Qui peut bien me dire ce qui est arrivé?
Depuis qu'il est parti je n'ai pu me relever
Ce n'est plus qu'un souvenir
Une larme du passé
Tourner dans le vide
Holla, j'ai été un peu bousculée dans mon programme de fin de semaine, mais voila votre chapitre et le 20 sera là demain en temps et en heure.
Plein de love
IBGY-T
Je lui ai dit au revoir en bas de l'immeuble. Ensuite, j'ai battu mon record de vitesse dans les escaliers. Depuis, je suis cachée sous la couette de mon lit et je n'ose pas regarder mon téléphone. Je le sens vibrer dans la poche gauche de ma fesse, mais j'arrive pas à me convaincre que je dois regarder.
Je sais, j'ai merdé, fort, fort, fort. J'aurais pas dû réagir comme ça, parce que maintenant, il va comprendre qu'il y a quelque chose. Je suis trop conne, mais alors vraiment conne. Je sais même pas ce qu'il s'est passé. J'entends la porte de l'appartement claquer, le bruit et suivit par le chuintement d'une paire de baskets contre mon parquet. J'enfonce ma tête dans mon cousin et m'aplatis le plus possible. Avec un peu de chance, il ne se rendra pas compte que je suis là. Je dois découvrir comment ils font pour entrer dans mon appart' à n'importe qu'elle heure du jour et de la nuit. Je vais commencer à avoir peur de me faire cambrioler si ça continue.
- Je sais que tu es sous la couette Dinah, dit-il en s'asseyant sur le bord de mon lit.
Je ne réponds pas. J'ai besoin de continuer à faire la morte pendant encore quelques secondes, ou minutes, des heures se seraient le top. Genre, il s'en va sans qu'on discute de ce qui vient de se passer. Et demain on fait comme si de rien n'était.
- Est-ce que tu vas m'expliquer ce qui vient de se passer ?
Je secoue négativement la tête, je sais pas s'il peut le voir alors que j'ai toujours le visage caché par la couette.
- Est-ce que je peux au moins voir ton visage ?
Je soupire et rabat la couverture pour faire apparaître le haut de mon corps. Il s'allongeant sur le ventre et me regarde droit dans les yeux avant de me demander une nouvelle fois ce qui s'est passé.
- Est-ce que je t'ai dit que plus jeune je voulais aussi être une princesse ?
- Est-ce qu'il y a un truc que tu ne voulais pas faire petite ?
Je m'arrête perturbée par sa question. J'étais une enfant pleine d'imagination, je changeais de rêve tout le temps.
- Vétérinaire, je déteste les animaux, il me lance un regard choqué et je coupe la réponse au bord de ses lèves. Mais ce n'est pas le sujet.
- Donc tu voulais être une princesse.
- Pas une princesse nulle comme Aurore ou Cendrillon, je voulais être une princesse badass comme Mulan.
- Évidement.
- Évidement, j'insiste à nouveau en roulant les yeux au ciel. Du coup, je connais tous les Disney par cœur.
- Ça explique la naïveté en toi.
Je tourne mon corps vers lui et pose ma main sur son visage pour l'empêcher de rajouter quoi que ce soit.
- Est-ce que tu peux me laisser finir mon histoire ? il secoue positivement la tête du coup, je retire ma main. Bref, on était là en train de valser, et ça m'a fait pensé à Anastasia, et je sais pas il y quelque chose qui est monté en moi. Sauf que tu n'es pas mon Dimitri donc je dois pas penser comme ça. Donc j'ai fui.
Il ne sait pas comment me répondre. Je n'ai pas fui pour rien, je sais comment il réfléchit. Même si la majorité du temps, j'ignore ce qui se passe dans sa tête, je le connais suffisamment pour prédire ses réactions. Là, il cherche quelque chose à me dire sans avoir à me blesser. Le truc, c'est qu'il ne peut pas me blesser, je sais déjà que nous ne sommes pas sur la même page. J'aime les choses claires, les engagements. Il n'est pas prêt pour ça. Et puis avec tout ce qui s'est déjà passé entre nous, je suis de mon côté pas prête à lui apporter ma confiance.
- On pourrait avoir quelque chose, il finit par dire. Tu es celle qui ne veux pas.
Il est comme ça Ken, impulsif. Il agit et puis il réfléchit après. Il me dit ça et après, je n'aurais pas de ses nouvelles pendant trois jours.
- Tu sais pourquoi.
- Non, je sais pas pourquoi, il répond un peu brusquement. Ce n'est pas comme si je ne te plaisais pas, il y a clairement quelque chose entre nous, donc non, je comprends pas.
Je ferme les yeux. Ça semble tellement simple dit comme ça. Mais y a des trucs que part principe, je ne pardonne pas. Des trucs que je lui ai pardonné, en raison de cette connexion entre nous, mais je veux pas lui donner plus. Il ne mérite pas d'avoir plus. Comme s'il lisait dans mes pensées, il poursuit.
- Je fais tout ce qui est humainement possible de faire pour me rattraper, c'est comme si t'en avais rien à faire.
- J'en ai quelque chose à faire.
- Ouais bah, on dirait pas. Je passe plus de temps ici qu'à mon propre appartement. T'es la première à savoir qu'en j'ai quand j'ai du temps libre. Temps libre que je te consacre.
- Donc parce que tu me donnes de ton précieux temps, je dois écarter mes jambes ?
Cette fois, c'est à son tour de fermer les yeux. Il pince l'arête de son nez avec ses doigts avant de se frotter le visage avec les deux mains.
- Tu sais très bien que ça n'a rien avoir avec ça. Tu es celle qui reviens toujours à la question du sexe.
- Tu es celui qui m'a traité de salope.
- Je croyais qu'on avait mis ça derrière nous.
Il s'agace, je peux le sentir, mais c'est plus fort que moi, je me sens obligée de le provoquer.
- Je t'ai pardonné, mais j'ai pas oublié. Je suis pas naïve au point d'avoir une relation de couple avec un homme qui m'a manqué de respect comme tu l'as fait.
- Je ne ferais plus jamais ça.
- Je ne pensais pas que tu ferais un truc pareil à la base.
Ca dépasse l'agacement. Je le pousse dans ses derniers retranchements. Il mobilise l'ensemble du sang-froid qu'il possède pour ne pas s'énerver.
- Ok mais on est pas obligée de construire une relation de couple.
- Wouah, qui en revient toujours au sexe désormais hein.
- Je devrais y aller, il se lève du lit.
- Peut-être que t'aurais jamais dû venir.
- Tu sais un jour, tu regretteras ce besoin que t'as de toujours avoir le dernier mot, il quitte la chambre sans m'adresser un autre regard.
Je tire la langue en direction de l'endroit où il se trouvait quelques secondes plus tôt et me tourne de l'autre côté. Je sais mon comportement est puéril. Mais dans mon cas, c'est un mode de défense. Si je me comporte comme un enfant, j'ai pas besoin de prendre cette histoire trop au sérieux. J'ai conscience que je suis allée trop loin, que je l'ai poussé de manière totalement intentionnel à bout. Mais par moment, il dit des trucs qui font griller mon cerveau et c'est ce qu'il a fait ce soir. La porte claque et j'ai l'impression que je peux enfin reprendre ma respiration. Il m'énerve.
Comme je me suis endormie en colère. Je me réveille de mauvaise humeur. Ca n'arrive pas souvent. Par nature, je suis quelqu'un de bonne humeur. Sans réfléchir, j'enfile mes baskets et par faire mon jogging. De retour à l'appartement, je lance mon cd de méditation. J'ai commencé à méditer il y a quelques mois, ça m'aide à me garder centré, a avoir l'esprit clair. Ce qui n'est pas peu dire depuis que je traîne avec Ken. La porte d'entrée claque. Je vais changer les serrures, c'est la seule solution.
- Tu fous quoi ? demanda Idriss en s'avançant devant moi.
Il n'est pas encore 9 h. Et au vu des habitudes de sommeil du jeune homme, quelque chose d'important a du se passer pour le sortir aussi tôt de son lit. Je comprendrais jamais comme il fait pour dormir autant. Ça n'a pas de sens.
- Oh, je te cause, poursuit-il alors que je fais mon maximum pour tenter d'oublier sa présence.
- J'essaye de méditer, mais je peux pas parce que t'arrête pas de me parler.
- Scuze Bouda, dit en se dirigeant vers la cuisine. Est-ce qu'il reste du café ? demande-t-il en faisait un boucan pas possible pour lancer la machine.
Comme il n'arrête pas de jacasser, je renonce à la méditation et coupe le cd. Je sais pas pourquoi il est là, mais ça va attendre parce que je choisis d'aller prendre une douche. Quand je retourne dans le salon, habillé et maquillé, il y a une tasse de thé sur la table basse. Je le remercie. Alors qu'il me fixe du regard.
- Alors Ken ?
Je peux pas croire qu'après-hier soir, son premier réflexe a été de se plaindre auprès d'Idriss.
- Qu'est-ce qu'il a Ken ?
Dit le moi, hier, il est rentré de super mauvaise humeur et il s'est enfermé dans sa chambre.
Cette fois, je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel. Ken a des tendances de Drama Queen et franchement pour que ce soit moi qui le pense, c'est qu'il y a forcément une part de vrai. La réalité, c'est qu'il fait partie de ces rares personnes qui portent leurs émotions tout autour d'elle. Il n'est pas capable de mentir sur ce qu'il ressent. Tellement, que dès des fois, j'ai la sensation de me prendre ses émotions en plein dans la tronche.