Leo : Figthers

517 48 0
                                    

Leo traînait chez les Définitifs à la recherche de Blake depuis maintenant quelques heures, sans succès. Elle savait que si elle ne le trouvait pas, lui allait revenir pour elle, mais elle préférait que le tout vienne d'elle.
Alors qu'elle tournait au coin d'une rue, pour aller faire un tour à l'hôpital des Déménageurs, elle rencontra le type d'hier soir, qui lui avait donné les cendres de Zen. Assis dans une chaise longue sous le porche de sa maison, il était accompagné d'un gosse d'une dizaine d'années, probablement son petit frère. Le type le reconnut tout de suite.
-Toi, remarqua-t-il.
-Moi, fit Leo, déconcertée.
Le type se figea quelques secondes pour réfléchir, sourd à la discussion qu'entretenait seul son petit frère sur des bouquins de l'ère secondaire. Finalement, le type se leva de sa chaise, descendit du perron et vint faire face à Leo.
-Qui était ce type à l'hôpital ?
-Grant, expliqua simplement Leo.
-Super. Ça m'aide beaucoup.
Leo fit un pas en avant, se rapprochant plus du type, puis se grandit et posa ses mains sur ses hanches.
-Qu'est-ce que tu veux savoir ? s'enquit-elle.
-C'est possible qu'il ne soie pas venu seul ? demanda le type.
-Bien sûr ! C'est un Tireur.
-Un Tireur ?
-C'est compliqué à expliquer, coupa Leo, ne désirant pas mettre au courant tous les Définitifs.
-Est-ce qu'il y aurait un...Tireur qui s'appelle Campbell ? Et qu'est-ce que c'est ?
-Je n'en ai aucune idée, je ne suis pas leur secrétaire !
-OK, tu m'expliques ce que c'est ou j'appelle tous les Chasseurs de la rue, menaça le type.
-Va pour les explications, alors. Je peux rentrer ? demanda Leo en désignant la maison du menton.
-Pourquoi pas. Ashton, en fait.
-Leo.
Se re-dirigeant vers la porte, Ashton fit signe à son frère de rester dehors avec son bouquin, et à Leo de venir. Elle attendit tout de même qu'il ouvre la porte et entre pour le suivre.
L'intérieur était classique. Mobilier moderne qui avait autrefois été neuf, peintures délavées par le soleil et parquet à certains endroits si gondolés que les meubles posé dessus n'était même pas droit. Une maison de Définitifs, en somme. Luxe opulent en voie de décrépition ; Leo commençait à s'habituer à voir ce genre de choses.
-Un Tireur. Par définition, c'est quelqu'un qui joue avec des armes à feu, commenca-t-elle à expliquer. C'est aussi un terme d'argot pour voleur.
-Et ? demanda Ashton. C'est tout ? J'aurais pu ouvrir un dictionnaire.
Il ouvrit une porte, les menant dans la cuisine, et indiqua à Leo une chaise avant de commencer à chercher dans ses placards. Leo s'assit et posa ses mains à plat sur le plan de travail.
-Tu veux savoir quoi ? rétorqua à nouveau Leo, irritée.
-Ce qu'ils font en ville ?
-Défier Ryel ou essayer de la prendre. Dépendant combien ils sont.
Leo remarqua que Ashton commençait à stresser. Ses mains tremblaient alors qu'il posa devant elle une tasse de café. Il n'en prit pas. Ca ne ferait qu'aggraver ses tics, de toute façon. Il s'assit en face d'elle.
-Comment on sait combien ils sont ?
-On ne sait pas, on ne peut pas les reconnaître. Je pourrais en être une. Tu pourrais en être un. C'est ce qui est compliqué. Pourquoi ça t'intéresse de les arrêter ?
En attendant la réponse d'Ashton, qui stressait encore plus, elle repoussa la tasse vers lui. Elle ne buvait pas de café, considérant que ça réduisait son attention.
-Ils ont rendu mon frère fou au point de le pousser à nous abandonner, alors ça m'intéresse.
Leo se pencha en avant, posant son menton entre ses mains en coupe.
-Il y a combien de temps ?
-Six ans.
-C'est trop tard. Désolée. Il est pourri jusqu'à la moelle.
-Comment ça ?
-Les Tireurs originels se trouvaient à l'épicentre quand la catastrophe naturelle a frappé, et ont été irradiés à un si fort niveau qu'ils n'en sont pas morts ; ça les a rendus imm...
Quelqu'un frappa à la porte, mettant les explications de Leo en suspens. Ashton la gratifia d'un regard glacial, et alla ouvrir, la laissant seule dans la cuisine. Leo soupira et alla vider la tasse de café pour se servir de l'eau en attendant son retour. Elle allait ouvrir le robinet quand un glapissement faible l'alerta.
Prudente, elle posa la tasse dans l'évier et sortit un couteau avant de pousser la porte de la cuisine à son tour. Dans le couloir, devant la porte ouverte battant légèrement dans le vent, se tenait Blake. Appuyé sur le mur, engoncé dans son flegme habituel, il salua Leo d'un sourire qu'elle aurait presque pu qualifier d'amical.
-Salut, fit-elle en retour. Qu'est-ce que tu viens faire là ?
-J'étais venu passer le bonjour à Ashton, fit-il d'un ton glacial, mais je vois que vous étiez en train de discuter.
-Dit comme ça, ça fait un peu petit ami jaloux, commenta Leo.
Blake fondit sur elle et la plaqua contre le mur, la dominant de toute sa hauteur. Apeurée mais ne le montrant pas, Leo conserva son sourire moqueur et son poing serré sur son couteau.
-Cette ville est la dernière, Leo, et je l'aurais, compris ? Avec ou sans toi dans l'équation.
-C'est une menace ?
Blake plia ses genoux et planta son regard vert dans celui de Leo. En ce moment précis, Leo aurait parié qu'il dépassait largement les stades de l'amicalité.
-Une proposition. Tu peux toujours revenir, Leo.
-Même pas en rêve.
Leo ponctua sa réplique d'un haussement de sourcils quasi hautain et se défit de l'emprise de Blake, pour s'adosser au mur en face de lui.
-Tu as fait quoi de ce gosse ? demanda-t-elle en parlant d'Ashton.
-Il va revoir son frère.
-Et le petit ?
-Le petit ? Quel petit ?
Pétrifiée par sa cruauté, Leo crispa ses mains contre la cloison. Elle aurait tout donné pour tuer Blake.
Mais elle donnait tout pour ne pas lui ressembler, et faire ça réduirait ses efforts à néant.

The After (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant