Puissance 1 000 (Terminée)

By aepompom

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Elle était son assistante dévouée corps et âme, mais transparente. Elle l'a surpris dans une position inconfo... More

Prologue
Action ...
... Réaction
Diversion
1er matin
Nouvelle mission
Préparation
Transformation
Tel est pris ...
... Qui croyait prendre
Enfin savoir ....
Atterissage
Echappatoire
Surprise...
Fin ?
Retrouvailles ?
Arrêt sur image
Reprendre le flambeau
C'etait pourtant si bien parti ...
Premières stratégies
Baisser la garde
Chute libre
And the winner is ...
Signera, signera pas ... ?
Associés
Lancement des festivités
Volutes et Conséquences
Folie douce
Fer rouge ...
Douche froide
Plan d'attaque
Règlement de compte à O.K Corral
Retrouver son axe
Tout mettre à plat
Boulettes en 3 variantes
Epilogue

" Stagiaire Eté "

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By aepompom

(ALEX)

- Alex ! Eh oh Alex !! T'es avec moi là ?

- Mmmm ...

Mes yeux se rivaient sur Lise qui venait de réapparaitre parmi nous, irradiant de colère et de frustration, prête à en découdre avec le premier qui lui chercherait des noises. Terriblement excitante. Nathan se détourna de moi pour regarder ce qui venait de me couper la chique, puis ses yeux firent l'aller-retour entre elle et moi et je l'arrêtai avant même qu'il ne prononce son premier mot.

- Tu sais que c'est la meilleure chose à faire Nathan, et la seule.

A son soupir prononcé, je savais déja qu'il abdiquait sans autre forme de procès.

- Bien sur que je le sais. Et c'est bien ce qui me fait chier Alex. Mais je t'ai à l'œil, si tu lui fais du mal, tu t'en mordras les doigts.

- J'en doute pas une seconde Nathan.

- Je déconne pas Alex. Tu fais pas le con. Pas cette fois. Et surtout pas avec elle.

- MILLER !

Et meeeeeeerde, elle m'avait grillé direct ! J'avais intérêt à me barrer fissa si je voulais pas me prendre un coup de genoux dans les couilles. J'essayai bien de me planquer derrière mon pote mais il ne me laissa pas faire, sentant l'embrouille pointer le bout de son nez.

- Alex, pourquoi elle est vener comme ça Lise, qu'est-ce que tu lui as fait ?

- Disons que je l'ai peut-être un peu chauffée et laissée en plan ... Un truc comme ça ...

- Tu l'as quoi ??? Mais jamais t'arrêtes d'être un trou du cul ?

- Eh oh ! C'est juste la monnaie de sa pièce

- La monnaie de sa pièce Alex, t'es sérieux ? T'as quel âge putain ?

Bon il commençait à sérieusement me faire chier en chevalier des temps modernes là ...

- Elle me met la tête à l'envers cette meuf, tu le sais, je fais n'importe quoi avec elle et je sais pas pourquoi.

- T'en as pas une vague idée ?

- Certainement pas celle à laquelle tu penses en tout cas. Bon je file au bureau Nathan. Retiens-là juste une minute s'il te plait.

- Ah non, je m'en mêle pas, ça va me retomber dessus !

- Bordel Nathan, fais-le pour elle, si tu le fais pas pour moi ! Elle est furax là, ça va dégénérer. Et j'ai pas de temps à perdre.

- Pffffffffff, ok c'est bon je m'occupe d'elle, barre-toi.

J'attrapai ma veste et piquai un sprint jusqu'à l'escalier en jouant des coudes, direction la sortie la plus proche. Nathan en profita pour prendre Lise dans ses bras pour tenter de la calmer et ça avait l'air plutôt efficace. De toute façon, son brésilien de mes deux allait prendre la relève, mais je préférais éviter d'y penser. Bref, la voie était libre alors je demandais pas mon reste.
Une fois dehors, je repris mon souffle et sautai dans un taxi qui venait tout juste de déposer un couple et s'apprêtait à repartir.
Ma chance m'étonnera toujours.

A l'intérieur de la berline, je tentais de retrouver un semblant de calme mais le shoot d'adrénaline qui coulait dans mes veines depuis une-demi heure me retournait littéralement le cerveau. Cette soirée complètement folle venait de lancer un truc encore plus fou et je prenais à peine conscience de son envergure.

25 minutes plus tard, j'étais enfin assis à mon bureau, tentant de jeter sur une feuille toutes les idées qui m'étaient venues avant de les oublier. J'en avais des milliers, enfin des tonnes, c'était juste incroyable. Aucun dossier jusque là, aussi complexe soit-il, ne m'avait excité à ce point. Et aussi vite ! J'avais l'impression que c'était carrément le défi de ma vie. Un double. Deux pépites pour le prix d'une.

Bon, les 1ères pensées mises en forme, c'était, maintenant, la pêche aux infos !

Le temps que mon portable s'allume pour me donner les premières données dont j'ai besoin, j'envoyai un bref mais impérieux SMS puis m'accordai un moment pour fermer les yeux, le dos bien calé dans mon dossier et ma tête dodelinant doucement en arrière. Il fallait que j'arrive à me calmer un minimum pour être un maximum efficace. 3 semaines, c'était peu, surtout que je devais réduire ce délai autant que possible, avant que quelqu'un ne me coupe l'herbe sous le pied. Impossible que je laisse passer une occasion pareille, plutôt crever.

Une vibration brève et sèche venant de mon téléphone interrompit ce moment de relaxation. A la lecture du nom qui s'affichait, je me reconnectai immédiatement au sujet brûlant qui m'avait fait venir ici en pleine nuit.

- Maître Schmitt, bonsoir !

- Monsieur Miller. Il est 2 heures du matin, je suppose que votre urgence ne pouvait souffrir d'attendre une heure plus respectueuse de mon rythme circadien ?

Foutus avocats pédants et imbus, je t'en donnerais du rythme circadien moi !

- En effet Maître. Mais vos émoluments plus que conséquents sauront l'apaiser comme toujours j'en suis sur.

- Certes Miller, certes. Je vous écoute : qui est votre victime cette fois ?

- L.C Records. Vous connaissez ?

- Évidemment ! Et je suppose que vous demander les raisons de cette subite demande à une heure aussi indue est superflue ?

- Vous supposez bien Maître. J'ai besoin d'avoir un topo complet et exhaustif concernant la situation du label pour 8h.

- J'imagine qu'il est également superflu de vous rappeler que nous sommes dimanche.

- En effet. Et je vous paye d'ailleurs suffisamment cher Schmitt pour que vous puissiez oublier ce genre de détails.

- Bien, je réveille de ce pas mes esclaves Miller. Vous recevrez toutes les infos par mail dans 6 heures, comme exigé.

Je raccrochai sans un un mot supplémentaire et balançai mon téléphone sur le bureau, un sourire de vainqueur placardé sur mon visage. Cet avocat spécialisé en fusions-acquisitions avait beau être un homme abject, flirtant systématiquement avec l'amoralité et l'illégalité sans jamais y tomber, c'était le meilleur sur la place de Paris, voire d'Europe. Je savais que le dossier qui atterrirait dans ma boite mail dans une poignée d'heures serait en béton armé. J'ignorais comment cet homme réussissait à fouiller à ce point dans les secrets les mieux enfouis et les plus inavoués des boites sur lesquelles je jettais mon dévolu, et je ne tenais pas particulièrement à le savoir, mais toujours est-il qu'il était redoutable, et que chaque euros dépensé pour faire appel à ses talents avait toujours été rentabilisé au centuple. Au minimum.

Maintenant que son équipe de grattes-papiers allait commencer à plancher sur les données financières et juridiques de mon tout nouveau dada, et que mes idées de génie étaient posées sur papier, je pouvais me pencher sur ce qui se racontait sur le net sur la boite du père de Lise. Je cliquai sur le 1er lien que me proposait Google et commençai ma lecture d'une brève des Inrocks daté du début de la semaine, avec une assiduité et un intérêt limite excessifs.

Le monde de la musique est aujourd'hui en deuil après le décès lundi à 67 ans de Paul Woods, fondateur et unique dirigeant de L.C Records depuis sa création en 1970. Ce génie de la musique, connu et reconnu par ses pairs pour son flair exceptionnel, a toujours refusé de rejoindre la moindre Major du secteur qui l'aurait, je cite "certainement brimé dans ma créativité et empêché de repérer des artistes vierges de tout formatage "

Paul Woods restera pour tous le "découvreur" de talents tels que Pearl X, les ovnis du rock indé aux 72 millions d'albums vendus en deux décennies, ou encore les 40's, Mister Big John et Vicky Luz, pour ne citer qu'eux.

A la surprise générale, Paul Woods a désigné sa fille unique, Lise Caminsky, seule "héritière" de L.C Records. Souhaitons lui d'être à la hauteur de l'immense talent de son père.

L'article contenait plusieurs liens dont un vers Paul Woods. L'idole de mon adolescence. Celui qui m'avait fait découvrir la vraie musique. Pas cette merde infâme et commerciale dont nous abrutissaient le moindre DJ à la mode, mais le rock, le vrai, celui qui prenait aux tripes et s'écoutait les yeux fermés, celui qui vous percutait et vous retournait le coeur et le bide en simultané, celui qui parlait à la fois à vos plus bas instincts et à vos penchants chevaleresques. Comme un petit garçon qui s'apprêtait à découvrir l'identité du Père Noël, je cliquai dessus à peine le 1er article terminé.

Paul Woods (de son vrai nom Paul, Arthur, François Caminsky), est né en 1948 et décédé en 2016. Il est le fondateur du label musical indépendant Paul Woods Records, renommé L.C Records en 1994 (en référence, selon les sources, à sa fille ou à la mère de celle-ci)

En 1969, à l'âge de 21 ans, Paul Caminsky traverse les USA lors d'un 1er roadtrip nord-américain et atterrit totalement par hasard au Festival de Woodstock. Marqué à l'issue de ces 3 jours complètement fous et débridés par les artistes qu'il y découvre et l'énergie quasi mystique qui se dégage d'eux, il décide d'écourter son voyage et rentre aussitôt en France pour se "lancer dans la musique". Véritablement transcendé par "l'effet Woodstock", il cherche à intégrer par n'importe quel moyen l'industrie musicale afin de se replonger dans ce qu'il appelle sa "Révélation". Mais les Majors de l'époque sont encore trop peu réceptives à ce nouveau son qui dérange. Paul Caminsky décide alors de créer son propre label indépendant et de partir lui même à la recherche de nouveaux artistes. Paul Woods Records (pseudonyme en hommage à Woodstock) voit le jour moins d'un an plus tard, en juin 1970.

Après des années de vaches maigres et de réussites plus ou moins anecdotiques, il connaît enfin le succès en 1978 avec le groupe Pearl X, découvert dans un bar underground londonien et qu'il persuade de signer chez lui après une nuit de bringue mémorable.

Leur collaboration, couronnée par près de 72 millions de disques vendus jusqu'à la dissolution du groupe mythique fin 1997, a entraîné la signature de nombreux autres musiciens de talents (Les 40's, Mister Big John, Vicky Luz, pour les plus connus) et permis à Paul Woods de garder son indépendance vis à vis des mastodontes du secteur.

Plus discret ces dernières années, il reste tout de même encore aujourd'hui une référence dans le secteur, tant pour sa longévité que pour son intégrité (qui lui a d'ailleurs valu quelques ennemis) et son flair pour dénicher de véritables perles.

Sa brutale disparition, en début de semaine, a tristement surpris la planète musicale, déjà très affectée cette année par les décès d'autres très grands noms.

D'après nos informations, il lèguerait la totalité de son entreprise à sa fille unique, fiancée à l'homme d'affaire Alex Miller. Doit-on y voir une nouvelle diversification de l'Empire Miller ? Affaire à suivre ...

Je relus plusieurs fois la dernière phrase de cet article, les yeux écarquillés, sans comprendre pourquoi elle me laissait à la fois une étrange sensation de bien-être et un gout amer dans la bouche. En tout cas, ce qui était sur, c'est que j'allais avoir encore moins de temps que prévu si de telles merdes apparaissaient sur le net. J'en connaissais pas mal qui seraient ravis de marcher sur mes plates bandes pour palabrer ou simplement se venger.

Un coup d'œil rapide à la source de l'article me rassura un peu quand même. Visiblement écrit par un obscur journaliste pour un aussi obscur site musical, inconnu du plus grand nombre. Cela dit, si j'avais réussi à tomber dessus en moins de 2 clics, il pouvait être consulté une paire de fois très rapidement.
Fait chier !
Faudra passer la seconde plus vite que prévu ... Tout en cliquant sur le lien qui parlait de la mère de Lise, je rappellai Schmitt qui décrocha avant même la fin de la première sonnerie. Et tout comme je n'avais pas pris la peine de conclure l'appel précédent, je ne m'encombrai pas plus de politesse inutile avec celui-ci

- Où en êtes-vous ?

- Miller ... ravi que vous preniez déjà des nouvelles de mon équipe dévouée corps et âme à votre cause en pleine nuit ...

- J'ai pas le temps pour vos conneries Schmitt. Qu'avez vous déjà trouvé ?

- Bien ... La situation est mauvaise, pour ne pas dire catastrophique, et le plan n'en est pas un bon si vous voulez mon avis. L.C Records croule sous les dettes en raison d'investissements hasardeux, de dépenses non maîtrisées et de rentrées mal calculées. Paul Woods était peut-être un visionnaire dans sa spécialité, mais certainement pas un gestionnaire. A votre place, je ne perdrais pas mon temps avec cette entreprise.

- Je ne vous demande pas votre avis Schmitt, mais juste de me monter un dossier digne de ce nom. C'est toujours du domaine du possible ?

- Tout à fait ...

- Bien, maintenant que nous sommes sur la même longueur d'onde, parlons concrètement. J'imagine que vous avez déjà trouvé à quel établissement bancaire ils sont liés ?

- Quelle question Miller, vous m'offensez ! Il s'agit de la Banque Lazarevitch.

- Excellent ! Je veux un rendez-vous avec le directeur et leur gestionnaire demain à 9 h, et je me contrefous que ce soit dimanche. Je sais que c'est parfaitement dans vos cordes. Envoyez-moi par sms leurs noms et l'adresse dès que vous aurez convenu de l'entretien.

L'appel terminé, je me replongeai sans attendre dans l'épluchage du moindre ragot disponible sur internet. Beaucoup de sites reprenaient toujours les mêmes dépêches et je tournai en rond. Je cliquai quand même par acquis de conscience sur un énième article, déçu de n'avoir rien trouvé de neuf à me mettre sous la dent depuis plus d'une heure. Il faisait suite au changement de nom du Label, en 1994, paru dans une ancienne revue musicale aujourd'hui disparue

Et pour le coup, j'étais servi.

Et maintenant, l'instant émotion du jour. Paul Woods, fondateur du label éponyme, revient tout juste du Brésil avec un souvenir plutôt original : une petite fille de 4 ans prénommée Lise. Selon une source proche de la famille, Paul Woods serait tombé fou amoureux d'une jeune brésilienne lors de la tournée "1989" en Amérique Latine des 40's, au point de lui demander de tout quitter pour le suivre en France et l'épouser. La jeune femme, paniquée à l'idée de partir à 9000 km des siens dans un pays totalement inconnu a refusé et Paul Woods est reparti sans elle le cœur brisé. Quand elle découvre sa grossesse quelques semaines après son départ, elle choisit de la lui cacher de peur qu'il abandonne sa vie et tous ses projets pour un bébé dont ils n'avaient jamais parlé. Il y a deux mois, la jeune mère perd la vie lors de la coulée de boue meurtrière qui fit près de 2 000 victimes dans l'état de Bahia. Prévenu aussitôt par le père de la jeune femme (qui n'avait jamais approuvé le secret autour de la naissance de sa petite-fille) Paul Woods se rend à ses funérailles et apprend l'existence de Lise. Après plusieurs semaines de galère juridique et administrative pour faire reconnaître sa paternité, il rentre en France, sa fille dans ses bagages. En hommage à la femme qu'il aimait et à sa fille qu'il chérit déjà plus que tout, il renomme son label L.C Records dès son retour, un L pour Lise et un C pour Carlotta.

