Play with fire ( Tome 2 )

By unxpetiteblonde

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Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... More

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre un.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre quatre.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre sept.
chapitre huit.
chapitre neuf.
chapitre dix.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quatorze.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre dix-neuf.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-huit.
chapitre vingt-neuf.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.

chapitre trente six.

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By unxpetiteblonde

Le point de vue changera plusieurs fois au cours du chapitre.





Point de vue Nora Swan.




- Révolution ! S'écrie la voix de Jules avant que je ne me reçoive une boule de neige en pleine tête.

- Mais je rêve ! On est dans la même équipe espèce d'idiot ! Hurlais-je comme une folle sur mon ami.

- Pas de pitié en temps de Guerre.

Je roule des yeux et construis une nouvelle boule de neige avec mes mains, que je lui lance sans aucune pitié, alors qu'il mime un visage choqué en me fixant, la bouche grande ouverte.

- Œil pour œil ... dent pour dent. Sans rancune ?

Depuis une demi-heure, nous étions en pleine bataille de boule de neige, et autant avouer qu'on ressemblait à des gamins de dix ans à hurler et courir de partout autour du chalet, heureusement, isolé des autres habitations.

C'était notre dernier jour de vacances ici. Loin de notre vie que nous avions laissé de côté le temps de quelques jours.

Et demain, ce sera notre retour brutal à la réalité. Alors, nous profitions un maximum de nos derniers instants ici.

Hier, nous avions fait une balade à cheval, en pleine neige, et c'était si incroyable que j'ai mis du temps à m'en remettre. Je crois aussi que cette journée à causé un traumatisme à mon frère qui est tombé de son cheval après quelques mètres seulement.

Je sors de mes pensées quand je sens une nouvelle boule de neige s'écraser sur moi, et je pose un regard froid sur Kilian qui me sourit de toutes ses dents, en s'approchant de moi.

- Désolé bébé, mais je défendrai Jules envers et contre tout.

- Ah ! Je savais que Kilian était un homme capable. S'écrie Jules au loin, alors que je secoue la tête en m'empêchant de sourire.

Soudain, Kilian claque un baiser sur ma joue et s'éloigne aussitôt de moi, en essayant de lancer sa nouvelle boule de neige sur Chiara qui le menace en courant dans la direction opposée à lui.

Je rigole puis, après quelques minutes encore, nous décidons d'enfin stopper notre bataille de boule de neige et regagnons l'intérieur du chalet. Je me dirige rapidement dans la salle de bain afin de prendre une douche, puis j'enfile une tenue confortable, avant de regagner le salon dans lequel certains de mes amis se trouvent déjà.

À travers la fenêtre de la cuisine, j'aperçois Julia et James en train de confectionner un bonhomme de neige, ce qui semble réjouir ma meilleure amie qui sourit comme une petite fille, et je ne peux empêcher mes yeux de s'émerveiller face à cette vision.

James la rend si heureuse que leur histoire donne envie d'être vécue.

Lorsque je les vois aussi complices et aussi fusionnel, j'en ai presque envie de tout oublier, de retomber amoureuse à mon tour et de vivre la vie que je mérite auprès d'un homme qui me mérite.

Puis, je m'empêche de rire quand mes yeux se posent sur Iris et Andrew qui essaient de se prendre en photo dans la neige pour partir d'ici avec des clichés digne de ce nom. Mais cette séance photo semble être un carnage si j'en crois les fous rires qui s'emparent d'eux à chaque fois qu'ils essaient d'être sérieux.

Je remplis un grand verre d'eau et regagne le salon, puis je hausse un sourcil en observant Jason et Iris en pleine partie de Just Dance, sous les regards amusés des autres qui se moquent de leurs pas de danse ridicules.

Même loin de New-York, ces deux-là ne changent pas leurs habitudes.

Soudain, je sens une main s'enrouler autour de poignet, puis je pose mon regard sur Kilian assit sur le fauteuil à côté de moi. Son sourire toujours au coin de ses lèvres, il m'attire lentement jusqu'à lui, afin de me faire tomber sur ses genoux alors que je me laisse faire comme si la situation était normale.

Je cale mon dos contre son torse alors qu'il enroule ses bras autour de mon ventre, puis niche sa tête dans mon cou, ses lèvres frôlant ce dernier pendant qu'une série de frissons s'empare involontairement de moi.

Il se contente d'effleurer mon cou sans jamais y déposer des lèvres, alors que ma respiration s'accélère, ses mains autour de moi m'empêchant même de bouger.

Soudain, je sens ses lèvres déposer un baiser humide sur ma peau, et je suis soulagée de constater que personne ne nous regarde, d'autant plus quand mes mains se déposent sur les siennes autour de moi.

Il dépose un, puis deux, puis trois baisers très courts sur ma peau alors que son souffle chaud s'écrase sur moi.

C'est de la torture.

Le pire ? C'est qu'il le sait. Il sait l'effet qu'il a sur moi et il en joue continuellement depuis le début de notre pari, juste afin de me faire céder.

Le pari. Cela me rappelle tellement de souvenirs que j'en serai presque nostalgique. C'était une époque durant laquelle jamais je n'aurai pensé vivre une telle histoire avec Kilian.

Le premier qui tombe amoureux a perdu.

Quelle connerie. Et pourtant, j'ignore ce que serai ma vie aujourd'hui sans tout ce que nous avons vécu avec ce jeu entre nous. Même si, je pense que j'aurai préféré une toute autre fin, une finalité qui ne me ferait pas aussi mal dans la poitrine.

- Tu vas craquer ... susurre Kilian contre mon oreille, alors que je sens son sourire contre ma peau.

- Jamais. Soufflais-je à mon tour, faiblement. Je ne te laisserai pas ce plaisir.

Je le sens subitement mordiller le lobe de mon oreille tout en souriant, alors que mes ongles se plantent dans la peau de ses mains, laissant son sourire s'élargir encore un peu.

- Ne jamais dire jamais, bébé ... je sais que j'y suis presque.

Je roule des yeux puis tourne légèrement mon visage vers lui afin de verrouiller nos yeux, et je constate son regard à la fois amusé, à la fois malicieux.

Alors que ses yeux font des allers et retours entre mon regard et mes lèvres, son regard s'assombrit aussitôt, devenant brûlant et ... avide.

- Tu craqueras le premier, bébé, souris-je en constatant qu'il a de plus en plus de mal à se contenir.

- Si ça ne tenait qu'à moi, ça serait déjà fait depuis longtemps, soupire Kilian, son souffle s'écrasant contre mes lèvres. Mais tu me connais, Swan. Quand on joue ensemble ... je déteste perdre.

Mon sourire se fait un peu plus grand alors que j'approche davantage mon visage du sien, jusqu'à ce que nos nez se frôlent, puis je dépose mes doigts sur son menton pendant qu'il semble avoir de plus en plus de mal à rester calme.

L'arroseur arrosé, non ?

- Alors bonne chance ... murmurai-je contre lui, avant de subitement me lever de ses genoux.

Je perçois rapidement son regard sombre me fixer, alors que je dissimule difficilement mon amusement derrière un visage neutre.

Nos amis sont tellement concentrés sur les parties de Just Dance qui se jouent sous leurs yeux qu'ils n'ont même pas remarqué ce qu'il vient de se passer, ce qui me rassure franchement.

Ceci-dit, je suis presque certaine qu'Iris et Eva ont remarqué quelque chose, si j'en crois les sourires qui flottent sur leurs lèvres alors qu'elles ne cessent de se lancer des regards complices malgré la distance entre elles.

Finalement, je décide d'aller boucler ma valise pour notre départ demain, alors je regagne ma chambre dans laquelle je vide mon placard que j'avais rempli comme si nous venions ici pour trois ans.

Je soupire quand je plie le dernier vêtement que je dépose sur les autres, puis ne peux empêcher un sentiment de tristesse m'envahir.

J'adore les départs en vacances. Je déteste les retours à la maison.

- Tu déprimes ? S'élève une voix familière dans mon dos, alors que je sursaute de surprise.

- T'es vraiment malade, soufflais-je, une main sur le cœur. Je te jure que je vais finir par crever à cause de toi.

Kilian pouffe de rire en se moquant ouvertement de moi, me laissant hausser un sourcil. Puis, je m'empare de l'un des oreillers sur mon lit avant de lui lancer à la figure, sans qu'il n'ait le temps de le réceptionner.

- Arrêtes de te foutre de ma gueule, idiot.

- Idiot, vraiment ? Me demande t'il, l'oreiller en main tout en s'approchant de moi.

J'allais le menacer de ne pas faire un pas de plus, mais je n'eus le temps de rien faire que je sens ses deux mains s'emparer de ma taille avant qu'il ne me jette sans délicatesse sur le lit. Puis, j'essaie de me protéger avec un oreiller pendant qu'il s'approche encore de moi, son arme à la main.

- Tu pourrai être un peu plus douce avec moi, tes mots brisent mon petit cœur ... soupire Kilian d'un air dramatique.

Je roule des yeux puis n'eus le temps de me relever qu'il me frappe avec son oreiller, me laissant jurer contre lui avant que je ne lui rende ses coups en gesticulant comme une gamine.

Je bouge les jambes dans tous les sens et je sens que je lui mets des coups de pieds, ce qui semble lui déplaire puisqu'il monte à son tour sur le lit, s'assied sur moi, comme s'il était chez lui, puis bloque les mouvements de mes jambes à l'aide des siennes.

- Eh ! Tu triches. Crachai-je froidement en essayant de me débattre.

- La seule règle, c'est qu'il n'y a pas de règles, Swan. Assumes les conséquences.

Je lui lance un regard froid qui ne fait qu'élargir son sourire stupide qui ne le quitte jamais, puis je frappe de nouveau sa tête avec mon oreiller.

- Arrêtes de sourire.

- Compris, chef.

- Et descends de mon corps. T'es lourd. Soufflais-je en serrant l'oreiller fin contre moi.

Kilian arque un sourcil, avant de retirer de force mon oreiller, de s'appuyer sur moi de tout son poids, enroulant ses bras autour de moi alors que je râle davantage contre lui.

- T'as grave de la chance d'avoir mon corps sur le tien. Beaucoup en rêveraient. Sourit t'il en nichant sa tête dans mon cou.

Comme si cela était un réflexe, je ne peux m'empêcher d'enrouler mes bras autour de lui, alors que les battements de mon cœur ne font que s'intensifier, et la boule dans mon estomac ne se fait que davantage ressentir.

Je n'arrive plus à contrôler mes émotions. Je ne contrôle plus rien. Et ça m'effraie totalement.

Alors, je fais comme si j'étais indifférente. Comme si je gérais parfaitement la situation. De cette manière, j'essaie de me convaincre que tout ira bien, que je n'ai pas peur.

- Alors vas plutôt t'écraser sur elles. Je me passerai volontiers de mourir sous ton poids. Laissais-je finalement échapper après un instant de silence.

- Hors de question. Tu es l'élue. C'est sur toi que j'ai choisi de passer le reste de ma vie. Rigole Kilian d'une voix amusée et enfantine.

Je ne peux m'empêcher de pouffer à mon tour, alors qu'il ne bouge pas d'un centimètre durant plusieurs minutes, se contentant d'effleurer ma peau de ses lèvres sans jamais les poser dessus.

Je sens ses doigts caresser ma peau par dessous mon pull, en bas de mon dos, sans jamais remonter le long de celui-ci. Sans jamais dépasser la moindre limite.

Même si beaucoup trop de limites ont déjà été franchies entre nous.

Il faut croire que je suis en incapacité de tenir mes promesses et mes engagements quand ceux-ci le concernent.

Un long silence s'installe entre nous, et je profite de celui-ci pour fermer les yeux et apprécier le moment. Ça me fait du bien, je crois. Cela faisait longtemps que Kilian et moi n'avions pas été ... comme ça.

Soudainement, il relève sa tête vers moi, un sourire d'enfant scotché aux lèvres alors que ses yeux verts détaillent mon visage en s'arrêtant un court instant sur mes lèvres.

- Et si on allait dans la piscine ? Me demande t'il alors que je laisse tomber mes bras sur le matelas.

- Seulement si tu me promets de te noyer.

- Toi, tu évoques un peu trop ma mort en ce moment. Je vais finir par me vexer. Me dit-il alors qu'un sourire étire mes lèvres.

Kilian se relève enfin du matelas et me tire délicatement par les bras, son sourire idiot sur le visage, afin de me forcer à me lever à mon tour.

Je m'exécute rapidement et m'empare d'un de mes maillots de bain une pièce, avant de l'enfiler une fois Kilian sorti de ma chambre. Tout de même, on en est pas au stade où je me déshabille devant lui.

J'arrive quelques minutes plus tard devant la piscine, dans laquelle il semble déjà se trouver, réalisant des mouvements avec ses bras dans l'eau, le regard rivés sur celle-ci.

Il lève aussitôt les yeux vers moi quand je referme la baie coulissante, et un sourire incurve le coin ses lèvres. 

Il détaille lentement mon corps dénudé, laissant traîner son regard sur chaque parcelle de celui-ci, alors que j'ai l'impression qu'il me brûle rien qu'avec ses yeux, me laissant doucement frémir. Il mordille sa lèvre inférieure quand ses yeux se posent de nouveau sur mon visage, semblant attendre patiemment que je le rejoigne.

Je dépose ma serviette puis me dirige vers les escaliers de la piscine afin d'y rentrer lentement, sous son regard insistant qui ne cesse de suivre mes mouvements.

- Pourquoi tu ne viens pas vers moi ? Me demande t'il faiblement en constatant que je m'arrête en bas des escaliers.

- Distance de sécurité. Soufflais-je tout en m'avançant, prenant soin de ne jamais trop m'approcher de lui.

Kilian hausse un sourcil alors qu'une étincelle joueuse semble traverser son regard, puis je l'aperçois s'approcher légèrement de moi, alors que j'effectue quelques pas en arrière.

- Ah oui ? Me demande t'il, son sourire perceptible au son de sa voix. Aurais-tu peur de ne pas pouvoir résister, Nora Swan ?

Je pouffe en feignant un air moqueur, afin de dissimuler toutes les émotions qui s'emparent de mon bas ventre et qui accélèrent les battements déjà trop rapides de mon cœur.

- Tu me sous-estime, Kilian Harris.

- Dans ce cas, approches si tu l'ose ... susurre t'il en arrivant à ma hauteur.

Je fais tellement de pas en arrière que je sens mon dos percuter le mur de la piscine, ce qui semble satisfaire Kilian qui sourit d'un air vainqueur, face à ma position de faiblesse.

Quand quelques centimètres séparent nos deux corps, il dépose ses mains sur le mur, de chaque côté de mon corps maintenant encerclé par lui.

- Quoi ? Lui demandais-je, haletante, en sentant son regard pesé lourdement sur moi.

Toujours muni de son sourire, il se penche jusqu'à ce que son visage ne se retrouve contre mon oreille, alors que j'essaie tant bien que mal de garder la face.

- T'es belle ... murmure t'il contre moi. Mais c'est un secret, ne le dis à personne.

Je laisse échapper un rire dans un souffle alors qu'il sourit contre ma peau, bien trop vulnérable face à ses mots, face à ses gestes.

Face à lui.

- Je sais. Je suis une star. Si tu veux, je te ferai un autographe un de ces jours.

Tout de même, n'oublions pas que je suis incroyable, dans tous les sens du terme.

- Je n'arriverai jamais à me satisfaire d'un autographe ... je suis un privilégié, après tout, non ?

- Ah oui ? J'aimerai bien savoir pour quelle raison tu le serai. Soufflais-je alors qu'un sourire joueur traverse la barrière de mes lèvres.

Je sens soudain ses mains se poser sur mes hanches, collant entièrement mon corps au sien, alors que je me retrouve à présent entre lui et le mur.

Je sens ses cheveux mouillés par l'eau de la piscine dans laquelle il a dû nager avant mon arrivée frôler la peau nue de mon cou, me procurant une longue série de frissons incontrôlés.

Soudain, ses lèvres chaudes et humides se posent sur mon cou, afin d'y déposer un court baiser, puis un deuxième, et encore un autre. Ses mains caressent lentement mes hanches avant d'entourer mon corps et de se lier dans mon dos.

Non.

C'est une mauvaise idée.

La pire idée au monde.

Et cette pensée ne fait que s'accentuer quand je le sens déposer des baisers plus longs sur ma peau, et je devine qu'il laisse sa trace sur moi, ce qu'il n'avait absolument jamais fait avant aujourd'hui.

- Kilian ... soupirai-je afin de lui intimer de ne pas me laisser de marque, mais son prénom ne sort pas de mes lèvres comme une menace.

- Un mot de ta part ... murmure t'il contre ma peau. Et j'arrête tout.

Il ne fait pas le moindre mouvement en attendant sans doute une réponse de ma part, mais quand je n'arrive pas à lui répondre de vive voix et que seule ma main passe dans ses cheveux auxquels je m'accroche légèrement, il comprend que je n'arriverai jamais à l'arrêter.

Mon cerveau le voudrait. Mon corps en revanche, c'est une autre histoire.

Et ne parlons même pas de mon cœur qui fait des loopings dans ma poitrine, en me suppliant de ne jamais interrompre ce moment.

Je ne comprendrai sans doute jamais de quelle manière notre relation a pu basculer d'une haine viscérale que j'éprouvais à son égard, à ce sentiment totalement étrange et d'une puissance indescriptible.

La vérité, c'est que je déteste Kilian. Je le déteste puissamment. Je le déteste follement. Je le déteste passionnément.

Mais il m'attire comme un aimant. Et dans ces moments-là, j'en oublie presque tout ce qu'il m'a fait subir. Tout ce qu'il m'a infligé et toutes les questions auxquelles je n'ai pas eu de réponse.

Kilian me fait tout oublier. Et il ravive en moi des émotions si fortes et si intenses que jamais plus je ne pensais être capable de ressentir.

Je sens de nouveau ses lèvres se poser sur ma peau, alors que je suis totalement déconnectée de la réalité le temps d'un instant. Dans une transe totale. Dans une bulle loin de tout.

Mon cœur menace d'exploser d'un instant à l'autre tant il tambourine fort dans ma poitrine, et je menace de m'abandonner à Kilian d'ici peu de temps si je n'ai pas la lucidité suffisante pour arrêter ce jeu bien trop dangereux entre nous.

Ses baisers remontent lentement le long de ma peau, puis il mordille une nouvelle fois le lobe de mon oreille avant de déposer ses lèvres sur ma joue, une fois, puis deux, s'approchant bien trop dangereusement de mes lèvres.

Bientôt, il se retrouve à quelques millimètres d'elles, le regard sombre et désireux.

Désireux ... de moi.

Est-ce qu'il va craquer le premier ?

Alors que ses yeux ne quittent plus mes lèvres, je les humidifie en passant lentement ma langue dessus, dans un geste que je veux sensuel et qu'il ne semble pas manquer, si j'en crois sa prise qui se resserre autour de moi.

Alors, je laisse ma main se déposer sur sa joue, un sourire naissant au coin de mes lèvres, joueur comme il le connaît si bien.

- Crois-moi, bébé, tu me fais beaucoup d'effets ... souffle t'il contre mes lèvres. Mais j'ai encore suffisamment de lucidité pour ne pas tomber le premier.

Sur ces dernières paroles, je n'eus le temps de réfléchir que je le sens me porter dans les airs avant de me jeter violemment dans l'eau, mon corps coulant comme un vulgaire objet.

Connard.

Je remonte vivement à la surface de l'eau, jetant un regard noir dans sa direction alors qu'il rigole ouvertement de moi.

Puis, de cette manière, je commence à gicler de l'eau dans sa direction, alors qu'il essaie de me couler à plusieurs reprises, réussissant bien évidemment toutes les fois, pendant que je l'insulte de tous les noms d'oiseaux me passant par la tête.

Et après de longues minutes passées ensemble, à nous retrouver et à nous amuser comme deux enfants qui n'ont aucun problème dans leur vie et dans leur relation, nous sortons enfin de l'eau.

Nous passons ainsi notre dernière soirée tous ensemble dans le chalet de Lewis, à vider notre frigo encore rempli, à boire et discuter de toute et de rien, de la vie et d'anecdotes ridicules, avant de tous aller dormir avant notre départ tôt demain matin.

Et je crois que, définitivement, c'était les plus belles vacances de toute ma vie.




***




Point de vue Kilian Harris.




J'ouvre péniblement les yeux quand des voix agitées se laissent entendre autour de moi.

- Mais j'ai plus de place dans ma valise ! S'élève une voix que je reconnais comme celle de Nora.

- Et tu crois que moi, j'en ai ? Entendis-je alors Jason lui demander. Je te dis toutes les fois que tu prends trop au sérieux le au cas où, quand on part en vacances.

La blonde soupire fortement, et je laisse un sourire m'échapper en me levant de mon lit, simplement vêtu d'un jogging. Je me dirige vers la porte de la chambre que j'ai finalement partagée avec Nora presque toutes les vacances, puis je l'ouvre lentement pour tomber sur elle, dans le couloir, en face de la chambre de son frère.

Elle se tourne vivement dans ma direction, laissant ses yeux se poser sur son visage avant que je ne vois son regard détailler mon corps un peu trop dénudé.

Bordel, arrêtes de me regarder comme ça.

Je vais finir par lui sauter dessus. Je dois avouer que j'ai un peu trop de mal à me contenir quand il s'agit d'elle. Si ce stupide pari entre nous n'était pas rentré en jeu il y'a quelques jours, j'aurai déjà posé mes foutues lèvres sur les siennes.

Elle me rend dingue. Et je crois qu'elle arrive de moins en moins à jouer l'indifférence devant moi. Petit à petit, elle laisse tomber les barrières solides érigées autour d'elle.

Et je retrouve ma Nora, de jour en jour.

- Tu mériterai la peine de mort pour avoir osé me réveiller, bébé. Soufflais-je après un instant de silence, quand elle remonte son regard jusqu'au mien.

- On part dans deux heures, alors rien à foutre. Lâche t'elle sèchement. J'ai des soucis de la plus haute importance à gérer, là.

Je hausse un sourcil en m'accoudant contre l'entrée de la chambre, croisant les bras sur ma poitrine et fixant la blonde d'un air amusé.

- Tu veux que je t'aide, peut-être ? J'ai encore beaucoup de place dans ma valise.

Elle fronce aussitôt les sourcils face à ma proposition, avant de plisser les yeux en pensant que je lui prévois forcément un sale coup.

Quels préjugés ridicules.

- Tu veux quoi en échange ? Me demande t'elle aussitôt.

- Je sais pas ... qu'est-ce que tu as à me proposer ? L'interrogeai-je en retour, mon sourire amusé flottant toujours sur mes lèvres.

Elle roule des yeux en me lançant un regard blasé, alors que je jubile totalement de cette situation.

- Le fait qu'une fille comme moi pose son regard sur un mec comme toi est déjà largement suffisant.

Je secoue la tête en m'approchant légèrement d'elle et de son ego surdimensionner auquel je me suis bien trop habitué avec le temps.

Puis, je lui arrache délicatement des mains les quelques objets qu'elle tenait encore, parmi lesquels j'aperçois son lisseur et une trousse de maquillage sans doute.

Elle me lâche un sourire en guise de remerciement, puis je claque un baiser sur sa joue avant de déposer tout ceci dans ma valise et de me diriger dans la salle de bain dans laquelle je prends une très rapide douche.

Je me prépare le plus rapidement possible et boucle ma valise avant de regagner le salon, dans lequel tout le monde semble agité, mise à part Chiara qui, étalée sur le canapé, lime ses ongles en discutant avec Jules qui semble tout aussi détendu qu'elle.

Normal, quoi.

À l'inverse, Julia semble courir dans tous les sens sous le regard désespéré de James qui la suit de partout sous ses ordres, alors que je me moque ouvertement de lui et de son visage dépité.

- Julia, soupirai-je en étant fatigué de la voir fournir autant d'efforts. Relax, on ne va pas partir sans toi.

Elle s'arrête subitement, puis laisse son regard faire des allers et retours entre James et moi, avant de souffler un bon coup et de se laisser tomber sur le canapé, comme épuisée.

- Dieu merci, ce calvaire est terminé. Souffle James en se laissant tomber à ses côtés.

Le regard sombre qu'elle lui lance, pas du tout crédible, me fait doucement rire, puis je tourne les talons afin de me servir un grand verre de jus d'orange, en attendant que chacun ne finisse de se préparer pour notre grand départ.

Après une longue heure d'agitation et de cris qui m'ont littéralement percé les tympans, nous quittons enfin le chalet de Lewis, des regards attristés comme de vraies acteurs de cinémas.

- Au revoir le salon. Entendis-je soudain une voix s'élever, que je reconnais comme étant celle de Jules.

Je lève les yeux au ciel alors que j'entends Chiara soupirer à mes côtés, pendant qu'Hannah et Iris éclatent de rire.

- Au revoir la salle de bain. S'exclame à son tour Hannah, traînant sa valise et son sac avec elle.

- Au revoir les toilettes. Ajoute Iris en lançant des grands signes avec sa main.

- Putain mais bouclez-là ! Souffle Chiara en leur lançant un regard las. Je songe vraiment à vous laisser sur le bord de la route en espérant qu'un bus vous roule dessus.

Les concernés s'arrêtent aussitôt de parler, se lançant des regards qui trahissent leur envie de rire, alors que nous sortons enfin du chalet de Lewis pour de bon.

- Vous voyez, je vous avais dit que cette fille était aigrie. Souffle Jules en lançant un regard mauvais à Chiara.

Les filles éclatent de rire alors qu'un sourire excédé étire mes lèvres face à la situation.

Finalement, nous débattons longuement sur la composition des voitures et décidons tout de suite de faire monter Jules, Hannah et Iris ensemble afin d'avoir la paix, tout comme Julia et Adam qui se plaindront, évidemment, du voyage.

Après de longues minutes de débats, je me retrouve dans la voiture d'Andrew en compagnie de mon meilleur pote, de Chiara, d'Eva et de Nora qui s'installent à l'arrière.

Évidemment, nous avons pris soin d'éviter les voitures dans lesquelles se trouvent les plus intenables de nos amis. Donc, on est des enfoirés.

À peine avons-nous démarrés que je connecte mon téléphone à la voiture afin de mettre ma playlist en marche, laissant la musique se diffuser dans l'habitacle ainsi que les filles chantonner à l'arrière du véhicule.

Mon téléphone vibre déjà alors que je regarde les nombreux messages de Jules, soutenu par Iris et Hannah, puis ceux de Julia et Adam qui se plaignent déjà d'avoir faim, puis soif, puis envie d'aller aux toilettes.

- Mon idée de les laisser au bord de la route tient toujours. Nous annonce Chiara en relevant les yeux de son téléphone.

Nous rions légèrement puis, dans un calme presque inhabituel, Chiara pose sa tête contre la vitre de la voiture et admire le paysage alors que ses yeux se ferment lentement, alors qu'Eva est occupée à jouer sur son téléphone.

Je commence à parler de foot avec Andrew en jetant des coups d'œil à Nora dans le rétroviseur, qui chantonne toujours les paroles des chansons qui passent les unes après les autres.

- Votre prochain match est bientôt ? Me demande Andrew, en tapotant sur le volant avec ses doigts.

- Dans quelques semaines. Lui réponds-je en posant mon regard sur lui. Vous viendrez nous voir gagner.

J'entends Nora pouffer derrière moi, alors qu'un sourire étire les lèvres d'Andrew.

- Un peu la flemme de venir vous voir vous faire humilier. Rétorque Nora, un sourire moqueur aux lèvres.

J'hausse un sourcil en lui lançant un rapide coup d'œil, alors qu'elle me fixe seulement de la manière la plus provocante qui soit.

L'équipe de foot de notre université est l'une des meilleures de la ville, et Nora le sait. Depuis le début de l'année, paraît-il que nous n'avons jamais perdu aucun match.

- Tu viendras. Lui assurai-je. Au premier rang, avec un maillot de notre équipe, bien évidemment. Et tu crieras mon nom, paraît-il que tu sais bien le faire.

J'aperçois Andrew se retenir de rire alors que Nora écarquille les yeux, en me lançant un regard noir à travers le rétroviseur droit de la voiture.

Je la vois mimer un connard avec ses lèvres alors que mon sourire s'accentue, heureux d'avoir réussi à avoir le dernier mot.

Qu'est-ce que j'aime ce jeu entre nous.

Finalement, alors que je continue ma discussion avec mon meilleur pote, je laisse ma main passer derrière mon siège et frôler la cheville dénudée de Nora, son jogging remontant légèrement le long de celle-ci.

Mes doigts caressent délicatement sa cheville alors que je la regarde dans le rétroviseur l'air de rien, d'abord fixer ma main sur elle, avant de déposer sa tête contre la vitre, un fin sourire flottant sur ses lèvres.

Chiara et Eva ne prêtant pas attention à nous, seul Andrew semble remarquer ce geste puisqu'un sourire naît à la commissure de ses lèvres alors qu'il lance un rapide regard à Nora, que j'interprète complètement comme un, toi t'auras des choses à me dire.

J'avais remarqué qu'ils s'étaient énormément rapprochés entre mon départ et mon retour à New-York. La situation aurait pu me déplaire, mais j'étais heureux de constater que Nora avait trouvé une épaule sur laquelle se reposer et une oreille prête à l'écouter quand elle en ressentait le besoin.

Andrew est clairement l'homme parfait. Il agit comme un psychologue par moment et ne juge jamais les histoires des autres, ce qui facilite la confidence.

Et je sais qu'il porte une estime indescriptible à Nora. Plusieurs fois, il avait voulu me coller des droites ces derniers mois, avant mon départ. En fait, je crois qu'il voulait me tuer dès qu'il constatait qu'elle versait des larmes pour moi.

Le trajet passe rapidement, légèrement plus que lorsque nous sommes partis il y'a deux semaines, puis bientôt nous reconnaissons notre ville, nos quartiers et nos maisons.

Andrew nous dépose chacun devant notre maison comme un bon chauffeur, puis quand il s'arrête devant chez Nora, là où se trouve déjà Jason, celle-ci et Eva quittent la voiture.

- On s'appelle. Plaisantai-je en mimant un téléphone dans sa direction.

- Surtout pas, je fais une overdose de toi, je t'ai trop supporté pendant deux semaines. Souffle t'elle alors que je ris dans un souffle et l'aperçois sourire avant de fermer la portière arrière.

Quelques minutes après, mon meilleur pote me dépose devant chez moi, puis je salue Chiara avant de quitter la voiture avec mes valises et de directement ouvrir la porte de la maison de ma mère.

Directement, ma petite sœur me saute dans les bras, alors que je la réceptionne en rigolant avant de la faire tourner dans les airs sous son petit rire enfantin et cristallin.

- Comment va l'amour de ma vie ? Lui demandai-je en la reposant au sol.

- Tu m'as trop manqué ! S'écrie t'elle en courant vers notre salon. Maman, Kilian est rentré !

Aussitôt, ma mère arrive dans mon champ de vision et je souris avant de claquer un baiser sur sa joue et de la prendre dans mes bras, pendant qu'elle me rend mon étreinte comme si j'étais parti six ans.

Je crois que le fait de m'avoir vu partir six mois loin de New-York l'a vraiment affecté, et elle ne supporte plus vraiment de me voir la quitter pour une longue période.

Je lui raconte rapidement nos vacances en buvant un grand verre de jus d'orange, alors qu'elle m'écoute sans m'interrompre, un sourire au bord des lèvres.

- Et Nora ? Me demande t'elle une fois mon récit terminé.

Aussitôt, un sourire naît à la commissure de mes lèvres alors que je baisse la tête vers mes doigts.

- Je crois que c'est en cours d'évolution.

De plus en plus, Nora s'ouvre à moi et accepte le dialogue. J'étais persuadé que notre histoire était voué a l'échec il y'a encore quelques mois, mais elle me prouve le contraire chaque jour.

Je sais que certaines choses seront impossible tant que nous n'aurons pas eu la discussion inévitable entre nous. Pourtant, c'est un moment que nous semblons repousser aussi bien l'un que l'autre. Ou peut-être est-ce moi qui préfère éviter cet instant.

Parce que je sais que l'affronter sérieusement sera difficile. Et je ne sais pas si j'arriverai à la regarder en face lorsqu'il faudra de nouveau aborder ce sujet qui a mené notre relation à sa perte.

- Tu ne lui en as encore pas parlé ? Me demande ma mère, alors que je soupire. Tu ne lui as rien dit pour la lettre ?

Je hoche négativement la tête alors qu'elle me lance un regard à la fois dur, à la fois peiné.

- Elle doit le savoir, Kilian. Me souffle ma mère en posant sa main sur la mienne. Tu ne peux pas lui mentir de cette manière en te faisant passer pour la pire des personnes.

- Ses rapports avec sa mère sont déjà chaotiques, lui parler de cette lettre les rendrait irréversibles.

- Tu ne peux pas porter le poids des agissements de sa mère sur les épaules. Tu dois lui dire la vérité. Ajoute ma mère, d'une voix convaincue par ses mots. La vérité peut-être douloureuse, mais elle blesse toujours moins qu'un mensonge à long terme.

Je hoche silencieusement la tête alors que mon cœur se compresse violemment dans ma poitrine et qu'un noeud se forme dans mon estomac.

Tout se passe positivement entre nous ces derniers temps, j'ai comme l'impression d'enfin retrouver notre relation d'avant, et j'ai ce sentiment étrange, cette crainte, peut-être même cette frayeur que remettre ce sujet sur le tapis nous ferait plus de mal qu'autre chose.

Et si elle ne voulait plus jamais entendre parler de moi ?

Et si aborder de nouveau ce sujet ouvrait de nouveau une plaie dans son cœur qui la ferait définitivement s'éloigner de moi ?

Je ne suis pas certain de pouvoir le supporter.

Je discute encore un peu avec ma mère lorsque mon téléphone vibre en face de moi. Je m'en empare et mes yeux se posent sur un message de Jason, que je lis aussitôt.



Jason :
Je suis devant chez toi, il faut que je te parle. Bouges, j'ai froid.




Je fronce les sourcils et annonce la nouvelle à ma mère avant de directement quitter ma maison, pour effectivement laisser mes yeux se poser sur le frère de Nora, emmitouflé dans une grosse veste, un bonnet et une écharpe comme si nous étions en Alaska.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Lui demandai-je aussitôt. T'as réussi à te décoller d'Hannah ?

Jason lève aussitôt les yeux en ciel en tapant légèrement mon épaule, puis je lui propose de rentrer afin d'être à l'abri du froid, ce qu'il accepte étrangement sans hésitation.

- Alors ? Qu'est-ce qui était si urgent et qui ne pouvait pas attendre tout à l'heure ? Lui demandai-je quand il quitte ses couches entières de vêtements.

- J'ai une seule question à te poser. M'interroge aussitôt mon ami, alors que je fronce les sourcils. Quel est le nom de famille de Matt ?

Mes sourcils se froncent davantage alors que je hausse les épaules, ignorant totalement la réponse à cette question.

- Pourquoi tu ne demandes pas à Nora ?

- Il y'a certaines choses que ma sœur n'a pas besoin de savoir. Se contente de me réponse Jason, comme si c'était une évidence.

Je décide alors d'aller fouiller sur les réseaux sociaux en espérant trouver la réponse à sa question qui semble plus sérieuse que jamais, et en observant les abonnements Instagram de Nora, je tombe rapidement sur le compte de Matt.

- Matt Hernandez. Annonçai-je seulement, en reposant mes yeux sur Jason. Et donc ?

Son regard s'assombrit aussitôt, alors que les battements de mon cœur se décuplent, une sensation étrange m'envahissant, alors qu'un mauvais pressentiment prend possession de moi.

- Je viens d'avoir accès à l'entièreté du dossier. Commence Jason, alors que je tapote nerveusement des doigts sur la table.

Le dossier ? Quel dossier ?

Mais de quoi est-ce qu'il parle ?

Putain, je vais mourir d'angoisse à ce stade.

- Matt Hernandez ... souffle t'il en secouant légèrement la tête. Le fils des Hernandez.

Bien joué Sherlock.

J'incline légèrement la tête sur le côté tout en gardant le silence, totalement perdu et stressé pour une raison que j'ignore encore.

- Les Hernandez sont les associés de mes parents, Kilian. Lâche subitement Jason alors que mon cœur tombe à mes pieds.

- Ce qui veut dire que ... ajoutai-je avant que Jason ne m'interrompe aussitôt.

- Matt est le fils des associés à mes parents. Confirme t'il, le regard froid. Et il est le prochain successeur de leur entreprise.







Point de vue Nora Swan.







Je chantonne en dansant devant mon miroir, lissant mes cheveux que je viens de laver, heureuse d'avoir passé trois heures sous ma douche après autant de route.

Je me suis changée et j'ai troqué mon jogging et mon sweat pour une petite robe chaude par dessus laquelle j'ai enfilé mon trench favori.

Je regagne le salon, un grand sac à la main afin de déposer certains de mes affaires dans ma chambre universitaire que je regagnerai bientôt afin d'éviter mes parents et leur retour qui devrait arriver très prochainement.

À peine suis-je entré dans le salon, mes yeux se posent sur Iris et Eva qui regardent un feuilleton télévisé tout en mangeant une tonne de gâteaux comme deux affamées.

L'Université en France leur accordait davantage de vacances, alors elles avaient décidées de rester encore un peu avec nous. Et puis, je crois qu'elles se fichaient un peu de manquer quelques cours.

Et je dois avouer que je n'allais pas les inciter à partir. J'aimais bien trop les savoir ici, à New-York, pour l'une des rares fois où nous avions l'occasion de réellement passer du temps ensemble.

- Tu vas au campus ? Me demande Iris quand son regard se pose sur moi, alors que je hoche seulement la tête. Super ! Je viens avec toi, je dois rejoindre Andrew là-bas.

- Il te manque déjà ? Vous avez passé deux semaines collés à la super glue. Plaisantai-je pendant qu'elle lève les yeux au ciel.

- Au moins, j'ai le courage de l'assumer. Pour certains, c'est une autre histoire.

Quand je comprends qu'elle sous-entend ma relation avec Kilian, je lui lance un regard blasé qui semble la faire rire, puis nous nous dirigeons toutes les trois vers ma voiture, Eva ayant décidé de se joindre à nous.

Le trajet se fait très rapidement alors que la circulation est, pour l'une des rares fois, assez fluide. Puis, quand nous arrivons sur le campus, un sentiment de joie s'empare de moi.

Je n'ai absolument pas hâte de reprendre les cours. Mais je dois avouer que ma chambre m'avait un peu manqué. Ainsi que ma vie ici.

Iris rejoint directement Andrew lorsque je lui indique sa chambre, puis Eva suit cette dernière afin de retrouver Jules qui harcèle notre groupe de message pour se plaindre de son ennui mortel.

Un enfant. Un vrai gamin.

Je regagne ma chambre et aperçois directement que Chiara est déjà revenu, si j'en crois tous les affaires posés sur son lit dans un désordre sans nom. Je secoue la tête et range mes vêtements dans mon placard, remets un peu d'ordre dans notre chambre et annonce à Chiara que je la retrouve d'ici quelques minutes quand elle me propose d'aller boire un café.

Je quitte rapidement ma chambre et, dans le grand couloir, mes yeux se posent rapidement sur Matt qui semble être entouré de ses amis. Alors, il me lâche un immense sourire quand nos regards se croisent et je lui fais un simple signe de main avant de poursuivre ma route.

Il y'a certaines choses auxquelles j'avais évité de penser durant nos vacances. Mais maintenant que nous étions revenus, mes doutes s'emparaient de nouveau de moi et je ne pouvais m'empêcher d'avoir cette impression étrange que quelque chose se passait.

Bref. Je délirais un peu trop.

Où, je ne délirais justement pas assez.

Chiara m'avait annoncé me retrouver sur le parking à côté de nos chambres, alors je m'y dirige en affrontant le froid, serrant mon trench contre moi.

J'arrive devant le parking et crois reconnaître la voix de ma meilleure amie, étonnée qu'elle soit en avance, puis j'allais me diriger vers elle afin de rapidement nous mettre à l'abri, quand une voix que je ne reconnais que trop bien s'élève à son tour, me faisant m'immobiliser derrière le mur qui semble me séparer d'eux.

Je penche légèrement la tête pour percevoir la silhouette de ma meilleure amie, mais aussi celle de Kilian.

Qu'est-ce qu'ils font ?

- J'ai failli t'attendre. Souffle Chiara de son air froid habituel.

- Je t'ai envoyé le message il y'a trois minutes.

- C'est ce que je dis. J'aurai eu le temps de mourir trois fois. Donc dépêches-toi, je dois rejoindre Nora.

Je roule des yeux alors que j'entends Kilian lâcher un léger rire, puis je m'adosse contre le mur afin d'écouter je ne sais quoi.

Qu'est-ce que j'écoute, au juste ?

Je pourrai simplement me diriger vers eux et interrompre leur discussion, l'air de rien ?

Mais d'un autre côté, quelque chose me pousse à rester derrière ce mur. Cette conversation a l'air de s'annoncer sérieuse. Sinon, pourquoi se retrouveraient-ils ici, cachés de tous ?

- Jason est venu chez moi. S'élève soudain la voix de Kilian alors que je fronce les sourcils.

- Tu rigoles ? Tu m'as fais venir pour me raconter ta vie ? Crache Chiara froidement.

Cette fille est insupportable.

- Ta gueule et écoutes-moi. Se contente de lui dire Kilian, alors qu'elle ne prononce plus aucune parole.

Un coup de vent me fait aussitôt frissonner, puis je sens mes lèvres trembler à cause du froid, ayant presque l'envie de tourner les talons et de regagner ma chambre en attendant Chiara.

- On avait raison. Lâche aussitôt Kilian comme une bombe. Matt ... c'est le fils des associés aux parents de Nora.

Mes sourcils se froncent aussitôt, alors que je tends davantage l'oreille.

Les battements de mon cœur s'accélèrent et ma respiration se coupe subitement alors que je ne fais plus le moindre mouvement.

- Putain ... quoi ? Comment tu le sais ?

- Jason a enfin eu l'accès à la totalité de leur dossier. Nous n'avons pas encore tout compris, mais ... bref je vais pas te faire un dessin. Continue Kilian d'une voix sérieuse que je ne lui connaissais pas.

- Si c'est leur fils, alors ça signifie que ... comment Chiara d'une voix presque troublée.

- Qu'il succédera à l'entreprise de ses parents. L'interrompt Kilian. Et que Nora est directement liée à ça. Parce que si Matt prend la place de ses parents et qu'il arrive par n'importe quel moyen à faire tomber Nora pour lui, comme prévu, disait-il ...

- Il ferait en sorte de diriger cette entreprise aux côtés de Nora. Complète Chiara dans une voix à la fois surprise, à la fois agacée. Comme sa mère l'a toujours voulu.

Mes jambes commencent à trembler alors que ma respiration saccadée et les battements trop rapides de mon cœur menacent de me tuer d'ici un instant.

Le temps d'une seconde, j'ai envie de hurler, j'ai envie de pleurer, j'ai envie de leur dire qu'ils mentent.

Et l'instant d'après, je reconnais qu'ils ont raison. Ils ont raison et je le sais. Les faits sont là. Et je pense que quelque part au fond de moi, cela fait bien longtemps que je le sais.

J'entends Kilian ouvrir de nouveau la bouche, mais je tourne les talons sans avoir envie d'en entendre davantage.

Mes jambes me guident toutes seules à travers le campus alors que j'extirpe mon téléphone de ma poche et commence directement à taper un message, le cerveau totalement déconnecté de la réalité et la simple envie de tout envoyer valser.



Moi :
Je vais t'aider. Et tu vas réussir. Mais t'as intérêt à remplir ta part du marché.





Maman ... tu n'es qu'une sale garce.

En effet. Ma mère était une garce. Elle était fourbe, sournoise, malhonnête et surtout, elle était prête à tout pour arriver à ses fins, peut importe le prix à payer pour cela.

Elle était mauvaise.

Elle était la pire personne que j'avais connu sur cette Terre.

Mais ce qu'elle semblait avoir oublié, c'est que j'étais sa fille.

J'étais sa fille et elle m'avait élevé à son image.

Je suis Nora Swan. Et je suis une vraie petite peste. Ne l'oublie pas, maman. Parce que s'il y'a une chose dont elle pouvait se convaincre ...

C'est que je ne perdais jamais.

Moi, je ne jouais que pour gagner.

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