Biohazard - Disparus [ Tome 1...

By Agiade

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Alors qu'il se rend dans une ville voisine en covoiturage, Léopold, un jeune homme dit cynique et arrogant, s... More

Jour - 1 : Ou comment tout s'arrête.
Jour I : Ou comment les masques tombent.
Jour II : Ou comment la nature déclenche les instincts.
Jour III : Ou comment la plage devient radeau.
Jour IIII : Ou comment les choses semblent se calmer.
Jour IIIII : Ou comment tout commence.
Jour IIIII / I : Ou comment rien ne s'arrange.
Jour IIIII / II : Ou comment tout bascule. (Aube)
Jour IIIII / II : Ou comment tout bascule. (Zénith)
Jour IIIII / II : Ou comment tout bascule. (Crépuscule)
Aparté
Quarantaine - Jour 1 : Ou comment semble débuter la fin.
Aparté
Quarantaine - Jour 14 : Ou comment les jours passent.
Quarantaine - Jour 24 : Ou comment l'agitation nous gagne.
Aparté
Quarantaine - Jour 27 : Ou comment tout dérape
Leur combat ( Partie 1/2 )
Leur combat ( Partie 2/2 )
Harmony
Épilogue : Leopold
IMPORTANT - Note de l'auteur - IMPORTANT
IMPORTANT - Annonce auxiliaire - IMPORTANT
Nouvelles
Avant-Goût
Prélude - Tome 2
1. La Plaine ( Partie 1/3 )
1. La Plaine ( Partie 2/3 )
1. La Plaine ( Partie 3/3 )
Illustration
2. La Cuvette (Partie 1/3)
Petite Annonce
2. La Cuvette (Partie 2/3)

Jour IIIII / III : Ou comment nous perdons le contrôle.

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By Agiade

Un haut-le-cœur me surprend alors qu'une nouvelle turbulence vient secouer la carlingue de l'appareil. Nos corps tanguent sans bruit en essayant de conserver leur alignement avec le sol. Des sangles croisées contre nos poitrines sont solidement fixées à de larges boucles sur les sièges où nous sommes installés. Je tourne la tête sur ma gauche, puis sur ma droite, pour vérifier l'état de mes camarades d'infortune. Alignés comme des sardines dans une boîte de conserve et fermement collés aux parois en métal de l'engin, on ne paye pas de mine. Tout à gauche dans l'angle, Sébastien est blanc comme un cachet d'aspirine et de nombreuses coulées de sueur lui barrent le front pour mourir dans ses épais sourcils. Il fixe un point devant lui, sans ciller. À sa droite, Cynthya est concentrée à inspirer et expirer longuement, yeux fermés et tête levée. Quand je déplace mon attention de la jeune femme rousse sur ma gauche vers Arthur de l'autre côté, ce dernier pose aussi son regard sur moi. Une petite moue déforme le coin de ses lèvres, comme pour me dire à quel point lui aussi se sent impuissant face à la situation. Plus loin, sur notre rangée, sont assis les quatre soldats en noirs et les quatre infirmières qui nous ont récupérés sur la plage, portant le nombre total de sièges à douze de ce côté du véhicule.

Harmony, depuis notre embarquement, a complètement disparu.

Ça commence à faire un bon paquet d'heures que la machine volante a décollé, et pourtant, aucun d'entre nous n'a réussi à fermer l'œil.

Seuls les crépitements métalliques des pressions subies par le fuselage se permettent de briser de temps à autre le silence impérial qui s'est installé depuis notre départ.

Contre la cloison d'en face, une identique série de douze places assises est présente, à l'exception faite que certaines sont vacantes. Le même duo d'hommes en armes et de femmes en blanc y est présent, uniquement accompagné d'un homme noir aux vêtements étonnants.

Ce dernier nous dévisage. Il ne porte pas de combinaison intégrale, contrairement au reste des inconnus, mais un uniforme qui ressemble à celui d'un capitaine de bateau. Il porte un képi blanc et bleu cerclé d'un double liseret jaune tressé au-dessus de la visière. Sur le tissu qui compose le haut de sa coiffe est imprimé en relief un macaron doré orné des initiales « PANAM ». Je ne sais pas de quoi il s'agit, mais son couvre-chef me fait forte impression, à l'inverse du reste de son costume bleu marine, qui lui, présente des traces évidentes d'usure et de maltraitance.

