37 : Une Condition !

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Le lendemain, Sophie se réveilla au contact d'une caresse au niveau de son dos. Elle ouvrit péniblement les yeux et vit la chambre à coucher en désordre. Se souvenant de la nuit passée, elle sourit et tourna la tête pour découvrir son mari, allongé sur le côté. Une de ses mains soutenait sa tête tandis que l'autre caressait sa peau nacrée. Ses yeux admiraient le corps de sa femme qui malgré la grossesse demeurait parfait à ses yeux.

– A ce que je vois, vous savez réveiller comme il le faut Votre Altesse.

– Vous découvrez une autre de mes qualités, dit-il en souriant. A force, vous allez me croire supérieur à Die.. Aïe.

Il rit en sentant la tape que venait de lui donner Sophie. Se mettant à califourchon sur lui et tentant de bloquer ses bras et elle lui dit :

– Vous blasphémez Monsieur ? Quelle horreur, vous allez devoir vous confesser pour cela.

– Si le prêtre était aussi gracieux que vous, j'irais à confesse tous les jours, dit-il en tentant de se soustraire sans succès à la prise de sa femme. Vous avez de la force ? Moi qui vous croyais chétive.

Sophie le regarda les sourcils froncés. Elle savait qu'il la narguait afin de la faire réagir mais cela ne prit pas et elle redonna une tape sur la tête à son mari qui explosa de rire.

– Faites attention à vous votre Altesse. Je sais aussi punir lorsqu'il le faut. Vous n'aurez qu'à demander à ma famille lors de la prochaine visite. Je vous conseille de m'obéir car je vous tiens en otage.

Elle se pencha en avant et effleura ses lèvres avant d'embrasser son cou. Philippe soupira de plaisir et décida de la laisser faire pendant encore un moment. Ils commençaient à peine à s'amuser qu'un serviteur toqua puis entra directement dans la pièce. En une seconde et demie, Philippe fit basculer d'un coup de hanche sa femme et se mit sur elle afin de la protéger de son corps.

Le serviteur, imperturbable s'inclina et annonça la présence du roy de France.

– Dites à mon frère que nous sommes occupés et que je viendrais le voir dès que j'aurais un moment.

– Inutile, dit le roy en entrant dans la pièce. Je viens juste t'annoncer que toi et moi devons avoir une discussion. Et j'aimerais que nous passions ce moment en nous promenant à cheval. Qu'en penses-tu ?

Un grand silence s'installa tandis que les trois personnes présentes dans la pièce se regardaient. Sophie mal à l'aise par la présence de son beau-frère, Philippe observant d'un regard noir son frère et Louis avec un demi-sourire son visage.

– Si tu pouvais nous laisser car tu nous gênes, ce serait avec grand plaisir. Même si tu es le roy de France, je te rappelle que ce sont nos appartements et surtout notre chambre conjugale, dit Philippe les dents serrés.

– Bien. Je t'attends en bas dans peu de temps. Je te conseille de terminer ton affaire rapidement et de me rejoindre. Sophie, dit-il en s'inclinant.

Louis sourit et sortit de la chambre accompagné du serviteur. Philippe soupira et secoua la tête tandis que Sophie retenait avec peine d'exploser de rire. Au bout de quelques secondes, elle se mit à rire jusqu'à ce que les larmes coulent de ses yeux.

– Puis-je savoir ce qui vous fait rire ? demanda stupéfait Philippe en la regardant.

– Tout dans cette situation était gênant. La présence du roy, notre position, le silence qui s'est installé et le serviteur ne sachant pas où regarder. Malgré mon malaise, avouez que c'est une situation qui est drôle.

Elle termina sa phrase et repartit de plus belle en riant. Bientôt très vite rejoint par son mari qui, en effet, trouvait cela absolument bizarre de se faire surprendre par son propre frère.

Une heure plus tard, Philippe rejoignit son frère sur les marches du château qui l'attendait patiemment, cravache en main. Le duc termina de mettre ses gants, récupéra une cravache auprès d'un majordome.

– Beau temps n'est-ce pas, lui demanda le roy. Mieux vaut la passer à l'extérieur plutôt que dans son lit.

– Je suis tout à fait d'accord avec toi mon frère. Les chevaux sont-ils prêts ?

Les palefreniers arrivèrent avec deux étalons que les frères s'empressèrent de monter. Ils partirent au galop vers la forêt de Versailles. Une fois entre les arbres, Louis décida d'aller droit au but.

– Sache que je suis réellement heureux que tu sois de retour. Tes piques me manquaient et ta présence aussi. Tu es mon meilleur allié.

Philippe garda le silence et observa les arbres autour d'eux. Voyant que son frère ne répondait pas, Louis continua.

– Bon... Je souhaiterai que tu ailles à Trarbach.

– Pardon ? Où cela ? demanda Philippe en le regardant étonné.

– En Autriche. Même si mon beau-père est monté sur le trône de Pologne, nous devons à tous ce qui risque d'arriver si l'on ose s'en prendre au père de la reine de France.

– Combien d'hommes seront sous mes ordres ?

– Cinq mille. Tu seras accompagné du maréchal de Belle-Isle. Une fois que Trabarch sera neutralisée, je veux que tu continues jusqu'à Dantzig pour soutenir nos forces contre les russes. 

– J'accepte mais à une seule condition, dit Philippe en arrêtant son cheval.

– Je t'écoute !

– Je veux que Sophie et mon fils viennent avec moi. Nous en avons longuement discuté avec mon épouse, et je pense que le mieux pour Thomas est que ses deux parents soient à ses côtés.

Louis ne sut que répondre face à l'exigence de son frère. Il souhaitait que Sophie reste auprès de lui à Versailles. De mauvais cœur, il accepta mais montra bien qu'il était mécontent.

– Je ne te connais que trop bien Louis. Je sais que tu aurais voulu qu'elle reste à la Cour, prête à devenir ta maîtresse. Je sais que tu as choisi Catherine pour me montrer que tu peux avoir les femmes que tu veux.

– Catherine a rempli sa mission comme il le fallait. Nous avions un marché.

– Afin qu'elle rentre dans les bonnes grâces de la Cour de Versailles ? Elle a voulu se venger du fait que je la répudie en tant qu'amante. Tu récupères mes déchets mon frère, dit en riant Philippe.

– Je choisis mes maîtresses. J'ai bien réfléchi avant d'accepter le marché. Dans tous les cas, je compte sur toi pour nous faire gagner cette guerre.

Philippe acquiesça de la tête et les deux frères continuèrent leur promenade dans la belle forêt de Versailles.

– Tu sais, je n'ai jamais su te remercier pour ta présence à mes côtés depuis que notre mère est morte. Tu as toujours été là pour me soutenir.

– Je serai toujours derrière toi. Quoiqu'il advienne. Tu fais des erreurs car tu es humain. En revanche, ne t'approche plus de mon épouse. Je ne veux pas qu'elle subisse le même sort que la première.

Philippe avait dit cela sur un ton menaçant, montrant par là que malgré que son frère soit roy de France, il n'était pas Dieu Tout Puissant. Après une bonne heure de promenade, les deux hommes rentrèrent au château. Philippe pour préparer ses affaires pour le voyage, Louis partant rejoindre ses ministres afin de discuter de politique. 

 

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Les Secrets du Duc d'AquitaineWhere stories live. Discover now