Chelsea, l'un des quartiers les plus riches de la ville, c'était donc là qu'habitait les Redmayne. Je me retrouva devant l'alignement infini de maisons blanches, leurs barrières noires ainsi que leur jardinet parfaitement entretenu. Je pouvais parfaitement m'imaginer, derrière ces maisons traditionnelles anglaise, des vieilles femmes prendre le thé à cinq heures tapants. C'était une chance que j'eus le numéro car la simple description de la maison ne m'aurait guère aidée. Je pris soin d'à nouveau vérifier le numéro inscrit sur la carte. Je n'étais plus très loin.
Je serra mon manteau gris, par sentiment de froid ou de stress, peut être les deux. Je me doutais que cela allait être une famille typique anglaise des beaux quartiers, je m'étais donc vêtu d'une modeste robe noire et rabattu mes cheveux bruns en une demi-queue soignée. Malgré mes efforts, c'est trembleuse que je sonna au numéro 65A.La porte s'ouvrit sur une jeune femme, aux longs cheveux blonds, habillé classement et dont la simple vue me dévalorisa.
- Vous devez être Ailey, j'imagine? Enchanté, je suis Emma, la maman de Louise.
Je lui serra la main qu'elle me tendait et entra dans la demeure. Vous ne pourrez qu'imaginer ma réaction en découvrant l'intérieur. Tout était propre, ranger et décorer avec soin. Les tons bruns anciens et beiges régnaient dans cette maison qui semblait plus grande qu'elle n'y paraissait à l'extérieur.
Emma m'accompagna jusqu'au salon où une vintaine de personnes se trouva. Je remarqua la présence d'un petit jardin où des enfants couraient en riant. Louise faisait partie d'eux.
- Ailey, je vous laisse en compagnie de Charlie, m'informa-t-elle en me laissant à côté d'un homme qui devait avoir la trentaine.
Il me salua d'un sourire enjôleur puis me tendit une coupe de champagne que je pris. "Olala, pourquoi suis-je venue, je ne connais personne ", songeais-je en me mordant la lèvre intérieur.
- Alors, qu'est-ce-qu'une aussi jolie fille fait ici? Me demanda soudain l'homme sans même me regarder. Laissez moi deviner, vous êtes la nouvelle conquête de Georges? Ou non, la femme de Nick?
- Euh...je, tentais-je de répondre.
- Ou vous êtes juste une opportuniste venue s'incruster à la fête?
L'homme à la bedaine apparente se tourna vers moi et me regarda d'un air persécuteur mais en même temps coquin. J'allai répondre lorsqu'un autre homme arriva à ma droite. J'étouffa un cris de surpris en croyant reconnaître Edward. Ce n'était pas lui, ils se ressemblaient pourtant beaucoup. Ce dernier avait les cheveux plus longs et noirs mais portait le même nez que les hommes Redmayne avait hérité apparemment.
- Charlie, si tu allais tenir compagnie à notre père au lieu d'ennuyer cette très chère jeune fille?
Leur père? Mais combien étaient-ils ? Je souria timidement à mon sauveur.
-Je m'appelle Thomas, se présenta-t-il.
- Pardon de vous demander ça mais, vous êtes combien?
Thomas ria face à ma question avant de m'informer qu'ils étaient quatres frères et une soeur. Charles, l'aimable homme que j'avais rencontré, était le plus vieux des cinq mais était, avec sa soeur, leur demi-frère. James, l'aîné et Edward étaient plus vieux que le petit dernier de cette grande fratrie, Thomas. Tout devenait plus clair à présent. Je me mis alors à balayer la foule des yeux, où je vis James et sa femme discuter lorsque mon regard s'arrêta net. Mes yeux avaient enfin trouvé Edward. Il papotait tranquillement avec une femme plus âgées, aux cheveux courts blonds. Il riait gaiement. Dieu qu'il était encore plus beau que la veille dans sa chemise blanche et son pantalon bleu marine.
- Je donnerais n'importe quoi pour connaître vos pensées, à cet instant, me posa Thomas en levant sa coupe de champagne à sa bouche, l'air amusé et taquin.
- Pardon?
- Oh ca va, j'ai bien vu comment vous regardiez mon frère.
Je rougis, j'étais prise sur le fait. Je me réfugia dans mon verre quand le cadet des Redmayne me lâcha une phrase qui me fit avaler de travers.
- Il est célibataire.
Sur ce, il partit, me laissant essuyer ma bouche éclaboussée par le champagne. Je le suivis des yeux lorsque...oh non, il était parti chercher Edward. Je croisa le regard de ce dernier avant de me tourner vers le jardin. Sortir, il fallait que je sorte. Après tout, j'étais venu pour l'anniversaire de Louise. Je me mis donc à chercher cette dernière jusqu'à ce que ce soit elle qui me trouva.
- Mademoiselle Orwan, vous êtes là?!
- Joyeux anniversaire, Louise, lui dis-je en m'accroupiant face à elle.
- Oh tonton Eddie, regardes qui est venu pour moi!! S'écria-t-elle en courant derrière moi.
Je me releva et tomba sur lui, un peu plus proche que je ne le pensais. Je recula donc, gênée et idiote, comme à mon habitude.
- Ainsi vous avez pu venir, fit-il, les deux mains derrière son dos.
- Effectivement.
Edward acquiesça sans répondre, nous plongeant tous deux dans le silence. Je ne savais que dire, mes yeux ne cessaient de faire des aller-retours entre celle dont c'était l'anniversaire et celui qui m'avait invité. Je remarqua que c'était également son cas, bien qu'il regardait plus souvent sa nièce.
- J'ai compris, je m'en vais, réagit cette dernière en s'allant subitement, un grand sourire sur le visage.
Interloquée je la suivis du regard, tournant le dos à Edward qui vint se poster à mes côtés. Louise rejoignit ses amis avec qui elle leur chuchota quelque chose, après quoi ils rièrent tous. Que venait-il de se passer?
- Elle vous apprécie beaucoup, finit par dire Edward sans quitter sa nièce des yeux.
- Je n'ai fais que mon travail, souriais-je avant de boire une nouvelle gorgée de ce champagne qui, étonnement, me donnait du courage.
- Vous êtes une source d'inspiration pour elle.
- Pardon mais...en dehors de mon travail, cela me met mal à l'aise que les gens me vouvoient...pourriez-vous me tutoyer?
J'avais parlé tellement vite, comme si j'étais terrifiée d'avoir à prononcer ces mots. J'écarquilla les yeux devant cet élan dont je ne m'aurais jamais cru capable. Ma joue intérieure fut mordue par mes dents, j'appréhendais la réponse d'Edward, bien que ce dernier ne mit que quelques secondes à me répondre.
- D'accords, si tu fais de même pour moi, me répondit-il en m'adressant un grand sourire.
L'entendre me tutoyer me rendait plus proche de lui, enfin, ce n'était qu'une impression mais une agréable impression.
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Nouveau chapitre, j'espère qu'il vous aura plu. On en a plus appris sur la famille Redmayne ! ;)
James et Emma Redmayne.
Thomas et Edward Redmayne.