Lumières - Newtmas

By Tsuishin

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Chap 10 Sortit ! A la suite d'une accusation de meurtre, Thomas se voit contraint d'intégrer un lycée pour je... More

Chapitre 2 - Intégration douloureuse
Chapitre 3 - Perdu dans le Labyrinthe
Chapitre 4 - Conflictuel
Chapitre 5 - Un éclat dans le Noir
Chapitre 6 - Tu hantes mon esprit
Chapitre 7 - Les embrouilles et les Amis
Chapitre 8 - Rendez-vous nocturne
Chapitre 9 - Poursuite
Chapitre 10 - L'abeille et le Monstre

Chapitre 1 - Commencement d'une autre vie

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By Tsuishin

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« Stiles, je compte sur toi pour lui rendre la vie le plus difficile possible. »

L'enfant hocha vivement la tête, un sourire plein de dents lui dévorant le visage. Son grand- frère se redressa, lui ébouriffant affectueusement les cheveux, se tourna vers son père et son sourire disparut.

Pendant un instant il eut envie de le prendre dans ses bras mais se retient de justesse. Après tout c'était de sa faute s'il était ici, dans le hall de l'aéroport près à partir pour un long séjour en enfer, loin de sa famille. Il le fusilla du regard, furieux et agrippa la lanière de son sac à dos à s'en faire pâlir les phalanges.

« Ce n'était pas moi. » Dit-il pour la énième fois.

Ça faisait des jours qu'il lui répétait mais son père ne voulait pas entendre raison. Encore une fois, l'homme secoua la tête affichant un air affligé, épuisé que son fils s'enlise dans son mensonge. Mais ce n'était pas un mensonge bordel !

« Elle nous a manipulés ! » S'écria-t-il « Depuis le début elle vous monte tous contre moi et vous ne vous en rendez même pas compte, putain ! »

« Thomas, langage, » Grogna son père en jetant un coup d'œil à Stiles qui les regardait tour à tour sans comprendre. « On en a déjà parlé des dizaines de fois, tu vas là-bas jusqu'à ce que l'enquête arrive à une conclusion. Et ce n'est pas en te comportant comme ça que ça avancera plus vite » Reprit-il avant que son fils ne proteste à nouveau.

Thomas se retient de répliquer, il savait que ça ne servirait plus à rien maintenant qu'il en était là. Il se contenta de faire passer toute la haine qu'il ressentait dans un seul regard à son père, prit une dernière fois son petit frère dans ses bras puis empoigna la vielle valise à roulette pour se rendre au point de contrôle des bagages. Son père le suivit, lui expliquant rapidement comment ça ce passait de l'autre côté, inquiet de ne pas pouvoir l'accompagner jusqu'à l'avion. Mais Thomas l'ignora, il lui en voulait de croire une inconnue sociopathe plutôt que son propre fils.

Il posa sa valise sur le tapis roulant, se retourna vers Stiles pour un dernier sourire qui se voulait réconfortant et souffla un « adieu » d'un ton sec à celui qui se prétendait son père mais qui n'était pas foutu de le croire sur une chose aussi grave.

Une fois les différents contrôles passés, il alla s'asseoir près de la baie vitrée, restant à l'écart des autres passagers. Il sortit ses écouteurs et les enfonça dans ses oreilles, bien décidé à se couper du monde.

Il observa le ballet incessant des avions, se demandant si son père se sentirait coupable si son avion venait à s'écraser. Il sourit ironiquement, sûrement se dirait-il que c'était le ciel qui avait puni son fils d'être un criminel. Il serra les poings en repensant à cette histoire invraisemblable qui l'amenait aujourd'hui à quitter sa ville natale pour se rendre dans une école de psychopathes. Il secoua la tête pour ne plus y penser et monta le son de sa musique.

.

oOo

.

L'avion atterrit deux heures plus tard sans avoir eu d'accident plus grave qu'une hôtesse renversant du café sur la veste hors de prix d'un passager très en colère. Leurs cris avaient distrait Thomas pendant un bon quart d'heure, mais il allait devoir trouver autre chose qu'un crash d'avion pour faire regretter à son père de l'envoyer dans un internat à l'autre bout du pays.

Il déambula dans l'aéroport, ne sachant pas vraiment où il devait aller, récupéra sa valise et trouva la sortie un peu par hasard. Il observa les gens pressés de rejoindre les bus qui les amèneraient à la ville la plus proche. Il hésita à les suivre, devait-il aller à l'internat par ses propres moyens ? Finalement il préféra faire demi-tour et retourner à l'intérieur de l'aéroport. Son père lui avait assuré que quelqu'un devait venir le chercher, et même s'il avait bien envie d'emmerder tout le monde en disparaissant, il ne voulait pas passer la nuit dehors.

Il dû faire plusieurs fois le tour du hall avant d'apercevoir son nom gribouillé sur une feuille de papier. Il s'avança vers un homme grand et maigre qui tenait mollement la pancarte à peine assez haute pour qu'on la remarque. Il n'avait pas l'air heureux d'être là et semblait attendre depuis des heures alors que Thomas pouvait jurer qu'il n'était pas là dix minutes plus tôt.

Il s'arrêta devant lui et frémit en sentant le regard glacial que l'homme lui portait. Il déglutit doucement ne sachant pas par où commencer.

« Hum... Je suis Thomas. » Fut tout ce qu'il trouva à dire.

L'homme plissa les yeux et le regarda de haut en bas, l'analysant longuement. Thomas s'agita mal à l'aise et finalement l'homme se redressa de toute sa grande taille.

« Bien » Dit-il en le fixant intensément.

Lentement et sans quitter le plus jeune des yeux, il roula en boule la feuille où était marqué son nom et Thomas eu l'impression fugace que c'était lui que l'homme réduisait à l'état de déchet. Il croisa les bras contre son torse comme pour se protéger et le regarda jeter le papier un peu plus loin.

Sans rien ajouter d'autre, l'homme se détourna de lui et s'éloigna d'un pas vif. Thomas réalisa qu'il devait le suive quand il manqua de le perdre de vue dans la foule. Il s'élança à sa suite, traînant sa valise derrière lui.

Ils arrivèrent devant une grosse berline noire, l'homme fit un vague geste vers le coffre et s'installa derrière le volant sans un mot. Thomas leva un sourcil étonné, franchement, c'était le mec le moins bavard du monde ou quoi ? Il soupira, les prochains mois à l'internat promettaient d'être géniaux.

Il se dépêcha de ranger ses affaires dans le coffre, hésita un instant puis prit place à l'avant. Ça lui aurait paru bizarre de s'asseoir sur la banquette arrière. L'homme ne dit rien et démarra rapidement. Le début du trajet ce passa dans un silence tendu, enfin, pour Thomas qui n'avait pas l'habitude de rester muet aussi longtemps. Il regardait les paysages verts et fleuries du printemps défiler par la fenêtre, tapotant nerveusement ses doigts contre sa cuisse. Puis n'y tenant plus il s'éclaircit la gorge.

« Et ... Comment vous vous appelez ? »

Il crut pendant un instant qu'il n'allait pas avoir de réponse et Thomas s'apprêtait à sortir son portable pour passer le temps quand la voiture s'arrêta à un feu. L'homme tourna son regard glacé vers lui.

« Janson Gillen » Répondit-il simplement, redémarrant la voiture une fois le feu passé au vert.

« Hum... Ok... Et vous êtes un professeur ? »

Le regard de profond mépris qu'il reçu, suffit pour que Thomas comprenne que, non. Il n'était pas un enseignant et qu'il tenait ceux-ci en très basse estime.

Le silence reprit ses droits dans le véhicule. Thomas s'appuya contre la vitre, regardant défiler des champs qui se ressemblaient tous. Au bout d'un moment, il se tourna de nouveau vers l'homme, Janson donc, pour l'observer. Maintenant que ses yeux ne quittaient plus la route, Thomas se sentait plus à l'aise. Il se redressa sur son siège dévisageant le conducteur sans gêne. Il passa rapidement sur son visage, ses yeux sombre, son nez tordus et ses cheveux bruns et gras donnait à Janson un air de professeur Rogue. Thomas fut presque soulagé de savoir qu'il n'était pas un professeur. 

Son regard dériva sur le costume immaculé et Thomas se demanda comment c'était possible qu'un tissus blanc reste aussi propre. Il venait de l'acheter, ou quoi ? Les manches de la veste, sûrement un peu trop courtes, dévoilaient des bras aussi maigre que le reste du corps. Ils étaient recouverts de griffures de largeurs aléatoires qui semblaient plus ou moins récentes. Thomas fronça les sourcils, il s'était fait attaquer ?

« Vous avez un chat ? » Demanda Thomas sans réfléchir.

Janson lui jeta un regard noir, à croire que son seul moyen de communication était ses yeux, et tira sur ses manches, essayant vainement de cacher les blessures. Thomas soupira découragé, ce n'était pas avec un mec qui essayer de le fusiller avec ses yeux qu'il allait avoir une discussion digne de ce nom.

Au moins, l'idée de savoir que Janson avait un animal, le rendait un peu plus humain et beaucoup moins flippant. Thomas sourit amusé, essayant d'imaginer l'homme caresser un chaton qui voudrait lui griffer les mains à chaque fois qu'il s'approcherait d'un peu trop près. Il se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas dire de conneries et s'attirer de nouveau les foudres du conducteur, et se concentra sur la route.

Après un interminable et mortellement silencieux trajet, la voiture s'engagea dans un chemin plus étroit, Thomas devina qu'ils allaient bientôt arriver. Et après un énième virage il le vit apparaître. Un immense manoir en brique rouge, datant sûrement d'avant la seconde guerre se dressait sur au moins trois étages au milieu de jardins anglais qui semblaient créer un labyrinthe de végétation luxuriante. Thomas écarquilla les yeux, impressionné.

« C'est le lycée ? » S'écria-t-il stupidement.

« Non c'est la cabane de jardin. »

« Quoi ?! »

Thomas se tourna brusquement vers Janson étonné qu'il puisse faire de l'ironie. Mais Janson, ayant sans doute épuisé son quota de mot ne répondit rien. Thomas soupira, à la fois amusé et agacé.

La voiture passa sous une arche de pierre et entra dans la cour intérieure du lycée. Elle s'immobilisa et Thomas pu enfin quitter son siège. Il détestait rester assis pendant des heures, et entre l'avion et la voiture, il n'en pouvait plus. Il s'étira discrètement en tournant sur lui-même pour observer le bâtiment. À part l'arche par laquelle ils étaient entré, tous les murs étaient identiques, des brisques rouges, quelques pierres décoratives, pleins de fenêtres de styles anciens et quelques portes par-ci par- là pour le rez-de-chaussée. Il fit une légère moue, un peu déçu de ne pas trouver des gargouilles ou des trucs dans le genre.

Il se tourna vers Janson qui semblait l'attendre, les bras croisés et un regard agacé sur son visage émacié. Thomas s'empressa de sortir sa valise et son grand sac à dos du coffre. Une fois que ce fut fait, Janson referma vivement le coffre, ferma la voiture et se dirigea vers l'une des portes.

Bien sûr il n'y avait pas d'ascenseur et Thomas du monter les trois étages en traînant difficilement sa valise dans les escaliers sous le regard de glace de Janson. Arrivé en haut, l'homme ne lui laissa même pas le temps de reprendre son souffle qu'il s'enfonça dans le couloir et Thomas fut forcé de le suivre pour ne pas le perdre de vu au premier tournant.

Heureusement la fin du trajet ne fut pas très longue et Janson s'arrêta enfin devant une porte en bois identiques à toutes les autres. Il se tourna vers Thomas qui arrivait rouge et essoufflé.

« Chambre 21, lit 3 » Déclara-t-il avant de repartir par où il était venu.

Thomas le regarda disparaissant au fond du couloir puis ce retourna vers la porte. Il prit son temps pour retrouver un souffle normal, passa rapidement une main dans ses cheveux pour les remettre en -dés- ordres et franchit la porte.

Derrière s'entendait un autre couloir interminable, la seule différence avec le reste du bâtiment que Thomas venait de parcourir était que chaque portes étaient numéroté. Il devina sans difficulté qu'il s'agissait des dortoirs et longea le couloir jusqu'à arriver devant la porte qui portait le numéro 21.

Il fixa le battant, hésitant à entrer directement ou à toquer avant. Puis il se demanda ce que ferrait des ados de 16 ans enfermés dans leur chambre un dimanche d'avril à -il regarda sa montre- 16 heures trente. En plus il n'avait croisé personne dans les couloirs, tous les élèves devaient être dehors. Il ne tergiversa pas d'avantage et ouvrit la porte.

Trois regards se tournèrent d'un même mouvement vers lui. Evidemment, il fallait que les occupants de la chambre soit là au lieu de profiter du soleil. Il prit une inspiration pour reprendre contenance et les salua de sa main libre.

« Hum, salut ? »

Les autres se désintéressèrent instantanément de lui. Thomas soupira, ça commençait super bien. Il s'avança dans la pièce. Celle-ci était plutôt grande mais encombrée de lits superposés en métal et de petites armoires débordant d'affaires. Ils étaient sûrement beaucoup plus que trois, une dizaine au moins s'il comptait rapidement les lits occupés. Rapidement il traversa la pièce, arrivant près de l'unique fenêtre, le seul lit vide de la salle étant accolé au mur extérieur. Son lit devina-t-il en avisant le chiffre trois placardé sur le mur juste au-dessus.

C'était le lit d'en dessous, Thomas aurait préférer celui en hauteur, il avait tendance à se cogner contre le sommier quand il se réveillait le matin. Mais il ne dit rien, il ne pouvait sûrement rien y redire de toute façon.

Un garçon de son âge était allongé, lisant un livre sur le matelas surplombant le sien. Il ne lui prêta aucune attention, mais Thomas commençait à en avoir l'habitude. Il observa vaguement la collection de cadenas accrochés aux barres en fers du lit et ouvrit sa valise.

Il en sortit rapidement des draps housses, les déposa sur le lit et jeta un coup d'œil aux quelques vêtements qu'il avait était autorisé à emporter. Le lycée était privé et qui dit privé disait uniforme, adieux ses jeans noirs trop larges et ses t-shirts de groupes et bonjour chemises et cravates horrible. Ça allait être super de vivre comme un gosse de riche dans un château remplit de cas sociaux. Vraiment super.

Thomas soupira. Il avisa l'armoire qui portait le numéro 3, hésita à ranger ses affaires, mais préféra refermer sa valise et la glisser sous le lit. Il entreprit ensuite de se débattre avec les draps, histoire d'avoir un lit qui ressemble à quelque chose avant que la nuit tombe.

Il en était encore à chercher le sens de sa couette quand son voisin de lit décida que le regarder se battre avec ses draps étaient plus intéressant que de se concentrer sur son livre. Il se redressa mollement et se pencha par-dessus la rambarde pour l'observer de plus près.

« Tu fais pitié. »

Thomas le fusilla du regard tandis qui laissait échapper une nouvelle fois le bout de la couette.

« J'ai pas l'habitude de faire mon lit » Maugréa Thomas sans lever les yeux.

« Ça se met dans l'autre sens, idiot ! » Pouffa l'autre, se penchant un peu plus manquant presque de tomber.

Thomas décida de ne pas tenir compte de son insulte, après tout c'était la première personne qui lui parlait de son plein gré depuis son arrivée. Il retourna la couette et réussi finalement à l'enfiler, il la laissa tomber sur le lit et s'écroula dessus. Trop épuiser pour la coincer sous le matelas.

Il entendit son voisin rire doucement et se roula sur le côté pour pouvoir l'observer. Ses yeux verts et pétillants tranchaient avec sa peau claire, il avait des cheveux châtains coupés courts et le regardait d'un air mi- amusé mi- pensif.

« Je m'appelle Thomas. » Fit-il en levant son bras vers lui.

« Aris. » Répondit-il en lui serrant la main. « Je te déconseille de laisser tes fringues dans ta valise. »

« Pourquoi ? » Demanda Thomas en se redressant sur les coudes, intrigué.

« Mec, tu plaisante ? On est dans un lycée pour délinquants, tu crois vraiment que des affaires laissées sans surveillance -surtout celles d'un nouveau - vont rester sagement à leur place ? » Cingla Aris d'un air de désespérer.

« Oh. »

Thomas resta encore un peu allongé sur le lit, fixant le plafond sans vraiment le voir. Puis, décidant qu'il avait assez récupérer de son combat contre les draps, il se redressa en grognant et entreprit de ranger ses affaires, sous les yeux attentifs d'Aris. Puis il se rendit compte d'un détail capital.

« J'ai pas de cadenas. » Murmura-t-il en se figeant, sa paire de Dc Martens à la main.

Aris leva ses yeux verts au ciel, semblant encore plus désespéré par son nouveau voisin de lit. Il décrocha un des cadenas de sa collection et Thomas comprit subitement pourquoi Aris en avait autant. Il attrapa l'objet au vol et fini de remplir son armoire avant de la verrouiller, toujours sous le regard du basané.

Une fois tout cela terminé, Aris se redressa et sauta de son lit, atterrissant souplement à côté de Thomas. Il se redressa en souriant et Thomas se fit narcissiquement la remarque qu'il était le plus grand des deux. Aris lui fit un signe de tête en direction de la porte.

« Je te fais visiter ? »


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