Autumn (en PAUSE)

By Ali_ie

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"Est-ce normal que le monde s'acharne sur moi tous les ans à partir en vacances d'été en compagnie de ma mère... More

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C. H. A. P. I. T. R. E XXIII

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By Ali_ie

Allongées dans l'herbe, à regarder les étoiles, pensives, nous nous posons des tas de questions. Apparemment, depuis que j'étais arrivée ici, l'ambiance du groupe avait changé.
Ils avaient beau se connaître depuis un paquet d'années, ils ont eu plus de disputes en deux semaines que Clémence, Erin et moi durant toute notre amitié. Adriana m'a raconté qu'après la disparition de Laurie la complicité de leur bande disparaissait elle aussi peu à peu au fil du temps. Elle m'avait confiée que ses années lycées avait été les plus belles et qu'il fallait que j'en profite un maximum. Mais ils sont bien gentils à nous dire de s'amuser ! Quand t'as le bac à la fin de l'année, un pression de dingue de tes parents ainsi que dans l'entourage, tu ne passes pas ton année à t'amuser ! Alors son conseil bidon qu'elle le garde pour quelqu'un d'autre.

Des bruits de vaisselles qui se brisent contre le carrelage nous firent se redresser simultanément. Nous nous regardons interloquées. Durant un laps de temps, nous ne bougeons plus. Des insultes fusaient de la cuisine suivies d'un bruit sourd. D'un même geste nous nous levons et accourrons vers ce tapage, paniquées. On ne peut décidément pas souffler une seconde ici.

J'ai été brutalement scotchée face à une scène digne d'un film d'action hollywoodien.

Louis était affalé contre le carrelage au milieu de débris de verres. Valérian, incontrôlable tentait de s'attaquer au blond inconscient. Il s'écriait « Salop ! » à tout va, les larmes au bord des yeux. Je n'avais encore jamais assisté à une chose pareille. Moi qui refoulais la violence à tout prix, me voilà au centre d'un ouragan.

Par automatisme, Adriana accourue vers son meilleur ami. Elle semblait savoir quoi faire tandis que moi, j'étais spectatrice de ce déluge. Adriana tenta de le mettre en position assise. Louis poussait des gémissements. La colère de Valérian s'accroissait. Par miracle, Julien réussi a le pousser jusqu'au salon.

- Putain... mais qu'est-ce que vous avez fait bordel ! Il faut constamment vous surveillez c'est ça ! Louis ! Louis, je t'interdis de t'endormir, est-ce que c'est clair !

Je me suis avancée pour aider Adriana à soulever Louis. Sans faire attention, les pieds nus, un bout de verre réussit à se loger dans mon talon. Je m'en mordis les lèvres. J'avais maintenant un tout autre objectif en tête, retirer cet intrus. Ni une, ni deux je me dirigeais vers la salle de bain. Mais Adriana me retint dans ma lancée.

- Stop ! Pas si vite, tu comptes allez où comme ça ? J'ai besoin de toi !

- Dans la salle de bain. J'ai un bout de verre dans le talon.

- T'es une calamité, tu ne peux pas regarder où tu mets les pieds bon sang ! Comme si on avait pas assez de personne à soigner. Tu sais quoi, prends Louis avec toi. Plus il sera loin de Valérian mieux ce sera. Désinfecte-lui ses plaie pendant que tu y es. Fais attention. Ils ne réfléchissent jamais avec leurs têtes, c'est fou...

Elle me glissa le bras de Louis par-dessus mon épaule et partit de la cuisine. C'est quoi cette mauvaise blague ? Est-ce que j'ai la tête d'une infirmière ? Est-ce que j'ai l'air de savoir comment m'occuper d'un gars bourré à demi conscient ? Les escaliers s'avèrent être une étape compliquée. Je boîte, l'autre pèse une tonne et j'arrive enfin devant la salle de bain. J'ai bien cru que je n'y arriverait jamais !

Je le dépose sans grande délicatesse contre la baignoire et m'assois sur les toilettes pour inspecter mon pied.

- C'est moche... c'est très moche...

Du sang séché était éparpillé sur mon talon, le bout de verre se confondait dans ce bain de sang, je vais douiller...

Je recherche une pince à épiler et du désinfectant. Après quelques minutes à fouiller dans les placards je trouve ce qu'il me faut et passe au charcutage. Qu'est-ce que ça fait mal c'te connerie ! Ça m'apprendra à marcher pieds nus. Mon auto-chirurgie terminée, le bout de verre au bout de la pince à épiler, je le brandis en l'air en signe de victoire. Soudain, je me rappelle que je ne suis pas rentrée seule dans cette pièce. Louis gisait au sol, inconscient. Merde ! Si Adriana me voyait, je serais certainement jetée par la fenêtre et bannie de sa propriété...

Je le secoue par les épaules et le récupère pour le traîner jusque dans la chambre d'Adri, puis le lâche sur le lit. Je vais ensuite chercher le désinfectant et m'occupe de son visage. En soit, il a juste une légère égratignure mais il risque d'avoir un méchant bleu sur sa pommette...

Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'il mette Louis dans cet état ?

Le visage bouge et je me rends compte que je lui fait mal, j'appuie certainement trop fort. Mais zut, il n'y a pas marqué "expérience en tant que médecin" en plein milieu de mon front ! Sa bouche esquisse une grimace, son visage se tord mais ses yeux sont toujours fermés. Il souffre en silence. Je trouve ça mignon et je souris malgré moi. J'allais lui toucher sa joue quand sa tête commence à faire des soubresauts je me dis que c'est pas bon mais alors vraiment pas bon signe. Je le lâche, tourne sa tête dans la direction qui m'oppose. Il vomit ses tripes. Putain ! C'est dégueulasse ! Il ne pouvait pas prévenir sérieux, un p'tit geste pour me dire "attention, décale-toi, dégage, va-t'en je vais ressortir mon repas" . Mon cri a dû alerter les autres parce qu'Adriana et Julien ont accouru dans la chambre.

- Mais c'est pas possible !? Vous avez décidé de pourrir ma maison ! C'est ça votre but ? Dites-moi que c'est une plaisanterie... et toi Autumn, pas foutue de t'occuper correctement de lui... non mais j'te jure !

Elle s'avance telle une furie vers nous. Attrape Louis fermement par le bras, traverse le couloir et l'installe en face des toilettes, quand à moi je reste patoise.

- T'en fais pas, elle est juste un peu à cran... Valérian nous a pris énormément d'énergie pour le détendre. Et il a fait pas mal de dégât en bas.

Julien me tapote l'épaule et part nettoyer le vomis de Louis. Vraiment charmante cette soirée !

Je descends pour aller balayer les bouts de verre sous les ordres d'Adriana. Etant donné qu'elle m'avait lancé un regard de tueur, j'ai abdiqué sans riposter surtout que pour l'instant j'avais rien fait à part me planter un bout de verre dans le talon ! J'avais pris des précautions en enfilant des pantoufles que j'avais trouvé près du canapé et me mis au boulot, ramassez deux ou trois bout de verres n'a jamais tué personne, sauf quand un con vient s'ajouter à l'addition.

Il passe devant moi, écartant avec ses chaussures le tas de débris que j'avais pris soin de rassembler. Il prend un verre et se sert de l'eau puis se pose contre le plan de travail. Je fuis son regard lorsqu'il me fixe pendant que je m'attelle à la tâche. C'est pas normal d'ailleurs, j'ai rien à voir dans cette histoire ! Alors pourquoi c'est moi qui suis en train de réparer ses conneries ? Je m'assois sur mes genoux et attends.



- Qu'est-ce que tu fous ? il souffle et me regarde comme si j'étais un cas désespéré.

- Bah justement je sais pas pourquoi ce serais moi qui ferais ça à ta place !

- Parce que t'es une femme ! Ah non, ça marche pas trop avec toi comme t'es une enfant...



Je lui balance la balayette sur son torse, il esquisse un sourire, qu'il est agaçant !



- Je veux pas te vexer, mais tu m'as raté. A moins que tu voulais la mettre dans l'évier.



Je ne parle plus. Même quand j'essaie d'être crédible ça foire.



- Pourquoi t'as fais ça ?

Il ne me répond pas.

- Pourquoi t'as eu besoin de frapper Louis, pourquoi t'es aussi impulsif, pourquoi tu t'énerves aussi vite ! Canalise-toi ! Je ne sais pas ce qui a bien pu t'arriver à part cette horrible histoire de disparition mais fait un peu de yoga, détends toi merde !

- Est-ce que je t'en pose moi des questions ? Et s'il ose descendre, je le tues.



Il se retourne, vide son verre, prend une bouteille de whisky dans un placard et s'en va dans le salon.

- Tu m'as pas répondu ! criais-je. Et puis c'est pas à moi de ramasser. Reviens ici !

- Je ne parle pas à des gens qui ont une capacité intellectuelle aussi étroite qu'un poisson rouge !

- Va chier putain !

- T'es vulgaire en plus...



Je souffle. Me lève et vais le rejoindre sur le canapé. Il est sur son portable, fermé à toute discussion.

- Qu'est-ce que je t'ai fait en fait ?

- T'as l'alzheimer aussi, ça doit pas être évident !

- Je suis en vacances, j'embête personne... il relève la tête de son portable l'air de dire tu te fous de ma gueule. Oui, bon, à part toi ! Et on me déteste pour rien j'adore le concept.

- C'est sur que ça ne doit pas être facile tous les jours.

Il se sert un verre. Je hoche la tête pour affirmer ses propos. Puis il s'esclaffe. Il se fous de ma gueule ! Je me lève pour rejoindre Adriana et Julien, excédée par son comportement.

- C'est ça, va t'en rejoindre tes potes !

Je m'arrête au milieu des escaliers, une lumière s'allume dans un coin de ma tête.

- T'es jaloux... murmurais-je à moi-même.

- Mmmmh ?

Il s'est retourné pour entendre ce que j'ai à lui dire.



- T'es jaloux !

- Oh détends toi, on dirais que t'as découvert un autre continent !

Je descends des escaliers en vitesse et viens me planter devant lui.

- C'est parce que je t'ai pris ta place dans votre bande, on t'as remplacé ?

- T'es pas le centre du monde ma p'tite retourne jouer avec tes poupées.

- M'en fous, j'ai raison.

- Toi t'as une imagination débordante !

- C'est ce qui fait mon charme...

Je papillonne des cils dans sa direction.

- Non je ne crois pas non !

Je rigole en lui donnant un coup sur l'épaule. Il hausse les sourcils.

- Moi ? Pas charmante ? Alors les licornes n'existent pas !

Je me réinstalle dans le canapé et prend le pouvoir sur la télécommande.

- Je te préviens si on regarde Barbie je t'étouffe avec un coussin !

- J'ai 17 ans pas 4 !

- Tu les fait pas...

Sans faire attention à sa dernière remarque, je lance une comédie française, choppe une couverture qui traînait par terre et m'emitoufle dedans.

- C'est parti pour 1h30 de supplice !

- Chuuuut !

Je lui envois une des pantoufles sur lui, il grogne. Puis j'eclate de rire. Il sourit.

















-

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