Nouveau chapitre! Ce chapitre sera coupé en deux parties.
Les chansons recommandées par l'auteur sont Keith Caputo - Got Monsters, Brandon Flowers - The Floor et Christina Perri - Backwards. (Ces musiques comptent aussi pour la partie 2)
Bonne lecture.
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Contrairement à la croyance populaire, le monument tristement célèbre qui se dresse à Piccadilly Circus n'est pas une statue du dieu grec, Eros.
Quand Hermione avait trébuché sur un vieux texte victorien de la London Library en faisant référence à un autre nom, elle avait naturellement été intriguée et s'était donné un petit projet de recherche pour passer le temps pendant ses vacances d'été avant la quatrième année. Il s'agissait à l'origine d'une statue du frère d'Eros, Anteros, mais avait été rebaptisée «L'Ange de la Charité Chrétienne» pendant un certain temps, avant d'être ramenée à Anteros. Malgré cela, presque tous les guides touristiques, les panneaux indicateurs et les Londoniens locaux - qu'ils soient habitant du Londres de l'East End ou autre - l'appellent encore «La Statue d'Eros».
Quand elle était retournée à Poudlard, elle avait parlé de ses découvertes à Harry et Ron et ils étaient prévisiblement indifférents, mais elle les avait réprimandés chaque fois qu'ils avaient appelé son nom incorrect, et ils avaient fini par se lasser de ses lectures sur l'importance d'apprécier d'un vrai titre. Ron, pour une raison ou pour une autre, avait eu un peu de mal avec le nom d'Anteros, et il avait continué à mal le prononcer, "Antross", ce qui l'avait seulement irrité davantage.
D'une façon ou d'une autre, ils avaient un compromis, et ils avaient commencé à l'appeler "L'Ange de la Charité Chrétienne" - du moins à ce moment-là - et ensuite cela avait simplement été abrégé en "L'Ange".
"L'Ange dans le Cirque".
Elle était née à exactement quatre heures et demie du matin, un détail qu'elle était surprise qu'Harry et Ron se souvenaient, mais peut-être qu'ils avaient vraiment écouté entre les yeux et les expressions vierges.
Elle devait donner du mérite aux garçons. La destination était cryptique avec leur blague, et Piccadilly Circus serait assez occupé avec l'agitation constante de Londres pour qu'ils passent inaperçus à ce moment-là, mais pas trop occupé pour être désorienté.
Après avoir jeté toutes ses affaires dans son sac, y compris tous les livres qu'elle avait encore à lire et toutes les notes qu'elle avait griffonnées la semaine dernière, elle avait murmuré un adieu à Pattenrond et lui avait dit de bien se comporter pendant son absence. Il était à peine minuit passé, alors elle resta quelques heures dans la cuisine, nerveuse d'anticipation et tambourinant ses ongles contre la table à manger, vérifiant toujours l'heure.
Une horloge surveillée est plus lente.
Quand il fut près de quatre heures, elle nota une note rapide à Tonks et Lupin, s'excusant de son absence qu'ils remarqueraient quand ils se réveilleront et promettant de faire attention. Par précaution, elle charma ses cheveux d'un blond léger, de quelques nuances plus foncées que celle de Draco, et fixe son foulard laineux pour voiler la partie inférieure de son visage, juste en dessous de son nez.
En jetant un dernier coup d'œil à cette horloge sanglante, qui indiquait quatre heures et demie, elle prit une profonde inspiration pour soulager l'étrange paquet de nerfs dans son estomac, et sortit par la porte. Elle traversa l'herbe couverte de rosée jusqu'à ressentir un changement dans l'air qui indiquait qu'elle était allée au-delà des barrières, puis elle transplana.
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Le sommeil était un bâtard évasif.
Il y avait eu trop de révélations la semaine dernière. C'était presque comme si son corps et son cerveau essayaient toujours d'accepter sa séparation avec Hermione, et étaient trop bosselés par l'impact pour vraiment absorber ce nouvel environnement et ses gens. Peut-être qu'il rejetait simplement cette réalité sans Granger.
Il ne savait pas. Cela n'avait pas d'importance.
Néanmoins, il avait observé passivement les routines et la conduite de ses anciens camarades de classe et de sa tante, ne serait-ce que parce qu'il n'y avait presque rien d'autre à faire. Il avait appris que ce n'était pas la résidence principale d'Andromeda mais une maison sûre, et elle revenait constamment chez elle, généralement avec Bulstrode, qui semblait avoir une bonne relation avec sa tante.
