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AVERTISSEMENT : Ce chapitre peut heurter la sensibilité de certaines personnes.  Je vais pas vous faire un long discours en revanche je considère de ma responsabilité d'attirer vôtre attention sur ce point et surtout de vous laissez  un lien utile : 

http://www.info-depression.fr/?page=liens_utiles


J'crois que j' vais tout plaquer
J'me sens attirée par le vide
J' m'accroche pour pas craquer
J'suis comme écorchée vive


Écorchée vive


L'avion se pose sur le tarmac de l'aéroport. Je prends mon temps pour descendre. J'ai compris à la minute où son image s'est effacée dans la foule. Il n'est pas assez.

J'attends un taxi pour rentrée chez moi. Il pleut. Les gouttes d'eau s'abattent sur mon visage. J'ai froid. J'aurais pu appeler, j'aurais pu prendre le métro. Peut-être que j'aurais dû. Mais je ne veux voir personne.

Je me sens attirée par le vide.

À l'image de mon esprit, mon corps est faible. Je lâche mon sac du sol. Le bruit transperce le silence. J'ai encore froid. Je suis fatiguée. À l'image de mon corps, mon esprit est fatigué. Je suis au bout.

« Mais l'important n'est pas la chute, c'est l'atterrissage. »

Je ricane, ça me semble à propos. Je me relève et me rends dans la salle de bain. Je vide les tiroirs. Je ne trouve rien. Je savais qu'il n'y aurait rien, mais je voulais m'en assurer.

Il a fouillé dans mes affaires. J'ai fait comme si. Comme si je ne le voyais pas vérifier chaque placard, chaque recoin de l'appartement à la recherche des médicaments. Il les a trouvés. Même ceux dans la boite à gant de ma voiture.

Je me rassois sur le canapé. Je m'agite lentement. Des dizaines de pensées travers mon esprit. Immobile sur mon canapé, plongée dans le noir, je m'agite. Parce que je ne le supporte plus. La pensée apparaît. J'ai pas la force de la combattre alors elle s'impose. Moqueuse, elle en devient bruyante. Elle a toujours su qu'elle reviendrait. Elle attendait son tour.

Le téléphone posé sur la table basse me fait de l'œil. Il est la personnification du dilemme qui se joue dans ma tête. Je veux y mettre fin. J'attrape le téléphone. Il ne me faut pas longtemps pour trouver le bon contact.

Le calme est tel autour de moi, que les bips précédents la mise en relation sont comme des hurlements qui déchire le silence. Il décroche. « Les ienclits ne tomberons jamais sur messagerie. »

-Dinah Duval, sa voix grave fait frissonner mon corps. Je pensais pas avoir de tes nouvelles. Askip tu t'es trouvée un gadjo dans le rap. Tu sais que c'est dans le foot qu'ils se font le plus de lovés ?

-J'ai pas besoin d'argent Marwann.

-Je sais, c'est pour ça que j'aime toujours autant quand tu prononce mon prénom. Je te le fais crier sans supplément si tu veux.

-T'es un sale porc.

Il ricane. J'ai perdu l'habitude de ses insinuations douteuses. Mais ma réponse n'est pas que le reste d'une habitude perdu. C'est physique, un dégoût comme on en fait pas deux. De l'extérieur, Marwann n'est pas dégeulasse. Matte de peau, barbu, une casquette toujours visé sur la tête. C'est à l'intérieur qu'il est pourri. Et son 4X4 de marque allemande ni change rien.

THUNDERWhere stories live. Discover now