vu de film.

-Pourquoi pas, répondit-il finalement.

-OK. Suis-moi. Je suis Arya, en fait, se présenta la fille au passage.

-Mitch.

Conscient qu'il n'était pas à sa place, il la suivit en arborant un air plus réservé qu'elle. Elle sautillait tranquillement, ses couteaux tintaient à sa ceinture. En réfléchissant, put-être que Mitch pouvait lui demander des explications à elle. Si elle était proche à la fois de Leo et du leader, elle devait savoir ce qui venait de se passer.

-Je peux te poser une question ? A demandé Mitch, hésitant.

-J'ai déjà à peu près une idée de ce que tu vas demander, mais vas-y.

-Qui était ce...

-Blake.

-Ca m'aide beaucoup, merci.

Devant Mitch, Arya eut un petit rire, avant de reprendre.

-C'est un des survivants. Encore vivants.

Au tour de Mitch de glousser.

-Pardon ?

-Il a vécu pendant l'ère secondaire.

-Mais, ça n'a pas de sens. L'ère secondaire date de quelque chose genre, quatre-vingt dix ans. Il serait mort.

-Merci, je suis au courant. C'est compliqué à expliquer. Il faudrait que tu demande à Leo, elle sait, donc elle t'expliquera mieux que moi, et probablement plus clairement aussi.

-Comment ça, elle sait ?

-C'en est une aussi.

Mitch absorba le choc plus tranquillement.

The After (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant