VALDEZ

By Diosacorazon

172K 6.5K 1K

Mina Angela Valdez est une jeune femme colombienne qui essaye de s'en sortir du mieux qu'elle peut. Mais le d... More

00:Prologue
1: une rencontre particulière.
2: les larmes.
3 la simplicité.
4 : une amitié
5: voleuse
6: le téléphone.
7: le président
8: énigme
9: la paix
10 : Ricardo 1
11 trouver
12: Arroyo 1
13: Attention.
14 : fuir
15: mensonge.
16: une nouvelle maison
17: révélation .
18: enquête
Message 🌟
19: une problématique.
20: suspect et amour
21: New York
22: Affaire
23: le premier baiser
24: le début d'une flamme.
25: Ambassadeur.
26: Kennedy Johnson
27: la veille.
28: 30 mai.
Message 2🌟
29: souffrance.
30: une nouvelle ère.
31: Vivre ou mourir.
32: Préparons-nous.
33: Paix et Poison.
34: joie et disparition.
35: la folie.
36: les choses sérieuses.
37: Mina.
38: 7 juillet.
39: une rixe
40: une guerre.
41: Panama.
43: Sofia.
44: DEA.
45: Ava
46: un traité d'extradition.
47:épanouie.
48: une déception.
49: les retrouvailles.
50:méchanceté .
51: Lorenzo Cassano.
52: Noël .
53: Nouvel An
54: Rentrons.
55: elles sont là.
56: cannabis.
57 : libérable .
58: le mots de passe
59: Angela Valdez.
60: Gabriel Angel
61: une bénédiction.

42: Panama(2).

1.6K 79 16
By Diosacorazon






📖 Bonne Lecture Mes Stars📖









Point de vue : Mina











La question a provoqué un nœud étranger dans ma gorge qui avait maintenant du mal à lui répondre. Et pourtant, lui donner une réponse n'était pas si compliquée que ça.

J'ai secoué la tête de façon négative. Elle m'a fixé et a tourné les talons en direction de la cuisine. Le regard de Mariá a croisé le mien qui était rempli d'inquiétude et de tourment.

Elle a posé sa main sur la chaise juste à côté d'elle pour que je puisse m'installer. Une fois à ses côtés, aucune de nous deux n'a parlé pendant 15 minutes. Je n'avais pas le courage de lui dire la vérité.

J'avais honte de moi, honte de mon corps, honte des choix que je faisais.

- Je... je ne sais pas par où commencer.

- Tu n'es pas obligée de te confier à moi Mina, je serai là au cas où tu veux discuter.

J'ai pris une énorme respiration.

- Je... je... je suis enceinte.

Elle a tourné son regard vers moi et son visage s'est décomposé. Je m'y attendais. Elle ne l'a sûrement pas fait exprès mais Mariá a un visage très expressif. Je me suis senti mal en voyant sa réaction.

- Tu... tu en es sûr ? Demande-t-elle d'une voix tremblante.

- Oui... j'ai effectué... un test de grossesse et... Diego m'a aidée, répondais-je d'une voix tremblante à mon tour. Il m'a emmenée chez une gynécologue...

Elle n'a rien dit. Que voulez-vous qu'elle dise? Elle n'a pas la solution à ce problème.

- Tu as décidé de le garder?

J'ai hoché la tête de manière positive et elle a soupiré. Sa main s'est posée sur la mienne comme un signe de réconfort.

- Si tu l'as gardé, c'est que tu avais tes raisons. Je connais un gynécologue. Je vais essayer d'avoir un rendez-vous le plus vite possible...

Je lui ai souri timidement, elle a pris mes mains dans les siennes. On s'est regardés, elle avait ce regard pur. Elle était différente de son frère. Son âme à elle, elle était encore pure. Elle était encore humaine.

- Je vais t'aider, je ne te laisserai pas. Tu peux compter sur moi à partir d'aujourd'hui. Tu es en sécurité là où tu es maintenant...

J'ai senti des larmes quitter mes yeux. Elle m'a prise dans ses bras et je me suis effondré, et elle m'a offert ses bras en réconfort.

J'en avais tellement besoin. Ce sentiment de paix m'a envahi. C'est comme si je lui avais laissé tous mes fardeaux et qu'elle était en train de m'apaiser. Je me suis détaché d'elle et à l'aide de son pouce, elle a essuyé une larme qui coulait le long de ma joue.

- Tout ira bien maintenant, tu verras.

Je souris, elle me tend un mouchoir.

- Et... en as-tu parlé à Miguel?

Mon cœur s'est arrêté de battre et j'ai levé la tête vers elle. Une question que j'aurais préféré éviter. Et je pense que vu l'expression de mon visage, elle a dû comprendre que je ne lui avais rien dit.

- Je ne lui ai rien dit mais... je ne sais pas par où commencer. Et je pense que ce ne soit pas le bon moment... dis-je en me grattant l'arrière de la nuque.

- Tu as raison. Ce n'est pas le moment, mais quand tu verras que les choses se calmeront, parle-lui.

Elle a placé une mèche derrière son oreille et elle a repris :

- Tu sais, mon frère n'est pas parfait, mais je vois comment il est depuis que tu es là. C'est comme si tu l'apaisais, tu sais ? J'ai l'impression de rencontrer quelqu'un à chaque fois que je le vois. Il lui arrivait de sourire dans le vide.

Je l'ai écoutée attentivement.

- Chaque nuit quand tu étais au bord de la mort, Miguel n'a pas fermé l'œil une seule fois. Il dormait devant ta chambre chaque soir. C'était la même chose à l'hôpital, Miguel n'est jamais rentré... il t'a attendu. Je sais qu'il peut paraître égoïste mais c'est sa façon d'aimer...

- Égoïste, c'est Miguel la définition même, dis-je en souriant.

Elle a rigolé, elle est comme lui mais en version féminine. Et quand je dis comme lui, je parle de ce sourire que j'ai eu la chance de voir rarement.

Ce sourire qui m'apaise.

- Un enfant n'est jamais une source de malheur. Je ne pense pas que Miguel rejettera cet enfant...

Après là, c'est ton avis Mariá.

J'ai soupiré, le coucher de soleil était juste magnifique. La vue sur la plage rajoutait une certaine fraîcheur.

J'ai posé une main sur mon ventre avec incertitude. Tant que l'échographie ne sera pas faite, je m'imaginerai le pire avec cet enfant.

Peut-être qu'il est mort ? Non, Mina ne pense pas comme ça. Cet enfant survivra et vous vivrez heureux.

Je me suis appuyée sur les murs et j'ai regardé l'océan qui s'offrait devant moi. J'ai entendu des rires d'enfants et je me suis retournée. Les jumelles étaient excitées comme si elles n'avaient pas assez joué aujourd'hui.

Elles ont couru dans ma direction, un sourire innocent s'est dessiné sur leurs lèvres.

- Mes amours, dis-je en souriant.

- Mina, Mina, on peut aller à la plage ? demande Esme.

- Oui, allez, rajoute sa sœur en tirant sur ma robe.

- Mais la nuit va tomber les filles.

- Oui, mais avec maman, on regarde le coucher de soleil là-bas et on joue jusqu'à ce qui est les étoiles dans le ciel.

- Allez, Mina dit oui ! insista Esme en tirant à son tour sur ma robe.

Les deux se sont mises à me supplier et mes oreilles ne supportaient pas leurs supplications alors j'ai cédé.

- OUAIS !

Elles ont couru à l'intérieur de la maison et je les ai rejointes. Elles étaient avec leur grand-mère dans la cuisine. J'entendais leurs rires de joie.

- À tout à l'heure mami, prononce Isabella.

- Faites attention à vous mes amours.


Quelques minutes plus tard






Des galipettes, des roues et j'en passe. Elles avaient effectué toutes les figures gymnastiques qu'elles connaissaient. Et moi, je marchais derrière elles. Et à chaque figure, j'applaudissais.

J'ai fini par m'asseoir sur le sable, elles m'ont rejoint. Les petites mains de ces enfants se sont posées sur mon épiderme. J'ai caressé les cheveux d'Isabella qui avait la tête sur mes cuisses.

- Peut-on voir les dauphins ? demande Isabella.

- Non, il fait nuit et les dauphins dorment, rétorqua sa sœur.

- Il y a la lune, s'écria Isabella.

Nos yeux se sont dirigés vers la lune et en effet, elle était là et plus belle que jamais. Son reflet se voyait dans l'eau et c'était juste magnifique. Le bruit de l'océan, cette plage, un quartier calme et ces enfants.

J'avais l'impression d'être en plein rêve. 24 heures plus tôt, j'étais en train de frôler la mort en Colombie et aujourd'hui je suis en paix au Panama. La vie est étrange et bien faite. On ne connaît pas le lendemain, le lendemain est souvent surprenant et il peut toujours être meilleur.

Les filles étaient apaisées, la tête d'Esmeralda s'est allongée sur mon autre cuisse. Elles étaient si apaisées alors qu'il n'y avait rien de si spécial. C'est fou comment un simple endroit peut apaiser tant de monde.

J'ai soufflé et j'ai regardé les étoiles. Le ciel était couvert d'étoiles, les étoiles sont si loin de nous mais elles brillent. C'est un peu comme le bonheur, c'est loin de nous mais ça brille mais la seule différence avec les étoiles, c'est que le bonheur, un jour ou l'autre nous l'aurons alors qu'une étoile jamais.

Mon bonheur à moi se trouve dans mon ventre.

Je me suis laissé emporter par mes pensées. J'aimerais bien moi aussi un jour avoir une vie de famille. L'enfant que je porte sera ma famille. Cet enfant m'aimera et il m'appellera « maman ».

Ce mot que j'ai arrêté de dire à 5 ans mais que lui ou elle dira pendant un long moment.




•••






Les jumelles étaient endormies sur mon lit. Et comme à leur habitude, elles prenaient toute la place. J'ai souri en secouant la tête.

J'ai enfilé mon pyjama et je suis descendu en bas dans la cuisine. Je me suis servi un verre d'eau, il devait peut-être être 22 heures 30. Il faisait sombre mais nous avions la lune comme lumière. Je me suis servi un verre d'eau et j'ai regardé par la fenêtre.

La fenêtre de la cuisine donnait sur un immense jardin. J'ai posé mon verre dans l'évier, j'ai entendu comme des pleurs puissants venant de dehors. Ces pleurs s'étouffaient petit à petit mais le souci est que j'avais trop peur d'aller dehors pour vérifier d'où ils provenaient.

Je suis alors sorti de la cuisine afin de mieux observer. Une personne au loin pleurait... un nœud se noua dans ma gorge. Tout le monde dormait... alors qui était dans le jardin.

Je n'ai pas cherché à savoir et je suis monté en haut mais les pleurs étaient toujours présents. Alors j'ai observé par la fenêtre dans ma chambre, une lampe fut allumée par cet inconnu.

Et la prochaine chose que j'ai vue, c'était une pierre tombale. J'ai froncé les sourcils, je me suis assis au bord de ma fenêtre. Elle a tourné son visage vers la lampe et c'était la mère de Miguel et Marià.

Elle pleurait sur une tombe en pleine nuit. Je ne sais pas pour vous, mais ça fait peur...

Elle pleurait à chaudes larmes, elle s'est presque effondrée sur cette tombe. J'ai ressenti de la peine. J'ai vu quelqu'un s'approcher d'elle et c'était Marià.

- Maman... dit Marià d'une voix tremblante. Il faut qu'on rentre, il fait froid...

- Non, lui répond-elle en sanglotant. Je veux qu'on me rende mon mari...

C'était la tombe de son mari.

Marià l'a aidée à se relever avec difficulté. Elles ont fini par regagner la maison mais Mirià était toujours en pleurs.

- Marià, je t'en supplie. Dis à ton père de me revenir, dit-elle en pleurant.

Maria n'a rien répondu, j'ai entendu ses pleurs de détresse et de chagrin. Elle a perdu son époux et elle ne s'en est jamais remise.

- Pablo, POURQUOI ... POURQUOI, hurla-t-elle en pleurant.

Ses cris de peine m'ont anéanti. C'était comme un appel à l'aide.

Mes yeux étaient toujours fixés sur la porte et mes oreilles toujours captivées par ses pleurs qui me captivaient. Soudain, ils se sont arrêtés. La porte de ma chambre s'est ouverte brusquement sur Marià, elle avait pleuré.

Ses larmes continuaient de couler.

- Tu ne dors pas encore ?

- Non...

- Je suis désolée pour le bruit.

- Non... non ce n'est pas grave mais elle va mieux.

- Elle... elle essaie, dit-elle avec un sourire forcé.

Elle a refermé la porte, sa chambre était juste à côté. Et j'ai pu entendre ses pleurs s'étouffer.

La douleur de perdre un parent, je la connais. Mes larmes aussi étaient prêtes à refaire surface mais non, il ne faut pas que je pleure.

Tout ira bien.




Quelques jours plus tard






- Tu comptais me dire quand tu étais enceinte, hum ? Demande-t-elle, en colère.

J'ai retiré mon bras de son emprise et je l'ai regardée.

- Quand je me sentais prête, mais vu que madame se mêle de mes affaires...

- C'est normal que je me mêle de tes affaires, Mina, je suis ta grande sœur !

J'ai croisé mes bras et je l'ai regardée, cette phrase tournait dans mon cerveau.

- Si tu étais réellement ma grande sœur, tu m'aurais sauvée... ce... ce jour-là, prononçais-je la voix tremblante.

Elle n'a pas répondu, elle m'a fixé pendant un moment. J'ai senti mes larmes couler.

- Alors ne me reproche pas de t'avoir caché cette grossesse car si aujourd'hui, on en est là c'est à cause de toi. C'est à cause de toi et de ton irresponsabilité. J'ai souffert pendant plus d'un mois et demi et jusqu'à aujourd'hui, mon corps et mon âme en souffrent mais je suis dans un déni. J'ai préféré ignorer la douleur qui me ronge pour l'enfant que je porte alors ne me fais pas de leçon de morale. Si aujourd'hui, je suis morte intérieurement c'est de ta faute, ta putain de faute et je...

Je n'ai pas eu le courage de terminer ma phrase. Mes larmes ont rempli la pièce, j'ai pleuré. J'ai vidé mon sac après 2 mois. Elle ne sait pas à quel point ma seule raison de survivre est cet enfant que je porte.

Elle est la réponse à ma mort mais elle se permet de me faire des leçons de morale. Un sanglot étouffé s'est échappé de mes lèvres. J'étais épuisée de tout, mon âme était fatiguée.

J'ai senti ses mains m'envelopper. C'était pour elle un signe d'excuse pour les paroles qu'elle venait de prononcer.

- Je... je suis désolée, Mina, dit-elle en me caressant les cheveux.

Elle est désolée... mais être désolée ne séchera pas mon chagrin et ça ne guérira pas mes peines.

Elle s'est détachée de moi. Elle a essuyé mes larmes avec son pouce.

- Je vais te laisser tranquille...

Elle a quitté la cuisine, Mariá est entrée. Elle a fait une tête d'incompréhension en voyant Manuela sortir de la cuisine en l'ignorant.

- Oh, qu'est-ce qui s'est passé ici ?

- Rien, on peut y aller ?

Elle a hoché de la tête, nous sommes sorties de la maison. On est montées en voiture, le paysage était juste magnifique. Il était midi et le soleil était déjà bien haut.

La chaleur était lourde, on pouvait à peine sentir le vent. Cette chaleur était quand même agréable. On pouvait voir des jeunes de notre âge et les plus âgés se dirigeaient vers la plage, une belle ambiance.

Je me suis appuyée sur le bord de la vitre de la fenêtre. J'ai fermé les yeux et j'ai laissé le peu de vent qu'il y avait frôler mon épiderme.

On est arrivé devant le cabinet du gynécologue. Cette femme a appelé Mariá et nous sommes entrées dans son bureau.



Quelques minutes plus tard






- Il est encore là, vous voyez, juste là, dit-elle en m'indiquant l'écran.

J'étais éblouie devant l'écran. Ce bébé avait quand même survécu à de nombreux accidents. Il était toujours là, il ou elle avait toujours la volonté de vivre.

Les larmes ont commencé à couler. Et cette sensation de paix m'a envahie, la seule chose qui m'a maintenue en vie jusqu'à maintenant est vivante.

- Votre bébé se porte bien, Mina.

Je lui souris et je finis par essuyer mon ventre et me rhabiller. María me sourit, je la rejoins.

- Vous comptez rester au Panama, tout le long de votre grossesse?

- Oui, normalement.

- Tant mieux alors, dit-elle avec un sourire chaleureux, je vais vous suivre durant votre séjour ici.

- Merci beaucoup, dis-je.

- Ce n'est rien, comment vivez-vous cette grossesse?

- Pour l'instant, je suis dans une phase d'acceptation.

- D'accord, avez-vous parlé avec le père?

Une question qui m'a directement refroidie. J'ai vu María lui faire signe d'arrêter afin qu'elle se taise mais trop tard, la question était déjà posée.

- On ne se parle plus...

- Oh... je comprends, excusez-moi si j'ai touché à un sujet sensible.

- Ce n'est rien, déclarai-je avec un sourire forcé.





•••





Elle avait l'air ailleurs, ses pleurs étaient de plus en plus fréquents. C'était même chaque soir, et chaque soir María la ramassait à la petite cuillère. Elle leva son regard vers moi, elle me fit signe d'approcher.

Je m'avançai vers elle avec un sourire timide. Je m'assis à côté d'elle, et jusqu'à aujourd'hui, je n'avais pas remarqué que quand elle s'asseyait dans le jardin, c'était toujours face à la tombe de son mari.

- Comment s'est passé ton rendez-vous chez le gynécologue?

- Bien, merci...

Elle but une gorgée de thé.

- Je suis désolée pour le dérangement que j'ai causé ces derniers temps, je traverse une période difficile...

- Ce n'est rien, vous êtes chez vous après tout.

- Tu peux me tutoyer.

D'accord...

- Mon mari me manque énormément, alors certains soirs, je m'assois devant sa tombe...

- Et comment était ton mari ?

- Tu vois Miguel ? C'était le même. Mon mari vivait pour sa femme, ses enfants, ses proches, mais aussi pour son cartel. Il y a 6 ans, quand il a rendu l'âme, j'en ai fait un arrêt cardiaque. Je ne me voyais pas vivre sans lui...

Chagrin d'amour...

- Mais bon, je ne vais pas te raconter tout ça. Tu vas t'ennuyer.

- Non, raconte-moi, insistai-je.

- Nous étions ensemble depuis 1984, j'avais 27 ans et lui 30. J'étais jeune et follement amoureuse, j'avais accepté cette vie dangereuse rien que pour lui. Et en 1992, je suis tombée enceinte de Miguel, et un an après de María.

Miguel et moi avons donc 4 ans d'écart, et j'ai 3 ans de différence avec María.

- Au début, tout allait bien, mais à partir de 97... les choses ont commencé à changer. La paix que nous avions connue n'existait plus. Des rumeurs circulaient, des histoires assez louches nous entouraient, mais je savais que mon mari n'était pas impliqué dans cela...

- Pablo n'avait plus le droit de mettre un pied au Mexique à cause de l'affaire Garcia, le gouvernement colombien n'était plus aussi stable et les rumeurs sur un trafic d'enfants impliquant plusieurs personnes, notamment mon mari, étaient au centre des médias...

Elle soupira.

- La solution pour les enfants et moi a été de fuir pendant un moment ici au Panama, pendant que en Colombie, les choses étaient tendues. En 2000, les choses se sont calmées. La mort de plusieurs personnes a été le bonheur de certains. Et nous avons vécu heureux pendant encore 14 années, jusqu'au jour où mon mari s'est fait assassiner...

Ses larmes se mirent à couler petit à petit. Je lui tendis un mouchoir qu'elle refusa.

- Et jusqu'à aujourd'hui, même après 6 années, mon cœur saigne toujours autant de la perte de son possesseur.



•••




Le regard fuyant vers cette télévision qui diffusait les ravages de la guerre qui venait de commencer. Des centaines de morts et de blessés, des veuves, des veufs et des orphelins.

Ma Colombie va mal...

Voir ces femmes et ces enfants en pleurs. Certaines cherchent encore leurs proches, d'autres les enterrent.

Mais que fait le gouvernement pour arrêter ça ? Rien. Il ferme les yeux alors que deux hommes puissants s'entretuent et c'est la population qui en paie les conséquences.

- Mademoiselle Mina, c'est dõn Miguel au téléphone.

Je lui souris et pris le téléphone que je posai sur mon oreille. Son souffle produisit un effet étrange dans mon cœur.

- M... Mina....

Cette voix, cette voix qui me guérit dans ce malheur. Elle est là. Et rien que de l'entendre, elle me procure un sentiment inimaginable que je ne saurais expliquer.

- Miguel...

- Est-ce que ça va ? demanda-t-il avec une voix fatiguée.

- J'essaie d'aller bien. Et toi ? lui demandai-je en marchant dans le salon.

- Je... je vais bien, mentionna-t-il.

Nous restâmes dans un silence pendant au moins 5 minutes. Je n 'osais pas lui parler, encore moins depuis que je sais que cette grossesse se déroule plutôt bien pour l'instant.

- Tata.

- Hum.

- J'en aurai bientôt fini avec cette guerre, je te le promets.

- Ne fais pas une promesse que tu ne pourras pas tenir... Les dégâts sont déjà énormes, dis-je en regardant l'écran de télévision.

- Cette guerre est une remontada, mais au final, je gagnerai ce match.

Je soupirai.

- Pourquoi est-ce que tu m'appelles « Tata », le questionnai-je.

- Tata était la femme de Pablo Escobar. Cette femme a toujours été aux côtés de cet homme malgré sa cruauté et son amour pour le crime. Elle était forte, fragile et belle. Elle a réussi à se relever quoi qu'il arrive. Pablo l'a tant aimée. Je te vois en elle...

- Pablo était un psychopathe et toxique, Miguel.

Il émit un rire nerveux.

- C'est ce que je suis, non ? Et pourtant, tu ne me fuis pas. Tu me vois comme un psychopathe et un homme toxique qui a tout fait pour te garder près de lui malgré le danger.

- Tu parles comme si c'était une fierté, rétorquai-je en avançant vers la cuisine.

- Que serait l'amour sans le risque ?












Point de vue: Miguel













- Miguel, Miguel.

- Putain de merde, mais il est sourd ou quoi ?

- Oh, sale rat ! On te parle !

Je sentis comme une pression sur ma cuisse. Je sursauta et c'était Eduardo.

- Putain de merde, depuis tout à l'heure on te parle avec Hugo, est-ce que tu nous écoutes ?

- Ouais, ouais, faites comme vous voulez pour la carte du chemin.

- Quelle carte ? m'interrogea Hugo en levant un sourcil, tu n'as rien écouté.

- Hugo, répète pas ! Tant pis pour lui.

Je frottai mes yeux. Mes pensées avaient pris le dessus. Elle était dans ma tête et à chaque fois que je fermais les yeux, je revoyais cette image de paix d'elle. Je la revoyais, elle, ma source de paix. Et c'est fou comment même à distance, cette femme a un impact sur moi.

- Je vous écoute maintenant, j'étais ailleurs, désolé.

- Eh bien, c'est une première. Miguel s'excuse, bon, dit Hugo. Je n'ai toujours pas réussi à trouver ses enfants, mais une chose est sûre, c'est que les personnes qui ont piraté notre logiciel nous connaissent bien.

- Comment ça ?

- Ils sont assez proches de nous pour être malins au point d'avoir implanté une mise à jour et d'avoir modifié les images de vidéosurveillance. C'est un autre niveau de hacking.

- Tu penses que tu pourrais retrouver les images originales ?

- Ça va être très très compliqué ! Ils sont très forts. Je peux toujours essayer, mais je ne promets rien.

- Miguel, ça fait maintenant 3 enfants qui ont disparu. Un autre enfant a disparu il y a quelques semaines et c'est une fille.

- C'est fou comment ces gens-là ne prennent que des petites filles, commenta Hugo.

- La question maintenant qui me trotte dans la tête est « Qui sont ces gens-là ? », dis-je.

- La question que tout le monde se pose... C'est bizarre. Ils ne prennent que des petites filles pour l'instant.

- Ça peut déjà nous aider ! C'est une bonne piste, ils kidnappent que des petites filles entre 3 et 8 ans.

- Antonio, je veux que tu ailles à Ladera. Prends une équipe avec toi, allez toquer à chaque porte. Je veux savoir le nombre de femmes et de petites filles.

- De chaque maison ? demanda-t-il étonné.

- Si je te dis d'aller toquer à chaque porte, c'est pour quoi faire ?

Je l'entendis soupirer. Cela fait déjà plus de deux semaines que cette guerre a commencé. Et elle dure beaucoup trop longtemps à mon goût.

Pablo est entré dans le salon avec une enveloppe qu'il me donna.

- Voilà, prononçai-je en me redressant et en ouvrant l'enveloppe.

- C'est quoi ? demanda Eduardo curieusement.

Je regardai ses photos, il s'était faufilé dans la foule comme si de rien n'était. Il était entré dans la maison de Mina, il avait discuté avec cette femme et même avec d'autres habitants.

- Nicolas Rossi, journaliste de El Mundo. Il a demandé près de Mina et de Manuela à Ladera, dis-je en regardant les autres photos.

- Dans quel but ? rajouta Antonio en prenant les photos sur la table.

- Je me pose la même question.

- Ça fait beaucoup de questions là, Miguel, non ? me demanda Hugo.

- Depuis qu'elle est rentrée dans ma vie, Hugo, je me pose beaucoup de questions. Et il n'y a pas un jour où une nouvelle problématique s'offre à moi.

- Je veux savoir ce qu'il cherche, dit Eduardo. On le kidnappe ?

Nous nous sommes tous retournés vers lui, j'émis une expression de dégoût.

- Tu crois que c'est le moment ? On a d'autres chats à fouetter. On s'occupera de lui plus tard, il n'est pas encore une menace.

- Miguel, un journaliste est toujours une menace... prononça Antonio.

Mon téléphone a vibré et je l'ai sorti de ma poche. Un message de Sofia.

« Diego, ne me réponds plus depuis quelques jours. Tout va bien, j'espère ? Appelle-moi Miguel. »

Je vais devoir faire l'une des choses les plus douloureuses, annoncer à Sofia le décès de Diego...

J'ai montré le message aux garçons qui se sont figés.

- Je vais lui dire de me rejoindre.

- Où ça ? demanda Hugo.

- Dans les montagnes.

Sofia, es-tu prête ?

———

Mes réseaux 📸 :

TikTok 📷 : diosa.corazn
Instagram 📸: diosa_corazon

2 semaines sans vous avoir sortie une partie🥲.

Je suis là maintenant.

Continue Reading

You'll Also Like

388K 1.2K 9
Quelques histoires coquines... N'oubliez pas de voter pour me motiver 😉🥰
My Empire By Nemesis

Teen Fiction

155K 13.4K 97
Prête à tout pour mon empire...
6.7K 367 47
Je pense que la fin est proche pour nous tous.
233K 16.7K 95
« L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde » - Nelson Mandela.