Je n'ai pas réussi à dormir, l'idée que je vais finir la fin de mes jours avec Mr Damon Gambino fait naître en moi un dégoût plus que puissant pour ce monde où tout n'est que contrat, argent.
Et comment j'ai fait pour me retrouver dans les magouilles de mon père ?
Porter son nom devient de plus en plus insoutenable, mais je suis née ainsi et je deviendrai sans doute comme lui plus tard, alors ce nom est juste le bit funeste de ma vie, de ma stupide vie.
Le seul bon point mais qui peut aussi être tourné en mauvais point c'est que personne ne serai capable de me faire du mal sauf si il n'a vraiment pas peur de souffrir et qu'il n'a pas de famille.
Quand j'étais jeune, j'aimais ça, que tout le monde ait peur de moi et me soit soumis mais j'ai vite arrêté car je ne voulais et ne veux toujours pas ressembler à mon père.
L'avion se pose enfin sur le sol Italien, dehors, il fait nuit. Les portes s'ouvrent et le vent glacé vient fouetter mon visage. Damon me fait signe de le suivre dans sa Mustang Shelby noir que je ne cesse pas de voir depuis des mois maintenant.
Le trajet se fait en silence. Un silence extrêmement pesant. Damon est assez imposant et prend à lui seul la moitié de l'habitacle. Ses grandes mains serrent très fort le volant, à tel point que je peux voir les veines de sa main sortir et former des reliefs.
Arrivé devant sa maison ( que mon père m'a déjà fait visiter) je vois une voiture blanche. Cette voiture je la connais que trop bien. Je comprend qu'en fait, tout à était planifié. C'était prévu que Damon vienne me chercher pendant ma soirée.
Je fulmine en pensant à tout ça, j'entre en furie dans la maison et quand je vois mon père sirotant son whisky, l'air innocent, je ne peux que m'approcher de lui d'un pas rageur.
-Mademoiselle Alfiorov, dit une femme de ménage.
Elle croise le regard froid de Damon qui me suit de près et baisse la tête.
-Monsieur Gambino, continue-t-elle.
Je lui fais un signe de tête et pars en direction de mon père.
-Ça va ? Je ne te gêne pas ?
-Arrête de me parler sur ce ton, je ne suis pas n'importe qui, dit avec arrogance mon père, son visage impassible.
-Me calmer ? Je devais profiter de ma dernière soirée à Moscou ! Et au lieu de ça, les hommes de la mafia Italienne et le sucesseur lui-même se ramène pour m'emmener de force en Italie !
-Blake Alfiorov ! Tu me parles autrement, c'est clair ? Il ne crie pas mais sa voix pèse quand même énormément et fait naître une boule dans ma gorge, puis il continue calmement, de toute façon, que tu le veuilles ou non, il fallait qu'un jour ou l'autre tu viennes ici. Tu dois bientôt te marier à M Gambino, tu t'en souviens non ?
La porte d'entrée s'ouvre laissant apparaître le père de Damon, Alfredo Gambino. Il s'avance vers le salon et nous regarde tous de la même manière, un regard froid qui me donne des frissons dans le dos.
-Alfiorov.
-Gambino, je réponds.
Mon père serre la main d'Alfredo.
-Si nous parlions affaire, propose le père de Damon.
-C'est pour ça que nous sommes réunis aujourd'hui non ?
Damon leur demande de prendre place sur la grande table de la salle à manger.
Je m'installe au côté de Damon, face à mon père.
-Pour quand est prévu le mariage ? Je demande.
-Le 21 Août.
-Vous rigolez ?! C'est dans 3 semaines ! Je proteste une nouvelle fois.
-C'est pour ça que Damon est venu te chercher.
-Et si, le jour du mariage, je décide de dire non ? Je provoque les hommes présent à table.
C'est la seule manière de les faire réagir, sinon je n'existe pas autour de cette table d'hommes. Je suis littéralement invisible.
Les Gambino semblent ne pas se soucier de ma petite scène et semble même les agacer. Damon secoue la tête de droite à gauche et souffle d'exaspération.
-Blake, ça suffit, tu ne peux pas t'asseoir et te taire simplement ? Dit mon père en cognant son poing sur la table.
Il se lève d'un bond de sa chaise prêt à me porter un coup.
-Monsieur Alfiorov, je vous prie de vous asseoir, Blake est assez grande pour se calmer toute seule, non ? S'exclame Damon en me regardant d'un air de provocation.
Mon père se s'assied de nouveau sur sa chaise de velour rouge et réajuste correctement sa veste de costume.
-Et si nous sortions ? Propose Damon.
-C'est avec plaisir, mais je passe un coup de fil avant, dit mon père s'allumant une cigarette et sortant à grand enjambé.
Arrivé dehors, Damon s'adosse a un mur de pierre.
-Je peux parler Italien ? Demande Damon en se tournant vers son père.
Celui-ci sort un cigare de la poche intérieure de sa veste et regarde avec désintérêt Damon qui semble le supplier d'un peu d'intimité et de retour à ses racines que mon arrivée semble démolir.
-Non, répond froidement Alfredo.
-Je ne peux pas me marier avec elle, il chuchote, j'ai presque du mal à l'entendre.
-Et pourquoi ça ? Le provoque son père.
-Parce que il y a A-
-N'en dit pas plus Damon.
-Papa ..
-J'ai besoin de ce contrat, alors tu fais avec et cesse de te plaindre pour rien.
-Papa ..
-Oui parce que tout est affaire et tout est argent dans ce monde de mafieux. Nous ne sommes pas des humains mais seulement les objets des grands parrains, je marmonne.
Son père me fixe d'un oeil mauvais mais ne répond pas et souffle d'agacement. Damon ne daigne même pas m'adresser un regard mais je vois sa mâchoire se serrer.
-Alfredo ! Dit excédé Damon cherchant l'attention de son père.
Le téléphone d'Alfredo sonne, il décroche et s'éloigne.
-Tu as quelqu'un c'est pour ça que tu ne veux pas te marier avec moi ? Je demande soudainement.
-Ça ne te regarde pas, Alfiorov.
-Ce sera pas vraiment une partie de plaisir de me marier avec quelqu'un comme toi mais qu'est ce que je ne ferai pas sous les ordres de mon père ? Je dis avec ironie.
-Et tu crois que moi je me fais plaisir ? Il demande férocement.
-Tais-toi Gambino.
Son regard s'assombrit et il se rapproche de moi dangereusement, j'avoue que je l'ai cherché.
Il attrape violemment mon bras et me plaque contre le mur où il était adossé une minute plus tôt.
-Tu pourrais pas te taire quelque fois ? Il dit avec force.
Avant qu'il puisse finir cette démonstration d'hommes dominant, Alfredo arrive avec mon père.
-Bon, commence Alfredo, je vous préviens, si vous sortez ou voyez quelqu'un, vous vous devez d'agir comme un couple, sinon les associés se douteront de quelque chose et ne vous donnerons jamais leur cargaison.
-D'ailleurs, vous avez un gala ce soir. Vos habits sont dans votre chambre, enchaîne mon père.
-Quelle heure ?
-Dans 30 min.
Je monte en haut sans même dire au revoir à mon père, me lave, prend ma robe, m'habille, me maquille, me boucle les cheveux, je mets ma bague de fiançaille et descend rejoindre Damon. Il est assis en tailleur sur le canapé, il est terriblement beau dans son costume noir. Il passe sa main dans ses cheveux et remarque qu'il a lui aussi mit sa bague. Quand il me remarque, il me détaille.
-Bon, on y va ? Je demande.
Il hoche la tête et on sort.
Le trajet se fait en silence, arrivé, je suis stressée .
Damon me prend par la taille et on avance dans la foule. Cette scène là, on l'a répété des centaines de fois en entraînement avec mon père.
Des heures et des heures passés avec Damon pour nous préparer à être un couple, pour nous habitués l'un à l'autre. Tout ça pour des contrats, tout ça pour la mafia.
-Damon !
On se retourne et Damon prend une personne dans ses bras.
Ils se détachent et se tournent vers moi.
-Alessandro, je te présente Blake, ma fiancée.
-Oh enchanté, Blake mmh, comme Blake Alfiorov ?
-Exact, je dis en lui tendant ma main.
Il paraît tout d'abord hésitant puis attrape ma main pour y déposer un baiser .
-Les sucesseurs des plus grand mafieux ensemble, quelle coïncidence, il dit suspicieux.
On rigole.
-Ce n'est qu'un contrat pas vrai ?
Je me tend légèrement et Alessandro semble le remarquer.
Damon prend la relève en éclatant de rire .
-Tu t'es cru dans une histoire du Wattpad ou quoi ? Bien sûr que non !
Je fais les gros yeux, si je me fais cramer, qu'est ce qui pourrait bien se passer ?
Damon approche son corps du mien, même si je ne l'aime pas forcément, je me suis habitué à lui et le savoir avec moi pendant ces rendez-vous est rassurant.
-Et si on sortait ? Propose Alessandro.
Son regard se dépose sur le long de ma robe , il me détaille minutieusement comme s'il cherchait des défauts chez moi. La moindre petite faiblesse , la moindre petites choses qui pourraient me faire démasquer.
J'attrape alors la main de Damon avec nervosité et il le comprends.
Je me sens mal , et je n'ai pas envi d'être dehors avec ce Alessandro.
-Chéri, je ne me sens pas très bien, on pourrait rentrer ? Je tente alors.
Damon me regarde droit dans les yeux cherchant à déceler mon mal être, lance un furtif regard à Alessandro et contre toute attente, il s'approche de moi et pose délicieusement ses lèvres sur ma joue avant de dire :
-C'est d'accord.
Il fait un signe de tête à Alessandro et j'en fais de même. Damon sort à grandes enjambées de la salle en cherchant quelque chose dans la poche intérieure de sa veste.
Il finir par sortir un zippo en argent et une cigarette.
Nous sortons rapidement de la salle et nous entrons dans sa voiture. L'habitacle est froid, et des frissons traverse mon corps lorsque je touche la boucle de la ceinture.
Damon le remarque mais ne relève pas. Ses yeux bleus sont aimantés à son téléphone alors qu'il n'a pas encore mis le contact.
Je pose ma tête contre l'appuie tête et passe doucement ma main sur ma joue en repensant au baiser laissé par Damon plus tôt.
Pendant les exercices, on ne faisait jamais ça. C'était la première fois.