Chapitre 27.

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Libérer ou enfermer. Le monde ou les sirènes. Les dieux ou la perte de contrôle. Le danger ou la fin.

Je n'ai jamais aimé les responsabilités. Libre comme le vent et la mer, je n'ai jamais eut d'attaches vraiment profondes à un endroit. Je me contente de voyager, de m'amuser et de tuer. Et voilà qu'à présent le destin du monde repose sur mes choix. Je suis égoïste et ça m'a toujours été bénéfique. Or on me demande à moi, une égoïste par nature, de faire un choix dont dépend l'avenir de tous... C'est une véritable folie. Si quelqu'un tire vraiment les ficelles du destin, il a un drôle de sens de l'humour. Vraiment très drôle. Mais j'aimerai bien que la blague cesse. Maintenant !

Si je libère les dieux, ces dieux destructeurs, tout indique qu'ils amèneront de nouveaux leurs querelles sur le monde et les vices déjà présents s'aggraveront. Si au contraire j'enferme Éris et Poséidon, nos pouvoirs à nous sirènes disparaîtront et celles de la troisième génération, celles n'ayant pas encore atteint la maturité, perdront le contrôle. Cela aura le même effet que lorsqu'une sirène perd l'esprit à cause de la faim.

Comme l'a dit Seth, quoique je choisisse, quelqu'un semble en pâtir.

Cette conclusion me met de très mauvaise humeur et le seul moyen pour m'en défaire est de me calmer à l'aide d'une activité apaisante - le meurtre étant exclu pour le moment. Je saisis un peigne et me met à démêler les nœuds qui se sont formés dans ma longue et sublime chevelure nuit.

La porte s'ouvre alors. Poséidon entre dans la grande salle et pose ses yeux si bleus sur moi. Son aura marine semble agitée d'une étrange ardeur. Ma rancœur à son égare a disparut. Comment pourrais-je la conserver ?

« Que me veux-tu Poséidon ?

J'ai décidé d'abandonner le vouvoiement. Après tout, notre vécu me semble soudain bien trop important pour me formaliser encore de tous ces détails futiles.

- Tu le sais. Ta mémoire t'es revenue, tu sais tout.

Je me contente de hocher la tête et continue à brosser mes cheveux. Se serait stupide de ma part de ne pas prêter attention à tout ce que j'ai vu. Malheureusement ces bribes du passés font échos à de nombreuses choses que j'ai pu ressentir. Et vient s'ajouter à cela ma formidable nature de clé et le choix que j'ai à faire. Libérer des dieux furieux ou enfermer Éris... et Poséidon avec.

- Je sais à quoi tu penses Lorelei.

- C'est possible oui.

- Tu as un choix à faire et aucune autre alternative. J'imagine que Ligie s'est chargée de tout t'expliquer.

- C'est une bonne petite.

Il rit avant de passer une main dans ses cheveux. Son regard se fait plus insistant et il reprend d'une voix grave :

- Pour te sauver et sauver le monde tu dois choisir entre libérer des êtres divins destructeurs ou enfermer le dieu qui garantit à tout jamais ta survie.

- En outre si je libère les dieux, ceux ci reprendront leurs pouvoirs et si je t'enferme, nous, sirènes, deviendront de frêles créatures sans la moindre défense et finirons par nous éteindre. Je n'en ai peut être pas l'air mais je me soucis tout de même un peu de mes sœurs... Bien qu'il me soit arriver d'en tuer une ou deux mais Abysse l'avait chercher aussi. Comment a-t-elle pu croire que je me laisserai tuer pour éviter une guerre avec Éris ? Par ailleurs, j'imagine que laisser Éris faire ce qu'elle veut n'est pas une option...

- Je connais Éris, elle ne s'arrêta pas tant qu'elle n'aura pas mené le monde à sa perte. Elle plongera la Terre dans un chaos qui dépasserait celui de l'enfer. Les dieux sont injustes mais ils préservent l'humanité. Ils préservent ce qu'ils ont créé.

Mélusine - Baiser MortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant