THUNDER

By IBGY-T

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Le tonnerre qui déchire ses nuits Ken Samaras / Dinah Duval Tome 1 : Thunder (terminée/ correction en cours)... More

Prologue
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Épilogue
Bonus 01
Bonus 02
Erreur 404
Bonus 03

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By IBGY-T

"Ne cultive pas la haine ou elle te mangera 
Guéris car si tu es mal en toi-même ce sera pareil autre part 
Si tu cherches un coupable, regarde-toi dans la glace 
Ta réalité tu la fais, elle n'est rien d'autre qu'une question d'octave"

Tout tourne autour du soleil

Ce sont les tremblements et la nausée qui me tirent du sommeil. Ma tête cogne comme si quelqu'un tentait de détruire un horcruxe à l'aide d'un expelliarmus. Pas utile et ultra bruyant. C'est douloureux, très douloureux. Peut-être bien que j'ai perdu une partie de mon âme.

Le point positif, c'est que je suis vivante, et chez moi. Je sais pas trop comment je suis arrivée là, mais j'y suis. Je me traîne jusqu'aux toilettes à temps pour vomir le contenu de mon estomac. Il n'y a pas grand chose, mais la pression dans mes entrailles est tellement forte qu'elle me monte les larmes aux yeux et coupe ma respiration.

Je crois que je vais mourir. Et oui, j'exagère. Pourtant je suis tout de même incapable de me relever. Je reste allongée près de la cuvette, attendant que la crise passe. Ce n'est pas la première fois. Les crises finissent toujours par passer.

-Merde Didi, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Je reconnais la voix de Framal alors qu'il s'agenouille près de moi. Je n'ai pas entendu la porte claquée. Un jour, je vais changer cette porte. Mais je ne suis pas mécontente qu'il soit là. Il déplace mes tresses avant de poser sa main sur mon front :

-Merde t'es brûlante, il check mes pupilles avant de demander. Qu'est-ce que t'as pris ?

-Qu'est-ce que j'ai pas pris, tu veux dire, je réponds difficilement sur le ton de l'humour.

-Putain, mais t'es pas drôle, il s'emporte. Tu peux pas disparaître pendant une semaine, revenir et faire des blagues toutes pourries, il se redresse avant de conclure. J't'emmène à l'hôpital.

-J'ai pas besoin d'un hôpital, j'ai besoin d'eau et de sommeil.

La supplique dans mon regard le fait céder. Tout, mais pas l'hôpital, je déteste les hôpitaux. Il m'aide à retourner dans ma chambre avant de revenir quelques secondes plus tard avec une bouteille d'eau. Il pose à nouveau sa main sur mon front en s'allongeant sur le lit.

-T'as une sale gueule.

-La tienne n'est pas mieux. Sauf que moi, j'ai l'excuse d'avoir turn upé toute la semaine.

-Ouais, d'ailleurs on peut savoir ce que t'as fait ?

Mon corps me fait mal, je commence à reprendre prise avec la réalité qui m'entoure. Je savais que le retour allait être difficile, mais je pensais pas que ce serait à ce point.

-J'te le dirais dès que je m'en souviendrais.

-Et toi, tu diras à ta pote la toxico d'apprendre à cadrer son téléphone tous ces snaps visaient tes jambes.

Je suis sur le point de rouler des yeux, mais mon mal de crâne m'en empêche. Même si l'adjectif associé à Camille ne me fait pas plaisir, je dois admettre qu'il est vrai. Je suis à peu prêt sûr qu'elle a pris le liquide que je gardais dans mon porte-monnaie.

-Tu nous as fait grave peur meuf, il reprend sans me regarder. Je suis repassé te voir, mais y avait plus personne et t'as donnée aucun signe de vie. Me refait plus jamais ça.

Je pose ma main sur son visage et caresse sa barbe naissante, comme pour le rassurer. La dernière fois que quelqu'un est parti sans lui donner de nouvelle, sa mère n'est jamais revenu. Je suis revenu. Et je peux seulement imaginer, les souvenirs qui sont apparus à son esprit, alors que les jours passés en attendant mon retour. Silencieusement, je lui promets de ne plus jamais disparaître de cette manière. Juste par le regard. Je sais qu'il me comprend.

Machinalement, je tourne la bague à mon annulaire droit, je la regarde un instant avant que mon attention soit détourné :

-Tu peux pas répondre à ton putain de téléphone ? Merde.

J'ai envie de rire, mais mon corps me fait trop mal du coup, je me contente de sourire.

-Désolée, je crois que je l'ai paumé.

-Mais n'imp' il est sur ta table basse vieille meuf, il lève les yeux au ciel.

Cette fois, je suis incapable de me retenir de rire. C'est le retour de l'horcruxe dans ma tête. Je grimace sous la douleur alors que Framal me lance un « bien fait » dans un arabe approximatif. De fatigue, je commence à somnoler lorsqu'il reprend :

-Je comprends pas pour quoi tu lui as pas dit que le gars, c'était ton père.

-Comment tu l'as su ?

-Alice.

Je secoue la tête. Bien évidemment. Cette meuf ne sait pas fermer sa bouche et s'occuper de ses propres histoires. En un sens, c'est pour ça que je l'aime autant donc j'ai pas le droit de me plaindre. Je prends le temps de rassembler mes pensées avant de lui répondre.

-Par moment, il faut donner aux gens ce qu'ils veulent, face à son sourcil qui se relève je poursuis. Il était tellement persuadé que je l'avais trompé. Pourquoi est-ce que j'aurais dû le détromper ?

-Vous êtes des grands malades. Faut que vous arrêtiez, de vous faire du mal comme ça. J'te jure, j'avais jamais vu Ken dans un état pareil.

Il commence à m'expliquer qu'Alice a débarqué chez Ken alors qu'ils étaient pleine soirée/réunion après avoir vu des snaps de moi dansant sur le bar d'un strip-club. Je suis incapable de ne pas l'interrompre :

-J'étais dans un strip-club ? J'adore les strip-club.

-Pourquoi est-ce que ça ne m'étonne même pas ?

Je hausse les épaules, ça ne l'étonne pas parce qu'il me connaît. Et puis d'abord, je vois pas pourquoi les strip-club se serait uniquement un truc de vieux pervers. Quand quelque chose est beau, bah c'est beau pas besoin d'aller chier midi à quatorze heure.

-Du coup, je disais, la meuf était hystérique, je l'avais jamais vu comme aç. Déjà qu'en temps normal, elle fait hyper flipper ta pote, je te laisse imaginer.

Encore une fois, je coupe son discours par un ricanement. Alice est une connasse, c'est ce qui fait tout son charme.

-Elle a pourri Ken, en lui demandant ce que tu faisais avec cette « traînée de Delavigne » où lieu d'être avec nous. Je dois dire que je suis fière du Feu parce qu'il s'est pas démonté. Il s'est vénère à son tour en répondant que t'étais qu'une vieille meuf et qu'il en avait rien à taper de ta gueule. Bref ça a failli partir grave loin. Elle est violente ta copine. Je sais pas trop pourquoi, mais Moh a commencé à se mêler de la conversation en nous expliquant que tu lui avais présenté le gars comme étant Marc. L'autre folle s'est mise à rire, mais un rire grave flippant, tu vois. Avant de nous avouer que le dude, c'était ton père. J'te jure Nek qui voyait flou quelques minutes plutôt est devenu aveugle. Je crois qu'il t'a appelé une centaine de fois en moins d'une heure, pour savoir où t'étais.

-Je comprends pas comment il peut-être aussi jaloux. J'ai la sensation qu'il ne veut pas qu'on soit bien ensemble, qu'on construise un vrai truc. Il cherche la complication, la confrontation, sauf que ça. Je peux pas le gérer.

-J't'avais dit qu'il était instable, il répond en haussant les épaules.

Je m'en souviens parfaitement*. Mais je pensais pas que ça m'affecterais à ce point. Soyons honnêtement avec soi-même. Je suis pas un modèle d'équilibre et de stabilité. Mais contrairement à moi qui conserve tout, Ken projette ses insécurités. Le pire, c'est que j'ai toujours pensé être celle qui allait merdé. Parce que c'est ce que je fais. Détruire ce qui me rend heureuse. Chris en est l'explique parfait. Mais le pouvoir de destruction de Ken est bien plus intense que le mien. Je fais tourner la bague autour de mon doigt quand Fram coupe mes sombres pensées :

-Tu l'as traité de Drama Queen, ce qui nous fait rire tous les deux.

-Et il a claqué la porte en partant.

Nos rires redoublent. On devrait pas rire aux dépens de Ken, mais il l'a mérité. Je dis pas que je suis la petite amie parfaite, c'est tout le contrairement même. Mais il a le don de faire de truc simple, des trucs super compliqués. Comme est-ce qu'il peut conclure que je le trompe juste parce qu'il me voit sortir d'une voiture. C'est un truc de dingue cette histoire.

-Et ta baby mama ?

Je voulais lui demandé depuis l'instant où j'ai cramé sa présence dans mon appart. Mais je savais que je devais dans un premier temps m'expliquer sur certains trucs.

-Elle veut le garder, donc je suppose que je vais être papa, son visage est tendu.

-C'est une bonne chose F, les enfants se sont des bénédictions.

-Tu sonnes comme ma grand-mère ça fait flippé, il commence. Le truc, c'est comment je dis à mon pote « au faite bro, ton ex est enceinte de moi ».

Au moins la situation ne lui a pas fait perdre son humour. Et puis franchement, il aurait pu faire pire qu'Inaya ou Sugs comme il l'appelle. À cet instant, j'ai une illumination :

-Mais attend, Inaya, tu l'appelles Sugs comme pour Suga, comme la chanson ?

-C'est la meuf de la chanson.**

Il répond en cachant son visage dans ses mains. Alors que je secoue la tête. Yep, il est grave dans la merde. Notre discussion est interrompue par une autre crise. Je me remets à vomir mes tripes alors que Framal me demande si je suis sur de pas vouloir aller à l'hôpital. La crise passait, je m'endors comme une masse dans mon lit.

J'ai du mal à ouvrir les yeux, mon corps me fait moins mal, mais je me sens encore un peu faible. Je finis par me relever quand j'entends du bruit dans le salon. Idriss, n'est pas parti, il est au téléphone assis sur mon canapé.

-Elle est ok, mais un peu malade, il y a une pause avant qu'il ne reprenne. Alcool certainement, cocaïne ou héroïne au choix, la redescende est impressionnante, mais rien qu'un peu d'eau et de sommeil ne peuvent réparer, il fait une nouvelle pause. Elle a fait ça pendant une semaine Nek, bien sûr que son corps a finit par lâcher.... Non ne viens pas, je sais qu'elle ne veut pas te voir, je reste avec elle cette nuit au cas où.... Oui... Je t'appelle demain.... Oui, je lui dis, t'ai vraiment un canard tu le sais ça ? ... Moi j't'emmerde quarante fois plus.

J'attends qu'il est totalement fini sa conversation avant de faire mon apparition dans le salon. Il attend que je sois parfaitement installé dans le canapé couverte d'un plaide avant de dire :

-Ken dit qu'il t'aime, je me retiens de lever les yeux au ciel.

-Je sais, je réponds avant de détourner la conversation. Je suis contente que tu sois la F, j'ai jamais eu personne avant.

Il me prend dans ses bras, je lui rends son étreinte, tout à me retenant de toute mes forces pour ne fondre en larme sans raison. Je suis déjà sensible en temps normal, mais c'est encore pire quand j'ai la gueule de bois. Un rien me fait pleurer, c'est parfaitement ridicule.

-Et pas d'héroïne, juste un peu de coke, je conclus quand il m'a relâché.

-Un peu ? T'étais malade toute la journée et j'ai l'impression que c'est pas fini, je baise les yeux, j'aime pas quand il me dispute. Ken voulait passer ce soir, j'ai eu toutes les peines du monde à l'en empêcher. Je veux pas qu'il te vois dans cet état.

-T'as eu raison. De toute manière, je veux vraiment pas le voir.

Il s'est passé des choses à Londres que je ne peux pas juste éviter. Si la semaine passée n'est qu'une immense tâche flou, dont je suis incapable de distinguer les contours. Il y a une chose parfaitement ancrée dans ma mémoire. Ma conversation avec Ben. J'aurais préféré ne pas m'en souvenir. Parce que maintenant, je peux pas voir Ken. D'une manière un peu tordu, j'ai l'impression de ne pas lui être fidèle. Et la bague à mon doigt est une preuve de cette infidélité.

Sauf que Ken ne mérite pas que je lui dise la vérité. Secouant la tête pour chasser la pensée je me lève difficilement et me rend dans la cuisine. Fram me suit alors que je le demande s'il est tenté par un croc monsieur.

-Uniquement, si t'as du jambon de poulet.

-Jambon de dinde, je réponds en ouvrant mon frigo.

À quel moment ma vie est devenu si peu drôle que je ne mange que du jambon de dinde ? Je secoue la tête et sort tout le nécessaire pour faire les crocs monsieur. F m'observe avec un sourire sur le côté. Je sais où vont ses pensées. On avait l'habitude de faire ça quand on traînait tout le temps ensemble. Y a un gros air de déjà vu et ça fait grave plaisir. Une fois les sandwichs préparés, je lui donne le sien et m'installe à la table. C'est bon, moins que si ça avait été fait avec du jambon de porc soyons honnête, mais c'est pas mauvais. J'ai surtout la sensation que c'est la première fois que je mange quelque chose de consistant depuis des jours. Je suis trop vieille pour ces bêtises, je suivrais plus Cam dans ses délires.

-J'ai pu retenir la smala pour ce soir, mais ils vont tous débouler demain et te tomber dessus.

J'en ai parfaitement conscience et j'ai pas hâte. Étrangement ça me fait plaisir, j'ai pas l'habitude de voir autant de personnes tenir véritablement à moi.

-Je suis pas sûr d'être en état pour voir tout le monde, je dis ça en regardant mon assiette.

J'ai à peine mangé la moitié de mon croc monsieur que je sens mon estomac faire des siennes. Je repousse mon assiette et profite de la place faite sur la table pour poser mes bras dessus et cacher ma tête dedans. Je sens la main de Framal se poser sur mon épaule en signe de soutiens. Je sais aussi qu'il se retient de me faire une scène. Je suis dans cet état en raison de mon propre fait, j'ai pas le droit de me plaindre. Mais ça fait grave mal.

-Inès et Moh peuvent venir s'ils veulent, pas les autres. T'es mon Heimdall, la référence à Thor le fait sourire.

-Ken va pas être content. J'ai déjà usé de tout mon charme pour le convaincre de ne pas débouler maintenant.

-Fait ton travail Heimdall et récompensé, tu seras, je réponds avec ma voix de cinéma

-Content de voir que tu vas suffisamment bien pour faire des blagues.

Je souris et lui propose de regarder un film avec moi. En raison de mes blagues précédentes, on finit par regarder le premier film de la série dédié à Thor. Malgré ses protestations virulentes. Je suis obligée de lui donner raison lorsqu'il dit que ce film est nul, mais on peut pas commencer une série par le deux du coup, on est obligé de se taper le premier. De toute manière, je le referais cent fois, juste pour revoir l'agacement sur le visage d'Idriss. Ouais, je suis ce genre de gamine. 

*Chapitre 20 (on commence a avoir beaucoup de chapitres mdrrr)

** Suga Nekfeu (elle est sur Youtube)

En tout cas j'espère que ce chapitre vous a plus. Il est un peu plus léger que les précédents (en même temps ça devenait hyper sombre). Je tiens aussi a m'excusé d'avoir loupé  le poste de lundi (j'ai choppé la crève). Je vous souhaite un bon mercredi et une bonne fin de semaine. 

Je vous envoie plein d'amour 

IBGY-T

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