Davis et Bletchley étaient toujours dans l'ombre de l'autre, perdus dans leur propre monde. Dans les rares moments où ils sortaient de leurs chambres pour les repas et autres, ils étaient plutôt affectueux, Tracey d'autant plus, mais pas au point de donner un haut-le-coeur à Draco. Bletchley ne la rejetait jamais, mais il avait toujours une rigidité protectrice à sa posture qui rendait évidente l'intensité de ses sentiments pour la sorcière.
Théo était une histoire différente. Si Draco s'était inquiété du fait qu'il était le seul à avoir des problèmes avec cette situation bizarre, Théo n'était pas au même endroit que ses compagnons. Alors que les autres semblaient s'être plutôt bien adaptés aux circonstances, Blaise avait remarqué comment Théo avait ses bons jours et ses mauvais jours. À quatre reprises au moins, Draco l'avait entendu marmonner quelque chose de désobligeant à propos des moldus et des nés-moldus, et Draco n'avait pas été capable de décider s'il s'était senti mal à l'aise ou soulagé.
Il ne serait peut-être plus capable de prononcer le mot 'sang-de-bourbe', mais entendre l'insulte était étrangement familier, et il y avait la moindre trace d'une réponse à cela. Il était encore en train de questionner. Il était encore indécis.
Ce n'était que lorsque Ted Tonks avait rendu visite il y a deux jours que Draco avait été témoin d'un des bons jours de Théo. Draco avait délibérément gardé ses distances, mais il avait remarqué que le mari de sa tante avait une présence décontractée et affable qu'il était difficile de ne pas aimer, et Théo avait perdu toute répulsion dans son expression. Ils avaient joué au Jeu d'Échecs des Sorciers comme si c'était la chose la plus normale au monde.
Les autres s'étaient abstenus de lui poser des questions, et il avait le sentiment que Blaise avait quelque chose à voir avec ça. Draco pouvait voir qu'il avait un contrôle silencieux sur le petit groupe, étudiant distraitement tout le monde et tout avec des yeux apparemment sourds, sauf quand Lovegood était là. Draco essayait toujours de comprendre leur relation bizarre, mais il ne pouvait guère commenter vu son propre attachement à Granger.
Blaise et Luna avaient ce genre d'amour feutré que tu ne remarquais que si tu regardais; entièrement exprimé avec des touches persistantes et des sourires secrets. Ils disparaissaient tranquillement le soir sans un mot ni un murmure, et les jours où Lovegood était ailleurs, Blaise portait ce regard lointain d'un homme qui ne savait pas si son âme sœur revenait à la maison.
Draco ne le reconnut que parce qu'une expression similaire avait hanté son miroir chaque matin.
Entre Blaise et Luna et Andromeda et Ted, il était entouré de rappels moqueurs de son propre attachement non conventionnel à Hermione, et tout leur semblait si naturel. Comme respirer.
À en juger par la teinte d'encre du ciel, il était entre quatre et cinq heures, et il était dehors, perché sur les marches de pierre à l'avant de la maison. Il portait le manteau que Granger lui avait acheté, aspirant les faibles restes de son odeur, et frappant sa baguette de temps en temps pour renouveler le Charme Chaud qui le protégeait du froid glacial.
Il y avait peu à faire mais penser ici, et ses pensées étaient toujours aussi turbulentes qu'une mer frappée par l'orage. Ce soir n'était pas différent. Il n'entendit pas la porte s'ouvrir.
"Bonjour, précieux," la voix de Théo brisa le silence, et Draco lui lança un regard froid alors qu'il s'installait sur la marche à côté de lui. "Et pourquoi tu n'es pas caché dans ton lit?"
"Probablement la même raison que toi," dit-il.
"Érection du matin?"
Malgré lui, Draco exhala un petit rire. "Pas tout à fait...Juste...trop de pensées pour dormir."
"Oh, ça," acquiesça Théo. "Oui, ce n'est pas vraiment le meilleur endroit pour rattraper ton sommeil de beauté, Malfoy, je dirais que ça devient plus facile, mais si c'était vrai, je ne serais pas là à te parler à quatre heures du matin."
"Brillant."
Théo tambourina ses doigts contre son tibia. "Alors, tu as vraiment fait défection alors?"
"Serais-je ici si je ne l'avais pas fait?"
"Exact", concéda-t-il. "Et comment expliques-tu exactement ta soudaine tolérance envers les nés-moldus? J'ai vu ce regard que tu m'as donné quand j'ai dit 'Sang-de-Bourbe' l'autre jour. "
Draco soupira et ferma les yeux. "Beaucoup de choses ont changé depuis la dernière fois qu'on s'est parlés."
"Besoin de détails?"
"Pas maintenant," il secoua la tête. "Comment puis-je te dire mes raisons quand je ne les comprends pas complètement moi-même?"
Théo grogna et roula des yeux. "C'est juste une façon poétique de me dire de me mêler de mes affaires."
"Alors occupe-toi de tes affaires," Draco haussa les épaules. "Pourquoi est-ce que tu es un tel con, Théo? Nous étions camarades avant-
"Oui, mais comme tu l'as dit toi-même, beaucoup de choses ont changé depuis la dernière fois," dit Théo, un peu froidement. "Tout le monde à ces petits putains de secrets, et Blaise, Miles et Tracey sont soudainement bien avec les Moldus... Putain, même toi-"
"Je ne suis pas bien,", l'interrompit-il, "Je suis... confus, comme toi."
"Comment saurais-tu ce que je ressens à propos de tout ça?"
"Je t'ai vu avec Ted, Théo. Tu ne le détestes pas, et il est né moldu."
Théo se frotta les mains et laissa tomber son regard sur ses pieds. "Ted est un bon gars,", commença-t-il, son ton maintenant et réticent. "Lors de ma première semaine ici, j'ai avalé une potion sombre que j'avais piqué à mon père. J'en avais marre, et je voulais juste... sortir"
Draco regarda son compagnon, "Tu as essayé de te foutre en l'air?"
"Je ne sais pas", dit-il calmement en fermant les yeux. "Je savais que la potion était dangereuse mais j'étais tellement en colère. Ça a essentiellement commencé à manger mes organes, et ça faisait tellement mal. Ted m'a trouvé, pompé mon estomac, et est resté avec moi pendant six heures en essayant de guérir les dégâts. Je lui ai demandé de ne le dire à personne, et il ne l'a pas fait." Il s'arrêta et pencha la tête sur le côté." Je l'ai appelé le Sang-de-Bourbe la veille."
Le silence entre eux était de ce genre statique qui ne t'avertissait de ne pas respirer en premier, épouvanté d'angoisse, car il n'y aurait jamais de mots pour suivre ce que Théo avait confessé, le front de Draco se plissa en fronçant les sourcils pensifs, et il souleva sa main avec hésitation et donna une bonne dose de réconfort à son vieil ami.
"Si tu essayes de me serrer dans tes bras, je vais te frapper en retour."
"Je n'allais pas te serrer dans mes bras, connard."
"Bien sûr que non, fit-il en fronçant les sourcils. "Avons-nous fini avec cette discussion inutile et pathétique?"
"Apparemment," dit Draco, fronçant les sourcils tandis que Théo se levait et faisait mine de rentrer. Soufflant une respiration agitée, il pencha la tête pour appeler par-dessus son épaule. "Pour ce que ça vaut, Théo, je te considère encore comme un compagnon."
"Dois-je faire une petite danse joyeuse?"
"Je suis juste... Si tu as besoin d'évacuer, alors tu peux, d'accord?" il offrit de façon désinvolte. "Je sais à quel point tout est foutu, crois-moi."
Théo hésita, et Draco l'entendit s'éclaircir la gorge. "D'accord", marmonna-t-il en tripotant la poignée de porte. "Pour toi aussi également."
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Hermione transplana au parc St. James.
Elle connaissait bien la région et veillait à ce qu'elle ne soit pas remarquée, choisissant une petite collection d'arbres près du coin de Horse Guards Road et The Mall. Piccadilly Circus était à peine à dix minutes à pied d'ici, et elle se lança immédiatement dans une marche rapide, récitant sa route pré-planifiée dans sa tête pour la rassurer. Les vibrations gutturales de la circulation et des bruits de la ville lui démangeaient les oreilles, et elle inclina la tête pour éviter les yeux de la poignée de gens qu'elle croisait.
Durant un autre jour, elle aurait tardé à admirer l'architecture élaborée de Carlton House Terrace, mais elle a à peine évité de jeter un coup d'œil sur les édifices royaux en remontant Pall Mall. Le flot des piétons était plus épais alors qu'elle pénétrait plus profondément dans le cœur de Londres, et elle agrippa sa baguette dans sa poche, se souvenant du conseil de Maugrey.
Vigilance constante.
En remontant Waterloo Place et Regent Street, elle plissa les yeux alors que les publicités impudiques de Piccadilly Circus coloraient les trottoirs de rouge, de bleu et de vert, puis elle vit la statue. Elle s'autorisa un petit soupir en s'approchant d'elle d'un pas accéléré, ses yeux s'élançant dans tous les sens, cherchant un éclair de cheveux roux ou une lueur de lumière qui rebondissait sur une paire de lunettes.
Comme on s'y attendait, il y avait des gens qui parsemaient autour de la zone, serpentant l'un autour de l'autre ou s'installant sur les marches de la base de la statue; Les touristes européens avec des caméras surmenées, des étudiants éméchés qui avaient perdu leurs habitudes de sommeil, et quelques professionnels occupés qui se débattaient clairement avec des délais. Mais pas Harry ni Ron.
Elle s'arrêta de marcher et croisa les bras pour se battre contre le froid, étudiant la statue, et se demandant anxieusement si elle avait mal interprété la lettre. Et si les garçons avaient mal compris son heure de naissance? Et si Hedwige avait livré le message le mauvais jour? Et si la lettre avait été interceptée, ou avait été un leurre, et qu'elle venait de se faufiler dans un piège comme une idiote?
Elle vérifia sa montre. 25-5.
La ponctualité n'avait jamais été leur point fort; Bon sang, cinq minutes de retard étaient précoces pour Harry et Ron, mais les risques augmentent les doutes, et alors la paranoïa se faufile avant que vous ne le remarquiez. Elle avait presque pris la décision d'abandonner tout le plan, mais quelque chose qui ressemblait à une intuition rampa le long de sa colonne vertébrale, et ses yeux se posèrent sur le côté et verrouillèrent deux personnages qui marchaient dans sa direction.
La teinte familière et rouillée des cheveux de Weasley était absente; remplacé par une nuance brun foncé. Il n'y avait pas de lunettes, de cheveux noirs, et les cheveux étaient devenus blonds, et les deux visages avaient été légèrement modifiés avec des tons de peau différents et des tâches de rousseur manquantes.
Mais elle les aurait connus n'importe où.
Elle bloqua pendant une seconde, mais ensuite elle fit un sprint, soulagé les larmes picotant ses yeux alors qu'elle se précipitait vers eux. Ils couraient aussi, fouettant les Londoniens tard dans la nuit, et elle se jeta sur eux quand ils furent assez proches, enroulant ses bras autour de leurs deux cous et se détendant dans deux paires de bras mal positionnés. Le trio resta ainsi pendant quelques instants paisibles, puis Hermione se dégagea de l'étreinte familière et frappa ses paumes contre leur poitrine.
"OW!" Ron grogna. ''Mione, qu'est-ce que..."
"Ne partez plus comme ça, '' répliqua-t-elle en battant loin leurs mains. "Je pourrais vous tuer"
"Je t'ai dit qu'elle serait fâchée," Harry marmonna avec un léger sourire.
"Bien sîr, je suis en colère!" elle gronda. "Je ne t'ai pas vu depuis des mois-"
"Tu nous as manqué aussi,", dit Ron d'un ton chaud, mais Hermione évita sa tentative de lui passer un bras sur les épaules, il lui lança un regard blessé, et un sentiment de culpabilité la frappa.
"Qu'est-ce qui ne va pas, Hermione?"
"Rien," soupira-t-elle, évitant ses yeux. "J'ai juste... il va bientôt faire jour. Nous devrions y aller. Où êtes-vous restés?"
Ses deux amis partageaient un regard incertain : "Eh bien,", marmonna Harry, "C'est une longue histoire, mais nous avons beaucoup bougé beaucoup. Nous pensions que les régions éloignées des villes seraient les meilleures, mais nous n'en connaissons pas beaucoup. Quelle forêt as-tu visité avec ta famille?"
"La forêt de Dean", dit-elle. "Oui, ce n'est pas une mauvaise idée-
"Mais nous avons besoin de plus de provisions," expliqua Harry, faisant signe au sac à dos qui pendait à son épaule; le sac qu'elle lui avait donné avant son départ, avec un sort d'extension indétectable. "La tente que nous avions était en train de s'effondrer et...
"J'ai une tente", l'interrompit-elle en tapotant son propre sac charmé, "J'ai rassemblé des choses dont je pensais que nous aurions besoin depuis que vous êtes partis."
"Qu'en est-il de la nourriture?" Ron lança sa requête plutôt prévisible. "Nous n'avez plus grand chose..."
"J'ai tout ce dont nous avons besoin,", leur dit-elle, fronçant les sourcils quand elle réalisa que la matinée commençait déjà à éclaircir le ciel. "Allez, on devrait y aller. Trouvons un endroit où transplaner."
"Tu as raison, nous devrions bouger, "acquiesça Harry, et tous les trois commencèrent à descendre l'avenue Shaftsbury. "Honnêtement, Hermione, nous avons tellement à te dire. Tu ne croiras jamais ce qu'il s'est passé depuis que nous nous sommes quittés."
Hermione ferma les yeux un instant et pensa à Draco. "Oui," murmura-t-elle distraitement, "J'ai des choses assez incroyables à vous dire aussi."