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It's time to forget about the past
To wash away what happened last
Hide behind an empty face
Don't ask too much just say
Cause this is just a game


A Beautiful lie


Les crises d'angoisse sont revenues, avec une violence inouïe. Je fais comme si de rien n'était. C'est plus simple comme cela. Je refuse de voir ce qu'elles cachent. Je refuse d'admettre que l'absence de Ken en est la cause.

Je refuse d'être ce genre de meufs qui ne peuvent pas vivre sans leur mec.

Et puis si je ne les vois pas. Personne ne peut les voir. Je cache mon mal-être aux gens qui m'entourent. Je sors, je souris, je rigole. Je vais bien. Ou plutôt, je fais semblant d'aller bien. Je me dis qu'à force de faire semblant, je finirais par aller bien pour de vrai.

Alors, je vais bien.

Londres, n'a pas freiné mes tendances autodestructrices, bien au contraire. Pour combattre le vide, je me bourre d'anxiolytique. Pas trop pour ne pas avoir l'air démonté, juste assez pour tenir toute la journée.

Sauf que le jour finit toujours par décliner. J'appréhende les couchers de soleil, comme on appréhende la fin d'un été. Les nœuds dans mon estomac se tordent un peu plus a mesure que les pilules nuage rose ne fond plus effet. Je pourrais en prendre plus, repartir sur mon petit nuage et dormir toute la nuit. Mais je ne peux pas, je connais trop les conséquences de l'addiction pour me laisser tomber la-dedans. Il suffit de regarder le nombre de cigarettes que je fume par jour et mon incapacité à freiner cette envie.

Alors oui, mes nuits craignent, parce que je ne dors pas. Je reste prostrée dans mon lit à attendre que les heures passent, que le jour se lève.

J'exagère. Ça ne fait pas si longtemps, que je suis rentrée de Londres. Que j'ai demandé à Ken de partir. Quatre jours pour être précise. Mais ces quatre jours semblent une éternité.

Parce qu'il me manque. La chaleur de son corps, le timbre de sa voix. Même ses caprices me manquent. La manière qu'il a de me harceler pour que je lui fasse à manger. La façon dont il décide toujours, du film qu'on regarde à la télé. 

Tout ce qui m'agace chez lui en temps normal me manque. Ouais, parce qu'il n'est pas toujours évident. Il s'est donné pour mission de prendre soin de moi et il pousse le vice beaucoup trop loin. Au point de me forcer à ranger ma chambre et à passer derrière moi quand je ne le fais pas correctement d'après lui.

Mon appartement est dans un état déplorable parce qu'il n'est pas là. Je n'ai pas le cœur de le ranger parce que c'est admettre qu'il n'est plus là.

Pour ne pas aider je le vois partout. Dans mon appartement, dans ma voiture, dans le métro, au taff. Et comme le nouvel album du s-crew fait un carton, j'entends sa voix à la radio tout le temps. Là, tout de suite, je hais sa voix.

-Dépêche toi wesh, j'veux pas louper le début, la voix grave d'Hakim trouble mes pensées.

-Tu sais que quand je t'ai donné les places c'était pas pour que tu m'embarques avec toi. En contrepartie, tu devais venir voir Bohemian Rapsody avec moi.

-Ferme là, on y va.

Je lève les yeux au ciel et ferme la porte de mon appartement après avoir éteint toutes les lumières. Après la débâcle du passage de Ken à mon appartement Haks a jugé que c'était ok pour nous de continuer à trainer ensemble. Je suppose qu'il le fait par amour pour moi, parce que franchement, je suis géniale, mais surtout pour emmerder Ken faut pas se mentir. D'ailleurs après son départ, on a finit dans un bar sombre du XVème, c'était hyper cool de réaliser que Mekra ne tient pas l'alcool aussi bien qu'il le prêtant. Soirée à refaire. Hakim est drôle quand il s'en donne la peine.

THUNDERWhere stories live. Discover now