Ombre Fauve

By LaurenceBlotDelorme

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!!*!! Vainqueur du concours "Awards été 2017" dans la catégorie Fantasy !!*!! Si une seule décision, un sim... More

Présentation
Prologue
Chapitre 1-1
Chapitre 1-2
Chapitre 2-1
Chapitre 2-2
Chapitre 3-1
Chapitre 3-2
Chapitre 4-1
Chapitre 4-2
Chapitre 5-1
Chapitre 5-2
Chapitre 6-1
Chapitre 6-2
Chapitre 7-1
Chapitre 7-2
Chapitre 8-1
Chapitre 8-2
Chapitre 9-1
Chapitre 9-2
Chapitre 9-3
Chapitre 10-1
Chapitre 11-1
Chapitre 11-2
Chapitre 12-1
Chapitre 12-2
Chapitre 13-1
Chapitre 13-2
Chapitre 14-1
Chapitre 14-2
Chapitre 15-1
Chapitre 15-2
Chapitre 16-1
Chapitre 16-2
Chapitre 17-1
Chapitre 17-2
Chapitre 18-1
Chapitre 18-2
Chapitre 19-1
Chapitre 19-2
Chapitre 20-1
Chapitre 20-2
Chapitre 21-1
Chapitre 21-2
Chapitre 22-1
Chapitre 22 - 2
Chapitre 23-1
Chapitre 23-2
Chapitre 24-1
Chapitre 24-2
Chapitre 25-1
Chapitre 25-2
Chapitre 26-1
Chapitre 26-2
Chapitre 27-1
Chapitre 27-2
Chapitre 28-1
Chapitre 28-2
Chapitre 29-1
Chapitre 29-2
Chapitre 30-1
Chapitre 30-2
Chapitre 31-1
Chapitre 31-2
Chapitre 32-1
Chapitre 32-2
Chapitre 33-1
Chapitre 33-2
Chapitre 34-1
Chapitre 34-2
Chapitre 35-1
Chapitre 35-2
Chapitre 36-1
Chapitre 36-2
Chapitre 37-1
Chapitre 37-2
Chapitre 38-1
Chapitre 38-2
Chapitre 39-1
Chapitre 39-2
Chapitre 40-1
Chapitre 40-2
Chapitre 41-1
Chapitre 41-2
Chapitre 42-1
Chapitre 42-2
Chapitre 43-1
Chapitre 43-2
Chapitre 44-1
Chapitre 44-2
Chapitre 45
Epilogue
Remerciements
Ombre Fauve est...1er !!!!

Chapitre 10-2

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By LaurenceBlotDelorme


Cela devint évident à l'instant où il écarta les mèches de devant son visage d'un geste agacé. C'était l'homme qui s'était agenouillé près de moi dans ma chambre. J'eus un mouvement de recul involontaire, qui fut de toute façon réduit à néant par le lit se trouvant toujours derrière moi.

— N'ayez pas peur. Je ne vous veux aucun mal...au contraire, commença-t-il d'une voix grave teintée d'un léger agacement, ses deux mains placées devant lui en un geste apaisant mais maladroit. Je vous ai apporté à manger.

—Vous êtes...

Je m'interrompis brusquement. À bien y regarder, je n'étais plus absolument certaine que ce soit lui. Il lui ressemblait beaucoup mais ses yeux tiraient légèrement sur le vert et il me semblait plus jeune comme...inachevé. Il essayait de toute évidence de jouer les gros durs, mais il semblait trop jeune ou quelque part trop insouciant pour ça. Même s'il s'efforçait de le cacher.

— Non, ce n'est pas moi qui vous ai amené ici, c'est mon demi-frère, confirma-t-il mon analyse d'une voix assurée mais démentie par sa posture tout sauf à l'aise. Moi c'est Daniel...

— Qu'est-ce que je fais ici ? le coupai-je pendant que j'avais le courage de m'exprimer. Vous ne pouvez pas me garder ici. Je veux rentrer chez moi, dis-je d'une voix un peu moins tremblante tandis que je commençai à me relever en prenant appui sur le sol.

— Moi je ne suis là que pour vous apporter ce plateau. C'est mon demi-frère qui se chargera des explications. Après tout, vous êtes son problème à présent, déclara-t-il d'une voix de plus en plus ferme, tout en appuyant exagérément sur le "son".

Puis il quitta la pièce si vite que je n'eus même pas le temps d'ouvrir la bouche pour demander ce que cela voulait dire exactement. J'entendis de nouveau la clé tourner dans la serrure et le stress remonta en flèche.

Je me sentais prise au piège. Je n'avais aucun moyen de quitter cette chambre pour le moment et cela me rendait limite claustrophobe. Je ne m'approchai même pas du plateau malgré ma faim. Pourtant ce que je pouvais apercevoir d'ici semblait appétissant, mais il était hors de question que je touche à quoi que ce soit tant que je n'en saurai pas plus sur cet endroit. Pour ce que j'en savais, il n'était pas impossible qu'ils aient encore glissé des somnifères dans la nourriture...ou pire.

Je me dirigeai donc vers la seule autre porte de la pièce et qui, vu son emplacement, ne pouvait être qu'un dressing ou une salle de bain. Mais par acquis de conscience, je me devais d'aller vérifier. Effectivement, c'était une salle de bain magnifique et superbement décorée à l'instar de la chambre. Je refermai la porte sans même y pénétrer et retournai m'assoir sur le lit pour attendre...n'ayant pas grand-chose d'autre à faire. La lassitude, autant physique et nerveuse que psychologique, commençait à me gagner émoussant mes sens et me faisant presque somnoler.

Je comprenais de mieux en mieux pourquoi les victimes d'enlèvements, même celles qui n'avaient pas été brutalisées par leurs geôliers, avaient besoin d'un psy une fois libérées. On avait beau ne pas m'avoir fait le moindre mal depuis que j'étais dans cette maison, je ne m'en sentais pas moins totalement impuissante et terrifiée. Je n'eus heureusement pas à attendre longtemps, avant que la porte ne s'ouvre de nouveau, cette fois-ci sur l'homme présent dans ma chambre.

J'aurais reconnu son regard n'importe où. Sûrement dû au fait que c'était la dernière chose que j'avais vu avant de m'évanouir. Me remémorer ces instants, me rappela tout ce qu'il s'était passé avant pour en arriver à cette triste conclusion, y compris les bribes de conversations.

— Vous êtes Raakshaksa ? lui demandai-je en bredouillant maladroitement ce que je pensais être son prénom.

S'il fut surpris que je connaisse son nom, il ne le montra pas. Mais ses lèvres s'étirèrent en un petit sourire cynique tandis qu'il s'avançait d'un pas dans la pièce.

— Quand vous insultez quelqu'un, tâchez au moins de le prononcer correctement, me susurra-t-il d'un ton mortellement sérieux en me fixant de son regard pénétrant.

— Mais je ne vous ai pas insulté, j'ai entendu...je croyais...

— Je le sais bien et vous n'auriez pas dû entendre ce nom. Il ne faut pas écouter aux portes, Rose.

À l'entente de mon prénom, je sursautai, surprise. D'où cet homme le connaissait-il ? Son attitude était si différente de celle dont j'avais le souvenir, à moins que ce ne soit les tranquillisants qui ne les aient altérés, me le faisant paraître plus doux et gentil qu'il ne l'était réellement.

— Je m'appelle Nicolas, reprit-il d'un ton un peu plus agréable voyant que je restais muette et pétrifiée.

Le silence retomba sur la pièce, lourd et pesant.

— Comment va Catherine ? lui demandai-je soudain, certaine qu'il n'avait pu connaître mon prénom que par elle.

Un éclair de surprise passa dans son regard, mais cela fut si bref que je crus presque l'avoir imaginé. Puis il avança tranquillement dans la pièce avant d'aller s'appuyer avec désinvolture à la limite de la fenêtre de gauche, en face du lit où j'étais assise, se contentant de me fixer sans me répondre. Il m'observait d'un air pensif, comme s'il essayait de trouver des réponses à des questions connues de lui seul, rien qu'en me dévisageant.

Bien que de plus en plus inquiète quant à la suite des évènements je décidai de lui rendre la pareille, tout en essayant de ne pas laisser transparaître ma peur et de me concentrer pour graver son physique dans ma mémoire. Si je réussissais à sortir d'ici, j'aurais au moins quelque chose à raconter aux flics.

Il mesurait environ un mètre quatre-vingt, il était mince et athlétique et devait approcher de la trentaine. Ses yeux, ainsi que ses cheveux avaient la couleur chaude du chocolat et étaient coupés court bien que laissés un peu plus long sur le dessus, si bien que quelques mèches retombaient sur son front. Il n'était pas beau à proprement parler, mais il avait un visage que l'on n'oubliait pas. Sans compter qu'il émanait de lui comme une sorte de...je ne savais pas comment le décrire, mais je me sentais en sécurité avec lui. Ce qui était parfaitement absurde ! constatai-je, abasourdie par ses pensées incongrues.

— Alors, on va rester là à se regarder dans le blanc des yeux jusqu'à la saint glin-glin ! Ou bien vous comptez répondre à ma question un jour ? fanfaronnai-je, en ayant marre d'attendre qu'il se décide avant de me mettre debout à mon tour pour me sentir moins vulnérable.

— Je sens ta peur, articula-t-il doucement d'une voix sourde, tout en continuant à me fixer avec la même intensité troublante.

Une atmosphère étrange régnait dans la pièce et frisson d'appréhension me traversa. Je vis qu'il l'avait remarqué et je luttai pour ne pas me frotter machinalement les bras. Je ne voulais pas lui faire ce plaisir.

— Pourquoi veux-tu le savoir ? Tu devrais plutôt t'inquiéter pour ton propre sort, non ? me demanda-t-il enfin d'un ton soupçonneux.

Puis, d'un coup d'épaule, il s'écarta du mur et s'approcha de moi sans jamais me quitter des yeux. Comme si c'était moi, et non lui la menace.

— Je m'inquiète pour elle, simplement. Elle m'a sauvé la vie, je veux savoir si elle va bien, lui expliquai-je, comprenant qu'il puisse trouver ça louche. De toute évidence ils fuyaient la police et devait donc redouter un piège.

— D'après ce que j'ai compris, c'est plutôt toi qui as sauvé la sienne. Qu'elle te rende la pareille était la moindre des choses. En revanche, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi tu as pris la peine de le faire ? Elle n'était rien pour toi, tu ne la connaissais même pas ! continua-t-il en penchant la tête sur son épaule gauche d'un air presque aussi interrogateur et perplexe que sa voix.

— Je n'en sais rien, je n'ai pas réfléchi...

— Comment ça, pas réfléchi ? m'interrompit-il, visiblement de plus en plus dérouté par ma réponse.

Non mais il était débile ou quoi ? En quoi venir spontanément en aide à quelqu'un, pouvait-il être incompréhensible !

— C'était...c'est naturel, de l'ordre du reflexe ! Vous ne comprenez pas ça, lui hurlai-je brusquement à la figure pour faire diversion, tandis que je me dégageais brusquement du mur pour me ruer sur la porte qu'il n'avait pas pris la précaution de refermer à clé.

Durant un court instant, je crus que j'allais l'atteindre. A voir la surprise dans ses yeux, je sus qu'il ne réagirait pas à temps. Mais alors que j'allais toucher la poignée, il se matérialisa devant moi, presque comme par magie et s'adossant au battant de tout son poids, me toisa d'un air mi-amusé, mi-stupéfait.

— Vous êtes rapide pour une...

Il ne finit pas sa phrase et se contenta de secouer la tête en rigolant doucement, un peu comme un parent qui se moquerait gentiment de son enfant turbulent. Tient, on était repassé au vouvoiement, ma petite tentative héroïque avait vraiment dû l'impressionner !

— Bravo pour votre petite diversion, presque efficace. Mais j'attends toujours la réponse à ma question.

— Et je vous ai répondu...deux fois, lui dis-je d'une voix tremblante, les bras ballants en fixant mes pieds. Je n'en sais rien, il n'y avait pas de raison particulière, elle avait besoin d'aide et j'étais la seule à pouvoir la lui apporter. Vous auriez préféré que je la laisse mourir dans ce terrain vague, enchainée comme un animal ?

Mes dernières forces et lambeaux de courage me lâchèrent simultanément et je me laissai tomber au sol, des larmes amères coulant sur mes joues. Il se contenta de rester adossé contre la porte à me regarder pendant quelques instants. Puis je l'entendis, plus que je ne le vis, s'approcher de moi, il s'agenouilla puis avec sa main droite, me releva doucement le menton.