Sous ses narines est présente une épaisse moustache crépue tellement ringarde qu'elle en ferait pâlir de jalousie notre psychologue national. J'échange un regard avec lui et parvient à y lire un mélange de peur et de confusion. Toujours dans le silence, mes yeux parcourent le vide entre nous et se figent un court instant sur l'escalier en colimaçon qui semble mener à un niveau supérieur au-delà des trois malheureux mètres de plafond qui nous surplombent. C'est par là qu'une des médecins a emmené la petite blonde avant de redescendre sans elle et de s'installer aux côtés de ses semblables. Je scrute ledit plafond comme s'il pouvait devenir transparent à force de le ronger des yeux.

Entreprise évidemment inefficace.

Nouvelle secousse.

Où est-ce qu'on nous emmène ? Pourquoi restent-ils ainsi murés dans leur silence ?

Il y a quelques heures, après avoir accosté, l'étrange vaisseau a pivoté sur lui-même. Un haillon s'est alors déplié à la manière d'un pont-levis médiéval de l'arrière de la machine et est venu se poser sur le sable, le tout en suivant un angle le rendant praticable sans danger. De nouveaux effectifs de fantassins en sont descendus avant de s'atteler, avec l'aide de ceux qui nous surveillaient, à faire le ménage sur la plage.

Quand je dis ménage, j'entends qu'ils nous ont chassés sans autres vices de procédure de notre abri avant de réunir absolument toutes nos infrastructures de survie en un gros tas bien brouillon, pour ensuite y foutre le feu. Déstabilisés par leur soudaine pyromanie mais pas assez bêtes pour se dresser contre eux, nous avons assisté, médusés, à la crémation de la totalité de notre camp. Une fois leur travail de destruction accompli, nous avons été conviés de les suivre jusqu'à l'intérieur du cargo.

Pendant quelques secondes, j'ai envisagé l'idée de m'opposer à leurs ordres tacites avant de réprimer mes instincts belliqueux en comprenant que les combattre ne serait qu'une perte de temps. D'autant plus qu'après avoir risqué ma vie en compagnie de la très accueillante faune locale, je me suis dit que faire confiance à des individus visiblement de la même espèce que moi n'était pas une si mauvaise idée, tout compte fait.

Je sens une main agripper la mienne. Je tourne la tête vers la rousse qui raffermit sa prise en croisant mes yeux. Ses perles de jades clouées sur moi, je les esquive rapidement. Un mélange de gêne et de dépit auquel je ne suis pas habitué et qui me déplaît fortement m'empêche de soutenir son regard. Machinalement cependant, des mots sortent de ma bouche.

« Ça va aller. »

Je me rends compte de la stupidité de mon intervention en même temps que je la prononce. Aussi, pour m'excuser et rester un minimum fidèle à moi-même malgré les circonstances, je me corrige en une tentative d'humour un peu bancale.

« T'inquiète, maintenant que tu sais te battre, tu n'as plus rien à craindre. »

Elle ne répond pas, évidemment.

« Vous...parlez le français... ? » Demande une voix avec un fort accent anglophone.

Mon attention se rabat vivement sur le bonhomme en uniforme qui vient d'ouvrir la bouche avec hésitation. Je me doute que mes compagnons d'infortune en font de même, ce qui ne manque pas de faire perdre au quadragénaire d'origine africaine le peu d'assurance qu'il avait réussi à réunir pour s'adresser à nous.

La petite troupe bicolore, fidèle à elle-même, nous ignore royalement.

Comme personne ne semble vouloir lui répondre et peut-être parce que je suis spatialement le plus proche de lui, je me décide à mettre fin à son calvaire.

« Euh... Ouais ? »

Une brève expiration de soulagement s'échappe de ses lèvres avant qu'il ne se décide à reprendre, en cherchant ses mots. Il a l'air épuisé. Comme nous d'ailleurs.

« Qui tu es ? »

Sa syntaxe n'a pas l'air très au point, mais je comprends que sa question ne m'est pas uniquement destinée et qu'il s'adresse à nous tous. On est pris de court : c'est plutôt nous qui avons l'habitude d'avoir des questions à poser.

« Toi, t'es qui ? » Je rétorque, méfiant mais tout de même heureux d'entretenir un semblant de conversation avec quelqu'un d'autre que les anciens membres du covoiturage.

Il semble se rendre compte du caractère impromptu de sa demande, puisqu'il esquisse un petit sourire gêné, laissant apparaître une dentition d'un blanc éclatant. Il lève son képi en signe de respect et le pose sur ses genoux. Il redresse son dos contre le siège.

« Excuse-moi, je suis rude. Je m'appelle Berry. Berry Ferguson. Premier pilote noir de Lockheed "èlofornaïn" Constellation. »

Je sens beaucoup de fierté dans sa voix. Il garde le torse bombé un court instant après sa réplique. Je n'ose pas lui dire que je n'ai rien compris à sa dernière phrase et décide de botter en touche.

« Pilote ? Pilote d'avion ? »

« Yup ! Pilot. »

Il prononce cette fois ses mots dans un parfait anglais que j'ai du mal à décrypter. Dans le doute, je fais les présentations. Il y a mieux comme cadre pour une expérience de speed-dating, mais bon, on fait avec les moyens du bord. Littéralement.

« Eh bien, lui c'est Sébastien..." Je commence en montrant du doigt le doyen du groupe.

« Nice to meet you Berry. » Me coupe Sébastien, avec un accent français complètement infâme.

Il n'en manque vraiment pas une pour se la péter, ce mongole. Je reprends malgré tout.

« Cynthya... »

Elle lève la main sans rien dire.

« ... Arthur... »

« Hello... ! »

« ... Et moi, Léopold. »

Il hoche la tête.

« On n'est pas pilote. » J'enchaîne, ironique.

Il sourit jaune.

« D'accord. »

Un petit silence gênant s'installe entre nous. Je crois qu'il y a tellement de choses que l'on souhaiterait chacun dire, mais la barrière de la langue mélangée à la tension quasi-palpable du moment nous en empêche.

Berry montre du doigt les soldats.

« Tu les connais ? »

Il faudra que je lui explique la différence entre l'utilisation du « tu » et du « vous ».

« Non. »

« Moi non plus. »

« Ah d'accord. »

Il cherche ses mots avec difficultés.

« Hum... Comment tu... Comment tu arrives ici ? »

Je tente de deviner ce qu'il essaye de dire et répond avec la plus grande honnêteté du monde, en haussant les épaules.

« On sait pas. »

Contrairement à ce que je pensais, ma réponse semble lui faire du bien.

« Moi non plus. » Il répond, tout content.

Soudainement, le vaisseau entame un virage serré et notre rangée se retrouve pendant quelques secondes surplombée par celle d'en face. Je serre les dents. Si au moins il y avait un hublot où n'importe quoi d'autre pour se repérer par rapport à l'extérieur, le voyage serait tout de suite moins terrifiant. Une sensation étrange s'installe dans mon corps à la fin de la manœuvre. C'est comme si mon corps était bien plus léger qu'à la normale.

« L'avion. Il descend. » Commente Berry.

Perspicace le type. Bon, je suppose que s'il est pilote, c'est qu'il sait de quoi il parle. Comme pour valider la théorie du moustachu, une rapide décélération se juxtapose à ce début de descente. En seulement quelques minutes, l'appareil semble s'être immobilisé.

« On dirait qu'on est arrivé. » Déclare Arthur avec humour.

Je le regarde avec des yeux stupéfaits.

« Faudra que tu m'expliques comment tu fais pour continuer de prendre les choses avec autant de légèreté, mec. »

Il hausse les épaules en souriant.

« C'est pas comme si on pouvait y faire quelque chose de toute façon. »

Encore une fois, il n'a pas tort.

Le vrombissement continu qui spasmait le métal de la carlingue depuis notre départ s'essouffle en quelques secondes, laissant dans mon dos une étrange sensation fourmillante. La nacelle de l'arrière du cargo s'ouvre lentement en créant un appel d'air extérieur et fait pénétrer dans le corps du vaisseau une agréable odeur de pétrichor.

Où que nous soyons, il semble avoir plu récemment.

« Plus de sable, par pitié. » Spécule le brun.

Le sort lui donne raison et c'est sur un sol couvert d'innombrables fougères basses que le haillon se pose. Je penche la tête pour mieux voir, jure intérieurement d'être ainsi bloqué comme un bébé sur une chaise haute, et aperçoit, une dizaine de mètres plus loin, ce qui ressemble à un bloc de béton précédé d'une entrée ronde close par une iris métallisée.

Avant que je n'aie le temps d'admirer un peu plus ce décor de science-fiction, un bruit de cliquetis en métal m'alerte que les soldats se sont levés et qu'ils s'attèlent tous à nous décrocher de nos sangles-ceintures de sécurité. De leur côté, les infirmières descendent avant nous, à l'exception de l'une d'entre elles qui semble remonter chercher Harmony sur le pont supérieur. Les fantassins nous indiquent d'avancer dans la direction de l'étrange porte circulaire, ce que nous faisons docilement.

Une fois dehors, l'ampleur de la structure qui se dévoile à nous nous écrase de par son gigantisme et son aspect irréel.

« Mais où est-ce qu'on a atterri encore... ? » Murmure Cynthya, la voix imbibée de peur.


Derrière le bloc en béton s'élance un bâtiment que jamais dans ma vie je n'aurais cru voir un jour. D'immenses pans d'un matériau à la transparence nuancée par des coulées grises, sûrement laissées par la dernière pluie, se dressent les uns à côtés des autres, au quasi vertical, formant une sorte de trapèze multi-faces colossal chapeauté par des faces triangulaires au sommet. La construction, immense, doit faire plusieurs hectares de superficie à sa base, et je ne parle pas de son volume. Chacune des faces à quatre côtés doit bien faire une trentaine de mètres de haut et leur nombre est incalculable, donnant à ce dôme imparfait des airs de chapiteau de cirque en plexiglass. L'édifice est entouré de hauts-reliefs naturels aux dimensions extravagantes entrecoupés par une brume et des nuages tellement denses qu'il me semble presque voir de véritables arches rocheuses surmonter le lointain.

« Eh ben ma foi. » Laisse échapper Sébastien dans la foulée.

« Jesus Christ... » Jure Berry.

On n'a à peine le temps de s'étouffer dans notre stupeur que les soldats nous poussent à avancer, si bien que nous sommes bientôt face à l'espèce de bunker. Sur toute sa surface est présente une peinture vieillie et écaillée en damier jaune et noir affadie par le temps.

Les dames en blanc, qui nous ont précédés pour le débarquement, bidouillent deux trois trucs à gauche de l'iris et cette dernière s'ouvre en grinçant. Les hommes en noir nous font signe du bout de leurs armes de pénétrer dans l'espace tubulaire qui s'élance à l'intérieur du bloc.

« J'le sens mal. » Je laisse échapper, malgré moi.

« J't'avoue que c'est pas hyper rassurant. » Confirme Arthur, un peu moins jovial, tout d'un coup.

Nous entrons dans la salle, les murs y sont gris et des fissures zèbrent ici et là les parois de l'endroit. La pièce est vide et ne délivre l'accès qu'à une autre porte circulaire, surmontée cette fois du même symbole peint sur la carlingue du vaisseau qui nous a transporté jusqu'ici. Un écriteau métallique y est joint, sur lesquels je peux lire l'inscription suivante :

"WARNING - BIOHAZARD AREA - NO CREW ALLOWED "

Il me semble reconnaître de l'anglais. Je me maudis de ne pas être capable de comprendre un mot de cette langue.

« Biohazard... What the fuck is this place..." Commence Berry.

Je n'ai pas le temps de lui demander ce que ça signifie que des bruits de pas se font entendre.

Je me retourne pour jeter un regard sur l'extérieur de la pièce et mon cœur manque de casser quelques-unes de mes côtes en apercevant le visage familier de la petite blonde, épaulée par une des infirmières en combinaison. Je reste la bouche ouverte, incapable de mettre un mot sur le sentiment qui déferle dans mon corps tout entier.

