Suprématie [Taekook]

By Akimasaaa

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Jungkook était un pion que son supérieur pouvait déplacer à sa guise. Depuis neuf mois, il travaillait pour K... More

⌜Trailer⌟
MESSAGE DE L'AUTEUR
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Note sur le Darkweb
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
FAQ des personnages
Chapitre 23
Réponses à la FAQ
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Interlude
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Interlude II
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Interlude IV
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Interlude V
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61 [FIN]
⌜Remerciements et informations⌟
[BONUS] : joyeux Noël, Taehyung

Interlude III

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By Akimasaaa


Ceci est une double-update ! Ce chapitre doit être lu après le chapitre 47 que j'ai posté en même temps que celui-ci ! Merci de votre compréhension les amis ;)


Bonne lecture ~ ♥


****************************


"Ok Jungkook, tu te sens prêt ?

-Je c-crois..."

Namjoon acquiesça, avant de se placer derrière moi. Il fit glisser ses mains sur mes avant-bras et les releva un peu.

"Vise toujours un petit cran plus bas, imagine un viseur comme dans les jeux vidéos, posé juste sur le dessus de l'arme. La tête de ta cible doit être dans le viseur."

Je fermai un oeil, pour mieux me concentrer sur l'autre, qui fixait la canette. La légère brise de la forêt me fit frissonner légèrement, mais je ne me laissai pas distraire. Il fallait que je fasse mes preuves, et pour cela, je devais faire en sorte d'exceller dans tous les domaines du réseau.

"Tire."

Le coup partit, et je sursautai à cause du bruit. Lentement, je baissai mon arme, car mon collègue était déjà en train de s'approcher de la canette. Je n'arrivais pas à voir si elle était tombée ou non sur la table, mais c'est quand je vis les yeux ronds comme des billes de Namjoon que je compris. Il revint vers moi, la canette en main.

"Tu l'as touchée, en plein centre." Souffla-t-il, estomaqué.

Il se passa une main dans les cheveux, visiblement choqué. Je rougis un peu en me grattant la nuque.

"C'était... C'était d-de la chance... Murmurai-je, gêné.

-Ouais. Sûrement. Bon, on réessaie."

Je me mordis la lèvre en attendant qu'il replace la canette sur la table en bois. Nous étions enfoncés dans une forêt qui m'était jusque-là inconnue, et je devais avouer qu'au départ, j'avais peur qu'il y ait du monde puisque nous avions justement croisé cette table en bois, prévue à des piques-niques pour les gens qui se promèneraient probablement ici, mais Namjoon m'avait assuré que personne ne venait jamais dans ce coin-là, que même le bruit n'atteindrait jamais les oreilles de quiconque, peu importe la portée de l'écho. Il semblait sûr de lui, alors je l'avais cru.

Et, maintenant, un mois et demi après mon entrée dans le réseau, je me retrouvais là, à tirer sur une canette pour m'entraîner. C'était la toute première fois que je tenais une arme, et pour être honnête, c'était effrayant.

"Vas-y. Légèrement en-dessous de la ci-"

Je tirai, sans attendre la fin de sa phrase. Cette fois, je vis moi-même la canette tomber. Namjoon ne parla pas pendant de longues secondes, avant de tourner le visage vers moi.

"Tu... Est-ce que tu as déjà tiré ?

-Non, j-jamais. Je jouais b-beaucoup aux jeux vidéos quand j'étais petit.

-Quel genre de jeux ? Call of duty, par exemple ? Ricana-t-il, toujours aussi surpris.

-Non... Des jeux gratuits. Ma m-mère ne pouvait pas me payer de jeux récents..."

Un silence embarrassant nous enveloppa, avant qu'il ne toussote pour s'éclaircir la gorge. Il me regarda.

"Bon, on recommence."

**

Les vigiles me reconnaissaient, à présent, alors lorsque Namjoon et moi entrâmes dans la boîte, vers vingt heures et après m'être exercé durant quatre longues heures, ils me laissèrent passer après un léger coup d'oeil.

Je fronçai le nez en évitant les quelques clients déjà présents, pour rejoindre la porte grise, comme je le pus. Cependant, un regard sembla me brûler le dos, alors je me tournai vers le bar, et me figeai violemment.

Mon patron, Taehyung, était là. Il me fixait intensément, alors que Namjoon lui expliquait quelque chose, avec des yeux écarquillés. Je me doutais alors qu'il devait expliquer mes exploits étonnants au tir, chose que j'avais moi aussi découvert aujourd'hui. Mon supérieur avait sa capuche noire sur la tête, recouvrant ses cheveux châtains, et ses mains dans les poches. Je voyais d'ici son visage si symétrique et carré, qui m'intimidait tant, ainsi que ses yeux aussi noirs que son vêtements.

Puis, sans me lâcher des yeux une seule seconde, ses lèvres s'entrouvrirent, et il mima un seul et unique mot :

"Approche."

