Play with fire ( Tome 2 )

By unxpetiteblonde

545K 22.3K 30K

Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... More

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre un.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre quatre.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre sept.
chapitre huit.
chapitre neuf.
chapitre dix.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quatorze.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre dix-neuf.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-neuf.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente six.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.

chapitre vingt-huit.

10.1K 422 508
By unxpetiteblonde


Joyeux Noël !🎄🎁

Je vous souhaite une bonne lecture <3





Point de vue Nora Swan.




J'ouvre très lentement les yeux et gémis de douleur avant de les refermer aussitôt, passant ma couette par dessus mon visage.

Je veux dormir.

Un mal de tête violent s'empare de moi, me donnant l'impression d'être frappée par un marteau à multiples reprises.

Je soupire en me tournant sur le ventre, avant de froncer les sourcils et d'extraire simplement le haut de mon visage de la couette.

Cette couverture n'est pas la mienne. Ni-même cette odeur ou encore ce lit.

J'ouvre à moitié les paupières et me redresse difficilement, laissant mes yeux fatigués parcourir cette chambre, que je connais maintenant par cœur.

Mais qu'est-ce que je fais dans la chambre de Kilian ?

Je baisse les yeux sur mes vêtements et constate que je suis vêtue d'un pyjama chaud, qui ne m'appartient de toute évidence pas.

Les sourcils toujours froncés, je m'extrais du lit avant de voir poser tout un tas de médicaments sur le meuble à mes côtés, accompagnés d'un grand verre d'eau, me faisant aussitôt sourire.

Parce que, comme la dernière fois que j'ai pris une cuite phénoménale, je sais de qui cette attention provient.

J'avale un médicament et me lève, ayant l'impression d'être vidée de toute mon énergie, comme si un moindre effort de ma part pouvait m'achever.

L'alcool n'a jamais produit sur moi un effet aussi désagréable.

C'est simple. Soit j'ai bien trop bu, sans doute plus que la normale, soit je me suis amusée à me shooter à la drogue dure, ce qui serait vraiment insensé comme raisonnement.

Je me dirige dans la salle de bain reliée à la chambre de Kilian et, face à mon reflet horrible et catastrophique dans le miroir, j'essaie au mieux d'arranger mon visage et mon apparence.

J'ouvre les placards de sa salle de bain afin d'y trouver une brosse à dents neuve, de laquelle je m'empare sans hésiter. Exactement comme si j'étais chez moi.

De toute façon, il me doit au moins une brosse à dents.

Je jette un dernier coup d'œil à mon reflet et me contente de soupirer avant de quitter lentement la chambre de Kilian, toujours vêtue du même pyjama chaud et confortable avec lequel je me suis endormie.

J'allais descendre les escaliers lorsque des voix qui me sont familières s'élèvent de ce que je devine être le salon de Kilian.

J'entends vaguement le prénom de Matt être évoquer, me faisant davantage froncer les sourcils alors que je tends l'oreille afin de pouvoir discrètement entendre la discussion qui semble avoir lieu à quelques mètres de moi.

- Elle a sans doute trop bu, tu délires. Lâche une voix que j'identifie comme celle de Lewis.

- Je sais reconnaître quelqu'un de bourré et quelqu'un de drogué. Une personne, et j'insiste sur une personne, a sans doute mît quelque chose dans son verre.

La voix de Kilian me fait aussitôt m'immobiliser en haut des marches d'escaliers alors que, les sourcils toujours froncés, je sens mon souffle se couper brutalement.

Ce n'est pas possible ... ils ne peuvent pas parler de moi ?

... j'ai été drogué ?

Et ils ne pensent tout de même pas que Matt en est la cause ?

- Non mais je rêve, regardez le s'inquiéter pour sa bien-aimée. Semble se moquer Chiara avant de s'esclaffer.

- De toute façon, entendis-je de nouveau la voix de Lewis. Il ne lui ai rien arrivé, puisque tu est arrivé sur ton cheval blanc avant que ça ne se produise. Donc, je ne pense pas qu'il soit la peine d'être inquiet.

Les sourcils toujours plissés et l'air intrigué, je ne peux empêcher tout un tas de questions de se bousculer dans mon esprit.

Et c'est à ce moment précis que je me rends compte des rares souvenirs qu'il me reste de cette soirée.

Comme si j'avais fais un total black out. Ou comme si j'avais pris de la drogue.

Mais comment est-ce que j'ai pu être drogué ? Alors que je surveillais mon verre absolument à chaque fois que je m'en resservais un nouveau.

Je soupire longuement puis me décide enfin à descendre les escaliers, afin de directement atterrir dans le salon, mes yeux se posant aussitôt sur chacun de mes amis.

J'aperçois ainsi Kilian, puis Lewis, Chiara et même Julia et James qui semblent étalés sur le canapé, comme s'ils n'avaient même pas l'énergie de se lever de celui-ci.

Lorsque leurs regards croisent le mien, j'y aperçois d'abord un air grave qui me fait déglutir, mais je me ressaisis aussitôt quand je vois leur mine inquiète, me procurant un agacement palpable.

- Yo. Lâchais-je seulement nonchalamment.

Ils se détendent aussitôt face à mon sourire, et je vois même Kilian rouler des yeux face à ma courte salutation habituelle qui semble l'excéder à chaque fois que je l'emploie.

Cependant, je parviens parfaitement à cerner son visage fermé, sa mâchoire contractée et son regard sérieux qui semble scotché à lui.

- Tu vas bien ? Me demande aussitôt Julia, me faisant poser les yeux sur elle.

- Comme le lendemain d'une cuite. Haussais-je les épaules, en essayant de rester calme et sereine.

Je sais parfaitement pour quelle raison est-ce qu'ils conservent tous leurs regards sérieux sur ma personne, mais je ne veux en aucun cas attirer leur pitié.

Je vais bien. C'est malheureux, mais n'importe qui peut mettre de la drogue dans n'importe quel verre dans ce genre de soirée. Je ne suis pas la première et malheureusement, ne serais pas la dernière personne à subir une telle chose.

Rien ne sert de dramatiser la situation.

- T'es certaine que tout va bien ? Je veux dire ... tu ne fais pas semblant ? Me demande cette fois-ci James, me laissant rouler des yeux.

Est-ce que je fais semblant ? Évidemment.

Je fais toujours semblant. Parce que c'est plus facile d'agir comme si tout allait bien, dans n'importe quelle circonstance. Et parce que je ne veux pas inquiéter mes amis.

Et parce que je veux probablement me convaincre moi-même que tout va pour le mieux.

- Vous en faites, des têtes ... lâchais-je en les toisant un par un, avant de pouffer. Sérieux les gars, arrêtez de dramatiser.

Soudain, Kilian se lève brutalement de sa chaise en la laissant grincer sur le sol, et son air agacé qu'il parvenait à contenir en lui jusqu'ici ne laisse pas place à une autre émotion.

On dirait qu'il veut me tuer.

- Dramatiser ? Sérieux, Nora ? Tu trouves qu'on dramatise ? Me demande-t-il, la mâchoire contractée et le regard noir. Comme tu n'es pas vraiment discrète au réveil, je pense que tu as très bien compris pourquoi est-ce que tout le monde ici s'inquiète pour toi depuis des heures.

D'abord surprise de ses mots, je finis par simplement hausser les épaules tout en soutenant facilement son regard pour autant très déstabilisant.

- Ouais, et je ne suis pas morte. Alors arrêtes de crier parce que tu commences à me filer mal au crâne. Soufflais-je en sentant l'agacement monter en flèche face à lui.

Il fait quelques pas dans ma direction, nos yeux ne se déliant pas une seule seconde alors que ses yeux sont noirs, ses poings serrés et son regard meurtrier, que trahit cependant cet air inquiet qui ne le quitte pas depuis que je suis arrivée dans la pièce.

Est-ce qu'il aurait vraiment été inquiet ? Pour moi ?

- Je crois que toi, tu ne dramatises pas assez la situation. Crache-t-il froidement. Si je ne t'avais pas trouvé totalement défoncée sur le sol d'une putain de chambre parce que tu ne sais pas faire attention à ton verre, tu te serais probablement vomis dessus, ou même fais agresser par un putain de malade qui était à cette fête.

Immobile face à lui, maintenant à quelques centimètres de sa personne, je me contente de soutenir son regard de longues secondes alors que seule ma respiration saccadée se fait entendre dans la pièce.

J'avale difficilement ma salive alors que je semble directement touchée par ses mots durs et poignants. Parce qu'il a raison.

Mais j'encaisse difficilement ses mots alors que je ne parviens pas à sortir un son de mes lèvres, comme si mon corps refusait de coopérer. Ainsi, les mots restent bloqués quelques secondes tout comme mon souffle que j'essaie de maîtriser convenablement et difficilement.

- Wow ... décidément, t'auras vraiment décidé d'être un connard jusqu'à la fin. Parvins-je finalement à souffler d'une faible voix.

Parce que même s'il a raison ... je ne dois pas me sentir coupable de ce qu'il s'est passé.

J'affronte son regard encore quelques secondes, et en sentant les larmes me monter aux yeux je décide de tourner les talons et, sans un regard de plus, je me dirige vers la porte d'entrée de sa maison afin d'en sortir et de rentrer chez moi, pour enfin me trouver loin d'ici et surtout loin de lui.

Mais une fois à l'extérieur, à peine ai-je le temps de faire deux pas que je sens des doigts s'enrouler autour de mon poignet, arrêtant ainsi tout mouvement de ma part.

Mon corps s'immobilise alors que je sens une série de frissons parcourir mon corps contre mon gré, en reconnaissant parfaitement la personne qui se trouve derrière moi, à quelques petits centimètres de mon corps.

Aussitôt, il exerce une pression sur mon bras et m'attire contre lui, ma poitrine percutant son torse alors que ses bras s'enroule autour de mon corps, laissant mes mains bloquées entre son corps et le mien.

- Je suis désolé ... murmure aussitôt sa voix contre moi. Je sais que je suis vraiment un connard.

- Pour une fois qu'on est d'accord ... chuchotais-je en me laissant aller contre lui.

J'aurais eu envie de m'éloigner de son corps et de coller ma main dans sa figure, mais je ne peux m'empêcher d'apprécier son contact, ni même d'écouter les battements bien trop rapides de son cœur alors qu'il caresse mes cheveux de sa main, son souffle saccadé s'écrasant contre moi.

Puis soudain, ses paroles me reviennent en tête, me laissant très légèrement m'éloigner de lui afin de plonger mon regard dans ses yeux verts.

C'est lui qui m'a trouvé ... et c'est lui qui m'a ramené ici ...

- T'étais inquiet ? Pour moi ?

Son regard soutient le mien de longues secondes alors que l'émotion que je lis dans ses yeux me semble indescriptible et totalement inconnue.

- J'étais mort de peur. Je crois que ... j'étais terrifié du fait qu'il t'arrive quelque chose.

Son aveux me serre la poitrine alors que mon souffle se coupe, me donnant en même temps l'impression de sentir mon cœur exploser dans ma poitrine.

- Mais tu m'as trouvé avant ... soufflais-je davantage pour moi-même que pour lui.

Il était présent à l'instant durant lequel j'avais le plus besoin de lui, même inconsciemment. Parce que même s'il m'a brisé le cœur, Kilian a toujours été là quand j'avais besoin de sa présence ...

Et durant un très court instant, j'ai l'impression de le retrouver. De le retrouver lui ... celui que j'ai aimé.

Et de nous retrouver nous. Kilian Harris et Nora Swan.

- Disons que je commence à avoir l'habitude de te sortir de toutes les situations désastreuses dans lesquelles tu arrives sans cesse à te mettre. S'élève soudain sa voix, un fin sourire amusé sur ses lèvres alors que son regard brille légèrement de malice.

Je lève les yeux au ciel et ne peux empêcher un sourire de naître sur mes lèvres en constatant qu'il essaie de détendre l'atmosphère et d'enfin dédramatiser la situation.

- Il t'en faut encore beaucoup, pour réussir à devenir un prince charmant.

Il hausse un sourcil en soutenant mon regard pendant que je laisse un sourire incurver le coin de mes lèvres.

- Je n'en serais jamais un, Nora. Laisse-t-il soudain échapper, ses yeux verrouillés au miens. Mais je saurais être bien mieux que ça.

Je plisse les yeux et essaie tant bien que mal de masquer l'effet que ses mots et son regard peuvent avoir sur moi, alors même qu'il ne fournit pas d'effort pour m'atteindre.

Mais je crois que jamais plus, je n'arriverais à être insensible à Kilian, et ce malgré tous les efforts que je mettrais en œuvre pour y parvenir.

Sans doute l'ai-je littéralement dans la peau ...

Et c'est une maladie qui semble, même s'il m'en coûte de l'admettre, être incurable dans mon cas personnel.

- Ah oui ? Parvins-je enfin à murmurer, très faiblement.

Il hausse les épaules en gardant le silence quelques secondes, laissant simplement nos souffles se faire entendre et nos regards échanger entre eux.

- Apparemment, certaines personnes méritent bien plus qu'un royaume et un prince charmant.

Nos regards liés l'un à l'autre, je laisse ses paroles avoir sur moi un effet indescriptible alors qu'il me lâche un clin d'œil, son éternel sourire scotché au coin des lèvres.

Soudain, alors que le silence commence à peser entre nous, des gouttes de pluies tombent sur nos visages, nous forçant ainsi à redescendre sur terre et à regagner la réalité.

Kilian commence aussitôt à tourner les talons afin de retourner à l'intérieur de sa maison, mais je le retiens directement par le poignet, enroulant mes doigts autour de sa main à mon tour.

Il s'arrête immédiatement et plonge son regard interrogateur dans le mien, alors que mon cœur bat à la chamade et qu'un noeud semble s'être formé dans mon estomac.

Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?

- Je ... merci beaucoup. Pour tout ce que tu as fais pour moi. Murmurais-je faiblement.

Il semble d'abord surpris, puis un sourire chaleureux gagne la commissure de ses lèvres alors qu'il laisse sa main lentement glisser dans la mienne, une série de frissons s'emparant aussitôt de mon corps.

Son regard fixant intensément ma personne, il laisse son pouce caresser le dos de ma main alors que je me sens lentement défaillir face à son contact semblant d'apparence si banal ... mais étant en réalité si puissant.

- Je le referais sans hésiter. Susurre-t-il sans délier nos yeux.

J'entrouvre mes lèvres afin de parler une nouvelle fois, mais je me fais immédiatement interrompre par une série d'applaudissements et de sifflements, me faisant tourner la tête en même temps que Kilian en direction de sa maison.

Chiara, Julia, Lewis et James se tiennent à la fenêtre en face de nous et semblent assister au meilleur spectacle qui leur ai été donné de voir.

Lewis siffle plusieurs fois grâce à ses doigts et je roule des yeux face à tant d'excès de leur part, alors que Kilian lâche un rire franc à côté de moi.

- Cette scène très touchante étant passée, vous avez à présent l'autorisation de vous embrasser. Sourit Lewis, un air moqueur sur le visage.

Je lui lance aussitôt un regard noir en m'éloignant directement de Kilian qui lève les yeux au ciel, posant un regard blasé sur son meilleur ami.

- Un jour, si Dieu le veut, tu arrêteras de débiter autant de conneries à la seconde.

Je pince mes lèvres afin de retenir un rire alors que Lewis pose gravement sa main sur son cœur en mimant un choc intense.

- Mais mon amour de tous les jours, je veux juste contribuer à ton bonheur avec la femme de ta vie.

D'abord blasée des paroles de Lewis, je soupire une fois encore puis je fronce vivement les sourcils quand le surnom qu'il vient de donner à Kilian me percute.

