Petites histoires pour s'endormir...

Logorythme

En atelier d'écriture, on a fait un logorythme. Ça consiste à être plusieurs personnes à écrire chacune un texte en même temps. Et toutes les minutes, un personne donne un mot que l'ont doit placer dans notre histoire.

Voilà le texte que j'ai écrit :

Le maitre de cérémonie s'approche lentement de moi, tenant le calice sacré dans ses mains, il me le tend afin que je boive l'hydromel purificateur. Le gout de l'alcool fort explose dans ma bouche. Je n'aime pas vraiment cette sensation. L'alcool n'a jamais été un problème pour moi, un vin fait avec de bons raisins est suffisant pour me rendre heureuse les soirs d'hiver. Mais l'alcool des rituels est inutilement fort à mes yeux.

Les mains du maitre de cérémonie brillent, je les savais fluorescentes. Il faisait croire à tout le village que c'était son pouvoir offert par les dieux. Un mensonge mineur selon lui. Ainsi, il faisait croire à ces peuples ignorants qu'il était vraiment doué de pouvoir magique, qu'il pouvait délivrer le châtiment des dieux sur les villages qui ne lui obéissaient pas.

Et moi je participais à cette mascarade. Au début je ne savais rien comme tous les autres. Mais un soir, ce gourou était alcoolisé, il me donnait des surnoms comme « poupée » ou « jolie fleur » dans le but de m'amadouer je suppose. Il me raconta ainsi tout le mensonge qu'il avait ficelé :

Il était arrivé quelques mois auparavant. Un simple visiteur qui avait soigné la cataracte du chef du village. Il s'était venté de ses pouvoirs magiques devant la foule, bien sûr. Mais ce n'était en réalité qu'une médecine plus avancée que la nôtre. Un oubli avait failli le trahir ce jour-là. La femme du chef était dans la tente. Elle avait beaucoup voyagé et avait tout vu. Elle savait qu'il n'y avait rien de magique dans tout cela. Lorsqu'elle vint lui parler de son imposture, l'étranger l'emmena dans un coin et lui retira la vie à grand coup de casque en métal. Il blâma ce meurtre sur une décision des dieux. Racontant que l'immense bruit que l'on avait entendu ce jour-là était les pieds du dieu de la vengeance venus fouler le sol pour l'enlever.

Mais, ivre, il m'avait avoué que ce bruit terrifiant venait d'une "machine à piston" qu'il avait construit lui-même.

Je connaissais désormais la vérité : Il avait trucidé cette vielle femme sans aucune once de pitié. Me vie était en danger si je révélais à quelqu'un que sa magie n'était qu'une étrange mécanique de sa concoction. Il pouvait me tuer à mon tour, moudre mes os et donner ma viande aux loups pour que personne ne me retrouve.

Ce fut pour cette raison que je fis le choix de rentrer dans son jeu lorsqu'il se souvint de tout le lendemain.

Depuis, il me traite comme sa prêtresse, il a fait de moi quelqu'un d'important dans le village, et même au-delà. Je suis vénérée parmi tous les peuples de la côte nord.

Un jour, je pris mon sabre, celui qui me sert à me défendre contre les bêtes sauvages ou les briguant et décida d'aller inspecter sa fameuse machine. Elle n'était pas très grande mais était étonnement lourde et solide. Il y avait des lettres sur son flanc. Des lettres qui ne viennent pas d'ici mais qu'il m'avait appris à lire, car c'est ainsi qu'il écrivait les faux "textes sacrés". "kiwi compagnie" était ce que j'y lu. Peut-être un clan ennemi.

Le soir même, l'aristocratie de notre nation était de passage dans la région. Leur venue était précédée d'une lettre. Ce fut l'occasion parfaite pour moi.

De mon sabre, je tranchai la tête du maitre de cérémonie devant le fils du roi. Et proclama que les dieux avaient décidé de reprendre leur messager et que je restais la maitresse de cérémonie.

C'est ainsi que je vengeai la femme du chef et que je fus respectée et vénérée jusqu'à la fin de ma vie.

 - > C'était le texte. Je me rends compte qu'écrire aussi vite et sous la contrainte me fait faire des répétitions et détruit mon rythme de narration également. Mais c'était un exercice très amusant !