VALDEZ

By Diosacorazon

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Mina Angela Valdez est une jeune femme colombienne qui essaye de s'en sortir du mieux qu'elle peut. Mais le d... More

00:Prologue
1: une rencontre particulière.
2: les larmes.
3 la simplicité.
4 : une amitié
5: voleuse
6: le téléphone.
7: le président
8: énigme
9: la paix
10 : Ricardo 1
11 trouver
12: Arroyo 1
13: Attention.
14 : fuir
15: mensonge.
16: une nouvelle maison
17: révélation .
18: enquête
Message 🌟
19: une problématique.
20: suspect et amour
21: New York
22: Affaire
23: le premier baiser
24: le début d'une flamme.
25: Ambassadeur.
26: Kennedy Johnson
27: la veille.
28: 30 mai.
Message 2🌟
29: souffrance.
30: une nouvelle ère.
31: Vivre ou mourir.
32: Préparons-nous.
33: Paix et Poison.
34: joie et disparition.
35: la folie.
36: les choses sérieuses.
37: Mina.
38: 7 juillet.
39: une rixe
40: une guerre.
41: Panama.
42: Panama(2).
43: Sofia.
45: Ava
46: un traité d'extradition.
47:épanouie.
48: une déception.
49: les retrouvailles.
50:méchanceté .
51: Lorenzo Cassano.
52: Noël .
53: Nouvel An
54: Rentrons.
55: elles sont là.
56: cannabis.
57 : libérable .
58: le mots de passe
59: Angela Valdez.
60: Gabriel Angel
61: une bénédiction.

44: DEA.

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By Diosacorazon





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Point de vue: Ace








- Ça fait plus de trois semaines que cette guerre a commencé et nous n'avons aucune réaction du gouvernement colombien, commenta l'ambassadeur.

- La population est en train de mourir. On dirait une épidémie... dis-je.

- Ricardo et Miguel ne s'arrêteront pas là. Ils attendent tous les deux que l'un d'entre eux baisse sa garde... rajoute Andrès.

J'ai soufflé, tous ces documents éparpillés sous mes yeux me donnent mal à la tête. La Colombie est retombée dans ce cercle vicieux. Certains diront que la nouvelle génération copie l'ancienne. Et cette affirmation est véridique.

- Miguel a fait sauter la Perralta Company, monsieur l'ambassadeur, on n'est plus face à un simple narco, dit Andrès.

- Ricardo n'est pas un ange non plus à ce que je sache. Les deux ont décidé de s'attaquer de manière directe. Miguel a frappé et Ricardo aussi, dis-je.

- Je... souffla l'ambassadeur. J'ai essayé d'avoir un rendez-vous avec Juan Arroyo mais rien. Il est beaucoup trop occupé pour me recevoir.

- Il ne prendra aucun rendez-vous avec des hommes extérieurs à son gouvernement, prononce Andrès. Arroyo ne contrôle pas cette guerre...

J'ai arqué un sourcil et croisé les bras.

- Si on essaie de voir les choses de façon pacifique, il n'est pas aussi ravi de cette guerre, mais il ne peut pas l'arrêter non plus...

- Ce que tu racontes, Andrès, n'est pas logique, dis-je.

- Chut, déclare l'ambassadeur. Explique-nous ce que tu veux dire, Andrès.

- Regardez.

Il se lève et se place devant notre tableau. Ce tableau où nous avions réuni toutes les informations que nous avions reçues depuis le début de cette guerre.

- Le gouvernement et les cartels sont au même niveau, déclare-t-il en pointant du doigt les photos. Juste au-dessus, vous avez les personnalités aisées et encore plus haut, nous avons l'élite.

- L'élite, ce nom est toujours présent. Mais on n'arrive toujours pas à savoir qui la dirige... rajoutai-je.

- Justement, dit Andrès en revenant s'asseoir. Cette guerre est comme un jeu d'échecs pour eux. Juan Arroyo dirige ce pays en fonction de ces gens-là. Si ses gens lui ont ordonné de ne pas arrêter cette guerre, Juan ne le fera pas!

J'ai soupiré. Putain de merde, comment à ton grand âge, tu peux te laisser manipuler.

- Cette guerre s'arrêtera seulement quand Miguel ou Ricardo mourra...

L'ambassadeur fixa droit devant lui.

- Si on n'arrête pas cette guerre, la population colombienne sombrera.

- Monsieur l'ambassadeur, dis-je. Cette population a toujours été sombre. La nouvelle génération est juste en train de reproduire les actes des anciennes générations.

- Je sais... je sais...

On a eu un moment de calme quand la porte s'est ouverte sur Kyle accompagné du chef de la CIA, Kan Troyer.

- Ça bosse à ce que je vois, commenta Troyer avec un léger sourire aux lèvres.

Ils sont tous les deux entrés dans la pièce que Kyle a refermée à clé. Ils se sont assis autour de la table, Troyer avait ce regard sur le tableau.

- Mes agents ont intercepté une conversation, dit-il.

- Quelle conversation ? demanda Andrès.

- C'est la CIA qui l'a trouvée, du coup... dit Troyer en haussant des épaules.

- Troyer, je vous aime bien, mais ce n'est pas le moment. On est ici pour collaborer. Donc, si vous n'avez pas envie de nous dire votre information, sortez ! déclarai-je d'un ton excédé.

- Bon, Mina et Manuela Valdez seraient actuellement au Panama chez Miría Llara.

- La veuve de Pablo Llara, dit l'ambassadeur.

- Mais le plus important ce n'est pas ça. Vous le savez comme moi, Ricardo a attaqué la hacienda de Miguel et c'est pour ça qu'elles sont au Panama.

Tout s'explique maintenant pourquoi j'ai reçu un appel du Panama cette nuit. C'était elle...

Je me demande ce qu'elle voulait.

- Une conversation entre Manuela et María, la sœur de Miguel, commenta Troyer.

- Continue, dis-je.

- Mina Angela est enceinte de Ricardo Perralta.

Un silence s'est installé dans la pièce. Mon regard s'est tourné vers Andrès qui venait de s'étouffer avec sa salive. L'ambassadeur a passé sa main dans ses cheveux.

- Et comment êtes-vous sûr que cette information est fiable ? Demande Andrès.

- Regardez par vous-même, rétorque Troyer en balançant des photos sur la table.

C'étaient des photos de Mina qui sortait d'un cabinet gynécologique avec la sœur de Miguel et c'est vrai. On pouvait voir ce changement physique, ses joues étaient plus enrobées que d'habitude. À travers la photo, je sentais ce changement en elle.

- Il va falloir qu'on renforce notre sécurité autour de cette fille maintenant qu'elle est enceinte... dit Troyer.

- Comme si on n'avait pas déjà assez de soucis, dit l'ambassadeur, exaspéré.

- J'ai déjà des agents sur place, dit Troyer.

- Mina ne peut pas rester près du cercle de Miguel. Si Perralta apprend qu'elle est enceinte... commenta l'ambassadeur avec une voix amère.

- Il ne la tuera pas.

On s'est tous tournés vers Andrès.

- Vous êtes en train de dire qu'il ne la tuera pas ? On parle quand même de Ricardo Perralta, un dégénéré sans limite.

- Les psychopathes de son genre ne tuent pas leur enfant. Ils ont un amour inexplicable pour leur enfant. Ils sont obsédés par eux. Pour eux, avoir un enfant, c'est comme prolonger une descendance de fou...

Ça m'a fait froid dans le dos. Si Mina est réellement enceinte, cela voudrait dire que les choses se compliquent encore plus.

- Moi, j'ai une autre information messieurs, dit Kyle.

On s'est alors tournés vers lui, il s'est redressé de son siège.

- La police colombienne a reçu plusieurs plaintes concernant une disparition massive de petites filles...

Et encore un problème.

- Je me suis rendu sur place avec le colonel Lopez et comment vous dire que la situation à Ladera est assez inquiétante. Plusieurs familles n'ont pas revu leurs femmes ou enfants rentrer depuis quelques temps...

- Un problème de plus, dit l'ambassade.

- Une femme a même dit qu'elle refusait l'aide de la police mais qu'elle comptait sur Miguel...

- En mode Robin des bois ? Dis-je en souriant.

- Il a cette image dans ce quartier. Ce qui est bizarre, c'est que personne n'a vu ces personnes disparaître et que les caméras de surveillance ne montrent rien...

- Comment ça ? Demande Andrès.

- Nous avons passé en revue toutes les caméras de surveillance et à chaque fois, chacune d'entre elles rentre à son domicile...

- Bizarre, on est face à un système de piratage puissant, dit Troyer.

- Mais ce n'est pas tout ! Avec une telle histoire, vous vous doutez bien que la presse colombienne est toujours là.

- Le journaliste Nicolas Rossi du journal « El Mundo » écrit un article sur ce qui se passe actuellement à Ladera.

- Il veut mourir, demandais-je.

L'ambassadeur m'a regardé.

- Monsieur, vous savez autant que moi qu'écrire un article de ce genre en Colombie avec la situation actuelle ne va que causer plus de problèmes...

- Je sais mais que voulez-vous qu'on dise?




Quelques heures plus tard.





- Regarde qui est rentrée, mi amor, c'est papa.

Elle s'est avancée vers moi et m'a tendu le bébé. Un sourire s'est affiché sur mes lèvres, j'ai posé un baiser sur son front et nous nous sommes installés au salon.

- Comment était ta journée ?

- Elle... elle était épuisante.

J'ai regardé Cataleya qui me souriait. J'ai posé plusieurs baisers sur ses joues enrobées, elle sentait si bon. Elle était enveloppée dans son pyjama tout rose.

- Et toi, ta journée ?

- On est juste restées à la maison avec Cataleya. On n'a rien fait de spécial, tu veux que je te serve à manger ?

- Oui, s'il te plaît, lui demandai-je.

Elle s'est levée en direction de la cuisine, je me suis alors installé à table avec Cataleya dans les bras. Elle a repris Cataleya de mes bras, je suis allé me laver les mains et je me suis installé à table. Mon plat était déjà prêt.

- Merci, ma chérie.

Elle a souri et j'ai commencé à manger. Je pouvais entendre les rires de Cataleya.

- Tu es sûr que tout va bien ?

J'ai soufflé et j'ai posé mes couverts. Je l'ai regardée, elle avait l'air inquiète. Et je la comprends, elle pouvait lire sur mon visage à quel point j'allais mal.

- Je... je ne sais pas. Tout ne se passe pas comme on l'avait imaginé.

- Parle-moi, je suis là pour ça, non ? Dit-elle en posant sa main sur la mienne.

Je lui ai souri et je me suis redressé.

- Mina est enceinte de Ricardo, un journaliste veut écrire un article sur la disparition d'enfants, le gouvernement ne réagit pas à cette guerre, la population vit dans la terreur et nous, on n'a aucun pouvoir.

J'ai soupiré. C'est la première fois depuis que je suis arrivé ici que je me sens si impuissant. Il y a 5 ans, on avait des droits ici en Colombie mais aujourd'hui les choses ont changé. Et nous n'avons plus aucun droit. En réalité, Andrés et moi restons car nous sommes chargés de la surveillance de Mina et Manuela.

- Je te comprends, mon chéri, tu te sens impuissant face à cette situation. Tu ne peux pas changer les choses tant qu'on ne t'a pas dit de le faire. Tu dois suivre les ordres mais est-ce que suivre les ordres est toujours la meilleure des choses ?

- Je ne peux pas désobéir, je finirais en prison, mais j'ai mal. J'ai l'impression que la solution se trouve devant nous mais comme nous n'avons aucun droit...

Ce sentiment d'impuissance est juste horrible. J'ai l'impression de ne servir à rien.

- Ce pays considère que notre présence est intrusive dans leurs affaires et que c'est une atteinte à la souveraineté. Ça, c'est la blague de l'année, des gouvernements qui se laissent manipuler par des narcotrafiquants mais qui refusent notre aide.

Au final, c'est la population qui souffre. Le bonheur de certains fait le malheur des autres.

- On doit respecter leur loi et on n'a pas le choix.

J'ai hoché positivement de la tête et mon téléphone a sonné. Lorsque je l'ai sorti de ma poche, j'ai constaté que c'était elle. J'ai fait signe à madame que j'arrivais et j'ai quitté la table. Je me suis posé sur la terrasse, j'ai répondu à son appel.

- Allo...

- Ace, tu m'entends ?

- Oui, Manuela.

- Enfin ! Pourquoi est-ce que tu ne répondais pas au téléphone ?

- Je t'ai répondu, c'est le principal, non ?

- D'accord...

J'ai jeté un coup d'œil à l'intérieur pour voir si madame arrivait.

- Ça fait combien de temps que vous êtes au Panama ? Demandai-je.

- Ça va bientôt faire 6 jours.

- Comment va Mina ?

Elle n'a rien dit. Elle a soupiré.

- Elle... elle est enceinte de Ricardo.

J'ai passé mes mains sur mon visage, l'information de Troyer était donc bien réelle. Il ne mentait pas.

- Elle a décidé de le garder.

- Et toi, qu'en penses-tu ? Demandai-je.

- Tu veux que je dise quoi ? Tu penses que j'ai réellement un mot à dire ?

- Tant mieux si tu ne l'as pas ouvert.

- Je t'ai juste appelé pour te dire qu'on était au Panama mais de ce que je vois tu le savais déjà.

- Je sais tout. J'ai un œil sur vous.

- Mais oui, bien sûr, tu n'as rien suspecté d'étrange pour l'instant au Panama ?

- Je ne sors pas énormément.

- D'accord Manuela je-.

Avant même que je puisse finir ma phrase, elle est entrée sur le balcon, elle a dit :

- Ace, viens ! Cataleya pleure et je dois aller prendre ma douche.

Purée.

Je lui ai fait signe que j'arrivais. Au bout du fil, aucune réponse de Manuela.

- Tu... tu as quelqu'un ?

- Oui... ça fait maintenant 2 ans.

- Vous avez une petite fille, me demande-t-elle d'une voix basse.

- Elle s'appelle Cataleya.

- D'accord Ace.

- Manuela je-.

Elle a raccroché. Je suis retourné à l'intérieur, Cataleya était allongée sur le canapé et je l'ai prise dans mes bras.

Voilà maintenant 2 ans que je suis papa d'une petite fille. Sa mère, Amber, je l'ai rencontrée lorsque qu'elle est venue à l'ambassade refaire son passeport. Et depuis ce jour-là, ça a été le coup de foudre.

Elle m'a suivie partout, elle est cette femme fidèle que j'ai recherchée. Elle n'est pas comme Manuela mais elle m'a apporté ce qui s'appelle la stabilité émotionnelle.

L'amour arrive souvent de façon inattendue et c'est ce qui s'est passé avec Amber.

Lorsque j'ai appris que Manuela sortait avec Eduardo, j'ai eu la même réaction qu'elle aujourd'hui. Elle est blessée car je l'étais. Nous étions heureux ensemble mais ce qui nous a séparés, c'était sa proximité avec Ricardo Perralta et sa négligence.




•••



À peine ai-je mis un pied à l'extérieur de ma voiture que j'ai senti quelqu'un me suivre, et lorsque je me suis retourné, un homme d'un mètre soixante-quinze se tenait devant moi.

Il avait les cheveux bouclés, des lunettes et un carnet en mains. Il m'a montré son badge, son nom était indiqué : Nicolas Rossi.

- Bonjour, vous travaillez bien à l'ambassade américaine ?

- Oui, pourquoi ? dis-je en arquant un sourcil.

- J'aimerais rentrer en contact avec l'ambassadeur pour écrire un article.

- Un article ? répétai-je, surpris.

- Oui, un article. Je suis Nicolas Rossi du journal El Mundo.

- J'avais remarqué que vous étiez journaliste, mais c'est pour un article sur quel sujet ?

- Ça, c'est confidentiel !

- Pour demander à voir l'ambassadeur, c'est à l'intérieur et c'est sur rendez-vous ! dis-je en m'en allant.

Je l'ai entendu râler, puis je suis entré dans l'ambassade. Je suis monté à mon poste, Andrés était déjà à son deuxième café.

- Regarde ce que j'ai trouvé, a prononcé Andrés en s'avançant vers moi avec une feuille.

- C'est quoi ?

- En 1997, on a eu une disparition aussi massive d'enfants et de femmes dans le quartier de Ladera.

- Oui, et alors ?

- C'est le rapport du colonel Hernandez. Il a compté entre 1996 et 2001 plus de 200 disparitions. Mais ce n'est pas tout, ces disparitions ont plusieurs points communs.

J'ai commencé à jeter un coup d'œil rapide à la feuille.

- Ok, et maintenant, quels sont les points communs ?

- Regarde ! Premièrement, elles habitent toutes dans le même quartier, que ce soit ici, à Bogota ou encore à Medellin. Deuxièmement, ce sont toutes des femmes et troisièmement, elles proviennent toutes de familles pauvres.

- Le dernier point commun est intéressant. Ils n'enlèvent que des femmes issues de familles pauvres, mais pourquoi ?

- C'est la question que je me suis posée. Et regarde, dit-il en me montrant une seconde feuille. Tu te souviens de l'affaire Epstein aux États-Unis ?

- Oui, ce pédophile.

- Oui, c'est ça. Les enquêteurs ont trouvé un point commun entre les victimes. Elles venaient toutes de familles pauvres...

- Oui, mais là, nous sommes dans un cas différent de l'affaire Epstein. Nous avons des enfants impliqués dans cette affaire et je ne pense pas que des enfants de 5 ans soient attirés par l'argent !

J'ai soupiré, Andrés a pris sa chaise et il s'est installé à côté de moi.

- Justement, ça fait la différence, l'âge. Ici, on remarque que ça commence à partir de 4 ans, disons jusqu'à 30 ans. Epstein, pour ses victimes, était restreint. Là, nous sommes face à un homme qui n'est pas restreint.

- Dans tous les cas, Andrés, nous n'avons aucun pouvoir sur cette affaire. Il faut que le président de ce foutu pays nous y autorise. Sinon, malgré nos informations, nous ne risquons pas d'aller loin...

Il a repris ses feuilles et s'est installé à mon bureau.

- Je suis d'accord avec toi.

J'ai hoché de la tête, et quand je l'ai tournée vers la droite, j'ai vu ce journaliste.

- Non, non, non.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Regarde, Nicolas Rossi est là.

- Qu'est-ce qu'il veut ?

- Je ne sais pas, mais je pense qu'on devrait y jeter un coup d'œil.

Nous nous sommes tous les deux levés et sommes entrés dans le bureau de l'ambassadeur, qui avait déjà entamé sa discussion avec Nicolas.

- Ace, Andrés, que je sache, je ne vous ai pas appelés.

- On a trouvé ça marrant, monsieur l'ambassadeur, de vous rendre visite, ai-je dit avec un sourire forcé.

- De quoi est-ce que vous parlez ? a demandé Andrés.

- Ce journaliste a des questions à me poser concernant son article...

- Allez dehors, ai-je dit en m'avançant vers Nicolas.

- Mais... a-t-il prononcé.

- Nous n'avons aucune information à vous relayer pour votre article. Si vous souhaitez des informations, je pense que le colonel Lopez serait ravi de recevoir votre visite, ai-je déclaré.

- Quel accueil... a-t-il murmuré.

- Oui, c'est ça, maintenant dehors, ai-je dit.

Il a fini par se lever et j'ai regardé l'ambassadeur.

- Quoi ?

- Rien, désolé pour la gêne occasionnée.

- Je suis venu vers vous parce que vous êtes le seul, monsieur l'ambassadeur, à pouvoir me parler de cette personne là.

- Qui ça ? a demandé Andrés.

- Angela Valdez.

Nous nous sommes tous les trois regardés, et j'ai raclé la salive dans ma gorge. Ce nom au fil des années me donne la nausée. Il me procure un sentiment désagréable dans mon organisme.

- J'ai appris que cette femme avait découvert de nombreuses choses, notamment un potentiel trafic d'enfants. Et j'ai des sources qui me disent que vous pourriez m'en dire davantage.

Un silence s'est installé dans la pièce. J'ai regardé l'ambassadeur.

- Je... je, ai-je dit en bégayant. Je n'étais pas l'ambassadeur à cette époque-là. J'étais au ministère des affaires étrangères, mais comme vous, j'ai entendu parler de cette affaire avec cette femme.

- Vous n'auriez pas des contacts qui pourraient me dire ce qui s'est passé à cette époque ? a demandé Nicolas.

Je remarquais que l'ambassadeur était de plus en plus mal à l'aise. Voilà maintenant 6 ans que je vis en Colombie, et depuis je n'ai jamais compris pourquoi le nom de cette femme  met autant mal à l'aise les hommes puissants et politiques.

Car d'après eux, elle était juste folle.

- Les seuls avec qui j'avais encore contact sont morts. Un ancien agent de la DEA, Tommy Davis, et l'ambassadeur Johnson Kennedy.

Nicolas a hoché de la tête sans dire un mot.

- Un homme est encore vivant, le colonel Hernandez, mais il est en maison de retraite dans le sud de la ville.

Il a pris un bout de papier, et j'y ai inscrit une adresse. Nicolas l'a pris.

- Merci, passez une bonne journée, a-t-il dit en sortant du bureau.

Andrés et moi nous sommes tournés vers l'ambassadeur qui paraissait mal à l'aise.

- Quelque chose ne va pas, monsieur ? a demandé Andrés.

- Tout va bien, pourquoi ? a-t-il dit.

- C'est ça, ouais ! Vous êtes blanc comme la neige. Pourquoi le nom de cette femme vous perturbe-t-il autant ? l'ai-je questionné.

- Quelle femme ?

- Angela Valdez.

Nous nous sommes regardés avec Andrés, car nous avions mentionné ce prénom en même temps.

- Ce nom ne me met pas mal à l'aise. C'est juste un nom qui était assez connu à l'époque, et qui jusqu'à aujourd'hui, nous suit toujours.

- Vous avez des choses à vous reprocher ? ai-je demandé.

- Non, a-t-il dit.

Je l'ai regardé.

- Bizarre quand même, ai-je déclaré.

- Bref, foutez-moi le camp. J'ai du travail.

Je suis sorti de son bureau, j'ai mis une cigarette sur mes lèvres avec Andrés à mes côtés.

- Je n'ai jamais lu le dossier Angela Valdez, et toi ?

- Jamais non plus, on y va ?

- C'est parti.

J'ai allumé ma cigarette et j'ai tiré dessus. Je l'ai écrasée dans mon cendrier, et nous sommes montés dans la pièce des archives.

- Ace, Andrés ! Je peux vous aider ? nous a demandé Kyle.

- Non, on est juste venus faire un petit tour, a prononcé Andrés.

- Un petit tour ? a-t-il mentionné en arquant un sourcil.

- Et puis merde, Kyle, ce ne sont pas tes affaires ! ai-je dit d'un ton agacé.

- Je n'ai rien dit de mal, a-t-il dit en riant.

Il est parti. J'ai mis mon badge sur la porte afin d'entrer. Une fois à l'intérieur, j'ai allumé la lumière.

- On commence par où ?

- C'est classé comment ici ? En plus, ça sent le vieux, ai-je dit.

- Bon, regarde. Là-bas, ce sont les lettres et les années ensemble.

Nous nous sommes dirigés vers cette étagère, et nous avons commencé à chercher.

- Ana, Alana, murmura Andrés.

Après plusieurs minutes de recherche, aucun dossier au nom d'Angela.

- Attends, je vais essayer de chercher par le nom de famille, a mentionné Andrés.

Il s'est dirigé vers la lettre V, et il a commencé à chercher, mais il a finalement hoché négativement de la tête.

- Il n'y a rien.

- C'est bizarre, où peut bien être ce foutu dossier ? me suis-je demandé.

J'ai tourné ma tête vers une porte.

- Qu'est-ce qu'il y a derrière cette porte ?

- J'en sais rien moi, a dit Andrés en haussant des épaules.

J'ai avancé vers cette porte, j'ai essayé mon badge, mais cela n'a pas marché.

- Ils sont malins... ai-je dit à voix basse.

J'ai alors essayé plusieurs codes, mais ils étaient tous faux. Andrés a pris alors ma place afin d'essayer.

- Attends, je vais essayer quelque chose.

Il a pris son téléphone et a regardé quelque chose. Il l'a rangé dans sa poche, et il a commencé à taper un code.

- Ça ne sert à rien, il sera...

Je n'ai même pas eu le temps de finir ma phrase que la porte s'est ouverte.

- La date de début du mandat du dernier président.

- C'est idiot comme mot de passe, ai-je dit.

Nous sommes entrés, et nous sommes tombés sur plein de dossiers, mais ils étaient différents de ceux que nous avions dans l'autre pièce, car ils étaient dans des pochettes marron avec des couleurs.

- Nous avons les lettres, mais pas les années.

- Commençons alors.

Nous avons commencé à chercher, car les dossiers avec la lettre A étaient beaucoup plus nombreux que ce à quoi nous nous attendions.

- C'est le dernier dossier, en espérant que ce soit celui-là, ai-je murmuré.

J'ai pris le dossier entre mes mains. Et je l'ai ouvert...

- Alors ? a demandé Andrés.

- C'est...

- C'est quoi ?

Je n'ai rien dit.

- Ace ! Tu fais chier, merde !

Il s'est avancé vers moi rapidement, et il m'a arraché le dossier des mains.

- Tu aurais simplement pu dire que tu l'avais trouvé, ce dossier de merde, au lieu de faire du suspense.

- C'était juste pour créer une petite ambiance.



Quelques heures plus tard...




- Le dossier est vide, Ace. On n'a que des informations sur elle, son parcours scolaire, les métiers qu'elle a exercés, et des informations sur ses enfants, a mentionné Andrés.

J'ai lu le dossier d'Angela Valdez, un dossier plutôt court pour une femme qui a beaucoup fait parler d'elle.

- Il manque sûrement des pages, c'est pas normal. Pourquoi serait-il classé confidentiel alors ?

- J'en sais rien, Ace, mais le dossier n'est pas si intéressant que ça...

Il a balancé le dossier sur la table basse de mon salon. Il s'est effondré sur mon canapé et a regardé le plafond.

J'ai regardé la dernière page de ce dossier, et c'était des informations sur Mina. Un sourire s'est affiché sur mes lèvres en voyant la dernière photo, une belle photo de famille avec des sourires rayonnants.

J'ai tourné le dossier dans l'autre sens et je me suis rendu compte qu'une ou plusieurs feuilles avaient été déchirées.

- Regarde ! Tu vois, j'avais raison !

- T'avais raison de quoi, Ace ?

- Le dossier ne s'arrête pas là, il manque des pages. Tu vois bien, regarde, on a le début d'une phrase  ici mais pas la fin.

- Montre.

J'ai donné le dossier à Andrés, et il a écarquillé les yeux.

- Et le reste est où ?

- Est-ce que j'ai l'impression d'avoir la réponse à cette question.

Il a fait une grimace, et je lui ai montré mon troisième doigt.

- Elle était la bonne de Juan Arroyo ? Demande Andrés en se redressant.

- Qu'y a-t-il d'écrit sur le dossier ?

- Elle a travaillé pour Juan Arroyo pendant un moment, puis elle a démissionné du jour au lendemain. Elle a commencé en 1995 et a arrêté ce job en 1996. La même année où Mina est née.

- Elle est née avant ou après la démission de sa mère ?

- Elle est née 5 mois après...

Nous nous sommes regardés.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? ai-je demandé.

- Imagine juste que c'est la fille de Juan Arroyo. Personnellement, ça ne me choquerait pas, ils ont certains traits de ressemblance.

- Tu dis n'importe quoi. C'est impossible, car en 1996, Juan Arroyo était souvent en déplacement. Mais d'après certaines rumeurs de cette époque, Angela flirtait avec le chauffeur du président.

- Non ! Regarde Mina et regarde Juan Arroyo. Ils ont le même nez et le même sourire.

- Mina a le sourire de sa mère.

- Non, elle a le sourire de son père.

- Ce n'est pas son père, je te dis !

- On parie 200 dollars ?

- On parie.

Mina n'est pas la fille de Juan Arroyo pour moi.

———

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