Chapitre 11

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''-Non maman, pour la dernière fois, je t'assure que c'est pas un problème. Va chez tante Marie l'esprit tranquille, avec Louis on fait rien cette année pour Noël. Je suis trop en vrac pour penser à faire la fête.''


Avec un soupir inaudible, Harry décolle son téléphone de son oreille lorsque sa mère commence à déblatérer sur l'importance des traditions. Mais franchement cette année, il en a rien à foutre de la tradition. Il n'a pas envie de porter des vêtements qui se veulent chics mais sont surtout inconfortables. Il n'a pas envie de rester assis pendant quatre heures autour d'une table à écouter ses oncles et ses tantes débattre politique ou immigration en regardant passer sous son nez des plats qu'il ne peut même pas manger. Il n'a pas envie de jouer les hypocrites pendant toute une soirée et feindre la surprise quand sa tante lui offrira un kit de soin pour le corps comme elle le fait tous les ans.


Non, cette année, il n'en arien à foutre de Noël. Il n'a pas installé son sapin, n'a même pas cherché à faire de cadeaux, et a fait promettre à Louis d'en faire autant. Lui en retour, lui a également promis qu'il irait lui acheter un cadeau d'anniversaire quand il sera capable de faire plus de dix pas sans être au bord de l'apoplexie. Ce qui n'est toujours pas le cas.


Harry en est officiellement à huit mois complets de grossesse, plus misérable et dépendant que jamais. Si ses bébés se sont finalement retournés, le résultat c'est qu'aujourd'hui il a l'impression de les avoir entre les jambes en permanence. Et même s'il respire mieux, le contrecoup, c'est qu'il a toujours plus de mal à se déplacer. Il n'attend qu'une chose, que ses bébés se décident à pointer le bout de leur nez et fait tout pour accélérer le processus. Dès qu'il s'en sent capable, il marche dans l'appartement, descend et monte les escaliers avec Louis, même si en général, il ne tient guère plus longtemps que sur un étage. Il mange épicé au grand damne de son estomac qui est en feu depuis des jours, Il passe des heures à remuer son bassin sur son ballon de yoga, boit des litres d'eau, de tisanes, demande tous les soirs à Louis de lui faire l'amour, passe ses journées à stimuler ses mamelons jusqu'à se retrouver dans des positions inconfortables.


Et même s'il sait qu'il ne devrait pas, il plaint Louis de devoir le supporter tous les jours quand lui-même a parfois du mal à se supporter. Il en a marre de devoir l'appeler pour tout, tout le temps. Ces derniers temps, il a plus l'impression que Louis est son infirmier que son petit-ami. Mais il a besoin de lui, en a toujours plus conscience quand il est absent comme c'est le cas maintenant. Maintenant qu'une crampe vient tirailler son flan comme bien trop souvent ces jours-ci.


Laborieusement, il parvient à s'asseoir au bord du sofa dans lequel il est installé, se relève lentement avec une plainte de douleur en sentant son dos s'étirer péniblement. Son téléphone portable dans une main, l'autre plaquée sous son ventre pour le soutenir, il se dandine jusqu'à la cuisine pour se servir un verre d'eau. Mais une fois dans la pièce, il change d'avis et part vers la terrasse en sentant les prémices d'un vertige le prendre au corps et lui infliger une bouffée de chaleur étouffante. Aussi vite qu'il le peut, il va à l'extérieur, laisse le vent frais de cette journée d'hiver le balayer et s'engouffrer dans l'appartement juste avant qu'il ne referme la porte et laisse ses pieds nus frôler, épouser la pelouse synthétique qui recouvre le sol jusqu'à rejoindre la barrière contre laquelle il s'appuie. Lentement, il ferme les yeux, se concentre sur sa respiration fébrile.


''-Aller Harry, fais pas le con.. C'est pas le moment de tourner de l'œil..''


Peins moi une belle histoire (LARRY STYLINSON MPREG) TERMINÉEWhere stories live. Discover now