-6 Novembre 2060-
Ma vue, voilée par ce tissu opaque, brouille mon sens primaire. Mais quant à l'odorat et le touché, il se sont décuplé. Je perçois chaque détails plus ou moins de précision. Mon ventre se met à gargouiller après avoir goûté à la magnifique odeur d'un plat en train de mijoter. J'imagine son goût et les sensations qu'il éveillerait en moi, se serait un feu d'artifice réveillant mes papilles.
Je reviens à la réalité au moment ou mon dos touche le dossier d'une chaise. La brutalité de cet acte rend mon dos endolori.
- Allez y, je pense qu'on va en avoir pour un moment, s'exclame une voix féminine.
La porte se ferme. Mes cheveux sont ramenés vers le haut me permet de découvrir cet environnement sombre. Ce n'est qu'à l'instant où mes yeux rencontre le bois que je hume son odeur.
- Le trou dans lequel nous étions tout à l'heure me convenait très bien, ironisè-je pour combler le vide qu'elle laisse en allumant la lumière.
Je couvre mes yeux de mes mains en attendant que la sensibilité diminue. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, j'ai peur, je ne peux pas le nier, et le meilleur moyen que j'ai trouvé c'est de dire ces mots ridicules.
- Après si tu préfère mourir je peux t'y ramener.
Cette voix me semble étrangement familière. Elle est comme ... Moi.
- Je suis déjà morte.
Le craquement du bois se répand tout autour de nous, rythmant une minute de silence.
- Qui es-tu ?, demandais-je.
La jeune fille traine une chaise jusqu'à mes pied et s'assoie dessus, sous la lumière. Mes yeux s'écarquillent.
- Je vois qu'ils ne se sont pas arrêtés aux simulations, il leur en fallait toujours plus, regard toi tu n'es qu'une reproduction, une machine, un androïde.
Mon cerveau créé ce que je veux voir ou entendre, il n'y a pas d'autres explications plus plausible. Elle désapprouve.
- Alix, tu connais la réponse mieux que quiconque.
Voir une personne qui me ressemble comme deux gouttes d'eau hormis la couleur de cheveux me déstabilise. Elle porte la couleur rousse que je regrette tant. Cet personne est à la fois moi et pas moi, un an ou deux doivent nous séparer mais cela ne change rien.
Quel est se secret qui remonte à la surface ? Certes, Nytron regorge de secrets et de choses encore méconnues mais cette coïncidence est irréelle.
La fille se lève et s'arrête derrière moi, je suis trop transie pour tenter quoi que ce soit. De ses doigts, elle effleure l'endroit où la marque s'illumine le soir. Je la sens chauffer jusqu'à me brûler, et c'est là que je le vois. Comment arrive-t-elle à faire ça ? Je ne n'en sais rien mais en une fraction de seconde mon père se modélise dans mon esprit. Je me redresse, trop rapidement, et la regarde avec pleins d'incompréhension.
- Comment ?
La peur commence à me gagner et je ne peux m'empêcher de me demander qui sont ses extraterrestres.
- Je ne voulais pas t'effrayer.
Elle reprend place sur sa chaise.
- Assis-toi, ça risque d'être long.
Je l'écoute trop curieuse pour refuser.
- Je n'arrive pas à y croire, tu es réelle. Je devais être la seule à m'en sortir.
Aucun son ne sort de ma bouche. Qui est-elle ?
- Alix, tu es ma jumelle, quand Maman nous à mis au monde, on lui a dit que tu étais morte.
Pourtant, ce qu'elle dit à l'air vrai ...
- Accoucher de jumelles au 6 est impossible. Elle serait morte.
Elle se frotte les mains et je comprends que l'explication n'est pas aisée.
- Ecoute mon histoire. Papa a toujours vécu au secteur 6, c'est là qu'il l'a rencontré. Son talent dans la sciences lui a offert une promotion dans le 1. Des années sont passées et Maman est tombé enceinte, elle a donc signé un contrat avec le gouvernement pour accoucher en toute sécurité. Ce texte stipulait qu'elle devait, en contre parti, donner un de ces jumeaux pour un projet nommé l'Expansion. Elle l'a fait pour rester en vie mais aussi pour sauver la tienne.
- Comment ça ?
- Tu es née malade. Les médecins ont eu beaucoup de mal à te garder en vie car tu avais développé une maladie qui leur était encore inconnu. Mais tu n'étais pas la seule, deux personnes l'avait contracté.
Les connections se font au fur et à mesure. Cette maladie, je la connais, je l'ai déjà vu, pas sur moi, mais sur d'autres personnes. Avec deux autres personne nous avons créer le démon des Rejetés : l'Epidémie.
- Tu y a survécu mais au prix de lourds traitement, c'est pourquoi ton sang est noir. Suite à notre venu au monde, Maman est partie se réfugier dans le 10.
- Pourquoi être partie ?
- Elle a découvert leurs véritables agissements.
- Pourtant ça ne l'a pas empêché de me laisser à l'abattoir ?
- Elle pensait que tu n'avais pas survécu. C'est pour cela qu'elle m'a emmené loin du 1. Nous avons tout de suite réussit à nous fondre dans la masse. Jusqu'au jour où les gardes sont descendu. Ont a été marqués, sélectionnés, tués, triés pour en arriver ici. Nous avions pour mission de faire naitre la vie sur Nytron.
Le peu de détails auxquels j'ai le droit me fait parfaitement comprendre qu'elle n'aime pas parler de cette période. La façon qu'elle a de renifler et de se perdre dans la contemplation du sol me donne envie de la prendre dans les bras, mais, je me retiens.
- Pourtant Maman est encore au 6.
- Car elle a coopéré treize ans auparavant.
- Mais comment ce fait-il ... ?
Elle lit en moi comme dans un livre ouvert.
- Avant de te rendre à Maman, ils t'ont donnés mes souvenirs, mes sentiments, ma personnalité pour que tu t'intègres au mieux. Cependant, ils ont effacé tous ce qui pouvez te mener à eux.
- Comment as-tu fait ce truc dans mon cou ?
- C'est la seule chose positive que nous pouvons tirer de cette expérience, annonce-t-elle.
Elle se tourne et relève ses cheveux. Le même tatouage est inscrit dans sa chair.
- Je ne sais pas comment mais il permet à deux êtres la possédant de se montrer mutuellement des images, ou d'en extraire.
Je m'adosse au dossier en plongeant mon visage dans mes mains. Toute cette histoire est folle.
- C'est n'importe quoi ...
- Ne te souviens-tu pas d'une chose qui prouverait ce que je t'ai dit ? Quand t'es-tu sentie enfin vivante ?
- Je ne me souviens pas d'avoir été retenu dans l'endroit que tu me décris. Mais il a un moment ou je me suis sentie ... Vraiment moi, à mes sept ans. Or, j'ai vécu avant ?
- Alors cherche une preuve, il doit bien en avoir une.
Agacée, je me relève et pars à la fenêtre pour regarder une population étrangère s'affairer à leur tâches quotidienne. Les bâtiments sont tous les mêmes, carré et beige. La vitre, trop sale, pour que je puisse voir ne m'offre que des ombres.
- Il n'y en a pas ... Tu n'as été qu'une privilégier dans cette histoire.
La vérité est sortie de ma bouche comme le sang d'un couteau tranchant. J'ai envie de pleurer, de vider toute les larmes de mon corps.
- Pardon !
Elle s'est énervée, d'un coup, sans prévenir.
- Sur ce point nous nous ressemblons, nous pensons toujours être la pire des personnes mais c'est faux, déduis-je.
- Alors pourquoi dire que nous sommes des privilégiés ?
- Je devrais être morte. Perdue dans une infinité qui n'a pas de nom. Loin de toutes ces atrocités. Cette balles aurait dû restée logé dans mon cou mais ils ont préférés m'emmener ici, loin des personnes que j'aime.
Je me détourne de la fenêtre, cette fois, pour la fixer au plus profond de ses yeux aussi luisant que les miens. Ma main empoigne la fiole dans ma poche, j'ai tout perdu : Aela, Kevin, Conor ... L'Implosion.
- Désolé mais c'est trop pour moi, terminé-je au bord du précipice.
J'ouvre la porte et m'engage vers la sortie.
- Alix, attend ...
Bonjour,
Je suis désolé de ce petit retard mais maintenant je vais reprendre la publication régulière malgré les multiples salons et portes ouvertes qui m'attendent.
Alors, la nouvelle relation familiale ? Que cache Nytron ?
PS : Au départ, l'Expansion était réservé à des personnes jumeaux/triplés ... Il s'est par la suite étendu à d'autre personne pour accélérer le processus.
A Mercredi.