Captive

Chapitre 33

L'aube inondait le ciel d'une couleur rougeoyante tandis que le givre de l'hiver caressait les arbres et les différentes végétations du jardin.

Abby expira un nuage de fumée immaculé en resserrant le drap en coton contre ses épaules. Tout était si calme qu'elle se demandait qu'elle bruit dramatique viendrait détruire cette impression de paradis. 

  - Rentre Abby, tu vas attraper froid.

Sa voix rocailleuse et si ferme troubla ses pensées et son cœur se mit à trembler de battements désordonnés.

La parenthèse à Seattle avait pris fin il y a deux jours, et le plus étrange c'est qu'elle n'était pas nostalgique qu'elle soit terminée. 

  - J'aime regarder ce paysage hivernal, lui dit-elle en se retournant pour le regarder.

Torse nu, vêtu seulement d'un pantalon, le mafieux agrippa les pans du drap pour les resserrer autour d'elle.

  - Je ne veux pas que tu attrapes froid, chuchota-t-il en pressant sa bouche contre la sienne.

Il lui prit la main pour la faire rentrer à l'intérieur et referma les portes fenêtres.

  - Maintenant que nous sommes de retour en ville, quel est le plan ? Demanda-t-elle en le suivant dans la cuisine.

  - Apparemment notre absence a fait grand bruit, il faut estomper les interrogations de certains pour commencer.

  - Les interrogations ? S'enquit-elle en fronçant les sourcils. Pour quelle raison ? La nature de notre relation ne regarde personne. 

  - Tu as raison, mais tu n'es pas sans savoir que ma présence fait grand bruit et ma façon d'être suscite de nombreux commentaires en ville.

  - Il faut dire que tu n'es pas un homme normal.

Il posa ses mains sur le plan de travail en la fixant. 

  - Ah oui ? S'enquit-il en levant un sourcil faussement intéressé.

  - Tu n'as pas le profil d'un criminologue, expliqua-t-elle en faisant mine de l'étudier.

  - J'ignorais qu'il fallait un profil type pour certains métiers.

  - À l'instant précis où tu as débarqué en ville tu as suscité l'intérêt des habitants, car ils n'ont pas l'habitude de voir débarquer un séduisant trentenaire au regard hypnotique.

Alors qu'il aurait dû se pétrir d'arrogance après ce délicieux compliment, il esquissa un sourire modeste en faisant le tour du plan de travail.

  - Peu importe ce que l'on pense de moi, ce qui m'importe c'est de finir mon travail et quitter cette ville.

  - Une ville qui je te le rappelle t'a guidé jusqu'à moi, précisa-t-elle en tournant le tabouret de façon à être en face de lui.

  - C'est exact, mais elle ne m'a pas seulement guidé jusqu'à toi, mais aussi jusqu'au tueur qui imite mon géniteur.

Abby perdit aussitôt de sa bonne humeur.

  - Alors quel est le plan ? 

Avant qu'il ne puisse lui répondre son téléphone sonna et comme à chaque fois qu'il répondait au téléphone, Abby coupa sa respiration.

Elle eut raison de le faire, pensa-t-elle en fixant avec inquiétude son expression alarmée.

  - J'arrive immédiatement, dit-il à son interlocuteur avant de raccrocher.