Mortal Venom TOME 2

By VixenRiverd

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Après avoir failli passer à côté de l'amour de sa vie, Aidan se retrouve de nouveau confronté à la dure réali... More

TOME 2
1-In fact...
2- Venom
3-Name ?
4-Fluctuation
5-We're only here for a moment
6-Relationships
7-The only way
8-At first sight
9-Place to go
10-No school today
11-Doubt
12-The deal
13-He's not him
14-Fight inside
15-What an obsession
16-Point of view
17-A mistake
18-Always
19-For them
20-The snake is out
21-But the bat is there
23-The shadow blinds us
24-Last lesson for my love
25-Saturn's return
26-And I ran for you

22-It was so short

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By VixenRiverd


Henry

Juste au moment où Brenna est partie rejoindre l'autre. Juste à ce moment là.

-Vous êtes de la famille ? me dit le docteur, occupé à regarder son foutu téléphone.
Je n'ai pas hésité.

-Oui.

La logique veut que je lui demande comment va Aidan, mais je n'ose pas formuler la question. J'ai trop peur de la réponse. Même s'il est en vie, je connais les risques, et je sais que tout peut très mal se finir. Qu'il perde l'usage de ses jambes. De la parole. Qu'il oublie qui je suis. Cette perspective me fait encore plus peur que tout le reste.

-Suivez-moi.

Alors, je le suis.
À travers les couloirs, jusqu'en salle de réveil. J'ai très peur de ce que je risque de trouver. Je n'ai, limite, plus envie d'y aller. Ne serait-ce pas à Brenna de venir ? Trop tard.

Avec difficulté, j'arrive enfin à poser la fameuse question.

-Comment va-t-il ? dis-je en retenant mon souffle.

Le médecin range ses lunettes dans sa blouse.

-Difficile à dire. Nous l'avons stabilisé, mais impossible d'en dire plus à ce stade.

Reprends-toi, Henry. Il est vivant, c'est déjà ça.

Je rentre dans la salle de réveil, derrière l'interne, sans pouvoir m'empêcher de retenir ma respiration.

Puis nous arrivons devant lui.

-Il devrait se réveiller bientôt, déclare l'interne avant de nous laisser seuls.

Je n'arrive toujours pas à relâcher mon souffle.
Aidan est allongé devant moi, sur le matelas, avec un bleu monstrueux sur la tempe, qui a été bandée. Pour le reste, on lui a retiré la respiration artificielle, et ses signes vitaux ont l'air stables. Mais je ne peux toujours pas me détendre. Il s'écoule une minute, durant laquelle je me triture les poignets, tellement je suis angoissé.

Puis ses yeux s'entrouvrent, et je revois le soleil.
J'expire tout l'air de mes poumons, envahi par le soulagement. Il est en vie. Il est en vie. Je pourrais presque pleurer. Il est en vie.

Je m'approche de lui, le plus vite possible, même si je m'étais promis de ne pas le brusquer.

-Aidan ? Hé, Aidan ?

Il plisse les yeux, comme si ma voix lui faisait mal aux oreilles, alors je baisse d'un ton.

-Aidan ? Tu vas bien ?

Il tourne enfin son regard vers moi, doucement, toujours abruti par les médicaments.
Puis il fronce les sourcils.

-Attends...dit-il faiblement. T'es qui, toi ?

La déclaration me fait l'effet d'une bombe qui explose juste à côté de moi. Et la déflagration m'arrache le cœur de la poitrine.

Est-ce que mon pire cauchemar vient de prendre forme ? Je manque de mourir ici, dans cette pièce, d'une crise cardiaque.

Jusqu'à ce que ses lèvres s'étirent dans un demi-sourire impertinent.

-Non, je rigole, je te fais marcher.

Ma tension retombe d'un coup, et j'éclate en sanglots. Encore une fois. Mais qui fait ce genre de blague, sérieux ? J'en ai plus que marre de me mettre à pleurer devant lui.

-Oh, Henry, écrase. Les médecins m'avaient prévenu des risques, juste avant l'opération.

Je m'essuie les joues en reniflant. J'ai vraiment les nerfs à vif.

-Ce n'est pas du tout drôle.
-Oh, ça va, fait-il en levant les yeux au plafond.

