Mélusine - Baiser Mortel

By dredre_iga

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"Solitaire mer, solitaire océan, je suis la solitaire sirène..." La mer a toujours été une terrible meurtriè... More

Prologue.
Chapitre 1.
Chapitre 2
Chapitre 3.
Chapitre 4.
Chapitre 6.
Chapitre 7.
Chapitre 8.
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11.
Chapitre 12.
Chapitre 13.
Chapitre 14.
Chapitre 15.
Chapitre 16.
Chapitre 17.
Chapitre 18.
Chapitre 19.
Chapitre 20.
Chapitre 21.
Chapitre 22.
Chapitre 23.
Chapitre 24.
Chapitre 25.
Chapitre 26.
Chapitre 27.
Chapitre 28.
Chapitre 29.
Chapitre 30.
Chapitre 31.
Chapitre 32.
Epilogue.
Mot de la fin.
Tome 2.

Chapitre 5.

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By dredre_iga

J'entre dans la petite maison comme si j'étais chez moi et fais signe à Seth de me suivre. Son arme en main il regarde avec méfiance l'homme qui nous a ouvert. Alors que j'avise les bouteilles au sol et le désordre qui règne, le nouveau venu passe devant moi et s'affale dans un fauteuil.

« Qu'est ce qui me vaut ta très charmante visite Mélusine ?

- Oh, tu sais, comme d'habitude, le danger, l'aventure, les ennuis, des créatures tueuses de sirènes et le dieu des mers à ma poursuite...

- Tu ne t'es pas ennuyée ces deux cents ou trois cents dernières années...

- En effet. Et toi, tu es devenu plus rustre et plus sale que jamais. Caïan, pitié rappelle moi pourquoi est-ce que je t'ai épousé ?

C'est cette dernière remarque qui tire mon protecteur de son silence. Se raclant la gorge, il s'interpose :

- Excuse moi Mel, mais tu as bien dis « épousé » ?

Je souris de plus belle :

- C'est exacte ! Seth, je te présente Caïan, ancien chasseur de sirène, ancien protecteur et ancien époux.

Le-dis Caïan lève une bouteille en l'air comme pour porter un toast et s'exclame goguenard :

- Enchanté.

- Bonjour.

Mon protecteur jette un coup d'œil à l'intérieur en mauvais état de la maison, l'air peu rassuré. Je vois à son expression qu'il va me falloir répondre à certaines de cette question. Et cette fois ci, plus question de me défiler. Pourtant c'est à Caïan qu'il demande :

- Vous étiez chasseur de sirènes ?

- En 1680, peut être. Jusqu'à ce que « celle qui envoûte » ne se dresse sur ma route.

- Vous avez quitté la ligue ?

Mon ancien époux hoche la tête et ramasse une bouteille qui me semble à moitie vidée. Seulement Seth n'en a pas finit avec ses questions. Sa voix grave s'élève dans le salon désordonné :

- Pourquoi habiter au milieu de ces immeubles abandonnés ?

- C'est une illusion. Ça éloigne les visiteurs indésirables et les ennemis potentiels.

- Et tu parviens à toujours la maintenir, même avec la distance ?

Je hoche la tête.

- Il m'a fallut beaucoup d'entraînement pour y parvenir. Et une écaille déposée au sol. Tant que l'écaille est présente et que je suis en vie, l'illusion perdure.

Ingénieux, je l'avoue. Mais mettre au point ce sortilège a été une des choses les plus compliqués de ma vie et s'arracher soit même une écaille est assez douloureux. Seulement, je devais bien ça à mon ex-protecteur, l'ancien chasseur de sirène s'était fait de nombreux ennemis au cours des années. Ce dernier interrompt alors l'interrogatoire pour poser sa propre question :

- Vous avez parlé d'une créature tueuse de sirènes ?

- Un meurtrier féroce à l'identité inconnue.

- Les prédatrices deviennent proies... Cette histoire est terriblement inintéressante.

- Cela t'intéressera bien plus quand ma mort entraînera la tienne, vieil homme.

Caïan croise des bras et proteste, sa voix rendue chancelante par l'alcool :

- Je ne suis pas vieux.