L'article était accompagné de deux photos, l'une prise sur le tarmac du Bourget et montrant une petite fille dans les bras de Paul Woods à la descente d'un jet, l'air terrorisé et serrant fort un ours en peluche, l'autre affichant une jeune femme brune au sourire éclatant et aux yeux rieurs, portrait craché de Lise aujourd'hui si l'on exceptait son regard. Car même si la qualité de la prise de vue n'était pas optimale, il était impossible de ne pas être frappé par les mêmes grands yeux gris tempête de Paul Woods et de sa fille à 4 ans ou à 25 ...

Je restai scotché devant l'article un temps infini, sautant d'une photo à une autre sans interruption au point d'en finir par loucher. Ma montre affichait 5h15 et j'étais remonté comme une pendule suisse défoncée au Speed. Dans moins de 4h je serai à la banque, prêt à tout pour intégrer le navire en tant que commandant de bord. Ou au minimum copilote. Je savais que je pourrai compter sur le dossier mitonné aux petits oignons par l'équipe de Schmitt qui avait toujours eu l'intelligence de ne pas mordre la main qui le nourrissait, quels que soient ses états d'âme (si tant est qu'il en avait bien sûr)

Une fois tous les articles, brèves, photos et ragots imprimés et triés par genre, date, et source, je les glissai dans une chemise, la choisissant suffisamment épaisse pour pouvoir y joindre le pavé que me pondrait comme toujours mon avocat. Je savais d'expérience que plus il était gros et fourni, plus il faisait mouche auprès des banques et des investisseurs. De l'esbroufe la plupart du temps mais de l'esbroufe qui payait et pouvait rapporter très gros.

Un dernier message nocturne me confirma les détails de mon RV et je pus enfin me glisser sous une douche salvatrice. Alors que je laissai l'eau couler sur mes épaules archi tendues par le manque de sommeil et l'excitation, l'image de Lise s'imposa une nouvelle fois à moi, doucement mais surement. Ou durement, tout était une question de point de vue. Son corps chaud et si réactif reprit vie dans ma tête et se mit à onduler sous la chaleur de mes caresses mentales, mettant chaque cellule de mon corps sous tension. Particulièrement celles situées symboliquement sous la ceinture, zone hautement sensible vers laquelle ma main se frayait un chemin sans que j'en sois vraiment conscient. Je laissai mes doigts décider seuls de la suite des évènements quand ils se posèrent d'eux-même sur ma queue dure comme un roc et tendue comme une flèche d'église qui pointe vers son Dieu, entamant un va et vient lascif mais ferme, laissant mon sexe au gland décalotté échapper les première gouttes d'une jouissance à fleur de peau. Les contacts avec Lise m'avaient échauffé les sens toute la soirée et la laisser en plan m'avait demandé une énergie qui me faisait tout à coup défaut. Mes doigts s'affairaient de plus en plus vite à évacuer toute cette tension dans les plus brefs délais. J'avais impérativement besoin de me vider les couilles pour pouvoir me vider complètement la tête. Le succès de mon rendez-vous ne se ferait qu'à ce prix là.

Quand un jet puissant atterrit par saccades dans le creux de ma main brulante de s'être tant échauffée, je me laissai glisser au sol, épuisé mais étrangement repu. Le contact du bac froid de la douche sur mes fesses et dans mon dos apaisa aussitôt les battements de mon cœur et les remis au diapason de mon souffle si anarchique un instant plus tôt. Je restai ainsi de longues minutes, laissant l'eau couler et laver mon corps et mon esprit, attirant avec elle dans la bonde le stress, les regrets et les décisions difficiles mais nécessaires prises quelques heures auparavant. 

L'arrière de ma tête posé contre la paroi, les yeux toujours fermés, je tentai de comprendre à présent comment toutes ces infos sur Lise avaient pu m'échapper lorsque je l'avais recrutée. Je menai toujours une enquête approfondie sur chaque candidat à l'embauche, à quelque poste que ce soit, tant par besoin de savoir sur qui je pouvais m'appuyer que par méfiance absolue envers mes concurrents prêts à tout pour me voir descendre de mon podium. Alors que je ne sache rien sur celle qui allait devenir ma propre assistante me rendait fou.

