Chapitre 3

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Comme tous les jours depuis qu'ils vivent ensemble, Louis se lève bien avant Harry. Il aime prendre son temps le matin, sortir sur la terrasse avec une cigarette et une tasse de thé pour voir le soleil se lever et la ville qui s'éveille à ses pieds. Après ça, il prend le temps de revoir le planning de sa journée, la répartition de ses équipes sur les différentes écoles du secteur. Et quand il n'a plus rien à faire, si Harry dort encore comme c'est le cas ce matin, il s'installe aux fourneaux pour préparer le petit-déjeuner. Ce n'est jamais très original, et ça ne l'est pas ce matin non plus. Rapidement, il prépare des œufs brouillés, jette des pommes dans la centrifugeuse, des tranches de pain dans le grille-pain avant de couper un avocat pour Harry qui ne jure plus que par les toasts à l'avocat depuis qu'il a fait ses études dans la capitale. Parfois, il frôle vraiment la frontière entre le hippie et le hipster, et se vexe à chaque fois que Louis lui fait remarquer.


Et c'est quand tout est prêt, que la table est mise que ce dernier daigne enfin montrer le bout de son nez. A moitié réveillé, habillé d'un vieux sarouel mité et d'un tee-shirt difforme et trop large qui tombe nonchalamment sur son épaule, il avance dans la cuisine en se frottant les yeux. A chacun de ses pas, sa queue de cheval bancale se balance de droite à gauche, se défait un peu plus à mesure que l'unique dreadlocks cachée dans sa masse de cheveux bouclés se détache pour retomber jusque sous ses hanches au moment où il se perd dans les bras de Louis qui l'accepte bien volontiers contre lui.


''-Tu as bien dormi?

-Pas assez... Je suis claqué..

-T'es pas sérieux? T'as dormi presque douze heures cette nuit Harry.''


Légèrement inquiet à l'idée de le voir tomber malade, il se décale et le force à se pencher juste assez pour poser ses lèvres sur son front, sentir sa température qui lui paraît tout ce qu'il y a de plus normal.


''-Je suis pas malade. Promis.''


Avec un fin sourire, Harry glisse ses mains dans les cheveux en pagaille de son amant qui se détend aussitôt, lui rend son sourire avant de déposer un baiser sur ses lèvres rosées.


''-Tant mieux. T'es une plaie quand t'es malade.''


Tout en l'accompagnant dans son rire, Harry frappe sans violence le torse de Louis qui le tire aussitôt dans ses bras, masse avec délicatesse l'arrière de son crâne à travers ses boucles emmêlées.


''-Tu bosses à quelle heure aujourd'hui?

-Je dois être à l'école élémentaire pour la période méridienne. On a encore du temps.''


Satisfait de sa réponse, Harry échappe un petit gémissement de contentement avant de se redresser pour planter un baiser sur les lèvres fines de Louis qui y répond de bon cœur avant de le tirer jusqu'à la table ronde de la cuisine où les attend leur petit-déjeuner.


Et s'il mange ses œufs sans soucis, au moment où il croque dans son toast à l'avocat, Harry n'a pas la même satisfaction que d'habitude. Il ne comprend pas pourquoi, mais est incapable d'avaler la bouchée qu'il mâche encore et encore. Il n'arrive pas à déterminer si l'avocat est trop mûr, pas assez, si c'est le pain qui est trop cuit, mais ce dont il est sûr, c'est qu'il ne supporte pas l'arrière goût que lui laisse son petit-déjeuner au fond de la gorge. Il sent sa salive qui s'accumule sous sa langue, son cœur qui s'emballe.

Peins moi une belle histoire (LARRY STYLINSON MPREG) TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant