VALDEZ

By Diosacorazon

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Mina Angela Valdez est une jeune femme colombienne qui essaye de s'en sortir du mieux qu'elle peut. Mais le d... More

00:Prologue
1: une rencontre particulière.
2: les larmes.
3 la simplicité.
4 : une amitié
5: voleuse
6: le téléphone.
7: le président
8: énigme
9: la paix
10 : Ricardo 1
11 trouver
12: Arroyo 1
13: Attention.
14 : fuir
15: mensonge.
16: une nouvelle maison
17: révélation .
18: enquête
Message 🌟
19: une problématique.
20: suspect et amour
21: New York
22: Affaire
23: le premier baiser
24: le début d'une flamme.
25: Ambassadeur.
26: Kennedy Johnson
27: la veille.
28: 30 mai.
Message 2🌟
29: souffrance.
30: une nouvelle ère.
31: Vivre ou mourir.
32: Préparons-nous.
33: Paix et Poison.
34: joie et disparition.
35: la folie.
36: les choses sérieuses.
37: Mina.
38: 7 juillet.
39: une rixe
40: une guerre.
41: Panama.
42: Panama(2).
43: Sofia.
44: DEA.
45: Ava
46: un traité d'extradition.
48: une déception.
49: les retrouvailles.
50:méchanceté .
51: Lorenzo Cassano.
52: Noël .
53: Nouvel An
54: Rentrons.
55: elles sont là.
56: cannabis.
57 : libérable .
58: le mots de passe
59: Angela Valdez.
60: Gabriel Angel
61: une bénédiction.

47:épanouie.

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By Diosacorazon








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Point de vue : Ace











- Ace, ton téléphone ! hurla Amber depuis la cuisine.

Je pris alors Cataleya dans les bras et me dirigeai vers l'entrée où j'avais laissé mon téléphone. 5 appels en absence d'Andrès.

Bizarre...

Je le rappelai et avançai vers le salon avec Cataleya qui dormait profondément dans mes bras. J'entendis le souffle d'Andrès puis un cri de joie.

- Pourquoi est-ce que tu m'appelles ? Il est 11 heures et on a rendez-vous à 12 heures.

- Ace, je, ahahhahaha, cria-t-il ! Allume ta putain de télévision, c'est notre jour de chance mec.

J'arquai un sourcil et je tombai directement sur la chaîne d'information. Arroyo tenait un discours ? À Washington ? Aux États-Unis ? Avec le président américain à ses côtés ?

- Écoute ! dit Andrès.

Chaque parole qui sortait de la bouche d'Arroyo était presque incroyable. J'étais en train de rêver. C'est pas possible. Ça fait des années qu'on attend ce putain de traité et le voilà, il est là.

Un sourire s'élargit sur mon visage et j'étais limite au bord des larmes.

- Ace, on se voit après ! PUTAIN ENFIN, cria Andrès avant de raccrocher.

Amber arriva avec le biberon de Cataleya qui dormait encore dans mes bras. Mon esprit était désormais rivé sur la télévision, le président américain était fier, fier de tenir ce discours.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Amber en prenant Cataleya dans mes bras.

- Chut Amber, dis-je.

Elle haussa les sourcils et commença à nourrir Cataleya. Chaque parole qui résonnait à travers cette télévision était presque inimaginable pour moi, j'avais l'impression d'être en plein rêve.

Si c'est un rêve, ne me réveillez pas, je vous en supplie. Car c'est l'un des plus beaux rêves que je suis en train de faire.

- Un traité d'extradition, dit Amber.

- Enfin, me réjouis-je.

Lorsque je la regardai, son visage se décomposa.

- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je.

- Tu sais ce que ça signifie ? Tu vas devoir travailler en coopération avec la police colombienne et puis...

- Amber, la coupai-je, tout ira bien pour moi.

- Non Ace, ne me dis pas ça. À partir d'aujourd'hui, ta vie, notre vie vient de changer à cause de ce traité... dit-elle d'une voix tremblante.

J'ai soupiré et elle m'a regardé avec une lueur de peur dans les yeux.

- Amber, écoute, ce traité est une bonne chose car je vais être plus sur le terrain et ensuite ça va permettre à la population de moins vivre dans la peur.

- Et nous alors ? Tu sais ce qui arrive aux proches des gens qui travaillent à la DEA quand les narcos savent où ils vivent ? demanda-t-elle.

- Amber, tu regardes trop de films, on est ni dans une série policière, ni dans un livre. Personne ne sait que tu es là avec notre fille !

- Ils vont le savoir dès que tu mettras les pieds dans leur terrain avec la police... murmura-t-elle.

Putain, elle aussi. Elle ne peut pas simplement se réjouir pour moi ?

- Tu préfères rentrer à Seattle avec Cataleya ? demandai-je en soufflant.

- Oui.

Ça n'a même pas commencé, et tu veux déjà fuir. Elle au moins, elle...

Je me tus.

Putain, mon cerveau me fait dire des choses. Ace, ressaisis-toi.

- D'accord, demain vous retournez à Seattle.



Quelques heure plus tard



Nous avons mis un pied dans l'ambassade et l'ambiance était à son comble. Ce traité venait de redonner le sourire à tout le monde. J'ai grand ouvert la porte du bureau de l'ambassadeur qui était avec Troyer.

- Messieurs, dis-je avec un sourire.

- Il va nous faire chier, putain, mentionne Troyer en soufflant.

- Je vous aime aussi, Troyer, commentai-je.

Andrès est entré à son tour avec un jus de fruit à la main. Il s'est installé à côté de moi et nous avons fait notre check.

- Nous avons tous vu les informations et c'était assez surprenant, dit Troyer en faisant la moue.

- Première fois que je suis d'accord avec vous, Troyer, dit Andrès. Arroyo s'est levé un beau matin et il s'est dit « Pourquoi ne pas imposer un traité d'extradition ? ».

- Tant mieux, on s'en fout de savoir quand est-ce qu'il a pensé à le faire, mais il l'a fait, dis-je avec un sourire fier.

- Ne soyez pas trop ravi de ce traité. Il y a quelque chose qui se trame, dit l'ambassadeur.

Nous nous sommes tournés vers lui, le bruit de la paille d'Andrès remplissait la pièce.

- Vous ne trouvez pas qu'il y a quelque chose de louche dans cette affaire de traité ? Je ne sais pas pour vous, mais il y a une couille.

- Sur ce, Miller a raison, rajoute Troyer. La dernière fois que ce pays a eu un traité d'extradition, ils ont eu le droit à une guerre entre le gouvernement et les cartels... Et Arroyo sait le point de vue de ses narcos sur le traité d'extradition.

- Ils vont faire quoi, ces petits cons ? Rien, dis-je.

- Ace, ne les sous-estime pas. Ils vont faire sauter l'ambassade, dit Andres.

J'ai levé les yeux au ciel, toujours dans l'exagération.

- Pour eux, il vaut mieux une tombe en Colombie qu'une cellule aux États-Unis, dit Miller.

- C'était la devise de Pablo Escobar et elle est toujours d'actualité, dit Troyer.

- Bref, sinon c'est quand qu'on part en mission ?

- Maintenant, le colonel Lopez m'a déjà appelé. Il vous attend avec impatience.

- On est aussi impatients, dis-je avec un sourire.

Nous nous sommes tous les deux levés vers la sortie, mais je me suis rappelé de quelque chose.

- Monsieur l'ambassadeur, j'ai une question.

- Je t'écoute, Ace.

- Dites-moi, pourquoi est-ce qu'au dossier d'Angela Valdez manquent-il des pages ?

Il a regardé Troyer, qui a froncé les sourcils. L'ambassadeur a murmuré légèrement dans sa barbe.

- Comment ça, Ace, il manque des pages ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

- J'ai voulu le lire avec Andrès, mais il n'y avait que les premières pages. Le reste n'y était pas.

- Putain, dit-il en soufflant.

- On l'a volé, j'en suis sûr ! affirme Andrès en sirotant sa boisson.

- C'est impossible, ce dossier est classé confidentiel. Et à part les gens de l'ambassade, personne n'a accès à cette pièce. Et pourquoi voler ce dossier ? demande l'ambassadeur.

- Nous ne sommes pas les voleurs, donc nous ne pouvons pas vous répondre, dit Andrès.

- Miller, tu sais ce que ça signifie ? demande Troyer en raclant sa salive dans sa gorge.

- Si ce dossier atterrit entre de mauvaises mains, nous sommes dans la merde. Pas seulement nous, mais tout le monde, dit-il.

- Qui a pu voler ce dossier ? demande Troyer.




•••




- Bienvenue à vous, les gringos!

- Merci, dit Andrés.

- Vous êtes ici dans la brigade anti-narcos qui a été créée il y a un moment maintenant. C'est ici qu'on intercepte les appels ou autres, dit Lopez.

Nous l'avons suivi jusqu'à l'intérieur de son bureau. Il a baissé les volets et fermé la porte.

- Je préfère que nous discutions ici, vous et moi. Je n'ai pas confiance en certains membres de mon équipe. Certains travaillent pour Llara et Perralta.

- Vous êtes plutôt méfiant, dit Andrés. Bon, comment les choses vont-elles se dérouler?

- Nous devons coopérer, nous allons nous relayer les informations, mais vous devez quand même respecter la loi.

- Vous nous prenez pour des sauvages ou quoi? Demandai-je.

- On ne sait jamais. J'ai un groupe qui est parti pour Bogota tout à l'heure pour reprendre aux narcos un quartier qui subit depuis quelque temps des rixes. Et ici, nous avons une équipe à notre disposition.

- Bien, avez-vous déjà localisé Llara? Demandai-je en croisant les bras.

- Non, dit-il. Regardez.

Nous nous sommes rapprochés d'une carte virtuelle.

- Tout ce périmètre-là est sous notre surveillance. C'est-à-dire que ce soit sur terre ou dans les airs, nous pouvons l'attraper et selon nos informations, il ne s'est pas encore montré.

- Ce cartel a la réputation d'être très discret, dit Andrés.

- C'est vrai. Llara est très discret et cela devient même inquiétant. Perralta ne se cache pas comme lui, on sait qu'il est encore à Cali, mais on ne sait pas où.

- Miguel, où est-ce que tu te caches?

- Vous avez une idée d'où Llara pourrait se cacher? Demande Andrés.

- On a ici, dit-il en pointant du doigt les montagnes, ici, en pointant les villages autour de la ville.

- Sa sœur vit dans un petit village, une équipe s'est rendue sur place mais ils n'ont trouvé personne à part les domestiques.

Logique, elles sont au Panama.

- Quel est votre but, Lopez? Demande Andrés en le fixant.

- Ramenez mort ou vif le corps de ces narcos. Peu importe si cela doit me coûter la vie.











Point de vue : Ava











- Tu sais ce qu'on fait? Répète le plan, dis-je à Clark.

- On prend les documents et on se barre.

- Voilà, ça ne devrait pas être si compliqué que ça.

Nous avons mis un pied à l'extérieur de l'aéroport. Qu'il faisait chaud, il était déjà 19 heures.

- Bon maintenant, où est-ce qu'on dort? Demande Clark.

- Dans un hôtel, mais faut déjà qu'on trouve un taxi.

- Qui m'a envoyé? Fonsì va nous tuer Ava... mentionne Clark apeuré.

- C'est pour la nation Clark, pour la nation.

Il a secoué la tête et un taxi s'est arrêté devant nous. Nous avons mis nos valises à l'arrière et nous sommes montés. Il a démarré.

- Regarde, c'est une jolie ville non?

- Ava, s'il te plaît.

- D'accord d'accord.

Le paysage de cette magnifique ville passait devant moi. J'ai sorti mon appareil photo et je prenais chaque coin de rue en photo. Nous sommes arrivés dans le centre-ville, et finalement la ville n'était pas si belle que ça.

Les dégâts de la guerre étaient présents.

- Regarde ça, ils ont tout détruit, dit Clark en regardant par la fenêtre.

- Oui... murmurais-je.

Lorsque j'ai vu le Perralta Company, mon cœur s'est arrêté. Cet immense immeuble qui représentait la puissance du clan Perralta était à terre à présent. Sur ce coup-là, Miguel a fait fort.

- Je ne vous ai pas donné l'adresse de l'hôtel, excusez-moi, dis-je au chauffeur.

Il n'a pas répondu.

- Monsieur?

- Senior? Dit Clark.

On s'est regardé et nous avons froncé les sourcils. J'ai essayé d'ouvrir ma portière mais rien.

- À quoi est-ce que vous jouez? Demandai-je en m'avançant vers lui.

Il a ouvert sa boîte à gant et une arme s'est présentée devant nous. J'ai raclé ma salive dans ma gorge et je suis retourné m'asseoir.

- Je n'hésiterai pas à appuyer sur la détente, nous menace-t-il en gardant un œil sur la route.

Il a pris une ruelle et il s'est garé. Il a ouvert la portière.

- Descendez, dit-il sur un ton sec.

Nous sommes descendus. Et quand j'ai regardé autour de moi, j'ai constaté que nous étions dans un barrio. Ma gorge s'est nouée et je me suis accroché à Clark.

- Euh Clark... dis-je en panique.

- Ava, m'appelle-t-il en tremblant, on est dans la merde non?

- Est-ce que c'est une question? Parce que si c'est oui, oui on est dans la merde.

Au même instant, une voiture noire s'est garée devant nous et quand la vitre côté conducteur s'est baissée. J'ai reconnu ce visage comme si je vivais avec. Son visage neutre, ses tatouages, ses cheveux bruns et cette allure de criminel.

- Il avait raison, tu n'as pas changé de gueule, dit Antonio.

- Je-.

Je n'ai même pas eu le temps de finir ma phrase que j'ai senti quelque chose se poser sur mon nez ce qui m'a fait perdre petit à petit conscience.




Quelques heures plus tard





Une énorme flaque d'eau m'est tombée sur le visage, me réveillant en sursaut. Lorsque j'ai ouvert mes yeux, ma vision était encore floue. Quelques instants plus tard, ma vision était nette et mon esprit n'était plus troublé.

J'ai regardé à ma gauche et Clark venait aussi d'être réveillé de la même manière que moi. Il était attaché à une chaîne. Et quand j'ai baissé mon regard vers le sol, j'ai constaté que moi aussi, j'étais attachée.

- Ava... souffle Clark, ça va?

- Oui et toi... dis-je.

- Ça pourrait aller mieux...

Nous étions à l'extérieur dans un jardin. J'entendais des rires se rapprocher, et je les ai reconnus. Plusieurs silhouettes se sont avancées vers moi, j'ai reconnu celle d'Antonio, puis celle d'Eduardo, le clown de service Hugo, le chef de la guérilla Léon Barrera et lui.

Lui qui était au milieu de tous avec une cigarette en bouche. Un sourire s'étirait sur ses lèvres.

- On s'est vus y a même pas 24 heures à Bogota Ava... dit Miguel.

- C'est elle! La folle? Demande Barrera.

- En chair et en os, elle n'a pas changé, dit Hugo en croisant des bras.

- Et elle est toujours accompagnée de son fidèle compagnon, Clark Aser, dit Antonio, comment est-ce qu'il fait pour la supporter?

- Je me demande aussi, Ava Williams est insupportable, dit Eduardo en riant.

Miguel s'est avancé vers moi et il s'est placé au-dessus de moi. Mon corps était entre ses jambes.

- Pourquoi es-tu là Williams? Demande-t-il d'une voix rauque.

- Donne-moi... donne-moi les documents que tu as volés.

Et soudain, il a ri d'un rire nerveux et s'est arrêté.

- Connais-tu un voleur qui a déjà rendu un objet volé?

- Non, répond Clark.

Je l'ai regardé de haut en bas et Clark a haussé des épaules.

- Voilà, ton coéquipier vient de te donner la réponse. Je ne te rendrai pas ces documents.

Je souffle.

- J'en ai besoin... de toute urgence, mentionnais-je en regardant Clark.

- Et pourquoi? Demande Miguel avec un regard méfiant.

- Ce ne sont pas tes affaires.

- Si ce sont mes affaires, car c'est le dossier de -.

- De la mère de ta salope? Le coupais-je, c'est pour ça que tu ne veux pas me le rendre?

Il a froncé des sourcils. J'ai déjà entendu Clark murmurer une légère prière car c'était sûrement pour aujourd'hui que nous allions rejoindre le ciel.

- Ce que je t'ai fait à Bogota ne t'a pas suffi à ce que je vois.

Et avec son pied gauche, il m'a poussée en arrière et j'ai basculé. Moi qui croyais tomber par terre non, je venais de tomber dans la piscine. Je venais de tomber dans la piscine, attachée à une chaise.

J'ai essayé de me débattre pour remonter à la surface mais en vain. Je voyais flou et mon cœur battait la chamade. Mon esprit était à présent troublé. Il venait de me jeter à l'eau pour elle?

Je perdais peu à peu connaissance quand j'ai senti les fils qui me reliaient à la chaise se défaire. Mon corps est remonté à la surface et j'étais maintenant étalée sur le sol.

Je reprenais petit à petit mon souffle et toute l'eau que j'avais encaissée ressortait. Mes yeux se levèrent vers Miguel qui me lança un regard des plus noirs qui soit.

- J'aurais préféré que tu meures, dommage.

- Sale MALADE, criais-je.

Je me suis levée et je me suis positionnée devant lui.

- Rends-moi ces dossiers, Miguel, tout de suite.

- Tu crois me faire peur là?

Ma colère commençait à bouillonner en moi. Je l'ai attrapé par son tee-shirt.

- POURQUOI TU FAIS ÇA?

Il est resté muet.

- Intéressant, commenta Eduardo.

- RENDS-MOI CES DOCUMENTS OU ON RISQUE DE MOURIR.

- Si tu pouvais mourir, ça m'arrangerait, dit Miguel avec un sourire narquois.

Ma main a atteint sa joue que je venais de gifler. Il s'est mordu la lèvre inférieure et m'a attrapée par le bras.

- Pour qui te prends-tu Ava? Hein? DIT-MOI?

Je sursautais. Mon regard se tourna vers Clark qui était mouillé comme moi.

- Tu veux ces documents, c'est ça? Tu ne les auras pas.

Mon visage s'est décomposé car il était plus que sérieux dans ses paroles.

- Et je t'interdis de parler de Mina.

- Tout ça pour une salope que tu as baisée une seule fois et qui t'a fait perdre la tête...

- Oh merde, dit Hugo.

- Répète pour voir? Dit Miguel en s'approchant un peu plus de moi.

- Tout ça pour une salope que tu as baisée une seule fois?

Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres et il sortit une arme sans hésitation. Il la pointa vers moi et Eduardo s'approcha.

- Oh, oh on se calme. Miguel, baisse cette arme.

- La ferme, dit-il d'un ton froid.

J'ai raclé ma salive dans ma gorge car ma bouche était sur le point de me tuer.

Il chargea son arme.

- Miguel, arrête, pose cette arme. Ça ne sert à rien, nous avons sûrement besoin d'elle, dit Hugo en s'avançant vers moi.

- Salope hein? Je vais te montrer qui est la vraie salope ici.

Et en une fraction de seconde, un tir retentit dans le jardin et mon corps sursauta. Miguel était à terre avec Eduardo au-dessus de lui.

- PUTAIN MIGUEL, TU JOUES À QUOI? Hurla Eduardo, tu crois que c'est le moment de la tuer?

Mon corps tremblait à présent et Clark s'avança vers moi.

- Hugo a raison, elle est peut-être  utile donc mets tes sentiments de côté, putain. On ne mélange pas le business et la vie privée.

Eduardo s'est relevé et a tendu la main à Miguel qui l'a poussé afin d'entrer dans la maison.

- Ava, as-tu lu ce dossier? Demanda Hugo en posant une main sur sa hanche.

Et j'ai regardé Clark et j'ai secoué négativement la tête.

- Tu mens, dit Antonio.





•••





- Dites-nous maintenant ce que vous avez lu, dit Eduardo d'un ton calme.

- On n'a rien lu, dis-je.

- Menteuse ! Dit Antonio, vous avez lu quoi, Clark ?

Je regardai Clark qui était mal à l'aise. Et je le comprends, je nous ai entraînés dans une situation assez délicate.

- Ava, au point où nous en sommes, mentir ne sert plus à rien, rajoute Clark désespérément.

- C'est pour ça que je t'aime bien, Clark, dit Miguel, qui était appuyé sur le mur de la pièce.

Je soufflai.

- Bon, je... je vais la faire courte.

- Abrège, on se fiche des détails, dit Antonio.

- Bon, la première information est assez troublante et choquante.

Mais attendez ? Pourquoi me demander ce que contiennent les dossiers alors qu'ils les ont ? Un rire nerveux s'échappa de ma bouche et mes démons avaient repris le contrôle.

- Vous êtes marrants, vous me demandez de vous raconter ce que disent ces documents, mais vous les avez. Vous ne savez pas lire ? Demandai-je d'un ton insolent.

- On a juste la flemme de les lire, pétasse, c'est pour ça qu'on t'a demandé, répondit Miguel.

- Je-.

- Ava, ferme-la putain et raconte pour qu'on en finisse, dit Clark sur un ton las de la situation.

J'ai levé les yeux au ciel et j'ai repris là où je m'étais arrêtée.

- Mina est la fille de Juan Arroyo, prononçai-je.

Un calme s'est installé dans la pièce et j'ai senti le regard de Miguel sur moi. Et j'ai vu comment les garçons et lui se regardaient.

- Sa fille ? Demande Léon, la petite est la fille d'Arroyo ?

- Oui, les documents le confirment.

- Attends, mais comment ça se fait, Arroyo est au courant ? Dit Eduardo.

- Je ne pense pas, interrompit Miguel d'un ton froid.

- Non, c'est sûr qu'il n'est pas au courant. S'il l'était, il aurait été présent pour sa... fille, dit Hugo.

- Ça ne vous choque pas ? Dit Clark.

- Écoute, nous vivons dans un monde où nous ne sommes même plus choqués par les liens de parenté de certaines personnes, mais j'avoue qu'Arroyo et Mina... dit Antonio.

- Elle lui ressemble en plus, dit Léon en riant.

- Tu l'as vue deux fois, lui dit Miguel en lui jetant un coup d'œil.

- Ouais, bah c'est assez pour avoir mémorisé son joli visage d'ange, répond Léon.

Miguel a froncé les sourcils.

- Devrions-nous le dire à Mina que nous connaissons son « père » ? Demanda Hugo.

- Non, dit Miguel. On lui dira quand ce sera le moment.

- Bref. Ensuite, la deuxième chose qui nous a alertés était la description des rapports d'enquêtes, dit Clark.

- À quel sujet ? Dit Miguel en s'asseyant près de nous avec le reste du groupe.

Ça a été la question de trop, car c'est à partir de là que le sujet devenait sensible.

- On a lu le rapport de sa mort, elle a été assassinée de dix coups de couteau dans l'abdomen... dis-je.

- Ah ouais... dit Hugo en soufflant.

- Ensuite, il y avait un rapport sur ses relations avec certaines personnes haut placées qui lui auraient tourné le dos, continuai-je.

- Pourquoi lui auraient-ils tourné le dos ? Demanda Eduardo.

- Parce qu'elle aurait découvert leurs manigances et ce dossier parle de ça, dis-je. Ce dossier implique les États-Unis et la Colombie, les autres rapports parlent d'un trafic d'êtres humains, de prostitution de mineurs et de drogue.

Miguel leva son regard vers moi.

- Angela aurait alors découvert un réseau de trafic d'êtres humains et de prostitution de mineurs, dit Miguel. Ce qui pourrait expliquer pourquoi ils l'ont tuée...

- Je ne pourrais pas vous raconter chaque détail de ce dossier car il est assez long à lire et j'ai lu les points importants, déclarai-je.

- Ça pourrait expliquer pourquoi Mina et Manuela sont sous protection internationale, mais il y a un truc pas net, dit Eduardo en soupirant.

- Quoi, prononça Miguel.

- Mario a dit qu'il se peut qu'Angela ait négocié cette protection pour ses enfants, mais pourquoi  la tuer alors ?

Un silence s'est installé dans la pièce.

- Il nous manque des pièces du puzzle... dit Léon, où est Mario ?

- Allez le chercher, ordonna Miguel.

Ils sont revenus avec un homme quelques instants plus tard, de type mexicain. On lui a fait un résumé de la situation.

- Angela a fait confiance aux mauvaises personnes, dit Mario, et je pense que ça lui a coûté la vie...

- Ça doit être ça, elle s'est faite trahir mais ils lui ont quand même accordé la protection de ses enfants, dit Antonio.

- La question que je me pose, c'est comment elle a découvert ce réseau, demande Miguel, car sans vous mentir, je ne pense pas que ce réseau existe, sinon on aurait été mis au courant.

- Je ne pense pas ! Quand il s'agit de ce genre de trafic, les États-Unis sont très discrets, dit Clark. C'est comme l'affaire Epstein, les États-Unis ont protégé leurs intérêts.

- Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Demanda Antonio en regardant Miguel.

- Maintenant, on va continuer cette guerre. Ava, Clark et Hugo, vous allez travailler ensemble, Antonio et Eduardo, vous vous occuperez de nos affaires. Scott et Léon s'occuperont des endroits d'attaques, dit Miguel.

Pardon ? Comment ça, je travaille avec Hugo ? Je suis juste venue chercher les documents moi...

- Euh, Miguel... murmurai-je.

- On est juste venus chercher ces documents, donc tu vas être sympa et nous les donner, puis on rentrera à Bogota, dis-je avec un sourire hypocrite.

- J'ai décidé que vous seriez mes otages à partir d'aujourd'hui, répondit Miguel en se levant. Et Ava, je ne veux pas t'entendre, car je n'hésiterais pas à te mettre une balle dans la tête.

Cette phrase glaça mon sang.












Point de vue : Ricardo











- Un traité d'extradition, dit Julian, intéressant...

- Ricardo, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demande Billy en soupirant.

- Javier, on a des armes, des munitions et des explosifs ?

Il hocha de la tête.

- Bien, on va continuer cette guerre, mais cette fois-ci, on ne tuera pas. On livrera directement à la police les membres du cartel de Miguel... dis-je avec un sourire.

Julian m'a regardé avec un sourire narquois aux lèvres.

- J'aimerais faire quelque chose d'encore plus intéressant... dit-il.

- Quoi ? Demande Javier en arquant un sourcil.

- Rendre visite à la guérilla...

On s'est regardés et j'ai secoué la tête.

- Tu as mon feu vert, dis-je.

- Billy, trouve-moi Andrès et je m'en fiche de savoir comment, mais trouve-le moi au plus vite, dis-je. Javier, toi et moi allons rester ensemble pour gérer les affaires.

- Finalement, ce traité est une bonne chose, dit Julian en souriant, une petite visite aux États-Unis ne fait de mal à personne.

Cette guerre prendra une ampleur qu'on ne peut imaginer dans les prochains mois. Ce n'est plus une guerre où je dois détruire Miguel et sa clique, non, c'est une guerre où je dois tous les envoyer séjourner aux États-Unis.












Point de vue: Nicolas











Nous étions tous réunis devant la télévision. Tous les membres du journal étaient intrigués par le discours qu'Arroyo tenait sous nos yeux. Et c'était presque impossible, un traité d'extradition.

Lorsque le discours s'est terminé, la télévision a finalement été éteinte.

- Pour demain matin, déclare Enrique, je veux un article sur le discours du président et je veux qu'il fasse la une dans ce pays. Allez interroger les membres de son gouvernement, mais je veux qu'un article soit prêt pour demain.

