- « Et le chiffre d'affaires nous permet de recruter combien de personnes ? Et quel serait leur salaire ? » je me retourne vers Sophia pour voir si elle est entrain de faire son travail et vois que oui

- « Nous pouvons recruter jusqu'à cinq personnes. Et concernant le salaire, cela dépendra de l'expérience. Je dirai entre 500000 et 700000FCFA en plus des primes » expose le DRH

Je hoche la tête. Cela me semble être une bonne idée. Ce que j'aime dans mon travail, c'est que j'ai une équipe très dynamique et créative. Ils visent toujours plus haut, plus loin et ça me motive moi aussi à être le meilleur directeur général possible. Je n'ai que 28 ans et la plupart d'entre eux sont mes ainés mais ils me respectent comme si c'était le contraire. Je suis un boss sérieux, très sérieux même mais je ne terrorise pas les gens comme certains. Quand il faut travailler, je suis imperturbable, il n'y a que ça dans ma tête. Mais je sais aussi me détendre, m'amuser quand il le faut.

- « Vous avez le feu vert. Vous avez deux mois pour trouvez vos candidats parfaits pour les postes ciblés »

Je rejoins mon bureau avec Sophia à mes côtés. Elle s'appelle Safiètou Ndoye mais tout le monde l'appelle Sophia. Y compris moi oui. On s'est rencontré en dernière année universitaire. Elle a 30 ans et mariée. Des fois je me demande comment elle a fait pour se trouver un mec et se marier vu qu'elle est avec moi du lundi au samedi, de 9h à 18h. Quand elle venait de débuter, elle était célibataire. On a même eu une certaine attirance à un moment donné. Rien de cliché hein, c'est juste qu'on passe nos journées ensemble et c'est normal d'avoir certaines pensées pas très professionnelles. Mais ça a duré le temps d'une seconde. Elle n'est pas du tout mon style même si elle est très belle.

- « Je suis dans mon bureau si tu as besoin de moi. Mademoiselle Diop est là » annonce-t-elle

- « Tu peux l'appeler par son prénom tu sais. Elle s'appelle Maimouna » dis-je pour la énième fois

- « Je sais mais c'est la petite amie de mon patron »

- « Ton patron est aussi ton ami donc pas besoin de formalité avec elle »

Elle lève les yeux au ciel avant de sortir du bureau. Je rigole parce que je sais qu'elle n'aime pas trop Maimouna mais c'est une gentille fille. Elles le sont toutes les deux et je ne comprends pas pourquoi elles ne s'apprécient pas.

Juste quelques secondes après, la prunelle de mes yeux fait son apparition. Elle fait partie des plus belles femmes du monde et je le pense. C'est une femme très élancée, nous faisons presque la même taille et je mesure quand même dans les 1m90. Mais c'est normal vu qu'elle est mannequin et c'est l'égérie de notre marque de vêtements qui porte le même nom que l'entreprise. C'est Amdy, l'autre tailleur avec qui j'étais à l'atelier, qui était ami avec lui et l'a recommandé lorsqu'on cherchait des profils pour ce poste. Ça été vraiment un coup de cœur lorsque je l'ai vu pur la première fois et je l'ai tout de suite engagée. Depuis lors elle s'est fait remarquée et est désormais une grande mannequin. Quant à nous deux, les choses se sont faites naturellement. On est ensemble depuis maintenant deux ans et tout se passe pour le mieux.

- « Tu es magnifique Madame Gueye » dis-je pendant qu'elle vient s'assoir sur mes genoux

Elle était vêtue d'un tailleur pantalon blanc. Elle était noire de peau et cette couleur faisait ressortir son sublime teint.

- « Contane nga ? Tu es content ? » rétorque-t-elle en passant ses bras autour de mon cou

- « Je suis plus que content » je murmure en l'attirant davantage et l'embrasse dans un baiser qui lui fait mourir un son de jouissance

Le baiser dure encore quelques secondes avant qu'on ne se sépare. Elle sourit lorsqu'elle rejoint le canapé  qui était sur le côté et qui faisait office de mini salon avec deux fauteuils et une table basse. Je la rejoins immédiatement.

- « Tu fais quoi ce week-end ? » me demande-t-elle

- « Rien de spécial. À partir le samedi bien sûr »

- « Est-ce que tu pourrais ne pas travailler samedi pour moi ? » me demande-t-elle d'une voix mielleuse en commençant à caresser ma barbe

- « Maï ... » dis-je en étirant son surnom

Je tiens vraiment à mon travail, je suis passionné et elle le sait. Je n'aime pas manquer le travail.

- « S'il te plaît bébé. On va juste aller se reposer à Saly. Je vais bientôt aller en Suisse et on ne se verra pas durant trois mois »

- « Je sais mais ... » tenté-je de dire mais je fus coupé par ses baisers sur mon visage

- « Allez dis oui s'il te plaît »

- « Je suis d'accord »

Elle sourit de toutes ses dents et me donne un rapide bisou sur la bouche avant de se lever.

- « Fo dieum ? Tu vas où ? » je lui demande

- « Je dois aller réserver notre chambre d'hôtel et faire d'autres affaires. Et toi monsieur tu as une entreprise à diriger alors au boulot »

- « Tu dis cela après avoir bien profité de moi »

- « Effectivement. Bisous on s'appelle ce soir » s'exclame-t-elle en sortant de mon bureau

Je me laisse tomber sur mon fauteuil. J'adore cette femme. Elle me fait évacuer tout mon stress et Dieu sait à quel point je suis stressé.



J'arrive à la maison exténué. Heureusement que cette année j'ai pris un chauffeur sinon je n'allais pas tenir. Faire le trajet Mbao - Yoff et vice-versa tous les jours n'est pas chose facile même avec l'autoroute à péage.

Je monte au 1er étage où se trouve ma mère et ma sœur pour saluer ma mère et ma sœur pour ensuite aller au deuxième étage où se trouve mon appartement.

Après le décès de mon père, nous avons appris qu'il avait acheté un terrain à Mbao. Il a réussi à le faire juste quelques mois avant et c'était vraiment une surprise pour nous. J'y suis donc allé pour étudier les lieux et j'ai constaté que c'était un assez grand terrain et c'était un titre foncier en plus. J'étais tellement heureux et motivé que j'ai voulu y construire une maison sur le champ. Je venais juste d'être stable avec l'entreprise et je ne pouvais pas faire une construction express. Il m'a fallu presque deux ans pour que la maison soit juste habitable. Mais Dieu fait bien les choses. En un an, les recettes de l'entreprise ont quadruplé et j'ai pu achever la construction en quelques mois.

La maison était sur deux étages avec terrasse. Le premier est occupé par ma mère et ma sœur, et moi j'occupe le deuxième. Au rez-de-chaussée, il y avait deux magasins dont l'un est géré par ma mère qui est maintenant une des revendeuse des tissus que nous fabriquons et de ses propres affaires. Kham ngeine mères yi rek, beugouniou tokk.

Après ma douche et ai fait mes prières et mes invocations, je rejoins ma mère et ma sœur au 1er étage. Tous les jours nous dînons ensemble et je reste avec elles jusqu'à l'heure d'aller se coucher.

- « Mouhamadou do wagni liguey bi nak. Mouhamadou tu ne peux pas diminuer le travail. Regarde comment tu maigris » se plaint ma mère lorsque je m'assoie à ses côtés après le dîner

Il était bientôt 21h et nous étions entrain de regarder la télé.

- « Yaye si je diminue, les affaires ne vont pas marcher di »

- « Ih yaye bayiko rek. Maman laisse le tranquille. Sinon l'argent va finir » intervient ma sœur Fatima

Je rigole en secouant la tête. Elle ne changera jamais. Elle a maintenant 32ans. Elle est mariée depuis deux ans mais son mari est en France ce qui fait que je dois toujours la supporter dans la maison.

- « Toppatol seu khaliss dieukeur mo geune. Gère l'argent de ton mari c'est mieux » dis-je pour la piquer

Son mari je ne l'ai vu que quelques fois et je ne sais pas ce qu'il fait exactement dans la vie. Il est businessman. Les femmes elles tombent amoureuses de n'importe qui.

On continue de discuter jusqu'à 22h avant d'aller nous coucher. Demain sera jeudi et je dois travailler davantage pour pouvoir prendre le samedi.

Mouhamed et Soukeyna Where stories live. Discover now