J'avais pu lire sur ses lèvres cet ordre, même de loin, et avec appréhension, je me mis à avancer vers lui. Namjoon me remarqua de loin et se courba devant le châtain avant de s'en aller en me lançant un léger coup d'oeil. Lorsque je fus devant mon supérieur, je me courbai, et baissai les yeux sur le sol.

C'était la quatrième fois seulement que je le voyais depuis mon arrivée ici. Mon patron était peu présent, au réseau, et j'avais entendu dire qu'il venait souvent la nuit, vers une ou deux heures du matin. C'était les heures où je ne travaillais pas, car mon contrat était modelé de sorte à ce que j'ai assez d'heures de sommeil pour supporter le travail, et mes cours.

Mon aîné approcha d'un pas vers moi, sûrement parce qu'il ne voulait pas crier à cause de la musique, mais qu'il voulait quand même que je l'entende. Je baissai un peu plus la tête.

"J'ai cru comprendre que tu t'en sortais bien au tir."

Mes dents s'enfonçèrent dans ma lèvre inférieure et, timidement, je hochai une seule et unique fois la tête.

"Regarde-moi."

J'obéis. Mes yeux rencontrèrent les siens et je déglutis. Il était vraiment, vraiment impressionnant de si près. Ses orbes passèrent rapidement sur tout mon visage, comme s'il réfléchissait.

"Si j'apprends que tu faisais partie d'un autre réseau auparavant-

-Non m-monsieur je vous j-jure !" M'exclamai-je, en panique.

Son regard s'assombrit, sa mâchoire se serra.

"Ne me coupe plus jamais quand je te parle." Me fit-il de sa voix grave.

Je me rendis compte de mon erreur et mon coeur s'affola. Je me courbai brusquement en avant, les mains sur mes cuisses.

"Je v-vous demande pardon..."

Je restai dans cette position un long moment, avant qu'il ne me contourne. Mon corps se redressa de lui-même, pensant qu'il s'en allait, mais il était encore là, juste derrière moi. Je pouvais sentir sa présence, et tous mes membres en étaient glacés.

"Continue de t'entraîner.

-Bien m-monsieur."

Je fermai les yeux pour tenter de contrôler mes tremblements.

"Tu peux rentrer chez toi pour ce soir." Entendis-je de sa voix qui, cette fois, s'éloignait.

C'est à ce moment précis que je me rendis compte que je retenais mon souffle. Une de mes mains passa dans mes cheveux, pour me redonner contenance.

Mon estomac me faisait mal, mon coeur battait la chamade et je pouvais presque sentir une goutte de sueur sur ma tempe.

... Bon sang.

**

"Je n-ne peux pas, je...

-Jungkook, on n'a pas le choix."

Yoongi soupira en serrant le volant de la voiture. Namjoon continua, le visage tourné vers moi.

"Il n'y a que toi qui passes par cette grille, ton corps est tout frêle.

-Mais... Et s'il me voit... " Gémis-je de détresse.

Nous étions en mission, pour récupérer Hana, vingt ans, une fille d'un homme qui avait payé Taehyung pour que notre réseau ne la retire des griffes d'un riche proxénète. Mon supérieur nous avait bien expliqué qu'il y aurait de grosses conséquences si l'on échouait, car la somme que l'homme lui avait versé était, semblait-il, assez importante. En somme, on n'avait pas le droit à l'erreur.

Jusqu'ici, j'étais venu avec les autres en mission pour observer, voir comment ça se passait sur le terrain, mais je devais toujours rester en retrait. De plus, si ça tournait mal, Taehyung m'avait donné pour ordre de m'enfuir le premier.

Ainsi, je n'avais jamais participé à une mission, jamais.

Sauf aujourd'hui.

Et le pire, c'était que ce n'était pas prévu.

La voiture de Namjoon était garée dans un coin, non loin d'une grande grille qui protégeait la maison de notre ennemi. Et cette même grille était tout juste assez petite pour les autres, mais tout juste assez grande pour moi.

Alors, après y avoir longuement réfléchi, Namjoon avait décidé de m'y envoyer.

Et moi, j'étais mort de peur.

"Putain, j'arrive pas à contacter le patron... Grogna Yoongi.

-Tant pis, on fera sans son autorisation. Soupira Namjoon en se passant une main sur le visage, serrant le volant de l'autre avec anxiété.

-Quelle a-autorisation... ? Bégayai-je.

-Celle de t'impliquer dans la mission."

Mon coeur s'emballa, la peur me dévorait les entrailles.

"Je v-vais mourir..." Sanglotai-je.

Namjoon serra davantage le volant lorsqu'il entendit ma voix brisée de détresse. Il semblait lutter contre lui-même. Mais je savais que nous étions bloqués. Le client de Taehyung, qui voulait récupérer sa fille, nous avait laissé jusque ce soir pour réussir la mission, auquel cas il reprendrait son argent. Et le châtain avait bien insisté sur le fait que personne ne devait échouer aujourd'hui, qu'on devait revenir avec Hana, quoi qu'il arrive.

"Je suis désolé... Murmura Namjoon, visiblement abattu par l'angoisse.

-Putain, ça suffit !"

Yoongi se tourna vers moi. Lui aussi était nerveux.

Jimin, de son côté, serrait son arme dans sa main droite en la fixant, les mains tremblantes.

"Jungkook, il faut bien que tu te lances. Ca va faire deux mois et demi que t'es là, non ? J'ai commencé les missions au bout d'à peine quelques jours, moi.

-Il n'est pas comme toi." Souffla soudain Jimin, sans le regarder.

Yoongi lança un drôle de regard vers le noiraud, mais ne répondit rien.

"Jungkook." Intervint soudain Namjoon.

Il s'était visiblement calmé et, à son ton de voix, il s'était tu quelques secondes pour reprendre ses esprits.

Ses yeux sérieux s'ancrèrent dans les miens, humides et écarquillés.

"J'ai confiance en toi. Je sens que tu peux réussir cette mission, mieux que nous tous." Commença-t-il.

Je me figeai, surpris.

"Fais-toi confiance. Il n'y a même pas de gardes du corps derrière cette grille. Tout ceux que tu devras éviter sont les employés de maison, et notre ennemi. C'est sa maison personnelle, ici il n'y a pas une grande sécurité. Est-ce que tu comprends ?"

Lentement, je hochai la tête, déglutissant difficilement.

Puis, mes orbes noirs se tournèrent vers la grande grille. Derrière, un jardin, immense. La maison se trouvait dans le fond.

"Mais... Après j-je... Qu'est-ce que j-je fais ?" Murmurai-je presque, la voix aiguë.

Il eut un léger sourire tendre, comme pour me rassurer.

"Tu dois pénétrer la maison. Là, ça va être compliqué. Mais il y a toujours une faille, tu la trouveras. Ensuite, tu y entres, et tu cherches Hana. Tu la trouveras rapidement, c'est certain. Son père nous a donné cette photo."

Namjoon me la tendit. C'était une jeune fille aux cheveux blonds décolorés, très jolie.

"Tu lui demandes de te suivre, vous sortez, et vous revenez le plus discrètement possible vers la voiture. Logiquement, si elle n'est pas bête, elle comprendra qu'on vient la sauver. C'est bon pour toi ?"

Je baissai un instant les yeux. C'était la toute première fois de ma vie que j'allais m'infiltrer chez quelqu'un. J'étais presque sûr que ça allait mal se passer.

Mais un drôle de sentiment m'envahit lorsque j'imaginais Namjoon raconter à mon patron que le succès de la mission était grâce à moi, que j'avais tout fait tout seul.

Etrangement, cela me donna un courage infini, une motivation sans faille.

J'imaginais ses yeux fiers, je l'imaginais me féliciter. Je me mordis la lèvre inférieure. Mes yeux devaient pétiller. Je voulais tant qu'il soit content de moi, qu'il soit heureux de m'avoir dans le réseau... J'ignorais pourquoi, mais il m'inspirait tant, je voulais juste ne pas être une corvée, je voulais devenir indispensable.

Oui, c'était ça, je voulais lui être indispensable dans le réseau.

"Ok." Soufflai-je alors de façon si soudaine que mes trois collègues me fixèrent avec surprise.

Jimin me toisa.

"Tu es sûr... ? Me questionna-t-il d'une voix basse, inquiète.

-Oui, et p-puis Yoongi a raison... Je dois me lancer...

-Si quoi que ce soit tourne très mal, Jungkook, ne tente pas de jouer les héros. Contente-toi de courir."

Je hochai la tête. Mon corps tremblait si fort que j'avais l'impression de ne pas pouvoir me lever.

Mais il le fallut bien, et quand je sortis de la voiture, presque au ralenti, je me rendis soudain compte de ce que j'allais faire.

... Seigneur.

Je claquai la portière et lançai un regard paniqué vers les autres, encore à l'intérieur du véhicule. Namjoon me fit un signe de tête, comme pour me dire que tout allait bien se passer.

Mais c'était impossible, n'est-ce pas ?

Je pris une grande inspiration. Il fallait que je me concentre. Yoongi avait raison, je n'allais pas pouvoir rester de côté à toutes les missions, il fallait que je me lance.

Mais n'était-ce pas un peu trop brusque, que j'y aille seul, pour une première ?

Je me cachai derrière un mur, sur le côté de la grille, lorsque je l'atteignis. Je voyais la voiture au loin, mais elle était à peine visible d'ici. Je clos un instant les paupières en inspirant, puis rouvris les yeux. J'examinai un peu le jardin, derrière cette même grille, en m'inclinant un peu sur le côté. Aucune caméra à l'horizon, à part une seule. Elle était juste-là, au-dessus de moi, et filmait uniquement la grille, mais je n'étais pas dans son champ.

Mes dents s'enfonçèrent dans ma lèvre inférieure. Je pouvais passer entre les barreaux, sur la droite, car la même caméra n'avait pas dans le champ les trois premières barres métalliques. Je soufflai.

Les barreaux étaient vraiment serrés. Seul quelqu'un d'excessivement maigre pouvait passer, mais il allait falloir que je rentre le ventre à m'en faire mal. C'est ce que je fis, passant d'abord un pied, une jambe qui me fit grimacer car elle était vraiment compressée entre les deux barreaux. Ma tête passa de face. Puis, enfin, je forçai sur mon corps, faisant trembler l'entière grille. Je gémis de détresse en sentant mes côtés se fait cisailler par les barres métalliques.

"Ah !"

Un couinement passa la barrière de mes lèvres. J'avais tellement forcé que j'étais tombé sur le sol d'un seul coup, de l'autre côté. Mon genou me faisait mal, mais je n'y faisais pas attention. Je me relevai bien vite et me collai à nouveau au mur, cette fois de l'autre côté.

J'y étais. J'étais entré dans la propriété privée de quelqu'un.

Mon premier réflexe fut de courir jusqu'à un grand arbre, au tronc assez large, qui cachait mon corps. Mes yeux scannèrent l'endroit. La maison était au loin, sur ma droite, la grille sur ma gauche, et le reste n'était qu'herbe, arbres, fleurs, buissons et chemins de cailloux.

Respire, Jungkook.

Tentant d'ignorer mon coeur complètement affolé, je me mis à marcher prudemment, sans trop de problèmes, d'arbre en arbre. Ces derniers me couvraient bien, quand bien même je ne devais, pour l'instant, me cacher de personne.

Je déglutis lorsque je me rendis compte qu'à présent, je n'allais plus pouvoir me cacher nulle part. Le reste du jardin était vert d'herbe, mais rien d'autre à l'horizon puisque l'on débouchait sur l'entrée de la maison. La porte était grande, blanche, comme le reste de la demeure. Je voyais d'ici des fenêtres, gigantesques d'ailleurs, mais aucune ouverture. Je ne savais clairement pas comment j'allais faire pour entrer.

Je plissai les yeux pour voir l'intérieur de la maison à travers une des fenêtres. Personne. Ca semblait être la cuisine, de ce côté-là.

Comment faire...

"Aaaah n-non ! Lâche-moi !!" Hurla, soudainement, une voix féminine.

Je me raidis sur place. Ca venait de l'intérieur de la maison.

Oh, mon Dieu, je ne pouvais pas-

"N-non..." Murmurai-je en me prenant la tête dans les mains.

Pourquoi ?

Pourquoi est-ce que je courais ?

Pourquoi est-ce que je courais vers la maison ?

Et pourquoi est-ce que je venais d'attraper une grosse pierre ? C'était moi, qui venais de briser la baie vitrée ? Les cris incessants venaient de couvrir le bruit de mon carnage alors que, comme si j'étais dans un rêve, je pénétrai la maison par effraction, avec toute l'aisance du monde. J'étais guidé par l'effroi, aussi paradoxal que cela pouvait être. C'était comme si mon instinct de survie était inversé.

Ou alors c'était mon instinct à sauver quelqu'un dans le danger ?

J'étais là, dans le salon gigantesque, à me laisser guider par les hurlements féminins. Ils étaient suppliants, déchirants. Je ne regardais même pas la décoration, je ne regardais même pas la gouvernante, au beau milieu de la pièce, me fixer avec des yeux exorbités, immobile, tétanisée.

Non, je me contentai de monter les escaliers aussi vite que je le pus, sans comprendre ce qui me poussait à faire ça, ce qui naissait en moi, quelle force, quel courage, quelle audace étaient cachés en mon for intérieur. Car jusqu'ici, je pensais être le plus grand des lâches et des peureux.

Un couloir. Des portes blanches. Encore.

Tout était blanc, ici.

Et un nouveau cri, suivi d'un étouffement étrange.

C'était cette porte-là.

J'y courus immédiatement, alors que je savais que j'allais très probablement mourir. Et pourtant je m'y dirigeai sans une once d'hésitation. Mon cerveau et mon corps n'étaient plus en contact, l'un fonctionnait sans l'autre.

J'appuyai sur la poignée. Violemment.

J'ouvris la porte à la volée.

"Qu'est-ce que-" Prononça la voix d'un homme.

Je me liquéfiai sur place face à la scène qui se présenta à mes yeux ronds comme des billes.

Un homme... En train de...

Seigneur.

"Putain t'es qui, toi ?!"

En train de chatouiller une jeune fille... ?

Est-ce que j'allais mourir pour ça ? Pour de vrai ?

"Je... J-je..." Bégayai-je.

Cours. Cours. Cours.

Mais non, c'était... Je ne pouvais pas...

C'était bien elle. Hana.

"Hana... Chuchotai-je.

-Comment tu connais mon nom ?!" S'énerva-t-elle, malgré tout effrayée de voir un inconnu dans la maison de son...

De son quoi, d'ailleurs ?

"Putain t'es qui ! Réponds-moi !" Hurla l'homme en se redressant violemment.

La jeune fille me regarda avec curiosité maintenant.

"C'est pas vrai..." Souffla-t-elle.

Je ne savais même plus quoi faire. J'allais mourir. Ca ne faisait plus aucun doute.

Hana se leva, secouant ses cheveux blonds avec un air hautain, agacé.

"C'est mon père qui t'envoie, hein ? Ses conneries d'envoyer un réseau pour me récupérer étaient vraies, alors ?

-Réseau... ?" Répéta l'homme.

Ce dernier ne perdit alors pas de temps pour arriver vers moi, et sa main attrapa violemment ma gorge. Je me mis à toussoter mais il ne semblait pas s'en inquiéter, préférant me plaquer au mur si facilement que je crus peser dix kilogrammes à peine.

"Oppa ! Attends, ne lui fais pas de mal...

-Pas de mal ? De quel réseau tu viens ?!"

Je me fis secouer. Je manquai d'air.

"J-je...

-Pour qui tu travailles, hein ?!

-Oppa !" Cria de nouveau la blonde, en venant poser ses mains sur les joues de l'homme, pour le calmer.

Ce dernier la toisa un instant et, étonnement, il me lâcha. Je le vis se reculer lentement, sans me lâcher des yeux, les pupilles noires de colère.

"C'est mon père qui t'envoie, n'est-ce pas ?" Me questionna Hana, beaucoup plus calmement.

Sans trop savoir que faire, je hochai la tête, doucement, en me frottant la gorge.

"S'il te plaît. Dis-lui d'arrêter de faire ça. J'ai vingt ans, je suis libre de faire ce dont j'ai envie, et j'aime Hyung-Sik oppa, je suis en couple avec lui."

Quoi... ?

"J-je...

-Oppa, laissons-le partir. Il transmettra le message à mon père, et peut-être qu'on aura la paix.

-A une condition."

Sa mâchoire se serra.

"Dis-moi pour qui tu travailles." Grogna-t-il.

Je secouai la tête. Il poussa alors Hana sur le côté et me colla plus fort au mur. Mon coeur s'était arrêté depuis le moment où j'étais entré dans cette maison. J'allais m'évanouir, bientôt, c'était certain.

"Soit tu me le dis..."

Son visage se fit plus proche, bien plus proche, jusqu'à ce que je ne sente son souffle sur mes lèvres.

"Soit je te tue ici même. Ce sera un jeu d'enfant de cacher les preuves, tu sais. Je suis moi aussi à la tête d'un réseau."

Me tuer ?

"Je te donne trois secondes."

Je...

"Trois."

Je ne pouvais pas trahir Taehyung.

"Deux."

Pas déjà.

"Un."

Je n'arrivais pas à réfléchir, je ne savais plus comment ni pourquoi j'étais là.

"Bien. Tu as choisi."

Un brusque étau m'empêcha toute inspiration supplémentaire, et j'écarquillai les yeux en fixant le visage adulte de mon agresseur, qui était tout bonnement en train de m'étrangler.

"Oppa !!" Cria Hana.

Elle voulut l'attraper par les bras mais il la repoussa d'une main. La blonde tomba au sol.

Tout allait trop vite. Il ne m'avait pas laissé réfléchir.

"Arrête !" Supplia-t-elle, la voix brisée.

Je pouvais entendre des sanglots de peur dans sa voix, alors qu'elle s'affolait, tentant de revenir, mais elle se fit de nouveau jetée au sol.

"Hyung-Sik..." Gémit-elle de détresse, derrière lui.

J'étais si fatigué...

Si je dormais, est-ce que j'allais me réveiller aux côtés de mon patron, au réseau ?

Il allait venir me chercher, n'est-ce pas ?

Ma cage thoracique me brûlait. C'était comme si elle gonflait de l'intérieur. J'avais l'impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites, pourtant ils étaient mi-clos. C'était étrange. Pourquoi est-ce que je ne paniquais plus ? Tout devenait si lointain, si flou...

Mais, à l'instant même où j'allais définitivement clore les paupières, toute pression disparut de ma gorge.

Je tombai à genoux au sol, les mains à plat sur le parquet, la respiration erratique. Je repris peu à peu conscience des choses, et la douleur se réveilla. Dans mon cou, ma mâchoire, mon estomac, mes poumons, j'avais mal partout, alors que plus personne ne me touchait.

Lorsque je relevai difficilement la tête, tremblant et épuisé, mon coeur sembla s'arrêter de battre dans ma poitrine.

Hyung-Sik se prit, je suppose, la droite de sa vie. Sa tête heurta le sol, avec violence, et il leva un regard apeuré vers...

"Kim T-Taehyung..." Bégaya notre ennemi, visiblement en proie à une profonde terreur.

Oui, il était là, n'est-ce pas ? Je le savais, qu'il allait venir. Je l'avais senti. Mon patron était venu me sauver ! J'en étais sûr... Un sourire envahit mes lèvres, quelque chose de niais, d'heureux. Je crois que je n'étais pas dans mon état normal.

"Monsieur..." Chuchotai-je.

Il tourna le regard vers moi. Jamais ses yeux n'avaient été aussi noirs, jamais sa mâchoire n'avait été aussi serrée, jamais son expression n'avait été aussi grave, aussi dure. Et moi, je souriais comme un débile, parce que mon cerveau ne fonctionnait plus très bien, actuellement. Mes yeux étaient à moitié fermés, mes lèvres étaient entrouvertes, et mes inspirations lourdes et lentes. Je n'arrivais même plus à bouger.

Pourquoi est-ce que mon supérieur pointait une arme vers le visage de Hyung-Sik ?

Et pourquoi Hyung-Sik glissait sa main derrière lui, vers sa poche arrière ?

Est-ce qu'il était en train de prendre une arme, lui aussi ?

J'écarquillai les yeux.

Il allait tirer sur Taehyung dès qu'il aurait attrapé son pistolet.

N'est-ce pas ?

Je devais faire quelque chose.

Je devais m'activer, je devais sauver Taehyung.

Le sauver, comme lui venait de me sauver. Le protéger.

Oui, c'était ça.

Protéger Taehyung. Quoi qu'il m'en coûtait.

Une violente montée d'adrénaline me fit me redresser d'un coup sec. J'eus à peine le temps d'arriver vers notre ennemi qu'il avait l'arme pointée sur mon patron.

Je balançai mon pied contre son avant-bras au moment précis où il appuya sur la gâchette, vers le torse de mon supérieur, qui d'ailleurs avait à peine eu le temps de comprendre qu'une arme était pointée sur lui.

La balle partit.

La balle frôla Taehyung, mais ne le toucha pas.

A quelques millimètres près, j'avais réussi à sauver mon patron, d'un simple coup de pied dans le bras de Hyung-Sik.

Ce dernier se figea en comprenant que c'était trop tard pour sa peau.

Mon supérieur comprit tout ce qu'il venait de se passer en moins de trois secondes, et son visage se ferma un peu plus. Notre ennemi retenta de tirer vers le châtain, mais évidemment en vain ; c'était terminé pour lui. Taehyung lui asséna un violent coup de pied dans la tempe. Dans la manoeuvre et sous la violence du coup de mon supérieur, Hyung-Sik lâcha l'arme, qui arriva à mes pieds. Je m'empressai de l'attraper par sécurité et de la pointer sur lui, me remémorant tous mes cours de tir avec Namjoon.

Tout le monde se figea après mon action.

Je tremblai de rage, de peur, mais pas pour moi.

Pour Taehyung.

"Jungkook." Prononça-t-il de sa voix grave, en me voyant viser notre ennemi aux yeux maintenant suppliants.

Mes mains tremblaient.

Protéger Taehyung.

Mon patron avança lentement vers moi. Je n'arrivais plus à penser correctement. Il fallait juste que j'élimine ce qui nuisait à sa sécurité, n'est-ce pas ? C'était ce que je devais faire.

Protéger Taehyung.

"Jungkook, regarde-moi."

J'obéis dans la seconde. Lorsque nos yeux se croisèrent, je perdis mon courage petit-à-petit. Il se plaça devant moi et je baissai instantanément mon arme.

Puis il me tendit sa main.

J'y déposai le pistolet, les yeux mouillés.

Puis il s'approcha de moi. Encore. Et encore. Jusqu'à ce que ses lèvres ne frôlent mon oreille.

"Attends-moi en bas.

-Mais.. L-le... Je dois...

-Jungkook." Me reprit-il sévèrement.

Il se recula pour établir un intense contact visuel.

"C'est un ordre." Dit-il alors de sa voix rauque, d'un ton sans appel.

Un instant, je restai glacé devant son imposante personne, puis me courbai rapidement, voulant peut-être un peu échapper à ses orbes sombres, sûrement, mais aussi car jamais je ne me verrais lui désobéir après un ordre si sec.

Je sortis alors de la chambre, puis hésitai, avant de descendre. Là, j'attendis longuement, jonglant d'un pied sur l'autre. J'avais peur qu'un tir n'arrive à mes oreilles, j'avais peur de savoir ce que Taehyung allait faire.

Alors je fus surpris, très surpris, de le voir arriver vers moi, tout-à-coup, seul, calme, et de me faire signe pour que je le suive.

C'est ce que je fis, le rattrapant en courant un peu, avant de rester à sa hauteur et de suivre ses pas. On traversa la baie vitrée que j'avais cassée, avant de marcher silencieusement le long du jardin.

Une fois à la grille, je vis avec étonnement cette dernière ouverte. Puis je remarquai, une fois en dehors de la propriété privée, que quelqu'un avait tiré sur la petite boîte qui servait à taper le code de la grille ou à appeler, comme un interphone. Taehyung avait dû tirer dessus, je l'imaginais bien faire ça avec un sang-froid glaçant.

"Monte avec Namjoon. On se retrouve à la boîte."

Et il me laissa là, se dirigeant vers sa propre voiture, garée plus loin.

Alors, c'était tout ?

Les autres me toisèrent avec panique et curiosité lorsque je remontai dans le véhicule. Mais personne ne parla.

Et, comme ça, on fit le trajet inverse pour rentrer à la boîte de nuit.

**

Ses mains fines et baguées se posèrent lentement, presque dangereusement, sur le bureau de Namjoon. Sa capuche recouvrait ses cheveux châtains, ses yeux noirs transperçaient chacun d'entre nous.

Namjoon, Jimin, Yoongi et moi étions juste devant ce même bureau, la tête baissée, la bouche close.

Mais il y avait quelqu'un de plus.

Le père de Hana, soit : le client actuel du réseau.

Il était là, tout tremblant, apeuré, affrontant comme il le pouvait les yeux du châtain.

"Où est m-ma fille... On avait passé u-un accord..." Articula-t-il de sa voix tremblante.

Mon patron haussa un sourcil. Il était calme de l'extérieur, mais je pouvais deviner aisément qu'il bouillonnait de l'intérieur.

"Je vous demande pardon ?" Commença-t-il.

J'eus un frisson.

"Dites-moi..." Fit le châtain, contournant le bureau de Namjoon pour s'y appuyer.

Il enfonça les mains dans les poches de son cargo tout aussi noir que son sweat, avant de pencher le visage sur le côté, fixant notre client.

"Vous étiez au courant que votre fille n'était pas une prostituée sous les ordres de Hyung-Sik, n'est-ce pas ?" Questionna mon supérieur.

Sa voix était profonde, grondante, mais calme. Bien trop calme.

"Je... Murmura l'homme, avant de détourner les yeux.

-C'est bien ce que je pensais." Renchérit Taehyung.

Il serra les mâchoires avant de reprendre :

"Vous avez volontairement mis mes employés en danger pour une mission qui, de toute façon, n'aurait pas aboutie puisque votre fille n'est pas retenue prisonnière par Hyung-Sik ; elle sort avec lui."

Là, je crus que le client allait s'évanouir de terreur, de culpabilité.

"Ainsi, vous m'avez payé pour une simple histoire de père qui veut retrouver sa fille, mmh ?" Déduisit-il.

Puis il s'approcha soudainement de l'homme. Lentement. Chaque pas rendait le père de Hana un peu plus tremblant, terrorisé.

"Le plus jeune de mon équipe a manqué de mourir de justesse, pour rien. Pour rien du tout, car même si on avait réussi à vous rendre Hana, elle serait repartie chez son amant dès qu'elle aurait pu."

Puis Taehyung eut une expression bien plus terrifiante. Il me lança un coup d'oeil et je baissai la tête brusquement.

Mais, avant qu'il ne continue, le client se mit à crier.

"Rendez-moi m-mon argent !! Peu importe ce q-que vous dites, vous n'avez pas réussi à me la r-rendre !! Je veux mon argent !!" Hurla-t-il presque.

Sa voix était coupée de ses nombreux bégaiements qui trahissaient sa peur. Il n'avait aucune crédibilité.

Mon supérieur prit une grande inspiration, avant de fermer les yeux.

"Dégage d'ici, tu as cinq secondes, ou tu vas le payer de ta vie." Menaça-t-il alors en tutoyant l'homme, de façon si soudaine que j'en avais moi-même tressailli.

Le client ne bougea pas, figé, comme s'il ne s'y était pas attendu.

"Mon... Mon a-argent..." Murmura-t-il.

Et je sus que c'était la goutte de trop.

Sans ménagement, Taehyung attrapa le col du quarantenaire et le plaqua au mur dans un dur fracas qui nous laissait imaginer l'hématome qui devait déjà se former dans le dos de notre client.

Et pourtant, ni Namjoon, ni Jimin, ni Yoongi, ni moi ne bougeâmes. On resta là, immobiles, comme les pions dociles que nous étions.

Un souffle tremblant quittait les lèvres du père de Hana, il était audible dans toute la pièce.

"Tu vois le mur, sur ta droite ? Il donne sur une autre pièce où il n'y a qu'une chaise noire, et des cordes. On a l'habitude d'y attacher quelqu'un pour le punir ou le faire parler, avec tous les moyens possibles de le torturer. Alors tu vas gentiment sortir d'ici avant que je ne prenne la décision de t'y emmener, mmh ?"

Du coin de l'oeil, je vis l'homme hocher la tête à plusieurs reprises, frénétiquement, avant de détaler une fois que mon supérieur l'eut lâché. Il ouvrit violemment la porte du bureau de Namjoon et deux vigiles l'attrapèrent par les bras, pour le diriger vers la sortie. Puis la porte se fit fermer, et le silence retomba dans la pièce.

Avec lenteur, Taehyung revint se placer contre le bureau. Je sentis cette fois son regard sur mon collègue.

"Pourquoi as-tu pris délibérément cette décision ? Grogna alors le châtain.

-Patron, je vous prie de m'excuser. Ca ne se reproduira plus." Souffla Namjoon, la tête baissée, la mâchoire serrée.

Je fronçai les sourcils.

Quelle décision ?

"Je ne t'avais jamais demandé d'y impliquer Jungkook. Si je ne réponds pas au téléphone, tu es censé te débrouiller sans entraver mes ordres. Jungkook était censé rester dans l'observation encore un moment. Et le laisser y aller seul était la pire idée que tu aies pu avoir jusqu'ici.

-Je sais, j'ai été idiot, patron." Se courba à nouveau mon collègue.

Oh, cette décision-là.

Je me mordis la lèvre. J'avais déjà la sensation étrange d'être un boulet, d'être un poids, alors que je n'avais rien fait de mal, j'avais simplement obéi à Namjoon.

Une minute...

Oui, c'était ça.

J'avais obéi à Namjoon.

N'était-ce pas à Taehyung que j'étais censé obéir ?

Bon sang mais qu'est-ce qui m'a pris ?

"Sortez d'ici, je ne veux plus vous voir. Jungkook, tu restes."

Je n'étais pas surpris qu'il me demande de rester après ce qui s'était passé dans cette chambre. Les autres se courbèrent avec respect mais aussi en signe d'excuses vers le châtain, avant de quitter la pièce.

J'étais maintenant seul avec mon supérieur, et j'étais incroyablement en colère contre moi-même. En obéissant à Namjoon, j'avais désobéi à l'ordre que m'avait donné Taehyung à mon arrivée au réseau :

"Tu observeras les différentes missions pendant un petit moment, mais tu n'interviendras que lorsque je déciderais que tu seras prêt."

C'était ce qu'il m'avait dit les premières semaines. Et sans m'en rendre compte, je lui avais aujourd'hui désobéi.

"M-monsieur..." Soufflai-je.

Je le regardai, jonglant entre ses deux prunelles légèrement cachées par ses cheveux lisses. Il s'approcha de moi, pour se poster en face de mon frêle corps, et je baissai les yeux.

"Je vous demande pardon..." Chuchotai-je presque d'une voix drôlement aiguë de culpabilité.

Je le vis fourrer à nouveau ses mains baguées dans ses poches.

Puis, j'osai relever les yeux vers les siens.

"Je ne v-voulais pas... Ils m'ont d-dit de le faire, je-

-Tu m'as sauvé."

Je me figeai. Il avait une expression assez sérieuse, concernée.

"Tu as fait preuve d'un étonnant sang froid. Sans toi je me serais pris une balle en plein coeur." Admit-il.

La bouche entrouverte, j'assimilai lentement ses paroles, avant de les comprendre.

Oui, c'était vrai.

Sauf que...

"Vous m'avez s-sauvé d'abord." Répondis-je.

Je fis un pas vers lui. Nous étions assez proches, tout en gardant un minimum d'espace. Il ne répondit pas, se contentant d'observer tout mon visage.

A nouveau, je baissai la tête.

Puis, un sentiment d'épanouissement m'envahit. Je ne savais pas trop comment le décrire, c'était quelque chose qui me rendait fier, qui me rendait heureux.

Et ce jour-là, je compris. Je compris que ma place était ici.

Mon genou droit se posa sur le sol. Ma tête se baissa. J'étais en train de me soumettre à lui, de sorte à ce qu'il comprenne à quel point je lui étais reconnaissant de m'avoir sauvé, d'être venu risquer sa vie pour la mienne.

"Monsieur... Je f-ferai tout ce qui est en mon pouvoir à partir d'aujourd'hui pour... Pour que vous soyez en s-sécurité."

Lorsque je redressai la tête vers lui, je pus lire dans ses yeux un léger étonnement, mais c'était quelque chose de positif, de presque fier.

Je ne savais pas s'il ressentait la même chose que moi mais, à ce moment précis, il y eut une drôle de connexion entre nous.

"Je s-suis à votre disposition, monsieur." Chuchotai-je.

Je baissai une énième fois les yeux, laissant mon genou contre le sol pour lui montrer ma sincérité.

Et je crois que c'est ce jour-là, oui, c'était ici, dans ce bureau, qu'elle était née...

"A jamais." Soufflai-je.

...Ma dévotion.



****************************



Et c'est ainsi que s'achève la double-update ^^ 

Alors, cette Interlude III ? ;) Certains d'entre vous m'ont souvent posé la question de ce que le réseau faisait, les missions, de comment Jungkook a vécu les premiers mois (car la fiction commence au 10ème mois de JK dans le réseau !) donc je me suis dit que ce serait sympa de faire un retour en arrière de son point de vue à lui :p


J'espère que dans la globalité vous êtes satisfait(e)(s) de cette double-update, je suis vraiment très stressée à ce sujet je vous avoue... ! Honnêtement, vous êtes déçus ou c'était ce à quoi vous vous attendiez... ? ^^'''



Je vous fais pleiiin de gros bisous, je reprends les cours demain mais je vais essayer d'écrire comme d'habitude : dès que je le peux ;) La suite de Noir ne devrait d'ailleurs pas trop tarder également ! ^-^ 


Merci pour tout l'amour, tout le soutien infini que vous m'envoyez, c'est ce qui me motive le + à écrire. Je vous aime de tout mon coeur, bon courage pour cette semaine, et à très bientôt !! ♥♥

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