— Non, bien sûr que non et nous vous en remercions bien mal, me dit-il d'une voix contrite. C'est juste que...excusez mon attitude, c'est très compliqué pour nous en ce moment. Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé et Cat est trop mal en point pour nous le dire, dit-il d'une voix douloureuse, du chagrin traversant son regard. Nous avons besoin de vous pour comprendre, pour avoir une chance de l'aider. Racontez-moi ce qui est arrivé et je vous promets qu'après, je vous laisse partir.

Je le regardai droit dans les yeux durant tout le temps où il me parla, et était-ce dû au fait qu'il avait tenu la dernière promesse qu'il m'avait faite, mais je le crûs. Malgré ses sautes d'humeurs et ses propos alambiqués, il ne me mentait pas. Je ne savais pas qui était ces gens et n'avais pas besoin de le savoir. Si je les aidais une dernière fois, ils me laisseraient tranquille pour me remercier d'avoir sauvé l'une des leurs. Je ne comprenais pas comment je le savais mais c'était, si l'on peut dire, écrit dans son regard.

Je ne prononçai pas le moindre mot et me contentai de hocher la tête. Sa main quitta mon visage et il la baissa pour saisir la mienne et m'aider à me relever. Je ne me dérobai pas et le laissai faire.

Une fois debout, je reculai doucement jusqu'à m'assoir de nouveau sur le lit. Il s'éloigna de la porte, sans la verrouiller et me tourna le dos pour prendre quelque chose sur le plateau. Cette double marque de confiance me conforta dans ma décision. Ainsi, lorsqu'il se retourna et vint vers moi avec un verre de jus de fruit dans les mains, je m'évertuai à me calmer et surtout à empêcher mes mains de trembler.

Il me tendit le verre, tout en s'agenouillant à nouveau doucement devant moi. Sûrement pour me mettre plus à l'aise et ne pas m'écraser de sa hauteur.

— Tenez, cela vous fera du bien, me dit-il en désignant le verre qu'il tenait toujours d'une main ferme, d'un mouvement de tête. Il n'y a rien d'autre dans ce verre que du jus d'orange, continua-t-il en souriant, voyant que j'hésitais à m'en saisir. Je refusai quand même d'un signe de tête et il se contenta de le poser sur le sol près de lui sans faire de commentaire.

Nous nous regardâmes en silence quelques secondes puis je me lançai. Je lui racontai tout, même le flash-back involontaire qui m'avait amené dans cette partie plus que douteuse du quartier. Au point où j'en étais, que l'on me trouve bizarre était le cadet de mes soucis. Il fronça les sourcils, ouvrit la bouche pour dire quelque chose, se ravisa et me fit signe de continuer d'un mouvement de tête. Mais je voyais bien que ce que je venais de lui raconter l'avait interpellé. Je ne négligeais rien, pas même mon ressenti personnel. Je me disais que plus il sentirait que j'étais franche avec lui, plus il serait enclin à tenir sa promesse et à me laisser partir. Lorsque j'en arrivais au moment où Cat m'avait parlé dans le terrain vague, il se leva d'un bond, l'air paniqué.

— Vous êtes sûre que c'est ce qu'elle vous a dit ?

— Oui. Mais elle délirait, son comportement était étrange...

— Et merde ! s'exclama-t-il visiblement bouleversé, en me coupant la parole. Je suis désolé, mais vous allez devoir rester encore un peu ici, il faut que...

— Non ! Vous m'aviez promis...je vous ai dit tout ce que je savais, commençais-je à crier en me levant à mon tour pour lui faire face.

C'est ce moment que choisi la porte pour s'ouvrir à la volée et venir cogner le mur avec fracas, nous faisant tout deux sursauter.

— Nick, il faut que tu viennes tout de suite. Il y a un problème à l'infirmerie, l'interpella nerveusement un homme depuis le couloir.

— Merde, merde, répéta-t-il rageusement tout en se précipitant vers la porte ouverte. Vous, restez ici, m'intima-t-il d'un ton sans réplique, avant de sortir en claquant la porte derrière lui.

Je restais un moment interdite, le souffle court et le cœur dans la gorge. Avant que mon cerveau ne me fasse remonter l'information, qu'il avait bien claqué la porte mais ne l'avait pas verrouillée !

Je me forçai à compter lentement jusqu'à cinquante dans ma tête, pour être sûre qu'ils ne fassent pas demi-tour. Puis d'une course fébrile je me précipitai sur la poignée avant qu'il ne se rende compte de son erreur et une fois la porte ouverte, me ruai dans le couloir. 

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