Je sorti comme un diable de la douche, enroulant tant bien que mal une microscopique serviette autour de mes hanches et couru jusqu'à l'armoire qui contenait tous les dossiers personnels de mes employés, laissant une traînée humide sur mon chemin. Après avoir fouillé frénétiquement dans chaque pochette, chemise, boite d'archive ou classeur, je refermai la porte violemment. Je la regardai alors bêtement se dégonder et pendre lamentablement sur un côté. Décidément, même 6 mois plus tard, le mobilier continuait à souffrir de la disparition de Lise ...

Mais tout à coup : révélation !
Je ne trouverai rien du tout ici.
Car comme un con, quand elle s'était barrée au Brésil, j'avais déchiré son dossier dans un excès de rage, déchiquetant consciencieusement le moindre papier se référant à elle et à son passage à mes côtés. Et maintenant j'étais incapable de répondre à cette question qui me rongeait.

Abruti.

Je me laissai tomber comme une merde dans mon fauteuil, continuant à tremper tout sur mon passage et poussai un cri primaire.

Jusqu'à ce qu'un flash vienne tout illuminer.

Sans réfléchir, je me mis à courir dans tout l'étage, toujours à moitié nu, les cheveux hirsutes et les pieds faisant floc-floc sur le carrelage des couloirs, manquant de glisser et me tuer une paire de fois. Le bureau des Ressources Humaines contenait forcément un double des dossiers des employés. Obligation légale. Restait plus qu'à trouver celui de Lise. 35 minutes plus tard, après avoir mis les lieux sans dessus dessous je trouvai enfin mon bonheur et me fis la promesse d'engueuler comme il fallait le connard qui s'occupait du classement dans ce foutu service. Une chienne y trouverait pas ses petits. En plus ça me dédouanerait du bordel que j'allais laisser sans remords ici jusqu'au retour du personnel, demain.

De retour dans mon bureau, je me jetai sur mon canapé pour lire comme un affamé le dossier de Lise. Mais stupeur à l'ouverture, il ne comporte que quelques misérables feuilles purement administratives : une copie de sa carte d'identité, sa fiche de renseignements, son contrat de travail et ses fiches de paye.

Rien d'autre. Nothing. Nichts. Nada

Pas d' "Enquête".

Aucune info un peu limite sur ses antécédents pro ou perso. Rien sur sa famille ou ses erreurs de jeunesse, aucune beuverie qui se serait terminée en cellule de dégrisement ou de photo de SpringBreak un peu trop débridé.

Je fis le chemin en sens inverse. Des feuilles étaient forcément tombées en route. Y avait pas d'autre possibilité. Le DRH avait l'obligation de mener cette enquête lui-même, afin de s'assurer qu'aucune brebis galeuse n'allait rentrer chez moi en mode Cheval de Troie.

Sans prendre la peine de revenir dans mon antre, je m'asseyai devant le premier pc que je trouvais et entrais mes identifiants qui me donnaient accès à n'importe quelle base ou info de la société. Je cliquais sur l'onglet qui m'intéressait au plus haut point et lançait la recherche sur le profil de Lise et sur son historique. A la lecture du récap sur la page d'accueil, je me mis à sourire bêtement, comme si je découvrais un parchemin sacré enfoui depuis 3000 ans, me faisant presque moi-même pitié ...

Nom : Caminisky
Prénom : Lise
Date et lieu de naissance : 28 aout 1990 à Salvador de Bahia (Brésil)

Mère : Carlotta de Oliveira (née en 1963 et décédée en 1994)
Père : Paul Caminsky (né en 1948)

Date d'embauche : 17 avril 2014
Date de sortie : 2 mai 2015 (démission sans préavis)

Informations personnelles : RAS

Dossier rédigé par : Matthieu Svert

Hein ??? Comment ça RAS ??? et c'est qui ce Matthieu Svert ???

La rage montait doucement mais surement. Etre entouré de bras cassés, c'est juste pas possible. Pas moi, pas à mon niveau, pas avec tous les enjeux qui reposent sur ma pomme, pas avec tous les ennemis qui ont déja creusé ma tombe.

Et Bam, une lampe par terre. De toute façon elle était moche.

Mais quelle connerie ! Mes doigts filaient sur le clavier comme un drogué qui cherchait frénétiquement sa dope. Matthieu Svert ... Matthieu Svert. Ah voilà !!

Bingo!
Je m'en serais douté : une belle tête de vainqueur. Il allait falloir que j'ajoute des critères physiques aussi maintenant, c'était pas possible d'avoir une tronche d'abruti fini pareille ! Une lecture rapide de son dossier me fit hurler et le clavier rejoignit la lampe. Avant l'écran. Le reste du bureau suivit le même chemin dans la foulée.
La vérité était sans appel : STAGIAIRE ETE. Demain le DRH serait lourdé. J'allais lui laisser son petit carton à remplir sur son bureau dès maintenant, ça lui éviterait d'en chercher un pour dégager toutes ses merdes de ma boite.

Putain de merde ! L'Enquête concernant MON assistante PERSONNELLE avait été confiée à un STAGIAIRE ETE ! Mais ils étaient tous suicidaires, c'était pas possible autrement. Une boulette pareille était tout bonnement  impardonnable ! Et si elle avait été une taupe ?

Toujours le cul presque à l'air et les couilles ballotantes, je me mis à chercher une feuille blanche et un foutu stylo dans tout ce bordel pour commencer à rédiger, depuis la moquette du service RH à 6 heures du mat un dimanche matin, la lettre de licenciement de la tête pensante de mon service Ressources Humaines.

Jusqu'au flash.
Martin Lehmann n'était pas là quand Lise avait débarqué.
Il enterrait sa femme.
Et j'avais moi même exigé que le recrutement d'une nouvelle assistante se fasse le lendemain même du départ en fanfare de mon incapable, inefficace et beaucoup trop sexy secrétaire précédente.
Oups. Boulette évitée de justesse.

Mais c'était quand même la merde.
Lundi, j'ordonnerai une vérification de tous les dossiers créés par ce teubé de stagiaire, et au passage, une inspection de TOUS les dossiers du personnel, passé et présent, on était jamais trop prudents. Ca leur secouerait les puces à tous ces mous de toute façon. Et il fallait toujours faire un exemple ...

Ce qui me rendait tout particulièrement dingue dans cette histoire, c'était que si j'avais su qu'elle était brésilienne, JE SERAIS ALLE LA CHERCHER LA-BAS DIRECTEMENT. Et elle serait revenue fissa, par la peau du cul, bâillonnée ou menottée (voir les 3 à la fois, eh eh) mais elle aura ramené ses petites fesses bombées à souhait dans mon bureau et dans mon pieu !

PUTAIN ! Tout ça à cause d'un stagiaire été ...

EN tout cas, à partir de maintenant, fini les étudiants boutonneux, mollasses et suces-boules jusqu'à la fin des temps. Ils iront faire leurs conneries d'incapables ailleurs

Trop dangereux les stagiaires été.

J'aurais pu la baiser.

Rectification : j'aurais DU la baiser sans ce putain de stagiaire été ...

Un bref regard vers la scène de guerre que je venais de créer à l'autre bout du couloir et je ramenai mes petites fesses de beau gosse jusqu'à mon bureau. Avec toutes ces conneries, l'heure de mon RV approchait à grand pas et j'étais loin d'être prêt. Mais je n'avais jamais été aussi motivé. J'allais les bouffer tout cru, comme je savais si bien le faire. J'avais déja choisi mon angle d'attaque et il était plus que parfait.

2 heures plus tard, je quittai mon immeuble du 8ème arrondissement pour parcourir les quelques centaines de mètres qui me séparaient du Bristol. Un petit-déjeuner faussement informel mais ô combien capital  m'attendait avec les 3 plus hauts responsables de la Banque Lazarevitch. Smith n'avait pas fait dans la dentelle et je les entendais d'ici mouiller leurs slips.

J'allais leur faire une proposition qu'ils ne pourraient pas refuser ...

Moi Alex dans le rôle du Roi des Tordus = 1

Lise qui ne va pas avoir d'autre choix que de me manger dans la main (avant de me bouffer autre chose ;-) = 0

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