Chapitre 20.

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« J'ai retrouvé la piste des créatures. Autriche. Bord du Danube. Sont nombreuses. Je crois qu'il s'agit de leur repère... »

Le message d'Orphée me semble être le plus clair possible. Le héro nous enjoint à le rejoindre. On doit se rendre en Autriche. L'idée de devoir encore voyager m'agace un peu. Sicile, France, Grèce, Finlande, encore une fois Grèce et maintenant Autriche ? Si je voulais me faire un tour du monde, je l'aurai fais depuis longtemps, j'en ai la possibilité.

Ce jeu de piste géant plein d'énigmes ne semble pas connaître de fin. Mais si nous nous rendons là où Orphée dit avoir trouvé une piste, peut être en apprendrons nous enfin plus. Peut être même pourrons nous mettre fin à tout ceci. Ne me restera alors plus qu'à comprendre le dieu et à parvenir à lui échapper. D'une manière, ou d'une autre.

Que trouverons nous en Autriche ? Le repère de ces monstres comme le pense Orphée ? Leur origine ? Tout est possible après tout, je suis la mieux placée pour en témoigner. Des choses capables de tuer des sirènes, moi et Poséidon nous embrassant, des dieux enfermés mais qui sont pourtant peut être à l'origine de monstres... L'impossible devient possible. L'impossible n'existe plus. Et j'ai bien le sentiment que le monde va imploser...

Pourtant pour l'instant, j'ai l'impression que mon plus gros problème est la nouvelle dispute qui vient d'éclater dans le salon. Les voix furieuses résonnent dans tout le manoir. Il s'agit de savoir qui se rendra en Autriche.

Je ne vois pas ce qui pose problème, je m'y serais bien rendue seule ou avec Seth à la rigueur. Mais quelque chose semble turlupiner le dieu.

« Es-tu sûr du fait que ton deuxième chien de garde ait parlé de l'Autriche ?

- Mon quoi ?

Poséidon hausse des épaules tandis que je fronce des sourcils. De son coin de la salle, adossé à la porte, Seth me lance d'un ton exaspéré :

- Je crois bien qu'il parle d'Orphée.

- Merci j'avais compris.

Mon protecteur hausse à son tour les épaules, à croire qu'il partage cette manie avec le dieu des insupportables. Si il se met à adopter les mêmes tic que Poséidon je sens que je ne tarderai pas à exploser. Je me tourne à nouveau vers le roi des mers et réponds à sa première question, acerbe :

- Et oui, c'est bien en Autriche.

Son expression se fige alors et une ombre voile soudain son regard. Cette fois quelque chose ne va pas. Poséidon est inquiet. Hors le dieu n'est jamais inquiet ou du moins, il ne le laisse jamais vraiment voir.

- Que se passe-t-il ?

- Rien d'important.

Pourtant son ton sec m'indique l'inverse.

- Que nous cachez vous encore ?

- Rien Lorelei. Mais je crois que je devrai vous accompagner.

- Nous quoi ?

Mon exclamation semble soudain être soutenue par l'expression des deux autres sirènes présentes. Ligie et Abysse sont restées silencieuses jusque là mais l'évocation du départ du dieu semble les réveiller. Seulement, sûrement pas pour les mêmes raisons.

- Je n'ai pas besoins de vous.

- Non, mais il me semble que nous sommes alliés. Alors tu devras tout de même accepter mon aide. Je suis puissant je te rappelle. Mais je peux aussi te le prouver à nouveau.

- Non merci ça ira.

Mais au fond, je sais qu'il n'a pas tort : sa puissance pourrait nous être utile si nous tombons à nouveau sur ces créatures ou si leur origine si puissante se présente à nous.

Mélusine - Baiser MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant