Play with fire ( Tome 2 )

By unxpetiteblonde

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Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... More

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre un.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre quatre.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre sept.
chapitre huit.
chapitre neuf.
chapitre dix.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quatorze.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre dix-neuf.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-huit.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente six.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.

chapitre vingt-neuf.

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By unxpetiteblonde

Le point de vue changera au cours du chapitre.



Point de vue Nora Swan.



Ma surprise ne me quitte pas, alors que mes cousines continuent de fixer en silence ma proximité avec Kilian.

Je n'attends pas une seconde de plus et fonce dans leur direction afin de les serrer toutes les deux dans mes bras, alors qu'elles me rendent aussitôt mon étreinte.

- Toi, t'auras des choses à nous dire. Murmure Eva dans mon oreille, alors que je devine à sa voix qu'elle sourit.

Puis, elle s'éloigne de moi avant qu'Iris n'imite son geste sans que je ne puisse lui répondre. Elles me lancent toutes les deux un regard synchroniquement, remplis de sous-entendus que je décèle à la perfection.

Elles sont tombées pile au bon moment ...

Timing parfait.

Leurs regards se posent de nouveau sur Kilian, qui leur lâche un sourire innocent comme si la situation était parfaitement normale.

- Kilian, sourit Iris en nous lançant un regard amusé. Quel plaisir de te revoir. Ici. Chez Nora. Avec elle.

Je roule des yeux alors qu'Eva éclate d'un rire franc, puis elles enlacent rapidement Kilian avant que plusieurs voix ne s'élèvent soudain derrière nous.

Et en un instant record, nos amis sont tous derrière nous. Mon regard se pose aussitôt sur Andrew, un énorme sourire scotché aux lèvres alors qu'il arrive à notre hauteur.

Ses yeux semblent briller et s'illuminer à la vue de Iris, alors qu'un immense sourire se dessine sur mes lèvres.

- Salut, on s'est déjà croisé quelque part, non ? Lui demande aussitôt Iris en se rapprochant de lui. En tout cas, tu as de très beaux yeux.

Elle eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'il brise la distance entre eux et l'enlace si fort que j'ai presque peur qu'elle se brise. Elle éclate de rire lorsqu'il commence à la porter et à la faire tourner dans les airs, en semblant nicher sa tête dans son cou. Comme s'il voulait respirer son odeur et s'assurer qu'il s'agit bien d'elle.

Je suis décidément leur première fan.

Il relâche enfin sa copine pendant qu'Eva embrasse rapidement tout le monde. Mais Andrew ne semble voir qu'Iris et ne pas se remettre de sa surprise tant il semble la scanner pendant un long moment.

- Qu'est-ce que vous faites ici ? Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu venais ? Finit-il enfin par lui demander.

Aussitôt, mes cousines lancent un regard entendu à Lewis qui hausse les épaules l'air de rien, les mains dans les poches et un sourire amusé au coin des lèvres.

- Lewis nous a proposé de prendre quelques vacances au ski ... lui répond alors Iris, avant que son copain n'entrouvre la bouche et n'adopte une nouvelle expression surprise.

- Alors on s'est dit que c'était une bonne idée de vous faire la surprise. Complète Eva, en s'approchant de sa sœur avant d'enrouler son bras autour du sien.

Mon regard croise aussitôt celui de Lewis, et je devine automatiquement à son sourire fier que l'idée d'inciter les filles au ski vient de lui. Il avait tout prévu.

- Et tu ne pouvais pas me le dire ? Lui demande Andrew en feignant d'être énervé.

Mais il n'est pas difficile de percevoir le sourire qu'il essaie de dissimuler, ni même les étoiles dans ses yeux lorsqu'il regarde sa copine.

- Bah, figure-toi que j'ai complètement oublié. Exagère Iris, avant qu'Andrew ne roule des yeux.

- Tu m'appelles tous les matins à 7h pour que je t'aide à choisir le fard à paupière qui va le mieux avec ta tenue, et tu n'as pas songé à me parler de ça à l'occasion ?

Elle se contente de hausser les épaules, puis face à son air désemparé elle lui claque un baiser sur la joue avant de le serrer de nouveau aussi fort que possible contre elle.

- T'as de la chance, c'est bien parce que je t'aime.

Je leur lance un regard attendri et retourne me jeter sur mon canapé, sans mes tartines desquelles semble s'être emparé Kilian après s'être débarbouillé le visage. Connard.

Il croque dans l'une d'elle en me lançant un regard victorieux, et je me contente de lever mon majeur dans sa direction avant qu'il ne se laisse tomber à mes côtés.

- T'as faim ? Me demande-t-il, en tapant un nouveau croc.

- Un jour, je te promets de te brûler vif et de t'enterrer dans mon jardin.

Il hausse un sourcil et me fixe, l'air de me dire j'attends de voir ça.

- Chiara a tendance à te déteindre dessus. Et c'est pas un compliment. Lâche Kilian alors que les autres nous rejoignent, s'attirant ainsi le regard noir de ma meilleure amie.

- Il vient de dire du mal de moi ? Me demande Chiara, le regard fermé.

- C'est exactement ce qu'il vient de faire. Acquiesçais-je, avant que Kilian ne me lance un regard faussement outré.

Je viens clairement de le balancer. Et j'en suis fière. Il comprendra peut-être qu'il n'a plus intérêt de voler ma nourriture.

- D'accord. Se contente simplement de dire Chiara, en s'affalant à moitié sur Lewis qui geint aussitôt de douleur. Si un jour tu te réveilles sans cheveux, c'est normal. C'est juste moi.

J'éclate de rire alors que le concerné roule des yeux, puis mes yeux se posent rapidement sur Lewis qui essaie de placer Chiara correctement sur lui, comme si elle n'était qu'un objet, afin d'enrouler son bras autour de son ventre.

Je laisse un sourire m'échapper, puis mon regard croise de nouveau celui de Kilian qui semble déjà me fixer, ma dernière tartine dans la main.

J'ai mal au cœur.

- Un petit morceau ? Lui demandais-je telle une fille qui n'a pas mangé depuis trois mois. Mon ventre cri famine.

- J'ai quoi en échange ? M'interroge à son tour Kilian, un sourire au coin des lèvres.

Je laisse un profond souffle m'échapper et incline légèrement la tête sur le côté avant de tenter de lui faire les yeux doux, ce qui ne semble vraiment pas fonctionner puisqu'il se contente de lâcher un rire moqueur.

- Je ne céderais pas, même pour tes beaux yeux, Nora.

Au moins, il avoue que j'ai des beaux yeux.

Mon regard s'assombrit alors que je fais mine d'être énervée contre lui, mais mon sourire amusé trahit toute forme de colère émanant de ma personne.

- Mais je suis affamé. Me plaignais-je encore une fois en adoptant une voix dramatiquement théâtrale.

Dans l'abus. Toujours.

- Et moi je suis Kilian.

Je repose mes yeux sur lui et lui lance un regard excédé, alors qu'il termine sans pression ma tartine sans jamais me quitter du regard.

- T'es vraiment pas drôle, comme mec.

Il hausse les épaules et se contente de me lâcher un clin d'œil, me laissant soupirer et reposer mes yeux sur mes amis en espérant qu'une seule chose : que le livreur de pizza arrive très rapidement.

J'observe Iris jouer avec les cheveux de son copain, alors que mes cousines nous racontent leurs derniers mois en France. Puis, Chiara commence à citer toutes les violences physiques qu'elle pourrait infliger à Josh quand elle apprend en même temps que la plupart de nos amis ce qu'il a fait subir à Eva il y'a déjà quelques temps.

- Vous savez, intervient Jules, allongé au sol aux côtés de Jason. Heureusement qu'Iris part avec nous en vacances, parce qu'elle est la seule a s'intéresser à mes questions sur la vie. C'est une vraie amie, elle.

Je secoue la tête alors qu'un sourire amusé naît à la commissure de mes lèvres, et Iris hoche la tête avant de taper dans la main que Jules lui tend.

Lorsqu'ils s'étaient rencontrés, lors de leurs dernière visite à New-York, Iris et Jules s'étaient aussitôt liés d'amitié, et ma cousine semblait s'intéresser aux questions existentielles de Jules toutes les fois. Je crois qu'elle s'était attachée à son côté enfantin et qu'elle aimait le suivre dans tous ses plans et ses idées foireuses.

- Ne t'en fais pas, Jules. Un jour ton génie paiera, et ils regretteront tous de ne pas t'avoir fais confiance. Le soutient Iris d'une bienveillance qui me donne envie de rire.

- Ou alors, tout le monde se rendra compte qu'il te manque une case. Soupire Eva, avant que Chiara ne hoche la tête pour approuver ses propos.

Pauvre Jules ... j'aurais presque de la peine.

- Culotté, venant de vous. Soupire Jules, en adoptant une mine boudeuse.

Iris lui offre un sourire réconfortant et mime un cœur avec ses mains, auquel répond aussitôt le blond allongé sur le sol.

Personne n'a le temps de débuter une nouvelle discussion qu'enfin, la sonnette retentit, me faisant sauter du canapé, si bien qu'il serait vraiment possible de penser que je suis mal nourrie dans cette maison.

Je commence à me diriger vers la porte d'entrée et aperçoit Chiara me suivre, avant qu'elle ne s'empare d'un porte-monnaie sur le meuble pour en extraire un billet.

J'ouvre la porte et lâche un sourire poli au serveur avant que Chiara ne le paie, puis elle pose de nouveau le porte-monnaie à sa place initiale pendant que je reviens, les cartons de pizzas dans les mains.

- Eh, s'exclame Kilian en fronçant les sourcils. Mais c'est mon porte-monnaie ?

Je fronce d'abord les sourcils, puis détends aussitôt mon visage en me souvenant que c'est Chiara et que, venant d'elle, rien de tout ceci n'est encore étonnant.

- Ah bon ? Demande-t-elle innocemment en s'installant de nouveau sur Lewis. Ah merde ... bah tu pourras dire que c'est ta manière de t'excuser pour les méchancetés que tu oses dire à mon sujet.

Kilian roule des yeux puis lui lance un regard excédé, auquel elle répond par un sourire à la fois amusé, à la fois fier.

Je m'installe de nouveau à ses côtés puisqu'il ne semble pas rester de place ailleurs, puis nous commençons à manger nos pizzas tout en nous battant pour avoir la plus grosse part de chaque.

Je souris en observant Andrew et Iris se prendre en photo, puis Julia croquer dans la pizza de James qui lui lance un regard meurtrier. Ouais, la bouffe avant tout.

Puis, mes yeux se posent sur Kilian a mes côtés qui semble être en pleine discussion avec mon frère et Lewis au sujet d'un sujet passionnant : le football.

Encore et toujours. Ce sont bien des mecs ...

Je laisse mon regard se perdre sur le visage du brun à côté de moi, et me surprends à le détailler inconsciemment alors que les battements de mon cœur s'accélèrent rien qu'à le voir sourire à ses amis.

Il est beau quand il sourit. Et j'ai une putain d'envie de me frapper dès que cette pensée ose traverser mon esprit.

Kilian est un con ... mais il reste Kilian.

Aussitôt, son visage se tourne dans ma direction, sans doute en ayant senti mes yeux peser sur sa personne. Puis, il plonge son regard dans le mien alors qu'un sourire incurve ses lèvres.

- Y'aurait-il quelque chose de parfait sur mon visage ?

Il plisse les yeux et me détaille à son tour, alors qu'un sourire amusé naît à la commissure de mes lèvres. Il laisse son regard descendre sur celles-ci le temps d'un instant, et mon rythme cardiaque s'accélère quand je l'aperçoit mordiller sa lèvre inférieure.

Alors, j'approche mon visage de son oreille jusqu'à ce que mes lèvres le frôlent, et je ne peux empêcher un élan de fierté de me gagner quand je le sens frissonner contre moi.

- Bien-sûr ... mon reflet dans tes yeux.

Je m'éloigne aussitôt de lui afin de replonger mes yeux dans les siens, ses sourcils sont arqués et son sourire au coin ne le quitte pas une seule seconde.

Puis, alors qu'il me fixe en silence, je m'empare de la part de pizza qu'il tient dans sa main et commence à la manger devant lui. Son regard passe de nombreuses fois de sa main maintenant vide à mes yeux, et il ne semble réaliser mon action que lorsque j'engloutis la dernière bouchée de pizza.

- Tu viens de manger ma pizza ?

- C'est ce que je viens de faire. Elle était délicieuse. Sans remords ?

- C'était la dernière part ... souffle-t-il d'un air si dramatique, que l'on pourrait penser que je viens de tuer sa mère.

Je soupire d'un air faussement sérieux en lui lançant un regard désolé, essayant de ne pas éclater de rire face à son regard dans lequel je ne décèle pas une once d'amusement.

- Je sais, mais la pizza au fromage est ma préférée. Sois plus rapide la prochaine fois.

Il me fixe quelques secondes en silence alors que je soutiens son regard en mordant l'intérieur de ma joue afin de garder ma crédibilité, puis il approche légèrement son visage du mien, semblant enfin avoir repris ses esprits.

- Je te laisse trois secondes.

Je fronce d'abord les sourcils, mais il ne faut qu'un instant pour que l'information atteigne mon cerveau, et je me lève aussitôt du canapé afin de courir le plus loin possible de Kilian, que j'entends me suivre trois secondes plus tard, comme il vient de me le dire.

Je monte les escaliers sans jamais me retourner, mais j'entends qu'il me suit à la trace et ne peux m'empêcher d'éclater de rire dans ma course.

- Je suis désolé, mais avec toi je peux crever de faim, il faut bien que je me nourrisse !

J'arrive rapidement jusqu'à ma chambre, dans laquelle je rentre aussitôt. Mais alors que j'essaie de fermer vivement la porte, Kilian coince son pied afin de m'en empêcher, bloquant ainsi toute possibilité de m'en sortir saine et sauve.

- C'est dommage, mais t'es pas assez rapide. Lâche-t-il derrière la porte, alors que j'entends à sa voix qu'il sourit. Ouvres la porte. Il est l'heure d'assumer mademoiselle Swan.

Je roule des yeux face à son nouveau surnom puis continue de pousser un maximum la porte afin qu'elle se referme, quitte à lui couper le pied en deux. Question de vie ou de mort.

- Tu vas me tuer. Et figures-toi que je suis encore trop jeune pour mourir. Le monde n'a pas encore eu le temps de découvrir l'incroyable fille que je suis.

Il lâche un rire atrocement mignon, puis exerce davantage de force jusqu'à ce que la porte lui cède, lui permettant de se présenter face à moi. Il s'avance lentement dans ma direction, plaçant ses deux mains dans ses poches, un rictus sur les lèvres. Dans son regard passe une étincelle malicieuse, alors que je recule légèrement afin qu'il ne s'approche pas trop près de ma personne.

Sans hésiter davantage, je tourne les talons afin de me sauver par la salle de bain, mais je n'eus le temps de faire deux pas que ses deux mains se posent fermement sur ma taille, bloquant tout mouvement de ma part.

Il tire mon corps vers l'arrière jusqu'à ce que mon dos percute son torse, et je sens son souffle s'écraser contre mon cou, ses lèvres se rapprochant dangereusement de mon oreille.

- Tu ne peux plus m'échapper.

Son murmure me fait frissonner, et je le sens me soulever dans les airs alors que mes pieds ne touchent plus le sol, avant de marcher jusqu'à mon lit sous mes hurlements et mes insultes sans aucun sens à son égard.

Il me jette sur mon lit tout en lâchant un rire amusé, et je m'empare aussitôt d'un oreiller avec lequel je le frappe en plein visage. Il hausse les sourcils, puis se rapproche de nouveau de moi pendant que j'essaie de lui mettre des coups avec mon arme.

Mais il me l'arrache des mains en atteignant mon lit, avant de s'asseoir sur moi, bloquant les mouvements de mes jambes avec les siennes, ainsi que mes bras qu'il maintient bloquées sur le lit à l'aide de ses mains.

- Dégage. T'es lourd. Lâchais-je en essayant de garder mon sérieux.

- Je suis la perfection incarnée. Tu ne sais pas combien de filles rêveraient d'avoir un Kilian Harris sur elles.

Son sourire aguicheur et son regard joueur me font rouler des yeux, alors que je le défie longuement et silencieusement.

Il me détaille longuement, passant son regard sur chaque détail de mon visage, comme s'il me voyait pour la première fois. Comme s'il essayait de me connaître davantage. De m'appréhender. De lire en moi.

J'essaie de me libérer de son emprise et de me relever, mais à peine mes bras se décollant du lit, il les plaque de nouveau sur le matelas en approchant légèrement son visage du mien.

Son corps sur moi, son parfum parvenant jusqu'à moi et sa proximité soudaine avec ma personne me procurent des frémissements incontrôlés, alors que je déglutis difficilement sous son regard perçant et intense.

- Quand tu dis que je ne te fais aucun effet ... chuchote-t-il si faiblement que sa voix me parvient à peine. Tu essaies de me convaincre moi, ou de te convaincre toi ?

- Tu insinues que je suis une menteuse ?

Un sourire incurve ses lèvres alors qu'il rapproche davantage son visage du mien, ses yeux ancrés dans les miens alors que mon souffle devient court et mon rythme cardiaque trop rapide.

- Une belle petite menteuse.

J'arque un sourcil et tente de conserver mon regard dans le sien, afin de ne pas laisser mes yeux dériver sur ses lèvres.

Il est trop proche. Beaucoup trop pour que cela ne soit raisonnable.

- Alors dis-moi, Kilian ... murmurais-je à mon tour, alors qu'un sourire prend également place sur mes lèvres. Est-ce que moi, je te fais de l'effet ?

Je le sens se crisper au-dessus de moi, mais il se ressaisit très rapidement en libérant aussitôt l'un de mes bras. Sa main s'approche de mon visage, frôlant ma joue de ses doigts avant de dégager une mèche de mon visage.

- Bien plus que de raison.

Je me fige sous son regard qui semble me brûler la peau, et me laisse me perdre dans l'intensité de ses yeux ... et c'est à ce moment précis que je le comprends enfin.

En laissant son regard me déstabiliser d'une telle façon.

En laissant une telle proximité s'installer entre nous.

Kilian possède ce que Will n'a jamais possédé ...

Lui. Il est capable de me faire tomber.

Mes lèvres entrouvertes afin de laisser l'oxygène me parvenir comme si l'air me manquait, je sens la main chaude de Kilian glisser jusqu'à ma joue, alors que son pouce passe lentement sur ma lèvre inférieure, frôlant suffisamment celle-ci.

Suffisamment pour me procurer des sensations incontrôlables qui me donneraient envie de me frapper intérieurement.

Je le laisse me scanner durant un instant qui me semble être interminable, et j'ai comme l'impression d'être totalement en transe le temps de quelques minutes. Mais je réagis enfin quand je sens son souffle s'écraser contre mon visage, alors que ses lèvres se trouvent bien trop près des miennes.

À une distance très peu raisonnables de celles-ci.

- Ne fais pas ça. Soufflais-je faiblement et très difficilement.

Il en est hors de question ...

Il est hors de question qu'il pose ses lèvres sur moi. Il est hors de question que tout soit si facile.

Il est hors de question que ma raison me lâche d'une telle façon ... pas quand j'ai autant besoin d'elle.

Il clôt les paupières quelques instants alors que mes yeux le scrutent en silence, puis il laisse échapper un profond souffle avant de reposer un regard doux sur ma personne.

- Je sais. Lâche-t-il finalement dans un souffle, avant d'enfin me libérer de son emprise.

Il se laisse tomber à mes côtés, allongé sur le dos alors que nos deux regards semblent être dirigés vers le plafond.

Puis, je le vois du coin de l'œil tourner son visage sur le côté, posant ainsi son regard sur ma personne. J'imite son geste et le fixe en silence, alors que mon cœur regagne enfin un rythme à peut prêt normal.

- Y'a-t-il quelque chose de parfait sur mon visage ? Lui demandais-je finalement alors qu'il ne cesse de me fixer, en reprenant sa phrase.

Il laisse échapper un rire dans un souffle alors que son regard ne quitte pas le mien une seule seconde.

Et je m'attends parfaitement à ce qu'il répète la même réponse que je lui ai déballer quelques minutes plus tôt, dans le salon.

Mais ma respiration se coupe une nouvelle fois quand ses lèvres s'entrouvrent, afin qu'il ne laisse échapper, dans un souffle, que quelques faibles mots.

- Tu es belle.

Ma cage thoracique monte et descend de manière irrégulière alors que je sens mes mains devenir moites.

Je sais que je suis belle, suis-je tente de lui répondre. Mais pour une fois, aucun mot ne semble vouloir franchir la barrière de mes lèvres.

Alors, je le fixe silencieusement quelques secondes et un sourire suffisant semble prendre place sur ses lèvres quand il comprend qu'il a réussi à me déstabiliser. Cela suffit à raviver mon esprit, et je roule des yeux avant de m'emparer de l'oreiller à mes côtés et de le frapper au visage.

- T'es qu'un beau parleur, Kilian.

- Seulement avec toi, Nora.

C'est ce que j'aurais souhaité, oui ... mais non, ce n'était pas qu'avec moi.

Je secoue la tête afin de me débarrasser de toutes pensées négatives et me relève enfin du lit, mon assurance habituelle me regagnant enfin.

- Tu ne m'aides pas à me relever ? Me demande Kilian alors que je me dirige vers la porte de ma chambre.

- T'es un grand garçon. Tu vas t'en sortir sans moi.

Je lui lâche un clin d'œil et commence à me diriger vers la porte de ma chambre que j'ouvre enfin, laissant un nouvel air parvenir à mes poumons, comme si je commençais à étouffer dans cette pièce.

- Oh, lançais-je en me retournant vers Kilian, assit sur mon lit. Et arrêtes de trop m'aimer. C'est gênant.

Il roule des yeux en lâchant un rire discret qui me fait sourire malgré moi.

J'allais refermer la porte derrière moi, quand sa voix s'élève de nouveau, me stoppant net dans mon élan.

- Dit-elle. Notre photo juste en face de ton lit ... il faut croire que t'aime me voir à ton réveil.

Je comprends directement qu'il fait référence à la photo de nous deux durant notre voyage à Paris, toujours accrochée sur mon mur.

Je lui adresse un regard mauvais alors qu'un sourire victorieux prend place sur ses lèvres, et il allait ouvrir de nouveau la bouche avant que je ne le coupe dans sa lancée.

- Non, s'il te plaît, ta gueule.

Il lève les mains en l'air en signe d'innocence, et je ferme la porte derrière moi, ayant juste le temps d'entendre un nouveau rire lui échapper.

Un sourire naît à la commissure de mes lèvres alors que je secoue la tête, puis j'inspire une grande quantité d'air frais avant de descendre enfin les escaliers, pour retrouver tous mes amis dans le salon, semblant à peine finir leurs repas.

- Bah, t'étais passé où ? S'élève la voix de James quand j'arrive à leur hauteur.

Puis, je n'eus le temps de répondre que Kilian se pointe à mes côtés, les mains dans les poches et l'air de rien.

- ... Oh, je vois. Sourit alors James, le regard rempli de sous-entendus très facilement compréhensibles.

- S'il te plaît James, tais-toi. Soufflais-je en me laissant tomber sur le canapé.

Il lève simplement les mains en l'air, mais son regard ainsi que celui de Julia, assise sur ses genoux, totalement accusateurs et amusés de la situation, me font lever les yeux au ciel.

Je lance un bref coup d'œil à Kilian qui s'installe, tout naturellement, à même le sol aux côtés de Jason et de Jules qui semblent trouver celui-ci confortable.

- Vous comptez rester toute la soirée ? Finis-je enfin par demander à mes amis, qui ne semblent avoir aucune envie de partir.

- Évidemment, quelle question. Me répond Lewis, comme si ma question était la plus idiote au monde. Notre présence te manquerait bien trop, ma petite Nono.

- Plus jamais le surnom. Grimaçais-je.

- Lequel ? Nono ?

Je soupire légèrement et lève mon majeur en direction de Lewis, qui éclate de rire tel un enfant et se contente de m'envoyer un faux baiser avec sa main, qui me fait aussitôt sourire.

- Je vais prendre ma douche alors. Soufflais-je en me levant du canapé une nouvelle fois.

S'ils comptent passer leur soirée ici, moi je ne compte pas sacrifier mon sommeil. Je sais que Lewis compte nous faire prendre la route de bonne heure pour arriver en début de matinée au chalet, et je n'ai aucune envie de manquer de sommeil.

Je commence à monter les escaliers lorsque la voix de Lewis s'élève de nouveau dans mon dos, essayant sans aucun doute d'être la plus discrète possible. Ce qui fut un échec total.

- Tu devrais aller avec elle, Kilian. Lâche mon ami, tout en se retenant de rire. Ça pourrait économiser un peu d'eau. Pour la planète et tout ça ...

J'entends également Chiara approuver ses propos, mais je me contente simplement de monter rapidement, sans prendre la peine de réagir à leur remarque infantile.

Que Lewis et Chiara s'occupent d'abord de leur relation, avant de songer à s'intéresser à la mienne. Et puis de toute façon, quelle relation ?

J'allume la douche et soupire d'aise quand l'eau commence à couler le long de mon corps, en profitant enfin pour me détendre et pour vider mon esprit de toutes ses pensées encombrantes.

Kilian est sans doute la personne qui m'a causé le plus de peine cette dernière année. Le fait est que lorsque l'on place toute notre confiance, toute notre estime et tout notre amour en une seule personne, il existe des millions de chances pour que ceux-ci nous reviennent abîmés.

Plus la confiance est grande, plus la trahison est douloureuse.

Et la confiance que j'avais accordé à Kilian était une chose inestimable. De manière inconsciente, j'avais tout misé sur lui. J'avais cru en lui. Et j'avais cru en nous.

Aujourd'hui, cela me semble impossible. Parce qu'au final, comment donner sa confiance à quelqu'un qui nous l'a déjà brisé une fois ?

Et pourtant ... j'ai l'impression d'être attirée à lui comme un aimant. Comme si tous mes efforts étaient voués à l'échec, comme si nous étions destinés à ce jeu qui s'installe encore une fois entre nous, à cette relation.

Mais je ne peux me résoudre à penser que les gens changent. Je ne peux penser que Kilian saura, un jour, me donner l'amour que je mérite de recevoir.

Parce que si les gens changeaient ... alors pourquoi ma mère est-elle toujours aussi mauvaise ? Pourquoi Will est-il toujours une putain de pourriture ?

Je soupire profondément puis éteins brutalement l'eau de la douche, le regard dans le vide et une atroce difficulté à vider mon esprit de toutes les questions qu'il se pose depuis bien trop longtemps.

Je m'enroule dans ma serviette et regagne ma chambre, avant de tirer de mon dressing un jogging, ainsi qu'un haut assez court qui me sert de pyjama.

Je sèche rapidement mes cheveux puis, après quelques minutes regagne le salon tout en limant mes ongles, afin de constater que les filles discutent, toutes assises autour de la table, mise à part Iris qui est confortablement installée sur Andrew, alors que les garçons semblent être en pleine partie de FIFA.

- Sérieux ? Vous n'en avez pas marre de vivre, manger et dormir foot ? Leur demandais-je, excédée de les voir concentrés à un tel point sur leur jeu.

Ils ne prennent même pas la peine de poser leurs yeux sur moi et continuent de crier les uns sur les autres, et de surtout être des mauvais joueurs.

Des mecs, quoi.

- C'est important pour notre entraînement. Se contente de se justifier Lewis, me laissant lever les yeux au ciel.

- Évidemment ... je vous crois sur parole.

Je soupire puis pose mes yeux sur l'écran, alors qu'ils relancent une partie pour s'échanger les manettes de jeu.

Lewis, maintenant spectateur après sa victoire, se tourne dans ma direction et me fixe, un sourire malicieux aux lèvres.

- Genre tu n'aimerais pas être mariée à un footballeur ? C'est carrément stylé, comme vie.

J'arque un sourcil en le fixant, l'air de lui dire t'es pas sérieux, là ? Puis, je continue de limer mes ongles sous son regard clairement amusé et rempli de sous entendus.

- J'ai pas besoin d'un mec qui court après une balle pour avoir une vie stylée.

J'avoue que j'ai toujours aimé les attaquer sur leur sport, depuis que je les connais. Au début, le but était simplement de les énerver, parce que je ne pouvais pas les encadrer. Mais maintenant ... le but est aussi de les énerver. Mais ils savent que je les supporte tout de même et que j'espère à chaque fois qu'ils ramènent la victoire.

- Je suis sûr que tu accepteras de m'épouser le jour où je serais champion du monde. S'élève cette fois la voix de Kilian, me lançant un bref regard en biais.

Je pouffe tout en levant les yeux au ciel, avant de poser les yeux sur lui, que j'aperçois seulement de profil.

- C'est une demande en mariage ? S'exclame soudain Jules, une réelle excitation paraissant dans sa voix.

Achevez-moi. Ces mecs vont me tuer.

- Nora Harris. J'avoue que ça sonne assez bien. Lâche soudain Iris, alors qu'Andrew rigole derrière elle.

- Tu sais que c'est moi, ta famille, pas vrai ? Lui demandais-je en essayant de paraître la plus détendue possible. T'es pas censé retourner ta veste de la sorte.

- Je suis désolé, c'est pour la bonne cause. Un jour, tu me remercieras d'être là pour t'aider à voir la vie plus clairement. Lâche Iris, en affichant son sourire angélique qui pourrait attendrir n'importe qui aura l'occasion de le croiser.

La bonne cause ... bien évidemment.

- J'ai pas besoin de me marier. Je me suffis à moi-même. Soufflais-je, les yeux rivés sur mes ongles que je lime toujours.

Et surtout. L'objectif est de rester détendue et sereine pour ne pas montrer une quelconque émotion face au comportement de mes amis qui semblent vouloir jouer de moi.

- Dommage ... entendis-je la voix de Kilian s'élever une nouvelle fois. Je t'imagine bien crier mon nom ... en tant que supportrice, bien entendu.

J'ouvre de grands yeux puis me reprends aussitôt quand j'entends Iris éclater de rire, dans une synchronisation parfaite avec James et Adam qui ne semblent pas réussir à se retenir.

Jason grimace de manière exagérée et indiscrète en s'imaginant sûrement une scène à laquelle il ne devrait pas songer, puis je soupire en constatant le sourire suffisant qui prend place sur les lèvres de Kilian.

Mais quel imbécile.

- J'avoue que tu ferais sans doute une bonne supportrice. Poursuit Lewis, dans l'unique but de me gêner. Surtout si c'est pour crier le nom de Kilian.

- Lewis. Ta gueule. Soufflais-je, ayant clairement envie de m'enterrer vivante.

Comment est-ce seulement possible d'avoir des amis aussi stupides ? Et surtout, comment est-ce possible de ne recevoir de soutien d'absolument personne ? Je devrais songer à changer de potes.

- Continuez de rêver, c'est pas pour rien qu'on dit que l'espoir fait vivre.

J'aperçois Kilian hausser les sourcils et poser son regard sur moi le temps d'une seconde, alors que mes yeux ne le quittent pas, prête à lui montrer que je suis très sérieuse dans mes propos.

Mais mon visage fermé se voit trahit par un faible sourire amusé de la situation, qui naît à la commissure de mes lèvres malgré moi.

- C'est dommage. Souffle-t-il, avant de me détailler rapidement, passant ses yeux sur la totalité de mon corps. Je suis sûr que tu pourrais porter mon T-shirt de foot à la perfection.

Je me fige face à ses mots alors que j'aperçois qu'il me regarde du coin de l'œil, son sourire ne manquant pas de s'élargir lorsqu'il constate ma réaction et mon manque de réponse.

- On reparlera de cette éventualité quand tu arriveras à gagner un simple match sur une console. Finis-je par soupirer après quelques secondes à demeurer dans un mutisme semblant interminable.

- Ne doutes pas de moi, Swan. Je gagne toujours.

Apparemment. Non.

Je hausse les sourcils et n'hésite pas une seule seconde avant de me placer devant l'écran, cachant ainsi la vue de celui-ci aussi bien à Kilian qu'aux autres garçons qui jouent actuellement.

Ils élèvent aussitôt la voix en commençant à crier comme si je venais de leur voler de l'argent, et je me retiens d'éclater de rire en limant mes ongles comme si de rien n'était.

C'est si facile, de mettre un mec en colère.

Mais je n'eus le temps de les embêter davantage que je sens deux mains s'emparer de ma taille et me tirer dans sa direction, et je me retrouve sans rien comprendre, assise sur les genoux de Kilian qui entoure mon ventre de ses bras, sa manette dans les mains et les yeux fixés sur la télé comme si de rien n'était.

Et moi. Sur ses genoux. Mon dos contre son torse. Son menton posé sur mon épaule.

Je croise très brièvement le regard d'Iris qui, les yeux plissés, nous fixe silencieusement avant d'afficher un nouveau sourire et de se pencher à l'oreille d'Andrew pour lui murmurer un je ne sais quoi qui semble également le faire sourire.

- Lâches-moi. Soufflais-je, en essayant de contenir mes émotions à l'intérieur de moi. S'il te plaît.

- Je sais pas ... l'entendis-je murmurer contre mon oreille. Je trouve que tu es bien installée, ici. Non ?

Vraiment pas.

Vraiment pas.

Vraiment pas ...

... menteuse.

Je ne réponds cependant pas à sa question, et je le sens rire discrètement contre moi, alors que son souffle qui s'écrase contre la peau de mon cou dénudé me fait légèrement frémir.

Tout en gardant les yeux sur l'écran, je sens ses lèvres se poser sur mon épaule elle aussi dénudée par le simple débardeur que je porte, et je me fige une nouvelle fois en déglutissant difficilement.

Mais, quand je le sens mordiller ma peau, je me retiens de lâcher un cri strident qui pourrait attirer tous les regards sur nous.

- Mais ça va pas ?! T'es complètement dingue, ma parole. Hurlais-je dans un presque chuchotement, pas du tout discret.

- Possible, oui. L'entendis-je susurrer, un sourire bien trop fier de lui scotché aux lèvres.

Puis, je n'eus le temps de lui répondre que le jeu annonce la fin de la partie, bel et bien remportée par Kilian sous les protestations des autres.

- Tu vois bébé, je te l'avais dis. Je gagne tout le temps. Laisse-t-il échapper, alors que j'entends aussitôt Iris rire face à son surnom. On peut dire que tu m'as porté chance.

Je lève les yeux au ciel, alors que sa prise sur moi ne semble pas se défaire, m'emprisonnant ainsi contre lui.

- T'en doutais encore ? Lui demandais-je alors, en essayant de calmer discrètement mon rythme respiratoire.

- Jamais. Murmure-t-il, ses lèvres collées à mon oreille.

J'inspire et j'expire lentement et difficilement sans lui apporter davantage de réponse, lorsque je vois Iris se lever du canapé pour se diriger vers les filles.

Je demande une dernière fois à Kilian de me libérer afin de pouvoir à mon tour retrouver mes copines, ce qu'il fait enfin, bien que cela lui semble être extrêmement difficile.

Suis-je à ce point incroyable ?

Évidemment. Quelle question.

Je me dirige aussitôt vers mes amies sans même lui lancer un dernier regard, bien que je sente ses yeux sur ma personne durant quelques secondes.

- Bah enfin. Lâche Eva dès que j'arrive à leur hauteur. T'as passé un bon moment avec ton bien-aimé ?

Je lui lance un regard excédé qui lui fait lâcher un rire amusé, mais elles continuent toutes de me fixer dans un silence de marbre qui me fait froncer les sourcils.

- Bah quoi ?

- Oh, rien. Me sourit Charlotte, laissant apparaître toutes ses dents. On attend juste le jour où on pourra enfin te dire : on te l'avait dit.

Je comprends immédiatement qu'elle fait référence à Kilian, et je ne peux m'empêcher de soupirer, une fois encore. Décidément, je ne serais jamais tranquille.

- Alors j'espère que vous savez être patientes. Me contentais-je de leur dire, en essayant de garder le plus possible mon sérieux.

Elles continuent alors de parler en changeant très rapidement de sujet, à mon plus grand bonheur.

Les filles divaguent rapidement sur la relation entre Lewis et Chiara, au plus grand désespoir de cette dernière mais au plus grand bonheur de Siri et Eva, qui semblent aimer connaître toutes les histoires de tout le monde ici.

Après de longues minutes, Iris décide de monter ses valises à l'étage et de préparer son lit pour la nuit qu'elles passeront ici avant notre départ en vacances, et je décide de l'accompagner en compagnie de Hannah, alors que Eva elle a, je cite, clairement la flemme.

J'arrive rapidement à l'étage en compagnie de ma cousine et de mon amie, mais Iris ne prend même pas la peine d'ouvrir sa valise lorsque nous arrivons dans la chambre d'amis. Elle se jette directement sur le grand lit, et me fixe, allongée sur le ventre, un très large sourire aux lèvres.

Je l'interroge silencieusement en fronçant les sourcils alors que Hannah, elle, semble déjà avoir compris puisqu'elle rejoint aussitôt ma cousine sur le lit, me fixant à son tour comme une folle.

- Bon aller. Lâche Iris, sans que son sourire ne la quitte une seconde. Tu peux tout nous dire, maintenant.

Oh non. C'est pas vrai.

Je crois que je vais vraiment songer à me jeter par la fenêtre.







Point de vue Kilian Harris.





Les mecs jouent encore à FIFA, alors que j'aperçois de loin les filles discuter entre elles, mais Nora, Hannah et Iris semblent encore manquer à l'appel.

- Elles sont longues pour des personnes qui devaient juste faire un lit. Lâche soudain Andrew, en constatant que sa copine n'est encore pas revenue.

- Tu ne vas pas me dire qu'elle te manque déjà ? Lui demandais-je, un sourire moqueur aux lèvres.

Quel canard ce mec.

- Vas vivre sur un autre continent pendant des mois et on verra si Nora ne te manque pas. Crache-t-il, d'un air sérieux que trahit son envie de rire.

- Tu sais, vous n'êtes clairement pas obligés de toujours tout ramener à Nora et moi.

Je sais que la situation les amuse. Et j'avoue qu'ils arrivent, parfois, éventuellement à être drôles. Mais je sais aussi que certains feraient mieux de se mêler de leurs histoires avant de songer à intervenir dans la nôtre.

Rien n'est aussi simple que ce qu'ils pensent. Et même s'ils sont nos amis, sans doute ne voient-ils que le beau côté de cette relation. Que ce que l'on accepte de leur montrer.

Ils pensent sans doute que tout peut redevenir comme avant, en un simple claquement de doigts.

Et je le pensais aussi inconsciemment en revenant à New-York. Mais Nora m'avait très rapidement fait comprendre que je ne réussirais pas à la récupérer simplement avec un sourire.

Et c'est là que j'avais finalement compris en quoi les histoires d'amour étaient si compliquées.

Le cœur des gens. Leurs sentiments. Leurs émotions. Rien de tout ceci n'est quelque chose à prendre à la légère. Et j'étais prêt à fournir autant d'efforts que nécessaire pour prouver à Nora que je pouvais être une bonne personne.

Une personne méritante. Une personne qu'elle peut avoir dans sa vie.

- Bien-sûr que si. S'élève de nouveau la voix de Andrew. C'est bien trop drôle de vous mettre mal à l'aise.

Je roule des yeux et lui lance un regard excédé, auquel il répond par un simple sourire faussement bienveillant et chaleureux.

- En parlant de Nora, s'élève cette fois-ci la voix de Lewis. Tu devrais aller la chercher, Kilian. Non ? Il faut qu'on se mette d'accord sur les derniers détails pour notre départ.

- Et tu ne peux pas aller les chercher ? Lui demandais-je alors, en haussant les sourcils.

- Je pourrais. Mais j'ai la flemme. Et en plus j'ai mal aux jambes. Les courbatures et tout ça. Dépêches toi, on vous attend. Et si vous mettez trop de temps on enverra quelqu'un vérifier que vous ne faites pas de bêtises.

Je roule exagérément des yeux face à son sous entendu bien trop indiscret, et ne manque pas de lever mon majeur dans sa direction alors qu'il pose sa main sur son cœur, adoptant une mine faussement outrée de mon geste.

Quel con.

Je me lève alors après avoir soupirer une dernière fois puis monte lentement les escaliers, me dirigeant aussitôt vers la chambre d'amis, en devinant que c'est dans celle-ci que dormiront sans doute Iris et Eva.

J'allais ouvrir la porte déjà entrouverte, lorsque les voix des filles me parviennent aux oreilles et bloquent tout mouvement de ma part, ma curiosité prenant le dessus sur le reste.

Et c'est de cette manière que je me mets à écouter leur discussion, l'oreille tendue derrière la porte.

- Mais arrêtes Nora, tu sais que votre histoire n'est pas terminée. Achètes-toi des lunettes. Souffle Iris, comme totalement désespérée de sa cousine.

- Elle l'est. Il faut savoir tourner la page. Toutes les belles choses ont une fin.

Je sens mon souffle se couper face aux mots brutaux de Nora, mais Hannah m'empêche de trop plonger dans mes pensées alors qu'elle élève à son tour la voix.

- Rassures-moi, tu n'essaies de convaincre personne avec ce mensonge ?

- Où tu essaies juste de te convaincre toi ? Complète Iris, alors que j'entends Nora soupirer profondément.

Un long silence se laisse entendre et j'en viens à me demander si elles sont toujours en vie.

Je ne bouge pas, comme si un simple mouvement de ma part pouvait me faire repérer. Ouais en fait, c'est le cas.

- Je suis grave amoureuse de vous. Lâche de nouveau Iris, alors que j'entends à sa voix qu'elle sourit. Sérieux, l'amour que ce mec te porte est perceptible rien qu'aux regards qu'ils pose sur toi.

- Tu dis n'importe quoi. C'est justement parce que t'aimes l'amour que tu refuses de voir la réalité au sujet de cette histoire.

Cette histoire. Cette histoire qui est la nôtre.

Peut-être que Nora essaie simplement de rester forte devant les autres. Peut-être qu'elle refuse que quelqu'un perçoive le fait qu'elle ne m'est toujours pas insensible.

Mais lorsqu'elle parle de nous, elle semble si déterminée et si catégorique qu'il serait facile de la croire sur parole lorsqu'elle affirme que notre histoire est bel et bien derrière elle.

- Ouvres les yeux, Nora ... soupire cette fois Hannah. L'amour ne se prouve pas dans les mots, mais dans les actes. Et même s'il n'a pas toujours bien agit, il te montre tous les jours les sentiments qu'il te porte.

Je me fige derrière la porte, déglutissant très difficilement. Est-elle en train de nous balancer ?

- Peut-être, réplique cette fois Nora. Mais je ne peux pas oublier la peine qu'il m'a causé. Et si ce n'était que ça ... mais il est parti sans me prévenir. Sans me dire au revoir. Sans un message. Il m'a laissé tombé dans tous les sens du terme. Alors que moi, j'attendais encore des preuves. Et j'attendais des explications. Mais rien.

Je sens mon cœur se briser un peu plus à chaque mot qu'elle prononce, comme si elle m'achevait d'une multitude de coups de couteaux.

Sans doute ai-je mérité d'entendre tout ce qu'elle aurait à me dire. Et sans doute mérite-je bien pire que ses mots.

Mais alors que ses phrases tournent en boucle dans ma tête, je fronce subitement les sourcils, comme si un détail, auquel je n'avais jamais pensé, venait de percuter mon esprit.

Parce que Nora m'assénait de tellement de reproches que je ne prenais pas le temps de tous les prendre en considération. Trop occupé sur mon erreur commise avec Lara pour comprendre le reste.

Mais d'un point de vue extérieur. Les mots me percutent de plein fouet. Comme si mon esprit me mettait enfin en alerte.

Putain de merde.

- On ne t'a jamais dit que c'était mal d'écouter aux portes ? Chuchote une voix par dessus mon épaule, me faisant aussitôt sursauter.

Je me retourne vivement afin de laisser mes yeux se poser sur Charlotte derrière moi qui vient de prononcer ces mots, et Eva à ses côtés.

- Mais t'es malade ?! Chuchotais-je en essayant de ne pas crier, ma main dramatiquement posée sur le cœur.

- Arrêtes d'être aussi dramatique, Kilian. Rigole Charlotte, alors que je roule des yeux. Tu mettais trop de temps, Lewis nous a donc envoyé. Il était apparemment sérieux.

Je soupire discrètement, pas très étonné de ce qu'elle m'annonce. Lewis est fidèle à lui-même.

Finalement, je commence sérieusement à songer qu'ils se sont très bien trouvés, lui et Chiara. Sans doute trop bien, même. Deux âmes sœurs.

- Arrêtes d'espionner, c'est très mal. Me sourit à son tour Eva en posant sa main sur la poignée de la porte. Si t'es sage, peut-être que je te dirais éventuellement ce que ta bien-aimée dit à ton sujet.

Je secoue la tête en laissant un sourire incurver le coin de mes lèvres, alors qu'Eva me lâche un clin d'œil avant d'enfin ouvrir la porte de la chambre et de hurler, ce qui fait lâcher des cris stridents aux filles.

Je m'empêche d'éclater de rire et m'éloigne enfin de la porte, décidant de ne pas écouter davantage leur discussion et de laisser les filles entre elles.

Je commence à descendre les marches d'escaliers, totalement perdu dans mes pensées alors que mes sourcils demeurent froncés.

Mon rythme cardiaque s'accélère lorsque j'arrive enfin dans le salon, et je me dirige vers la cuisine de Nora pour me servir un grand verre d'eau.

Mais j'arrive à peine dans la grande pièce vide que mes yeux se posent sur sa mère. Les yeux rivés sur son téléphone alors qu'elle sirote tranquillement sa boisson.

Quand on parle du loup.

- Kilian. Me sourit-elle faussement quand j'arrive à sa hauteur, de l'autre côté du comptoir. Quel plaisir de te revoir.

- J'aimerais dire que le plaisir est partagé.

Mais il ne l'est pas. Pas du tout.

Son sourire mauvais ne quitte pas ses lèvres maquillées, et j'essaie par dessus tout de garder mon sang froid devant elle.

Parce qu'il s'agit, malgré tout, de la mère de Nora. Et ce, malgré les pensées que je peux avoir à son égard.

- Vous n'avez rien à me dire ? Lui demandais-je, après quelques secondes de pur silence.

Elle hausse les sourcils et me fixe hautainement, tout en trempant ses lèvres dans son verre une nouvelle fois.

- Pas du tout. Je ne vois pas ce que tu voudrais savoir. Par contre toi ... je suis très surprise de voir que tu fréquentes encore ma fille.

Ma fille. Qui pourrait lui dire qu'elle ne la considère plus comme sa fille depuis qu'elle a l'âge de parler ?

- Vous savez très bien de quoi je veux parler, Madame Swan. Et avec tout mon respect, je vous pensais plus honnête que ça.

Elle se lève de sa chaise alors que son regard ne se délie pas une seule seconde du mien. Mais son sourire suffisant et son visage arrogant me donnent d'avance la réponse à ma question.

Question que je lui pose tout de même.

- Vous ne lui avez pas donné, pas vrai ?

Mon rythme cardiaque ne décélère pas alors que je soutiens son regard, la mâchoire contractée et les poings serrés. Mais je reste calme.

- Je suis désolé, Kilian. Mais tu délires. Je n'ai rien à me reprocher. Restes à ta place et retournes avec tes amis.

Mais quelle conne.

Elle commence à tourner les talons, prête à quitter mon champ de vision et à fuir notre discussion. Prête à laisser tomber toute son honnêteté, encore une fois. Parce qu'elle sera une éternelle hypocrite. Une personne mauvaise.

Et je pourrais presque m'excuser auprès de Nora et de Jason de devoir subir sa présence. De devoir vivre avec une telle femme en tant que génitrice. Parce qu'en ce qui me concerne, je ne me vois pas avoir de tels rapports avec ma mère.

Et cette fois. J'avais compris. Et la mère de Nora sait pertinemment que je sais.

Mais il est hors de question qu'elle s'en sorte aussi facilement. Elle est forte. Mais sûrement pas plus que moi.

Avant qu'elle ne sorte de la pièce, je me décide enfin à entrouvrir les lèvres dans une faible voix s'apparentant à un murmure, la faisant s'arrêter net devant moi.

Et je pourrais sentir mon cœur se briser dans ma poitrine lorsque ces quelques mots franchissent enfin la barrière de mes lèvres.

- La lettre. Vous ne lui avez jamais donné.





***


Coucou ! J'espère que vous allez bien ? ❤️‍🩹

Je suis trop heureuse de vous retrouver enfin ! Mes partiels sont terminés, on peut de nouveau se consacrer à l'écriture !

J'espère que ce chapitre vous a plu, j'ai beaucoup aimé l'écrire, un peu de tout le monde, un peu de Kiki et Nono, un peu de légèreté et un peu de rapprochements ... combo parfait 🦋

J'ai trop hâte d'écrire les prochains chapitres omg ... le voyage au ski là ça promet ! J'ai pleins d'idées qui germent dans mon esprit MDRRR ça va être trop bien !

Aussi, j'en ai déjà parlé pleins de fois depuis hier, mais je vous remercie encore une fois pour les 1 million sur PWF.T1, je vous remercierais tout le temps je pense. C'est incroyable, irréalisable et je suis super émue. Disons que ce chapitre sert à fêter ça 🥳

On se retrouve très bientôt,
Merci pour tout. Je vous aime.

Lots Of Love. 🤍


( Instagram : _unxpetiteblonde_ )

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