- Tu as plus de trois cent ans.

- Tu en as trois mille, Mélusine.

- Nous ne sommes pas là pour débattre de mon âge.

- Dis moi pourquoi es-tu là alors.

Je pousse un long soupire et serre le poing. Mon ancien protecteur est l'un des hommes les plus agaçants et taquins que j'ai pu rencontrer et même le policier perd patience. Seth grogne :

- Nous vous l'avons déjà dis, nous avons besoins de vous contre ce tueur et contre Poséidon.

Ce nom semble soudain faire réagir Caïan. Il me coule un regard sombre avant de reporter son attention sur Seth :

- Dites moi, que savez vous exactement de Poséidon ?

- Assez pour savoir que nous, pauvres humains, ne parviendrons pas à lui tenir tête.

- Le dieu ne connaît aucune faiblesse. Ou du moins c'est ce qu'il croit. Il n'en a qu'une : que l'on s'en prenne à ses sirènes. Je gage qu'il vous apparaîtra bientôt si toutes ces... morts continuent de survenir.

J'interviens :

- Caïan, je ne serai pas venue te voir si je n'avais pas... un peu besoins de ton aide.

Je glisse un regard à mon protecteur qui tend à l'ancien chasseur de sirènes le dossier de l'enquête. Il y jette un rapide coup d'œil avant de le refermer. Il se lève de son fauteuil, rend le dossier à Seth et se dirige vers la cuisine.

- Excusez moi, mais je crois qu'il va me falloir boire un coup. »

J'échange un regard avec Seth qui soupire d'agacement en se pinçant l'arrête du nez, frustré. Je lève les yeux au ciel. Foutu dieu, foutues créatures meurtrières, foutu danger et foutu Caïan.

*

Je rejoins Caïan dans la cuisine. L'homme est en train de fouiller frénétiquement dans les placards avec l'air de ne pas trouver ce qu'il cherche. Je me racle la gorge pour signaler ma présence et il claque brusquement la porte du placard. Il s'appuie quelques instant dessus et je fronce des sourcils.

« Je peux t'aider ?

Il m'adresse un sourire sardonique et secoue la tête en haussant des épaules.

- Plus de Rhum.

Je reste silencieuse et dégaine un de mes poignards avant de commencer à en nettoyer la lame. Mon ancien époux prend de nouveau la parole :

- C'est lui l'Américain ?

- Oui, c'est lui.

- Il a l'air bien, le petit.

Je hoche affirmativement de la tête et ajoute :

- C'est un des meilleurs protecteur que j'aie pu avoir.

- Tant qu'il fait son boulot sans céder à tes charmes.

- Caïan c'est impossible, c'est dans votre nature.

- Tant de gentillesse et de compassion chez toi...

- Je suis une mangeuse d'homme, une buveuse de sang et tu attends de la gentillesse et de la compassion ? Tu es bien étrange mon ami.

Il rit. Le chasseur de sirènes m'avait manqué toute ces années. Malgré ses penchants alcoolique et sarcastique, il était l'un des hommes les plus jovials, amusants et courageux que j'ai pu connaître.

- Tu as vraiment des problèmes avec ton Dieu ?

- Il ne me laissera pas tranquille, il me l'a fait comprendre. Et avec ces mystérieuses créatures... Caïan, je ne doute pas de mes capacités à survivre mais je ne sais vraiment pas ce que l'avenir me réserve...

- Tu peu compter sur Seth et moi même, tu le sais.

Je hoche de la tête et interroge avec incertitude.

- Et les autres ?

L'homme secoue la tête négativement et je comprends. Je ne peux transmettre mon immortalité, seul un dieu peut la donner. Je me contente seulement d'offrir une longévité défiant toute loi. Et lorsque ce long sursis arrive à son terme, mes protecteurs deviennent poussières. Et je n'y peux rien.

C'est ce qui est arrivé à mes autres ancien protecteurs. A tous excepté mes deux compagnons... Il ne reste plus que Caïan et Seth. Autrement dit, je suis plus seule que jamais.

- Tu pourrais l'appeler ?