J'arrête de pleurer, car cette situation commence à devenir extrêmement gênante. Puis je m'assieds au bord du lit, en lui tournant le dos. Pourquoi ?
Tout simplement parce que je n'arrive pas à affronter son regard.
Aidan le remarque.

-Tu m'en veux ?

Je hausse les épaules. Je n'ai pas envie de me montrer ignoble alors qu'il vient de frôler la mort.

-Tu m'en veux, répète-t-il.

Cette fois, ce n'est plus une question. Et bien sûr, comme à ma fidèle habitude, je mets cinq secondes à craquer.

Je pousse un grognement de frustration et enfouis mon visage entre mes mains. Comment ne peut-il pas comprendre ?

Même s'il essaie. Il cherche ma main, ne la trouve pas, et finit par poser la sienne à côté de ma jambe droite.

-Henry.
Je déglutis, face à son ton inquiet. Et ça sort d'un coup.
-Tu as failli mourir.

Voilà. C'est dit. Je ne peux plus revenir en arrière.

-...Je suis toujours là, tente-t-il de me rassurer.
-Ça ne change rien au fait, que pendant tout ce temps, j'ai vraiment cru que c'était la fin !

J'ai élevé la voix, ce qui n'est pas dans mes habitudes, et je me prends à regretter d'être aussi brusque. Je n'ose toujours pas le regarder dans les yeux. Parce qu'il me suffit souvent d'un seul coup d'œil à ses iris mordorées pour tout lui pardonner.
Or, là je ne veux pas. Je ne veux pas excuser la frayeur qu'il m'a infligée.

Il retire sa main, en gardant le silence. L'ai-je vraiment refroidi ? Je me surprends à encore éprouver de l'empathie, alors que je pensais ne trouver qu'en moi un sentiment de trahison. Pourquoi un tel degré d'entêtement de ma part ? Il n'a rien fait de mal, techniquement.
Mais ça ne sonne pas pareil dans mon esprit.

-Pourquoi tu m'en veux ? finit-il par demander.

La seule chose que je vois dans son soi-disant acte héroïque est tout autre. Malgré ma sensation de vide monstrueuse, je me résous à le lui dire.

-Tu allais me laisser tout seul.

Et voilà ma plus grande terreur. Mon cauchemar le plus récurrent. Ma frayeur la plus inavouée. Je n'ai probablement même pas peur de mourir moi-même. Marie-Lou dit toujours que c'est parce que je suis trop altruiste, mais la réalité, c'est que je serais bien trop heureux de ne pas avoir à affronter sa mort à lui. Je n'imagine tout simplement pas un monde sans Aidan.

-Tu allais me laisser tout seul, répété-je.

Comment faisais-je quand il n'était pas encore entré dans ma vie ? Je ne m'en souviens même plus. Au fur et à mesure que l'émotion monte en moi, je me mets à parler en tout libre.

-Je n'arrêtais pas de repenser à ce que tu m'avais dit, comme quoi il fallait que je vive si tu venais à y passer. Je me disais que tu étais un crétin d'avoir voulu provoquer le destin, et que par ta faute, tu allais crever. Tu n'imagine pas la volonté que j'ai dû avoir pour m'empêcher de m'écrouler au sol pour ne plus jamais me relever. Si seulement tu savais, Ayd, à quel point je t'aime...tu n'oserais plus jamais te mettre en danger.

Je m'arrête, conscient de m'être laissé emporter, et pas qu'un peu. C'est tellement dur pour moi de mentir, d'affirmer que tout va bien. Je réalise que tous les plus bons et les plus mauvais moments de mon existence, je les ai passés avec Aidan. Ce paradoxe est ce qui m'empêche d'être totalement heureux. Je sais que ce garçon est à la fois une bénédiction du ciel, mais aussi un poison mortel.
Mais même avec cette conclusion, je ne peux pas songer un instant à ne changer ne serait-ce qu'un chapitre de ma vie.

Parce qu'il fait partie de moi.

Je finis par reprendre mes esprits, en attente de sa réaction, qui ne va sûrement pas être belle à voir. Aidan a toujours répondu à la violence par une violence encore plus forte, et je ne sais pas si je survivrai à un énième round aujourd'hui.

Mais il ne se met pas à me hurler dessus. Il se contente de murmurer, d'une voix à peine audible :

-Excuse-moi.

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