Tout le monde a hoché la tête, j'ai posé une main sur ma hanche. Ce discours ne sent rien de bon et je le sais. Peut-être est-ce un piège du gouvernement ? Personne n'était au courant d'un potentiel traité d'extradition.

Qu'est-ce qui a poussé Arroyo à imposer ce traité rapidement ?

- Rossi dans mon bureau tout de suite, dit Enrique en s'avançant vers son bureau.

Je reprends mes esprits et le rejoins dans son bureau. Je ferme la porte derrière moi.

- Alors, dites-moi où vous en êtes dans votre article.

- Eh bien... monsieur... ça avance à petit feu...

Il arque un sourcil.

- Ah oui, développez ! J'aimerais en savoir plus.

- Bien, dis-je en m'asseyant face à lui. Je me suis rendu à l'ambassade américaine et comme vous me l'aviez prévenu, ils m'ont refusé l'entrée.

Il rit.

- Mais l'ambassadeur Miller a été de bon cœur, il m'a donné l'adresse et le numéro du colonel Hernandez.

- Le colonel Hernandez... murmure-t-il, il est à la retraite maintenant. La dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a 10 ans quand il a pris sa retraite.

- Vous pensez qu'il me recevra ?

- Vous n'avez pas encore essayé, alors allez-y.

J'hoche la tête et me lève en direction de la sortie.

- Nicolas, m'appelle Enrique.

- Oui monsieur.

- Faites attention à vous, si vous voyez un danger, rentrez. Ne vous embarquez pas dans des histoires farfelues.





•••





- Voilà, vous êtes arrivé, jeune homme, dit le chauffeur de taxi.

Je le remercie et descends du véhicule. Je me trouve actuellement dans une ville à côté de Cali, une petite campagne assez calme. Pour être honnête, c'est un endroit sympa pour passer sa retraite.

La maison du colonel se trouve à deux pas comme l'indique Maps. Je commence à marcher jusqu'à son domicile et finis par arriver devant une petite maison en bois où se trouve une chaise qui se remue légèrement. Et derrière cette maison, il y a comme un champ. Plutôt sympa.

Je prends mon courage à deux mains et frappe à cette porte qui s'ouvre directement sur un vieil homme barbu, les cheveux blancs, mais ses yeux bleu azur lui ajoutent un énorme charme. Il porte un chapeau de paille et une chemise.

- Je peux vous aider ? Demande-t-il avec sa voix rauque.

- Oui, je suis Nicolas Rossi, journaliste à El Mundo, dis-je en montrant mon badge. J'aimerais discuter avec vous d'un sujet.

- Si ça concerne cette guerre et notre imbécile de président, je ne dirai rien. Vous pouvez donc vous en aller, dit-il en refermant la porte.

Je soupire et frappe à nouveau. Il ouvre les sourcils froncés.

- Je ne suis pas là pour vous parler de cette guerre, mais d'Angela Valdez et des disparitions d'enfants...

Il écarquille les yeux d'étonnement.

- J'écris un article sur les disparitions massives d'enfants dans le quartier de Ladera.

- Entrez, insiste-t-il.

J'entre donc dans son domicile. Nous nous installons au salon, un salon plutôt simple aux couleurs neutres.

- Vous voulez boire quelque chose ?

- Non merci, dis-je avec un sourire.

Il s'installe en face de moi et me fixe avec ses yeux bleus. Il est intimidant.

- Alors, je vous écoute.

- On m'a dit que vous étiez le colonel chargé de cette affaire et j'aimerais vous poser des questions...

- Bien, allez-y.

J'ai sorti de mon sac mon carnet et mon stylo.

- Puis-je vous enregistrer, colonel ? Demandai-je.

- Tant qu'on y est, faites-le, m'ordonne-t-il.

J'ai alors sorti mon téléphone et activé le dictaphone. Je pose mon téléphone sur la table et me redresse.

- Bien, commençons.











Point de vue : Narrateur











Août/Septembre

Voilà maintenant 2 mois que cette guerre a commencé et les conséquences étaient terribles pour la Colombie, pour le gouvernement et pour les cartels.

Ricardo a  autoriser Julian de s'en prendre à la guérilla. Cette acte lui a coûté très cher.

Le Cartel de Miguel comptait maintenant plus de 60 morts à son actif.

Le Cartel de Ricardo, lui, comptait 100 morts.

Mais ce n'est rien face aux pertes de la police et de l'armée. En 1 mois, l'armée et la police ont perdu plus de 250 agents. Une perte terrible pour la nation.

Quant au traité d'extradition, il a fait son effet. Plusieurs chefs de petit gang en Colombie se sont fait extradés vers les États-Unis. Le cauchemar de certains est donc devenu réel.

Ava et Clark sont toujours les otages de Miguel.


Octobre

La pression était à son comble et rien n'arrangeait les choses.

La guerre des cartels était de plus en plus intense. Le gouvernement avait raison. À partir d'aujourd'hui, chaque policier vu par un membre d'un gang est tué à cause du traité d'extradition.

La brigade antidrogue du colonel Lopez a réussi à démanteler plusieurs attentats, ils ont récupéré plus de 200 kilos de cocaïne et ont enfermé plusieurs personnes dans les prisons.

Ricardo avait une haine beaucoup plus intense envers Miguel qui était malin et discret sur ses actions.

Chaque homme vu par Ricardo par les hommes de Miguel, mort ou vif, son corps était déposé devant le poste de police, alors imaginez l'horreur...

Mais Ricardo ne se laisse pas faire. Ricardo sait quoi faire, son plan à l'encontre de Miguel est déjà mis en place, mais quand est-ce qu'il va l'effectuer ?

L'élite se fait un plaisir à regarder cette guerre qui dégénère. Le gouvernement et les cartels se battent pour le pouvoir, l'argent et l'honneur.

Arroyo et son gouvernement réussiront-ils à s'imposer et à faire comprendre que c'est eux la LOI ?


Novembre


Les négociations entre le gouvernement et les cartels ne se font pas.

Arroyo et son gouvernement sont à bout de tous ces massacres, mais ces massacres se sont intensifiés à cause du traité d'extradition.

Alors toute négociation n'aboutira à rien. Ricardo et Miguel continueront leur guerre.

Les recherches sur la disparition des documents de la DEA n'ont rien donné. Sur les lieux de l'accident, aucune caméra de surveillance. Miguel se demande toujours qui aurait pu l'attaquer car ce n'était pas Ricardo.

Ava, Clark et Hugo travaillent toujours sur ces affaires de disparition et de trafic. Ava, qui était avocate, se retrouve prise au piège dans un cartel de la drogue.

Sa disparition et celle de Clark inquiètent leurs proches qui ne savent pas dans quoi ils se sont embarqués.


Décembre



Plus de 6 mois se sont écoulés depuis le début des événements, mais depuis le début du récit, nous n'avons pas parlé de notre protagoniste.

Mina Angela.

Alors, je ne cesserai de vous raconter. Je suis juste le narrateur, je la laisse parler maintenant.










Point de vue : Mina










6 mois plus tôt , mi-juillet.





Elle laissa tomber les assiettes au sol à cause de l'annonce qui venait de se faire par le président colombien. Mon regard croisa celui de Marià qui est allée au secours de sa mère qui était à terre.

- Ils... ils vont l'extrader, dit tía miría en regardant Mariá avec peine.

- Non... maman, ça va aller, répond sa fille d'un ton inquiet.

Le président des États-Unis parlait avec tellement de confiance et d'assurance. Mon cœur battait la chamade, et si il était extradé vers les États-Unis?

Ça serait la fin de notre histoire qui n'aurait même pas commencé?

- Je me demande pourquoi Arroyo a signé ce traité alors qu'il sait que cela va provoquer une guerre entre les cartels et le gouvernement, murmure Manuela.

Je me leva de table afin de regagner ma chambre. Je pris le téléphone fixe qui était sur ma table de nuit et je composa son numéro.

Après plusieurs secondes, j'entendis un bruit de fond. Sa voix rauque se fit attendre. Il était en train de donner des ordres comme à son habitude.

- Allo, prononce-t-il.

- Ils vont t'extrader, lui demandai-je d'une voix inquiète.

Un silence se mit en place après cette question.

- Bella, ça va?

- Miguel, je t'ai posé une question, réponds-moi.

- Et moi je t'ai demandé si tu allais bien.

Je soufflai.

- Je... je vais bien et toi?

- Je vais bien aussi.

J'ai alors regardé le paysage qui s'offrait à moi, qui était juste apaisant.

- Ils ne vont jamais m'extrader mi cielo, je t'en fais la promesse.

- Comment peux-tu en être sûr?

- Parce que la loi, c'est moi.



6 mois plus tard



- Mina ton ventre, il est comme ça, dit Esme en mettant un coussin sous sa robe.

- Il est un peu gros, rajoute Isabella.

- C'est normal mes amours, y a un bébé là-dedans, riais-je.

Elles se sont amusées à toucher mon ventre avec leurs mains remplies de sable. Esmeralda s'amusait à poser des bisous dessus.

- Quand est-ce que le bébé va sortir Mina? Demande Isa en me fixant.

- Hum, bientôt dans 3 mois et demi si tout se passe bien.

- On va l'appeler comment? Demanda sa sœur en me tenant par la main.

- Angel.

- Angel? Répète Isabella en fronçant les sourcils. Pourquoi on l'appelle pas comme tío Miguel?

Les enfants et leurs questions. Nous avons continué d'avancer vers la sortie de la plage.

- Parce que moi j'aime bien Angel.

- Oui mais moi, je veux que tu l'appelles Miguel.

- Mais moi, je veux pas.

Elle souffla. Une fois devant la sortie de la plage, nous avons lavé nos mains. Esmeralda et Isabella se sont nettoyées et j'ai fait de même. J'ai enfilé mon short en jean que je ne pouvais plus fermer à présent.

Nous avons marché en direction de la maison, les filles toujours agitées.

- Demain, je mettrai mon maillot de bain avec des étoiles Isabella et toi?

- Moi avec les licornes.

Elles se sont données la main, un sourire se dessina sur mes lèvres et je les ai prises en photo.

Une fois arrivées à la maison, elles ont couru dans les bras de Manuela qui leur avait préparé un gâteau.

- Regarde Manuela, dit Esme en lui montrant sa cuisse qui avait pris de la couleur.

- Wouah, répond Manuela.

- Manuela câlin, dit Isa.

Manuela les prit dans ses bras, je suis montée à l'étage. J'ai vidé notre sac de plage dans le linge sale et je me suis enfermée dans ma chambre. Mon téléphone sonna et c'était un appel FaceTime de Sofia.

J'ai répondu et j'ai posé mon téléphone sur la commode.

- Comment va la baby mama? Demande-t-elle avec un sourire.

- Je suis épuisée, j'ai passé la journée à la plage et toi?

- Moi hum, dit-elle en réfléchissant. Encore une journée à ne rien faire, et vu comment c'est tendu dehors, je ne mets pas les pieds à l'extérieur de cette maison.

- Comment ça se passe là-bas, dis-je en retirant mon short.

- C'est... c'est devenu incontrôlable. Il n'y a pas une journée sans un mort et les attaques à la bombe ne s'arrêtent pas.

Je souffla.

- Dis-moi Mina comment c'est de porter quelqu'un dans son ventre?

- C'est très... très étrange, dis-je en caressant mon ventre. Je ne sais pas comment t'expliquer...

- Il te donne des coups, dit-elle avec un sourire.

- Oh que oui, il me donne beaucoup de coups, riais-je. J'ai... j'ai hâte de le rencontrer.

- J'essaierai d'être là avant que tu accouches. Je rattraperai les cours au pire, dit-elle en souriant.

- Et les cours, la troisième année c'est comment? Demandai-je avec nostalgie.

- Ça se passe plutôt bien, la plupart sont en stages et d'autres sont restés à la fac. Dans mon cas, je suis restée à la fac.

J'ai hoché de la tête et j'ai regardé mon ventre. Peut-être que si ce jour-là n'avait jamais existé, j'aurais continué l'école comme tous les gens de mon âge. Une larme a longé le long de ma joue.

- Mina, tu... tu pleures?

- Non... non, reniflais-je.

- Qu'est-ce qu'il y a? Demande-t-elle.

- Parfois...je... je me sens tellement différente. C'est tellement dur Sofia... pleurais-je petit à petit, j'aimerais bien retourner à la fac, finir mes études et je-.

- Calme-toi, me rassure-t-elle, tu pourras retourner à la fac. Un enfant n'arrête pas les rêves. Je sais que ce n'est pas facile Mina mais tu n'es pas seule. Je suis là, Manuela, Marià et les  jumelles sont là et même les garçons.

Les garçons? C'est qui les?

- Bah, dis-je en me calmant, à part Eduardo aucun d'entre eux et au courant de ma grossesse.

- Mina...murmure-t-elle.

- Je... je, Sofia. Je ne sais pas comment aborder le sujet avec Miguel... j'ai peur.

- Je sais que tu as peur mais Mina, tu es déjà à 6 mois et demi. Tu vas pouvoir lui cacher encore longtemps, tu vas devoir lui dire.

- Il va m'en vouloir de ne rien lui avoir dit.

- Peut-être mais essaie de lui en parler le plus tôt possible.







•••






- Tu veux l'appeler Angel? Demande Manuela en sortant de l'eau.

- Bah oui pourquoi? J'aime bien.

- T'aurais pu trouver mieux, commente Marià, Alejandro, Gabriel ce sont de beaux prénoms aussi.

- J'aime bien Gabriel, dis-je avec un sourire.

Les jumelles sont arrivées en courant avec le seau de plage et leurs pelles.

- Maman, on peut aller à la plage, demande Isabella.

- Vous y étiez hier avec Mina, répond Mariá.

- Oui mais là, on va construire un château pour le Père Noël, répond sa sœur.

- Mami a dit que le Père Noël arrive bientôt, rajoute Isa.

- Oui c'est vrai mes chéries, ils arrivent bientôt mais est-ce que vous avez été sages cette année? Demande leur grand-mère.

- On sait pas... répond Esme.

Esme s'est blottie dans mes bras et Isa s'est mise à citer tous les cadeaux qu'elles voulaient à leur grand-mère.

- Et dans ta liste, as-tu pensé au bébé? Demande tía Mírià.

- Hein? Dit Esme, le bébé ne comprend pas et il est pas là.

- Jalouse, dit Manuela en riant.

- Non même pas vrai, répond Esme en se blottissant encore plus dans mes bras.

- On devrait choisir un cadeau pour le bébé, hein les filles, dit tía Mírià.

- Non mami, il en a pas besoin, s'oppose Isabella.

- Le Père Noël nous entend, dit Manuela.

Isabella a mis sa main devant sa bouche pour faire comme si elle était choquée. Et on a fini par rigoler.

Le soir même, nous étions toutes réunies dans le salon. Une bonne ambiance. Ici, nous vivons en paix, loin des bombes, des cartels et du danger. Ici, je me sens épanouie.

Je connais le bonheur et j'espère qu'il ne sera pas de courte durée. Ici, il n'y a aucune prise de tête, aucun malentendu. On a la plage, le soleil, les cocktails, la chaleur, les fruits, le ciel bleu et la famille.

Isabella qui était posée sur mon ventre a sursauté lorsque Angel a donné un coup.

- Il a juste donné un coup, dis-je en riant.

- Mais il a fait fort, t'as pas eu mal? Demande Isa.

- Non.

- Moi aussi, je veux le voir donner un coup, dit Esme.

Elles se sont toutes les deux rapprochées et elles ont posé leurs petites mains sur mon ventre. Soudain, Angel a donné un coup.

- Il est fâché? Demande Esme.

- Non, riais-je.

- C'est sa manière de communiquer, dit Mariá.

- Moi, j'ai peur, dit Isa en allant s'assoir à côté de Manuela.

- J'ai hâte qu'il arrive comme ça on pourra jouer, dit Esme avec un large sourire.

- Moi... moi, je vais dire à tío Miguel que le bébé donne des coups à Mina, dit Isa.

On s'est tous retournés vers elle et Mariá lui a lancé un regard noir.

- Eh, l'autre jour j'avais dit quoi? On dit rien à tío pour le bébé, c'est une surprise, s'exclama Mariá.

- Ouais bah il est méchant, il donne des coups.

- Je m'en fiche, dit Mariá.

Isabella a froncé des sourcils et elle s'est levée en croisant les bras.

- Mamiiiii, dit Isa en sortant du salon.

Ce genre de moment est si doux.

En espérant que cette paix puisse continuer encore longtemps.

———

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