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If I fall asleep and death takes me away
Don't be surprised son, I wasn't put here to stay
At night the evil armies of Shaton don't play
So the family sticks together and we never betray

Family business

La bière devant moi est en train devenir chaude alors que je fais le point sur ma vie. La première chose qui m'apparaît comme une évidence, c'est que je n'aurais pas dû m'énerver. La seconde, c'est que Framal est un enfoiré et que je ne veux plus lui parler. La seconde est moins vraie que la première. D'abord, parce que je fais pas dans la rancœur ensuite parce que je l'aime trop pour ne plus lui parler.

Je déteste m'énerver. C'est tout ce contre quoi je me bats. Bon ok, l'expression est un peu forte. Mais ces dernières années, j'ai fait un travail de dingue sur moi, pour ne m'entourer que d'ondes positives. Je rigole pas, la méditation, le jogging matinal, les croix que j'ai mis sur la plupart de mes fréquentations. Je refuse de retourner dans mes extrêmes, la colère est pour moi un sentiment extrême que j'évite comme la grippe en hiver.

Le serveur me sert un shot de tequila, je lui sourie, sans le boire. Il est sympa, je traîne souvent dans son bar parce qu'il m'offre des verres. Je crois qu'il en pince pour moi, mais j'en suis pas certaine parce qu'il n'a jamais rien tenté. Bref, c'est une histoire pour un autre moment.

- Tu vas le boire ?

Je tourne la tête vers Mekra, qui me fixe de son air impassible habituel. Par moment, je me demande si ce type a des émotions. Si c'est le cas on dirait vraiment pas. Pour toute réponse, j'hausse les épaules, il attrape le shot et le descend sans rien me demander.

Merde ce type est malpolie.

- Allez, viens-je te ramène, dit-il de son ton monocorde.

Peut-être que sa voix est toujours aussi plate parce qu'elle est trop grave pour atteinte d'autres nuances ?

- Et si j'ai pas envie de rentrer ?

Il ose un sourcil, prend place sur le tabouret à côté de moi et ce commande une bière. Le barman lui lance un regard mauvais qui me fait sourire. Ouais, il a sans doute un truc pour moi, je devrais arrêter de trainer ici. Je soupire et porte ma bouteille à mes lèvres.

- Comment est-ce que tu as su que j'étais là ?

- J'ai reconnu ta voiture en bas de la rue.

Cette fois, c'est à mon tour de relever un sourcil pour l'inviter à préciser son propos.

- Même voiture garée devant chez moi au moins trois fois par semaine.

La réflexion me fait penser à Framal et je me retiens de pousser un nouveau soupire.

Je ne sais pas trop pourquoi Mekra est là. En soi lui et moi, on est pas ami. Depuis la soirée chez moi, on s'est vu deux trois fois, mais sans plus. Bon après, je dois admettre que je suis une personne fantastique donc il n'en faut pas plus pour finir par m'apprécier. L'égotripe à part, je sais pas si c'est mon physique ou ma personnalité atypique , mais les gens ont ce besoin presque instinctif de me protéger. Je me plains pas, je note.

- Framal s'en veut, dit-il en buvant sa bière. Il a pas arrêté de t'appeler.

Je dis rien parce que je sais que c'est vrai. Je connais Framal. Je sais que ses propos ont dépassé sa pensée, mais les faits sont là. Et puis s'il l'a dit, c'est qu'il y a une part de vrai. Je n'aime pas ça du tout.

- D'abord, je n'écarte pas mes cuisses pour n'importe qui, je commence en le regardant. Ensuite même si c'était le cas, en quoi, est-ce que se serait un élément déterminant par rapport au respect que les gens me doivent ?

THUNDERWhere stories live. Discover now