Pdv : Catherine.
Aujourd'hui était un nouveau jour, comme le disait-on si bien. Ce qui s'était passé la veille restait bien évidement dans la mémoire des deux jeunes femmes mais Catherine se disait qu'il pouvait encore y avoir pire : il y avait toujours pire. Morgane avait décidé du programme de la journée, c'est-à-dire, aller voir les sorcières au cimetière. Plus précisément Sophie, Monique ou Celeste. Puis après, elles devaient passer l'après-midi avec Kwan. Une journée normalement sans problème, ou presque.
Catherine était habillée d'un jean noir, d'une veste en jean bleu sous un pull en maille bordeaux ; aux pieds, des bottines à talons brunes et au poignet, son éternelle montre aux branches en cuirs. Avant de sortir, elle enfila un manteau descendant jusqu'à mi-cuisse beige. Quant à Morgane, elle avait revêtu un jean bleu, un pull marron, des bottines de la même couleur, sa veste en cuir et un bonnet sur ses jolies cheveux brillants.
- T'es prête ? s'enquit Morgane en offrant un sourire confiant à son amie.
- Toujours, essaya de se convaincre Catherine.
Morgane sembla se contenter de cette réponse puisqu'elle grimpa sur le siège passager de la petite voiture. En vérité, Catherine était effrayée, pas à cause les gens qu'elles pouvaient rencontrer, ni même d'avoir la possibilité de mourir aujourd'hui, elle avait juste peur d'apprendre quelque chose qui ne lui plairait pas du tout.
- Il faudrait quand même qu'on avance sur l'exposé, lâcha Catherine. On a eu de la chance la dernière fois que le prof ne soit pas là, on avait rien préparé du tout à part les recherches sur Marie Laveau.
- Vrai, mais c'était pas toi qui disait qu'on devait s'amuser et prendre du bon temps ? répliqua Morgane.
- C'est vrai, j'ai dit ça ! rit Catherine en augmentant le son de la radio.
La Nouvelle Orléans était recouverte d'une mince couche de neige, les températures étaient négatives aujourd'hui, mais ce blanc rendait la ville si belle... Elle avait aussi revêtit ses décorations de Noël, Noël qui était d'ailleurs en fin de semaine... Et Catherine n'avait rien acheté à Morgane ! Elle ne connaissait même pas réellement ses goûts... La jeune étudiante freina d'un coup, dans une petite rue, devant un adolescent qui traversa sans faire attention. L'adolescent s'arrêta, leva la main et lui fit un geste peu gentil.
- Pour qui se prend-il ce gosse ? gronda Catherine en appuyant sur l'accélérateur, faisant chauffer la voiture.
Le gosse ne bougea pas d'une semelle, toujours en étant peu commode. Alors, Catherine lâcha sa voiture qui fit un petit bond en avant, à deux centimètre du gamin. Celui-ci prit enfin peur en voyant que la conductrice était très sérieuse et qu'elle pouvait l'écraser sans aucun remords. Un sourire satisfait se peignit sur les lèvres de Catherine qui s'apprêta à rentrer dans la voiture lorsque soudainement, les portières arrières s'ouvrirent et deux personnes sautèrent dans la voiture. Les deux femmes sursautèrent. En réalité, ce n'était qu'Elijah et Klaus.
- Je peux vous demander ce que vous faites dans ma voiture ? demanda Catherine en fronçant les sourcils.
- Je vous conseille de rouler, mademoiselle Clark, dit poliment Elijah en resserrant sa cravate. Un autre conducteur attend juste derrière vous.
Le rétroviseur confirmait effectivement les dires d'Elijah alors la jeune femme se remit en route. Morgane se tourna vers les deux vampires, Elijah était habillée toujours en costard, il n'affichait aucune émotion sur son visage tandis que son frère, vêtu d'une veste en cuir, avait son habituel sourire dangereux. Morgane fit la moue et se remit en place dans son siège.
- Donc ? Nous attendons votre réponse, soupira Catherine.
- Vous allez au cimetière, et nous y allons aussi, dit Klaus.
- Comment le saviez-vous ? s'enquit Morgane.
- Histoire de déduction, darling, expliqua Klaus. Elijah m'a raconté que... (il hésita à prononcer le prénom de Marcel), les sorcières avaient dit que Catherine était l'une d'entre elle donc, puisque vous semblez du style très têtues, vous devez vouloir des explications. Quant à nous, nous avons des choses à régler avec elles.
- Hors de question que vous veniez avec nous, refusa Morgane. Cette histoire va se finir dans un bain de sang et je ne le veux pas, nous avons besoin des sorcières alors que vous, nous le savons tous, vous voulez les éliminer. Donc c'est non, au prochain feu rouge, vous descendez de cette voiture.
- Sinon ? la provoqua Klaus.
Morgane lui jeta un regard noir dans son rétroviseur.
- Elijah m'a l'air mieux élevé, dit-elle en prenant un semblant d'air hautain, comme une duchesse. Je pense que l'on vous a apprit à respecter les décisions des dames, n'est-ce pas ?
L'originel concerné ouvrit la bouche, ne sachant quoi répondre sur le coup.
- Je... euh... Effectivement. Nous vous laisserons le temps de régler vos affaires dans un premier temps.
Les deux jeunes femmes hochèrent la tête en se lançant un regard complice que les deux hommes ne purent comprendre. Les questions se bousculaient dans la tête de Catherine, concernant Marcel, Rebekah, tout ce qu'il s'était passé la veille... C'était indiscret de poser ces questions, ce n'était pas à proprement parler ses affaires. La curiosité l'emporta sur la politesse.
- Que sont devenus Marcel et Rebekah ?
Klaus perdit tout de suite son sourire, sa mâchoire se serra et ses yeux lançaient des éclairs ; c'est donc Elijah, en choisissant pour le mieux ces mots, qui répondit.
- Notre très chère sœur a quitté la ville durant la nuit pour vivre la vie qu'elle souhaitait tant. Quant à Marcel, Niklaus et moi en sommes arrivés à la conclusion qu'il devait lui aussi quitter, au minimum, le Quartier Français. C'est tout ce qu'il y a à savoir, mademoiselle Clark.
A ce moment là, ils arrivèrent devant le cimetière Lafayette qui n'avait pas du tout changé depuis la dernière visite de Catherine. Les mains crispés et le corps tendu, elle sortit de la voiture avant de se diriger vers les grilles ouvertes accompagnés des autres. Une légère brume était présente, leurs pas crissaient sur la fine couche de neige. Elijah et Morgane avaient prit les devants, lui sachant déjà où aller pour trouver les sorcières à travers ce labyrinthite. Klaus se mit à sa hauteur, les mains dans le dos. Il faisait au moins une tête de plus qu'elle, il devait faire approximativement 1m80, comme son père.
- La tête dans les étoiles, n'est-ce pas ? dit-il d'un ton amusé. Et nerveuse aussi.
Catherine lui jeta un regard interrogateur qui le fit glousser.
- Ton cœur bat si fort qu'il me donne mal au crâne.
La jeune femme leva les yeux au ciel en accélérant le pas. Tellement arrogant et énervant ce personnage...
- "Vos yeux sont des étoiles polaires ; et le doux son de votre voix est plus harmonieux que ne l'est pour le berger le chant de l'alouette."
- Pardon ? s'écria Catherine en se retournant d'un coup.
- Songe d'une nuit d'été, Shakespeare.
En poussant un soupir d'exaspération, la jeune femme reprit son chemin sans faire attention à lui. Ils était arrivé et Catherine reconnut l'endroit où elle avait "discuté" avec Monique et Sophie la veille. Elijah avança tout droit vers un caveau, bien plus grand que les autres. Pourtant, il faisait face à un mur ? Qu'attendait-il ? Morgane et Catherine se jetèrent un coup d'œil interrogateur.
- C'est un charme, leur expliqua Klaus. Derrière ce mur, il y a leur "repère" en quelque sorte. Et je suis persuadée qu'elles sont en train de nous écouter. Monique, Sophie Deveraux ! Celeste ou Sabine, comme tu veux ! Sortez donc de votre cachette ! Ne me dites pas que vous avez peur de moi ? (il ajouta ça sur un ton fort en riant.)
Soudainement, comme un fantôme, une jeune femme au teint bronzé et aux cheveux très bouclés sortie du caveau, bras croisés, un sourire arrogant sur les lèvres. Les deux étudiantes eurent un mouvement de recul.
- Je vous ai déjà maîtrisé tous les deux, je n'aurai aucun mal à recommencer, dit-elle.
Le corps tout entier de Klaus se crispa, il serra la mâchoires et les poings. Des veines noires apparurent tout autour de ses yeux et ceux-ci prirent une teinte brune-orangée très vive. Catherine écarquilla les yeux en voyant ça. Étonnamment, elle n'avait plus du tout envie de lui chercher des noises sur le moment même. L'hybride avait l'air d'être le genre de personne que l'on préférait largement avoir de son côté plutôt que contre nous.
- Soit, que me vaut le plaisir de votre venue, Elijah ? dit la sorcière d'un ton mielleux en se tournant vers l'originel.
- Ils viennent pour elle, lança une autre personne qui était elle aussi sortie du caveau à travers le mur : Monique Deveraux.
- Où est Sophie ? demanda Klaus. C'est elle que nous voulions voir.
- Sophie a rejoint nos ancêtres, expliqua d'une voix étrangement calme Monique. Elle n'avait pas la foi en notre société.
- Vous avez tué votre propre tante ? devina Elijah, étonné.
- Ceux-ci ne sont pas vos affaires, vampires, dit haineusement l'autre sorcière.
- Celeste...
Ahhhh !! C'était donc elle, Celeste ! Tout s'expliquait mieux à présent.
- Nous n'avons pas de temps à vous consacrer, soupira Celeste. Maintenant que vous avez tué Geneviève, l'une des quatre filles est revenue et elle a besoin de notre aide.
La sorcière s'apprêta à tourner les talons mais Monique la retint.
- Je t'ai dit qu'ils étaient venus pour elle, dit-elle en désignant Catherine. C'est une sorcière, et pas n'importe laquelle, les ancêtres disent qu'elle est spéciale.
Celeste sembla finir par remarquer la présence de Morgane et Catherine puisqu'elle leur jeta un regard hautain avant de se focaliser sur cette dernière. Catherine avait l'impression que la sorcière pouvait lire la moindre de ses pensées, que tout son être entier était sous son contrôle mais pourtant, ce n'était rien de tout ça. Malgré cette oppression, Catherine ne détourna pas une seule fois le regard. Elle ne voulait pas paraître faible.
-Eh bien, montre nous ce que tu sais faire, s'impatienta la sorcière aux cheveux bouclés.
Tout le monde se tourna vers l'intéressée. Faire quoi ? De la magie ! Si Catherine savait utiliser la magie, elle ne serait pas là, espèce d'idiote !
- Je... Euh, je sais pas l'utiliser, réussit-elle à articuler.
- Eh bien, soupira Celeste, je suppose qu'il va falloir que je m'occupe d'une nouvelle sorcière débutante. D'accord, on commence tout de suite. Viens, Catherine ou qui que tu sois.