Comprenant à qui il fait référence, je secoue négativement la tête.

- Ce n'est pas une option envisageable. Malgré sa dette, je doute qu'il ne veuille m'aider après tant d'année et surtout je ne désire par voir la satisfaction dans son regard à l'idée que j'aie pu avoir besoins de lui.

- Ton orgueil risque de te perdre Mélusine...

- Et toi c'est dans l'alcool que tu risques de te noyer. Je ne t'ai pas sauvé de la noyade il y a trois cents ans pour que tu recommence l'expérience avec le vin, la bière et le wiski.

- Chacun ses consolations. Certains s'arrachent le cœur quand d'autre se saoul pour oublier.

Je penche la tête sur le côté tandis que ma vue s'obscurcit. Je m'approche de lui, tel un serpent, et pose mes poings sur mes hanches.

- Tu n'aurais pas pu t'arracher le cœur. Comme pour tous mes protecteurs, la moitié m'appartient.

Il tend la main vers mon visage et saisit entre ses doigts une longue mèche de cheveux noirs et souffle :

- Je n'ai jamais su si je ressentais encore de la haine pour toi...

- C'est tout à fait possible cher Caïan. C'est tout à fait possible.

Notre histoire, comme la plupart de mes histoires, n'a pas commencé dans l'amour.

Il était l'un des meilleurs chasseurs de sirène du dix-huitième siècle. La ligue des chasseurs l'avait lancé à ma poursuite pour mettre fin à mes agissements terribles et vampiriques. Il faut dire que je m'étais faite remarquée : j'écumais tous les bals qui étaient organisés près des côtes en Angleterre, en Espagne et en France. Et bien évidemment, à l'issue de ces bals, on retrouvait toujours un homme, vidé de son sang. Caïan avait réussit à retrouver ma trace. Seulement, j'avais également ma propre stratégie. Je me suis faite épousée par lui, lui ai appris à m'aimer. Et lorsqu'il s'était rendu compte de ma nature, il m'a traqué jusque sur la mer. Une tempête furieuse s'était levée et j'avais fait chaviré le bateau de par mon chant mortel. Tous les marins à bord sont morts. Ne restaient plus que le chasseur de sirène. Alors qu'il sombrait vers les profondeurs, je l'ai tiré vers la surface et lui ait sauvé la vie. En échange il est devenu mon protecteur. Il est longtemps resté partagé entre haine et affection. Une sorte de schizophrénie en fait... Après tout, il devait oublié son passé de chasseur de sirène, lui qui voulait autrefois me tuer, ne pouvait plus le faire. Ses instincts de protecteur l'en empêchaient. Puis peu à peu l'amitié a prit le pas. Voilà toute l'histoire. Et quand le temps est venu, après l'avoir enchaîné à moi plusieurs siècles, je lui ai rendu sa liberté pour qu'il puisse faire ce qu'il désirait tandis que je m'en allais vers de nouvelles aventures. Nous étions pourtant resté en contact sans jamais nous voir. Il fallait seulement qu'en cas de problème, il puisse accourir...

Le chasseur de sirène me tend alors une bouteille.

- On trinque Mélusine ?

- A quoi veux-tu trinquer Caïan ? ris-je en saisissant la bouteille et en retirant le bouchon d'un geste expert.
Je hume le parfum. Du vin de bourgogne. Un bon cru qui plus est... Mon ancien protecteur a toujours été amateur de bon vin même si ses préférences allaient aux alcools plus fort tel que le wiski ou même la vodka. Sans oublier l'alcool à 90 degré qu'on utilise en général pour nettoyer les plaies. Mais d'après lui, boire un coup, à n'importe qu'elle occasion, ne se refuse pas.

Il lève sa bouteille en l'air et s'exclame, jovial :

- A toi Mélusine de Longborn. La pire et la meilleur rencontre de ma vie. Que tu vives longtemps et heureuse et que ta vie soit parsemée d'aventures et d'hommes...

Je lève à mon tour la mienne et sourit, un étrange sentiment de bien être se déversant en moi :

- A moi ! »

Et je porte le culot de la bouteille à mes lèvres.

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