THUNDER

By IBGY-T

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Le tonnerre qui déchire ses nuits Ken Samaras / Dinah Duval Tome 1 : Thunder (terminée/ correction en cours)... More

Prologue
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Épilogue
Bonus 01
Bonus 02
Erreur 404
Bonus 03

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By IBGY-T

Elle a besoin de plus qu'un anti-dépresseur assez puissant

Mais si elle laissait libre court à ses pulsionsEn vrai ce qu'elle ferait, c'est qu'elle peindraitSur une fresque élevée, ses séquelles, elle sait ce qu'elle veut


Avant tu riais


Après le départ de Marc, il m'a fallu un moment pour redescendre en pression. Depuis, j'apprécie le calme serein de ma solitude. Au point que j'ai peur d'allumer mon téléphone. Alice a du m'appeler plusieurs fois depuis samedi, parce que je me suis barrée sans regarder derrière. Je me demande d'ailleurs comment a fini la soirée. Sans doute pas sur une note ultra positif. Mais j'ai confiance dans les talents de vipère de la jeune femme. Elle a dû rendre la maison dans un état impeccable.

Je suis en plein mode création. Assis sur le banc du piano qui se trouve dans le salon, mes doigts cours sur les notes. Le son est à l'image de mon humeur, sombre sans être déprimant. Je ne m'en servirai sans doute pas, mais le côté cathartique du processus de création me fait un bien fou. La sonnette du portail d'entrée retenti, me sortant de mes pensées. Je me dirige vers le bureau où se trouve la commande pour ouvrir le portail d'entrée du domaine. Un coup d'œil rapide aux moniteurs des caméras me permet de reconnaître la BMW de Mekra.

Ça aussi ça doit être l'œuvre d'Alice. J'appuie sur le bouton, pour ouvrir le portail et sort sur le parvis de la maison. Sans surprise, j'aperçois Idriss sur le siège passager avant et Moh juste derrière lui. Idriss m'aime, Moh est une sale fouine. Ce qui m'étonne en revanche, c'est la présence de Mekra armé de son air maussade habituel. Ils se garent à l'emplacement prévu à cet effet. Dès qu'Idriss descend de la voiture, je sais que je vais passer un sale quart d'heure.

- Ça t'arrive de répondre à ton phone ? demande Mekra en m'assassinant d'un regard noir.

Je suis trop étonnée de voir qu'il s'est vraiment inquiété pour moi pour réfléchir à ce qu'il vient de me dire. Je suppose que notre relation s'est améliorée depuis notre rencontre, mais on sera jamais aussi proche que je le suis de son frère. En attendant, c'est un sentiment de fierté qui m'envahit quand je réalise que ma mission est accomplie :

- Tu m'aimes. J'en étais pas sur, mais tu m'aimes, je lui réponds en souriant.

- Quoi ?

- Toi, qui ne sors jamais de Paris. T'as fait le déplacement en pleine semaine dans ma petite province, parce que t'étais inquiet pour moi. Tu m'aimes chouchou.

- M'appelle pas comme ça wesh.

C'est plus fort que moi, je m'avance vers lui et le prends dans mes bras. Surpris par mon étreinte, il ne peut pas l'empêcher. Il me repousse quelques secondes après, non sans oublier de me grogner dessus. Pourtant, je suis incapable de retirer le sourire sur mon visage.

- C'est pas possible ta pote, faut la faire enfermer, elle est tarée, dit-il en s'adressant à son frère avant de rentrer dans la maison.

- Moi aussi, je t'aime, je hurle à son dos.

Framal passe son bras autour de mes épaules et me dirige vers la maison sans rien dire. Son corps est tendu et son visage fermé. Ce n'est pas habituel. Fram et moi, nous entendons aussi bien parce qu'on se ressemble, c'est quelqu'un de naturellement joyeux en plus d'être fondamentalement adorable. Il aime les gens et ceux-ci lui rendent bien. Je comprends rapidement que si j'ai détourné le centre de la conversation pendant un instant, je vais en prendre plein les dents dans quelques instants. Ça loupe pas. J'ai à peine le temps de leur faire leur café et me vautrer dans le canapé qu'il lance les hostilités.

- Tu peux pas te barrer sans rien dire et pas donner de nouvelles pendant trois jours.

- Avec les gars, on a fait tous les coins de Paris avant qu'Alice nous dise que t'étais peut-être ici, poursuit Moh

Je comprends parfaitement pourquoi ils sont aussi en colère contre moi. J'ai pas l'habitude que des gens en dehors de mon père en aient quelques choses à faire de là où je me trouve. Marc sachant parfaitement que je suis ici depuis samedi, pas une seule seconde, il n'est apparu à mon esprit que je devrais peut-être prévenir les garçons. Et puis soyons honnête, je réponds jamais à mon téléphone. Au point que s'en ai presque un défaut.

- Nek est dans un état, reprend Moh.

Je l'interromps sans aucune forme de procès. Je ne veux pas entendre parler de ce type. Ces derniers jours, j'ai fait un travail de fou pour enfouir absolument tout ce que je ressens pour lui et j'ai bien l'intention de continuer dans cette voie. Alors ils peuvent m'engueuler autant qu'ils veulent à propos de ma « disparition ». Mais Ken, c'est hors limite.

- J'en ai rien à faire de Ken. Ok, j'aurais peut-être dû vous dire où j'étais, mais l'autre, il peut aller se faire foutre et bien profond de préférence.

Ma virulence les faits sourire. Je ne jure jamais, en tout cas rarement. Mais c'est parce que je suis très sérieuse, je ne veux pas entendre parler de ce type.

- Il nous a dit ce qui s'est passé, lance Framal.

Mes yeux se baissent sur mes doigts et je commence à jouer avec mon vernis. Même si je n'ai pas envie de parler de lui, il y a des zones d'ombre dans cette histoire que j'aimerais éclairer. La première étant ce qu'il pense qu'il « s'est passé » comme dit Fram. Je suis sûr que leurs réponses ne vont pas me plaire, mais ma curiosité me tuera :

- Il vous a dit quoi ?

Face au silence que j'ai en réponse, mon impression que je ne vais pas aimer ce qui va suivre se confirme. God ! Je suis trop conne. Je l'avais senti. Vous savez cette sensation qu'on a au fond des entrailles qui nous dit qu'il a quelque chose de pas normal. Je pensais que c'était juste moi, qui dans ma tendance auto-destructrice faisais tout pour ne pas être heureuse. J'aurai dû me faire confiance.

- C'est un peu ma faute, finit par dire Moh. Je suis passé chez Nek avant d'aller à ta soirée, il était avec Sophie et je sais pas pourquoi je lui ai demandé si elle venait à la soirée.

Je n'ai pas besoin de savoir plus. Je peux imaginer la réaction de sa meuf. Elle a dû trouver mes bagues sur sa table base, les trucs ont du s'escalader avec la question de Moh. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi il était là ? Pourquoi est-ce qu'il est venu avec elle ? Il pouvait juste ne pas venir.

- Vous saviez qu'il avait une copine ? je suis incapable de lever les yeux en posant la question, j'ai trop peur qu'ils voient à quel point je suis touchée.

- Ça fait deux ans qu'ils sont plus ou moins ensemble, c'est encore Moh qui répond. Je savais pas qu'il y avait un vrai truc entre toi et le fennec sinon j'aurais jamais dit à Sophie de venir.

Je ne relève pas la tête. Mes yeux restent fixés sur mon vernis. Framal savait et il n'a rien dit. Il m'a rien. Et ça finit par me revenir. Il m'a prévenu, d'une manière détourné et totalement déranger. Plusieurs fois même. Il m'a dit que Ken été instable, il m'a dit que je ne devais pas m'approcher de lui. Je suis une grosse blague et je peux m'en prendre qu'à moi-même.

Deux ans, c'était même pas récent. Genre, il nous a rencontré en même temps et il hésite entre nous deux. En fait, je suis juste la maîtresse. Mais tout est tellement plus clair désormais. Pourquoi il était toujours son téléphone. Pourquoi on était toujours chez moi. Pourquoi les mecs étaient aussi réticent à ce que je me rapproche de lui. Je relève la tête et renifle pour éviter que mes larmes coulent. Quand je suis à peu près sûr qu'elles ne vont pas déborder, je reprends :

- Et bien, j'ai joué, j'ai perdu, on va pas en faire une jaunisse. On devrait faire un truc fun aujourd'hui, j'arrive tout de suite.

Posant ma tasse de thé sur la table basse, je monte rapidement dans ma salle de bain. Ce n'est qu'une fois dans la cabine et sous le jet d'eau que je me mets à pleurer. C'est pas aussi apaisant que lorsque je le fais chez moi, mais au moins j'ai l'honneur de ne pas avoir pleuré devant les gars. J'ai l'impression de ne faire que ça depuis que j'ai rencontré Ken.

Me cacher pour pleurer.

Lorsque j'ai repris le contrôle, je sors de la salle de bain et enfile des fringues propres. Je passe dans la chambre de Marc, pour récupérer dans son coffre-fort, deux paires de clés et rejoint à nouveau les garçons. Ils ne font pas de réflexions sur mes yeux rougit et je les remercie silencieusement parce que j'ai pas la force pour l'instant.

- Qui veut faire un truc dangereux, stupide et totalement illégal ? je demande.

Mekra hausse les épaules, mais c'est le premier à me suivre. Je me demande si c'est le côté dangereux ou illégal de mon idée qui lui a plu en premier. Les autres ne tardent pas à nous suivre dans le garage. Je regrette de ne pas avoir branché mon téléphone parce que leur réaction est magique. Comme des enfants devant un sapin de noël, ils s'approchent des voitures en poussant des cris indescriptibles.

- J'ai les clés, de l'Audi R8 et de la Porsche.

- On peut les conduire ? demande Moh.

- On peut, pas toi t'avais qu'à passer ton permis, je réponds.

- Quoi ? Mais t'as dis qu'on allait faire un truc illégal.

- Oui, j'ai dit dangereux, stupide et illégal, dans le sens dépassons les limitations de vitesse sur une route de campagne. Pas dangereux, inconscience et illégal dans le sens laissons Mohamed conduire une voiture à 200 000 euros sans assurance parce qu'il n'a pas son permis.

- Les gars.

Il jette un regard suppliant aux frères Akrour qui se contentent d'hausser les épaules.

- Désolé Kho, mais elle marque un point, dit Framal en attrapant les clés de la R8.

Je lance les clés de la Porsche à Mekra et m'installe dans le fauteuil passager près d'Idriss. La fin de l'après-midi est énorme. Je suis obligée de m'incliner devant la conduite de Fram. Le plaisir sur son visage me remonte le moral. Peu importe ce qui se passe ou plutôt ce qui ne se passe plus avec Ken. Je suis gagnante. Sans lui, j'aurais jamais rencontré Fram et sa présence dans ma vie vaut bien toutes les peines de cœur. Il est tellement important désormais, que je suis même plus en colère, lorsqu'il laisse trainer ses affaires partout dans mon appartement ou quand il vide mes placards, comme si c'était chez lui.

- L'Audi est bien mieux que la Porsche.

Ils sont en boucle, depuis que nous sommes revenu de notre petite virée. J'ai du promettre à SNZ de le laisser conduire les voitures dès qu'il aura son permis. Je ne suis pas sûr que ça l'aide à couper le poil qu'il a dans la main, mais au moins j'ai pu fermer la porte du garage et remettre les clés dans le coffre.

- Grave, y a plus d'adhérence et elle est plus légère.

J'aime conduire, ces voitures, mais il n'est pas question que je tienne une conversation comme si j'étais dans Turbo. Du coup je ne les écoute qu'à moitié. Je me concentre sur les mesures qui me bloquent dans ma nouvelle chanson. Sombre mais pas déprimante, je garde ça en tête.

- Ça me fait pensé, j'interviens pour la première fois depuis un moment. Quelqu'un m'a dit que Mekra a adoré une de mes prods et que vous l'auriez même enregistré la semaine dernière.

- Je crois pas non, répond le jeune homme sur de lui. Pas avec la merde que tu ponds.

- C'est hyper bizarre, j'en rajoute exprès parce que c'est le plaisir de ma soirée. Et moi qui pensais que l'instrumental de piste n°6 était de moi.

La manière dont il tourne la tête pour m'observer me fait exploser de rire. Je me lève du siège du piano pour exécuter une danse de la victoire tout en scandant à quel point il a aimé l'une de mes prods. Se moquer de Mekra est trop fun. Je crois qu'il est ma nouvelle victime préféré. Le voir bouder, c'est le culte. Quasiment rien ne change chez lui, il arbore toujours ce même air pincé, mais son regard noircit et il passe la main sur son visage comme si j'étais la personne plus ennuyante de l'Histoire.

- Je sais que je t'agace, je lui dis alors qu'il fait toujours ça mauvaise tête. Mais tu m'aimes quand même et tu vas m'aimer encore plus.

Le whisky millésimé de Marc a l'effet escompté. L'humeur d'Hakim prend un plus cinq en moins de cinq minutes et je suis super fière de moi. Si j'ai pu être impressionnée par lui au départ, c'est vraiment de l'histoire ancienne. Ce type, c'est juste un gros nounours. Il parle peu, grogne beaucoup, mais ne mord pas. Il suffit d'avoir les bons arguments et on peut lui faire faire à peu près tout ce qu'on veut. Mais il faut les bons arguments.

Dans la nuit, je suis incapable de dormir. C'est comme si tout me revenait à l'esprit. J'ai qu'une seule envie, c'est que cette sensation s'en aille, que je puisse oublier au moins un instant. Je sors de ma chambre et me glisse dans celle de Mekra.

- Qu'est-ce que tu fous, Dinah.

- Ça sortira jamais de cette chambre, je lui murmure en réponse.

Je sais que c'est une mauvaise idée, je sais que je ne devrais pas faire ça. Mais je lui dois rien, après ce qu'il m'a fait, je ne lui dois absolument rien. Et je veux oublier, juste  une seconde, juste oublier. 




Le chapitre du VENDREDI. Je vous souhaite déjà un bon week-end. Ensuite est-ce que vous l'avez senti se retournement de situation ? MOUAHAHA, je me suis un peu diabolique, c'est pouvoir de la plum. BREF. J'espère que ça vous a plu. 

Je vous envoie plein d'amour

IBGY-T

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