J'aurais voulu être une chèvre

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Cette histoire a été écrite en collaboration avec KUKIHIME ! J'ai écrit la perspective de Seonghwa, elle de Hongjoong, et nous alternons tous les chapitres. J'espère que vous passerez un bon moment à lire notre petit projet !

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Quand il était jeune, Seonghwa voulait être une chèvre.

Bien que ses rêves aient été vite brisés par ses parents qui lui ont patiemment expliqué que, non, il ne pourrait pas devenir un animal comme dans les dessins animés plein de magie où les souris devenaient des chevaux pour tirer le carrosse, il n'avait jamais perdu les envies qui l'avaient poussé à vouloir un futur aussi étrange. Toujours pouvoir être à l'extérieur, sur l'herbe verdoyante, sur la terre riche, sur les rochers escarpés. Pouvoir sauter au-dessus des ruisseaux, parcourir les chemins tortueux menant à des petites grottes cachées de la montagne, regarder les nuages caresser les arbres de l'autre côté de la vallée. Il était un peu confus avec son idée de chèvre, mais son cœur s'était déjà décidé sur son rêve ; pouvoir explorer la vallée et les montagnes proches, tous les jours, par tous les temps.

Bien sûr, il avait profité de son enfance pour en tirer le maximum, parcourant les bois que ses parents lui avaient interdit d'approcher, escaladant les pics avec ses chaussures de mauvaise qualité glissant sur des pierres traîtres, admirant des paysages qu'il savait être le seul à regarder. Et à chaque fois, ça ne faisait que solidifier un peu plus cette certitude : ce ne serait jamais assez. Une vie entière ne serait pas assez pour véritablement apprécier la beauté de cette vallée, des montagnes autour, des pâturages, des forêts. Alors, quand ses amis ont commencé à quitter le village pour étudier dans de grandes villes, Seonghwa a réfléchi à un moyen plus réaliste de réaliser son rêve que de devenir une chèvre.

Et c'est ainsi qu'il prit la casquette de facteur, délivrant leurs lettres et colis à tous les habitants de la vallée. Avec sa bicyclette, il traversait en un éclair les ruelles, saluant les mêmes personnes qui sortaient acheter leur pain, souvent des personnes âgées qui l'avaient vu grandir. Mais quand les adresses le portaient au-delà du village, dans les fermes et les maisons isolées, c'était là le moment où il levait le pied, laissait le vent fouetter son visage, admirait la beauté de la scène dans laquelle il évoluait. Ce n'était peut-être pas un métier aussi prestigieux que ce que ses amis de la grande ville avaient décroché, mais il vivait son rêve chaque jour et gagnait sa vie avec, et rien d'autre n'avait d'importance pour lui.

Les moments les plus rares, et aussi les plus excitants, comme aujourd'hui, se manifestaient sous la forme d'une nouvelle adresse. Quelqu'un qui emménageait dans cet endroit déserté était assez rare pour que ce soit un événement en soit, mais surtout, une nouvelle adresse voulait dire une nouvelle route. Et l'adresse sur cette lettre d'impôts, c'était une heure de route de plus sur son chemin habituel, et pas une heure reposante en plus de ça. Extatique, il pédala un peu plus fort pour aller plus vite vers la vieille bergerie abandonnée - plus si abandonnée que ça, on dirait.

Le chemin de terre était tortueux, sinuant au flanc de la montagne avec une pente si élevée qu'il devait marcher à côté de son vélo. Les jours de pluie promettaient d'être dangereux, mais il se sentait confiant. Après une dizaine de minutes d'escalade, il arriva enfin à un plateau, révélant une petite maisonnette et une prairie délimitée par une barrière sommaire de bois et de fils de fer. Essuyant la sueur sur son front, il frappa à la porte, espérant se présenter maintenant qu'il serait leur facteur. Les gens ici se sentaient souvent seuls, avec leurs enfants partis en ville.

La porte s'ouvrit, et ce n'était pas un petit vieux au gros nez. A la place, il y avait un chapeau noir à large bord, et, dessous, des cheveux BLEUS - Seonghwa cligna des yeux quelques fois, presque agressé par la couleur -, un joli visage de son âge, une chemise maintenue par un corset ?, des shorts menant à des bottes boueuses -

Oh, il avait la bouche ouverte et venait de le dévisager de haut en bas. Superbe première impression. Horrifié par son comportement, il se sentit rougir.

"Ah- Désolé- Je suis le facteur ! Seonghwa. J'ai votre courrier ici ! Je voulais vous souhaiter la bienvenue, il n'y a pas souvent de nouvelles têtes par ici."

L'air un peu confus, le garçon prit la lettre qu'il lui tendait avec un sourire hésitant.

"Merci ? Je suis Hongjoong, enchanté."

Son sourire, même à la moitié de ses capacités, était étrangement déstabilisant pour Seonghwa. Se sentant encore plus embarrassé, il se racla la gorge. Il était meilleur avec les gens, d'habitude.

"Eh bien, bonne journée", se dépêcha-t-il de dire, haussant sa casquette respectueusement.

"De même, faites attention au retour", sourit-il pleinement cette fois, et, oh, Seonghwa avait peut-être mangé quelque chose de bizarre ce midi.

La porte fermée derrière lui et commençant la descente, il se surprit à repenser à ces cheveux bleus. On dirait que la vallée n'avait pas fini de lui offrir des trésors.

Et comme tous ses trésors, il voulait retourner le voir.

[Le Vent de la Montagne] - Hongjoong X Seonghwa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant