JUST BAD LIAR | SLOW UPDATE

➳Chapitre 55 : Kissing Is The Easy Part.

Jonathan : " Comme il l'a dit, t'auras plus de chance la prochaine fois." Je peux entendre la taquinerie dans sa voix alors qu'il se moque dans mon oreille.

Je ne suis pas née avec suffisamment de majeur pour exprimer ce sentiment perfide qui coule dans mes veines, alors je me contente de l'ignorer.

Je marche les oreilles enfoncées dans ma capuche, décidée à le semer, même si la musique qui résonne m'empêche de me concentrer. Tandis qu'un haut-parleur diffuse des mélodies nostalgiques, des enfants courent partout en criant dans des va-et-vient incessants entre les auto-tamponneuses et leurs parents.

Mais, je les vois.

Sur le manège en bois, des gamins batailleurs se préparent à refaire le monde à coup de galops chevaleresque, leurs rires se déchaînent, mes pieds freinent.

Je ne trouve pas les mots pour décrire le tableau qui s'offre à moi. Le carrousel brille de mille feux, comme une invitation à la nostalgie pour les plus grands, et une machine à souvenirs pour les enfants.

Deux garçons se disputent la place pour entrer dans un vaisseau spatial, décidés à impressionner les fillettes qui discutent bruyamment dans leur carrosse, en attendant que le manège démarre.

Et je ne peux que sourire. Me rappelant que, petite, mes parents m'emmenaient souvent jouer au parc. C'était nos sorties du mercredi après-midi, je choisissais toujours l'espèce de capsule à hublot qui semblait tout droit sortie d'un Star Wars. Je pensais bêtement qu'un jour, elle m'emmènerait jusqu'aux rebords de la Lune.

Jonathan : " Tu veux faire un tour ? " Il m'interpelle en me frôlant l'épaule.

Moi : " Je pense que j'ai largement dépassé la taille requise pour monter à bord." Je soupire, incapable de détourner le regard.

Jonathan : " On n'est jamais trop grand pour un voyage dans l'espace."

Je fronce les sourcils et lève la tête.

Moi : " Comment tu—"

Jonathan : " Arrête de faire les yeux doux au gosse qui se prend pour un astronaute sinon des étoiles il va en voir, crois-moi."
Un petit rire se faufile malgré moi entre mes lèvres face au sérieux qui se lit dans ses yeux.

Moi : " T'as vu nos tailles, on rentrerait même pas dans le vaisseau."

Jonathan : " Peut-être bien." Il hoche les épaules.

Moi : " En plus, ce serait complètement insensé d'y aller à notre âge. "

Jonathan : " Complètement. " Il répète.

Moi : " On nous prendrait pour des fous."

Mes yeux dérivent vers le ciel et ne peuvent qu'admirer ces petites silhouettes accrochées dans la nacelle du manège, tutoyant les arbres et criant à gorge déployée.

Moi : " C'est une idée qui n'a vraiment pas de sens." Je me raisonne en croisant les bras.

Jonathan : " Tout à fait d'accord."

Je tourne ma tête, convaincue de parler à un mur. Pourtant, tout ce que je rencontre c'est le sourire qui se hisse sur le bout de ses lèvres. Un sourire qui vaut mille mots .

Moi : " Laisse-moi deviner, on va quand même le faire, c'est bien ça ? "

Sans que je ne réalise, Jonathan me tire par le bras pour m'emmener avec lui.

Dès qu'on arrive à la hauteur du stand, un grand gaillard au visage joufflu nous accueille, le regard plongé sur son téléphone.

Jonathan donne deux coups secs sur la vitre pour attirer son attention, mais le rouquin au polo blanc et aux traits de Tintin ne daigne même pas nous jeter un regard.