"L'incident Fred", c'est ainsi que le surnommait Hermione, ne se produit plus. Cet incident poussa Fred dans ses retranchements et il évitait Hermione coûte que coûte. Hermione passait son temps à la bibliothèque et elle avait refusé de lui parler. De plus, Viktor était constamment là et il empêchait Fred de l'approcher.
Fred était déprimé, il ne savait pas ce qu'il devait faire. Dans un même temps, il était décidé à renouer un lien amical plus fort qu'auparavant avec Angelina. Celle-ci lui avait pardonné leur rupture, elle avait compris qu'il ne lui voulait aucun mal, qu'il ne voulait que son bien. Il passèrent toute la semaine ensemble à se chamailler sous l'oeil attentif d'Hermione, qui pour une fois était discrète.
[...]
Pdv Hermione.
La journée venait de se terminer. Dans une semaine jour pour jour le bal aura lui. Viktor était adossé à un arbre et j'étais blottie dans ses bras, le froid émanait du lac gelé. J'étais perdue dans mes pensées, je pouvais voir Angelina et Fred entrain de patiner sur la glace. Être son ami devrait être cool ? Tout comme être sa petite-amie ? Cette réflexion me fit penser que nous n'avions jamais été réellement amis. C'était peut être cela le problème. Nous nous étions perdu entre inconnus et un statut non défini. Peut être aurions-nous été plus heureux en tant qu'amis ? Viktor rapprocha mon corps du sien et me serrait dans ses bras. Il était attentionné et gentil. Mais bientôt il aurait envie de plus que je ne peux lui offrir. Je ne me sentais pas prête ou bien n'étais-je pas prête pour le faire avec lui ? Je me sentais bien dans ses bras. Il me rendait plutôt heureuse, mais je ne me sentais pas assez amoureuse de lui. Il prit une mèche de mes cheveux et la replaça derrière mon oreille puis me chuchota des mots doux.
" - Qu'est-ce qui peut bien ennuyer la fille la plus mignonne du monde? Tu m'as l'air en pleine réflexion, dis donc." Dit-il. J'aimais l'effet que cela me faisait lorsqu'il me complimentait mais être qualifié de mignonne n'était pas trop ma tasse de thé.
" - Il n'y a rien j'étais juste dans un autre monde." Dis-je avant de l'embrasser furtivement. Ce baiser était rapide, sans saveur, comme la plupart de ses baisers. Mais en cet instant, je voulais plus qu'un chaste baiser. Je me tournais et me penchais de nouveau sur ses lèvres. Plus nous nous embrassions, plus j'avais le dessus, plus j'aimais ça. Nos baisers auparavant chastes étaient maintenant sans retenue et chauds. Ils n'étaient peut être pas les meilleurs mais ils faisaient l'affaire. À bout de souffle, nous nous sommes séparés. Viktor me sourit timidement et déposa un baiser sur ma joue.
" - Pourquoi ai-je droit à de tels baisers ?" Dit il
"- J'en avais envie, tout simplement." Dis-je en riant. Évitant sa question.
"- Ce n'est pas parce que tu as vu le roux sur la glace tout de même ?" Dit il, un air étonné sur le visage.
"- Quel roux ? Tu sais que j'en ai beaucoup autour de moi ! Je tournais la tête en m'efforçant de rire et vis Ron et Lavande sur la glace près de Fred et Angelina. Ron est avec Lavande ! C'est super !!" Je me tournais vers Viktor et vis qu'il ne parlait pas de Ron. Cependant, il n'ajouta rien et fit semblant de me croire. Je me blottis alors dans ses bras et me demandais comment il était devenu qui il était devenu.
" - Qui es-tu Viktor ?" Il se redressa et me dévisagea.
" - Que veux-tu dire par là ?"
"- Qui sont tes parents ? As-tu des frères et soeurs ? As-tu un meilleur ami ? As-tu eu une petite amie avant moi ? Que veux-tu faire plus tard ? Suis-je compris dans cet avenir ?" Je dis tout ceci d'une traite et m'agenouilla face à lui, prête à recevoir les réponses à mes questions.
" - Pourquoi ça t'intéresse tout à coup ? Sa façon de le dire était brutale. Changeons de sujet."
" - Donc, tu sais tout de ma vie mais tu ne veux rien me dire de la tienne ?" Je me levais et le fixais du regard.
"- Cesse de me regarder comme ça Hermione, ce n'est pas contre toi, je n'aime juste pas parler de ma famille. Il attrapa mon bras et me rapprocha de lui. Mais si tu insiste, il prit une grande inspiration, j'ai eu plusieurs petites amies, trois, en te comptant. La dernière s'appelait Mariya et elle m'a quitté pour aller avec mon meilleur ami d'enfance Yavor. Ils m'ont brisé le cœur et ont fait une déclaration dans les journaux internationaux disant que j'étais en dépression. Ce qui était vrai, enfin, ce qui est vrai. Je vais mieux mais un premier vrai amour peut te briser à ce point, d'autant plus quand ta vie n'est pas parfaite. Il serra plus fort ses bras autour de mon corps. Je n'ai aucune affection pour mes parents car ils ne m'ont pas élevé. Ma grand-mère est celle qui s'est occupée de moi. Depuis que je gagne plutôt bien ma vie en jouant du Quidditch ma "famille" me recontacte, ce qui me pousse encore plus à les éviter." Il regardait droit devant lui, les yeux vitreux.
"- Je suis désolée... Je pensais que tu avais vécu une enfance incroyable." Je le pris dans mes bras.
"- Ce n'est pas grave, elle n'était pas si mauvaise quand j'y pense. Quand à notre avenir, je pense que l'on peut avouer que cela ne pourra pas fonctionner. Je me suis redressée, pensant avoir mal entendu. Ça fait un peu moins d'un mois que l'on est ensemble et pourtant je sais déjà que je t'aime, alors que tu cherche encore à te convaincre que je suis quelqu'un de digne pour être à tes côtés. Je comptais nier mais il m'en empêcha. Alors je te propose de ne pas penser à l'avenir et d'avancer jour après jour." Je pense que la réaction normale à cette déclaration devrait être une dispute mais je sentais qu'il avait raison. Autant profiter du temps que l'on peut passer ensemble.
[...]
La journée est passée assez vite dans l'ensemble. Il était déjà 19 heures et j'avais sommeil. Je me rendis dans mon dortoir et vis Lavande ouvrir une fenêtre, ce qui est très étrange étant donné qu'il ne fait que quelques degrés dehors.
" - Qu'est-ce que tu fais Lavande ?" Dis-je en approchant d'elle. Elle sursauta puis me tendis une lettre à son nom et des sucreries.
" - La chouette était trop petite pour supporter la lettre aussi longtemps. Elle vient de tomber dans la gouttière. Je n'arrive pas à l'attraper." Elle pleurait comme une enfant, cette chouette doit être importante. Je me penchais et vis Coquecigrue, le Petit Duc de Ron. Ron envoit des lettres à Lavande, c'est une bonne nouvelle ça! Il était trop loin pour être atteint et avec le froid extérieur il risquait de mourir d'hypothermie. Il ne pourrait pas y survivre très longtemps.
" - Reste là. Je vais chercher de l'aide !" Je sortis en courant, laissant une Lavande en sanglots.
Personne n'était dans la salle commune ce qui me fit paniquer. Soudain, les marches des escaliers craquèrent, signe que quelqu'un descendait. Je m'avançais vers la personne en question et distingua George.
" - Tu n'es pas avec Harry et Ron? Ils te cherchent partout." Dit-il en souriant.
"- George attends moi bordel! Le propriétaire de cette voix arriva en courant et changea d'expression faciale en me voyant. Euh salut Hermione." Ses cheveux longs rendait sa tête allongée, pourtant il était toujours très attirant. Un courant d'air se fit ressentir. La fenêtre ! Fred et George grelotèrent et poussèrent un juron.
" - J'ai besoin de votre aide." Dis-je paniquée
" - Krum t'a fait du mal ?" Fred s'approcha de moi et posa délicatement sa main droite sur mon bras gauche.
"- Je... Non. Ce n'est pas Viktor le problème. Je repoussais sa main sans ménagement, tandis que son visage vira au rouge. Coquecigrue est coincé en dessous de notre fenêtre, on n'arrive pas à l'attraper parce qu'il est trop bas. Vous avez vos balais ?" Ils acquiesèrent et Fred monta chercher son balai tandis que George s'en alla chercher Ron et Harry. Cela faisait un bon cinq minutes qu'il était dans son dortoir. Quand il redescendit, ses bras étaient pleins de vêtements chauds et son balais était coincé sous son bras.
Je ne pus m'empêcher de rire. Son visage prit une teinte rosée.
" - Pourquoi tu ris ?" Dit-il agacé.
"- Parce que c'était plutôt comique. Tu as failli tomber trois fois. Non pas que j'aurais aimé que tu tombe mais ça reste drôle. Un silence s'installa. Bon on y va!"
"- Tiens, enfile ça. Le ton de sa voix était dur, c'était un ordre. Je ne voulais pas lutter, alors j'exécutais ses ordre. À cette heure ci, tout le monde était dans la Grande Salle, dînant sans se soucier de nous. Nous étions entrain de courir. Fred attrapa ma main alors que j'allais dans une mauvaise direction. Le contact chaud de sa main me fit un bien fou. Il m'avait manqué. Cette proximité m'avait manqué. Le froid nous frappa en plein visage quand nous nous sommes enfin retrouvé dehors. Fred se préparait à s'envoler quand il se tourna vers moi. Tu viens ?" Dit-il en tapotant l'arrière de son balai. Je voulais refuser sa proposition, mais mes pieds furent plus rapide que mes mots.
"- Ne va pas trop vite s'il te plait" Le suppliais-je inquiète. Fred s'élança dans les airs et mes bras prirent place autour de sa taille. Je serrais les bras tellement fort que la circulation de son sang devait se faire difficile.
" - Euh. Hermione? J'acquiesais. Ce n'est pas que le contact soit déplaisant mais tes bras m'empêchent de respirer."
"- Oh je suis désolée. Je desserrais ma prise sur sa taille, confuse. Je n'ai jamais été aussi haut, ça me fait un peu peur." Je ne savais pas pourquoi je partageais mes craintes avec lui mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Il instaurait une ambiance de confiance autour de lui.
" - On est bientôt arrivé, ça va aller, je te le promets." Il ne mentait pas, nous étions arrivé à la fenêtre et nous vîmes Lavande, pleurant toutes les larmes de son corps. Fred s'approcha de Coq et l'attrapa. Je l'emmitouflais dans des couverture pour qu'il ait plus chaud.
" - Prend le Lavande." Dis-je quand nous fûmes à la hauteur de notre fenêtre.
"- Gardez le, je lui ai fait assez de mal pour aujourd'hui." Elle ferma la fenêtre et partit, les yeux rouges.
"- Bon... Et si on rentrait ?" Dit Fred. Mon regard était attiré par le soleil se couchant sur le lac. Coquecigrue s'était blottit dans une de mes poches de robe. Fred se tourna vers moi et sourit.
" - Tu veux le voir de plus près ?" Je lui souris en retour. Fred se pencha en avant et s'arrêta devant le lac. Le soleil se reflétait dans le lac et les teintes oranges et roses du ciel paraissaient plus intense sur l'eau. Nous sommes restés là une dizaine de minutes, le temps que le soleil se couche. Quand celui ci laissa place à la lune, Fred m'emmena près d'une porte.
" - Merci de m'avoir aidé." Je lui embrassa la joue et commença à partir.
"- Pourquoi tu m'évitais ? Je m'arrêtais, surprise qu'il m'ait demandé ceci. Je n'ai rien fait qui méritait ça." Sa voix craquait.
"- Tu as essayé de m'embrasser, Fred." Affirmais-je d'un ton brusque.
" - À aucun moment j'ai essayé de t'embrasser. Je voulais te chuchoter quelque chose, pas t'embrasser. Je ne sais même pas pourquoi tu penses ça?!" Il semblait plus triste que surpris.
" - Je... Je me suis trompée alors. Désolée. Bonne nuit." Dis-je rapidement, confuse. Il prit ma main, m'empêchant de m'enfuir. Ses bras bloquaient mon corps ce qui empêchait tout mouvement. Ma respiration était haletante. Tout comme la sienne.
" - Qu'est ce qui t'as fait croire que je voulais t'embrasser ? Dit-il brusquement. Tu as l'âge de mon petit frère et tu es l'ami de mon petit frère. À quel moment tu as cru que c'était une possibilité ?" Ses mots étaient durs mais je voyais bien qu'il ne cherchait pas à me faire du mal. Il voulait juste des réponses.
" - Cet été, la veille de la rentrée, nous nous sommes embrassés. Depuis ce soir là, tu es constamment près de moi et j'ai toujours peur que tu m'embrasse de nouveau." Dis-je les larmes aux yeux
"- Ce n'était pas un rêve." Dit-il en chuchotant. Il parut choqué.
" - Non, ce n'était pas un rêve. C'était tellement impossible pour toi que tu as pris ça pour un rêve." Des larmes perlaient le long de mes joues. Il se redressa. Ses bras ne m'empêchait plus de partir mais mes jambes ne voulaient pas m'obéir.
" - Tu as peur que je t'embrasse de nouveau ? Donc tu as peur de moi ?" Il paraissait déçu voire dégoûté de lui même.
"- Je n'ai pas peur de toi Fred, j'ai peur de revivre ces chamboulements. Il tendit ses mains vers mon visage et essuya mes larmes. Maintenant je vais te laisser, Coq doit avoir très froid." Je retournais dans les couloirs du château. Je parcourus les couloirs à une vitesse que je ne me connaissais pas.
Il ne voulait pas m'embrasser? Je m'étais donc fait des idées. Je ne lui plaisais pas.