Elle n'a pas l'air mourante, mais elle boite toujours. Son regard est vide.

« Harmony ! » S'exclame Arthur en la voyant également.

Il se précipite à ses côtés et prend le relais de la femme qui la soutient. La jeune femme a l'air complètement amorphe. Ma poitrine se serre, mais je n'ose rien dire.

« Merci... ! »

Je ne sais pas pourquoi il la remercie, sûrement par réflexe. Aucune réponse ne lui est offerte en retour.

Les huit infirmières sont maintenant avec nous dans la salle, et après quelques manipulations sur un moniteur rétroéclairé fixé au mur, la première porte se ferme à nouveau.

« Léopold ? Est-ce qu'on va mourir ? » Me demande Cynthya, très sérieuse.

Complètement perdu et dépassé par les évènements, je ne trouve pas grand-chose à répondre.

« Je commence à croire que nous le sommes déjà. »

« Très rassurant. » Répond Arthur, en riant jaune.

Je suis sur le point de faire une tentative d'humour quand une vive douleur de piqure me surprend dans la nuque.

« Aïe ! »

Ma plainte fait écho à cinq autres grognements. C'est en voyant une infirmière près de moi ranger un outil ressemblant fortement aux pistolets à air comprimé utilisés pour l'abattage des vaches dans une des poches de sa combinaison que je comprends que les femmes en blanc sont la source de notre mal. Sur le qui-vive, je réprime un réflexe qui m'intime de lui en coller une pour me défendre. Je passe une main derrière mon cou et sens une forme gonflée sous mes doigts.

Paniqué, je me rapproche vivement de la rousse et analyse avec attention la peau de sa nuque en soulevant les quelques mèches qui lui tombent dessus.

« Qu'est-ce que... ?! » Tente de demander la jeune femme.

Un motif noir imitant encore une fois le symbole surmontant le « BIOHAZARD » du cargo est maintenant comme imprimé sous sa peau à la manière d'un tatouage. Un vertige me scie les genoux mais je me ressaisis vite.

Je hurle sur les femmes et en secoue une comme un prunier.

« Qu'est-ce que vous venez de nous faire là ? »

Son absence de réaction me gorge de rage et je la pousse violemment au sol.

« Qu'est-ce qu'il se passe ici, bordel ? »

Le vertige me rappelle à l'ordre à nouveau et pour la deuxième fois en deux jours, après quelques secondes à combattre les troubles de ma vision, je tombe dans les pommes comme la plus grosse des victimes.

☣️

« Putain, c'était quoi ça ! »

La voix grave de Berry me réveille en sursaut. Il semblerait qu'il ait mieux appris les insultes que les mots d'usage dans son apprentissage du français.

Je bondis comme un lapin sur mes deux pieds, tous les sens en alerte.

Toutes les infirmières ont disparu.

« Qu'est-ce qu'il nous est arrivé, là ? » Je demande, sans espoir de réponse.

« J'sais pas, juste après la piqûre, j'm'suis évanoui sans rien pouvoir faire ! » Me répond l'homme à la peau sombre, encore à genoux sur le sol.

Son usage soudain de la langue française avec l'aisance d'un natif me fait tiquer.

« Depuis quand tu parles aussi bien français, toi ? »

Il me regarde et hausse un sourcil, incrédule. Par terre autour de nous, Sébastien et Cynthya se relèvent en grommelant. Harmony reste inconsciente.

« C'est toi qui parle anglais, mon pote ! »

« Quoi ? »

« Bah ouais, et plutôt bien en plus, t'aurais dû le dire depuis le début. »

« Mais j'parle pas anglais ! Je parle français, ça s'entend non ?! »

« Mais enfin, puisque je te dis que c'est de l'anglais que tu parles ! »

Hors de moi, je pointe du doigt l'écriteau au-dessus de la porte du sas.

« Crois-moi mon gars, si j'savais parler anglais, ça se saurait ! J'suis même pas foutu de savoir lire ce qu'i... »

Putain.

" DANGER - ZONE BIOHAZARD - AUCUN EMPLOYÉ AUTORISÉ"

C'est quoi ce bordel, nom de dieu.

L'iris s'ouvre.

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