Après avoir jeté un regard se voulant confiant à Morgane, elle suivit les deux sorcières, non sans avoir eu peur de se cogner contre le mur du caveau. Pourtant, elle passa à travers comme s'il n'existait pas. L'intérieur était sombre, éclairé uniquement par des chandelles et des petites bougies. L'air était pesant, une odeur de charbon et d'encens flottait dans les étroits couloirs interminables du caveau, qui, il fallait le dire, paraissait plus petit à l'extérieur alors que l'intérieur était un vrai labyrinthe. Finalement, les trois femmes arrivèrent dans une petite pièce ronde, des runes de tous genres étaient tracées sur le sol, une jeune fille aux cheveux courts était assise sur un autel en pierre. Elle se releva lorsque Celeste arriva dans la pièce.
- Cassie, voici Catherine, elle va faire partie de notre ordre, dit joyeusement Monique.
- Les filles, allez dans la pièce d'à côté, je vais parler avec notre nouvelle compagne, dit Celeste sans aucune émotion. Et surtout, ne sortez pas d'ici, Klaus et Elijah sont dehors et je ne leur fais aucune confiance.
Elles sortirent de la pièce sans un mot. Celeste fit face à Catherine, un petit sourire se dessina sur ses lèvres.
- Mets toi à l'aise, lui conseilla-t-elle.
Catherine se débarassa de sa longue veste qu'elle posa soigneusement sur l'autel froid. Bon dieu, cette histoire semblait folle !
- Maintenant, je vais entrer dans ta tête pour voir si tes pouvoirs se sont déjà manifestés.
Elle posa ses deux mains de chaque côté de la tête de l'étudiante, ferma les yeux pour se concentrer. Catherine la dévisageait sans rien dire et sans bouger. Des fils d'électricité semblaient rentrer dans sa tête de tous les côtés, mais ça picotait à peine, c'était juste dérangeant. Celeste resserra un peu sa prise avant de brutalement la lâcher, les sourcils froncés.
- Arrête de bloquer mon emprise ! s'énerva-t-elle.
- De quoi ?
- Tu m'empêches de parcourir tes souvenirs et tes pensées, lui reprocha-t-elle.
Qu'y avait-il de mal à cela en faite ? Catherine n'eut pas le temps de se justifier que Celeste reposa violemment ses mains autour de sa tête, lui serrant si fort que Catherine avait l'impression que Celeste allait lui briser le crâne. Cette fois, ce ne fut pas de petits fils électriques mais de gros coups de jus. Les battements de son cœur se firent plus rapides, plus précipités. Catherine arriva à discerner une présence dans sa tête, quelqu'un qui essayait de s'infiltrer dans ses pensées. Sans le vouloir, l'étudiante se braquait, repoussant de plus en plus violemment la présence de Celeste dans son esprit. Au bout d'un long moment de bataille mentale acharnée, Celeste lâcha prise. Elle recula, un sourire forcé sur les lèvres.
- Bien, je vois. Tu dois avoir ce gêne magique qui ne se transmet que tous les trois cents ans. Dans ce cas, tu peux t'estimer très chanceuse. Un tel talent ne devrait pas rester inexploité, nous allons t'apprendre à le maîtriser. Bienvenue dans ta nouvelle famille.
Quelques minutes plus tard, Catherine était à nouveau dans le cimetière. Debout devant Morgane, Klaus et Elijah, elle avait remit sa veste, ses cheveux châtain tombaient sur ses épaules, légèrement ébouriffés.
- Alors ? demanda Morgane, les bras croisés.
Tous étaient en attente de sa réponse. Pourquoi c'était si important pour eux de savoir ? Catherine n'avait pas vraiment envie de leur raconter, surtout après cette chose que Céleste lui avait dit...
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- J'aurais dû te tuer dès que j'en avais l'occasion, cracha-t-il.
- S'il te plait, dit une femme rondelette, ne fais pas ça. Tu vas détruire toute la ville, ta famille, toi, moi avec !
- I don't care ! Il doit mourir ! Il l'a tué...
- C'était un démon, continua le premier. Il devait mourir, soi heureuse, je t'ai laissé la vie sauve jusqu'à maintenant alors ne gâche pas tout.
- Tu n'es pas indestructible, Mikaelson. Tu vas payer tes pêchés.