Mais ce mec est irrattrapable.

Nous finissons enfin par regagner l'intérieur de la maison, sous les regards amusés de nos amis qui retournent s'asseoir sur le grand canapé, l'air de rien.

Alors, en apercevant Kilian monter à l'étage, je m'installe aux côtés de Julia qui m'adresse un tendre sourire et débute une discussion avec elle sur la fête d'hier soir, de laquelle je n'ai que de rares et vagues souvenirs.

Elle m'explique en détail le déroulement de la situation, après le fameux incident dont j'ai été victime. J'apprends ainsi la manière dont Kilian m'a trouvé, jusqu'au moment où il m'a posée dans le lit en passant par l'instant durant lequel il aurait sollicité sa mère pour s'occuper de moi.

Mon cœur se compresse à l'intérieur de ma poitrine durant le récit de ma meilleure amie, alors que je ne peux m'empêcher d'éprouver une forte reconnaissance envers Kilian.

Parce qu'il a raison sur toute la ligne ... s'il ne m'avait pas trouvé dans cette chambre, il aurait pu m'arriver absolument n'importe quoi.

Et je n'aurais de toute évidence pas été en capacité d'agir d'une quelconque façon.

Je laisse un souffle discret m'échapper puis me dirige vers la cuisine afin de boire un verre d'eau, avant de m'arrêter net quand je fais soudain face, au plein milieu de la pièce, à Diana, la mère de Kilian.

Dès que son regard croise le mien, elle affiche un sourire rayonnant sur ses lèvres alors que je la salue poliment.

- Comment vas-tu, ma belle ?

- Je vais bien. Mieux. Et apparemment, c'est en parti grâce à Kilian ...

Elle me sert un grand verre d'eau qu'elle dépose face à moi sur le plan de travail, en gardant le silence durant quelques minutes qui me semblent durer une éternité.

- Il était très inquiet. Peut-être est-ce pour cette raison qu'il n'a pas dormi de la nuit.

Je fronce les sourcils face à son aveux alors qu'elle s'installe en face de moi, sans jamais que son sourire ne quitte le coin de ses lèvres.

Kilian n'a pas dormi de la nuit ?

- Il ... il n'a pas dormi ? Demandais-je difficilement en observant mon verre d'eau transparent.

- Je l'ai entendu faire des allés et retours toute la nuit entre sa chambre et le salon, et son visage semble bien fatigué.

Je laisse mon regard se perdre dans le vide alors que je réalise le soucis que je lui ai causé. Parce que jamais personne ne s'était autant préoccupé de moi, avant lui.

Qu'est-ce que ça peut sembler ironique, quand je me souviens de la peine qu'il m'a causé il y'a encore peu de temps.

Mais peut-être qu'il souhaite réellement faire des efforts ...

Et peut-être que je me dois, pour une fois, de le laisser faire.

- Tu sais Nora, reprend Diana alors que je relève vivement les yeux vers elle. Kilian n'agit pas toujours sagement, mais il est loin d'être une mauvaise personne. Surtout lorsqu'il s'agit de toi.

Son sourire réconfortant me réchauffe le cœur, mais je ne peux empêcher ce je ne sais quoi me serrer dans la poitrine et cet élan de tristesse me gagner.

Mais ce sentiment me semble tellement différent. C'est comme si je réalisais dès à présent des choses sur lesquelles je préférerais fermer les yeux tant ma haine et ma rancoeur envers lui m'aveuglaient.

Kilian essaie de gravir des montagnes pour que je lui accorde mon pardon, et pourtant je ne semble me concentrer que sur le négatif.

Et peut-être qu'il fallait seulement que j'essaie de voir la situation autrement.

Même s'il a commit une erreur irréparable ... une erreur paraissant définitive.

- Il a commit une erreur impardonnable ... je ne sais pas si je pourrais passer au dessus. Lâchais-je doucement, mes yeux baissés sur mon verre.

Parce qu'à chaque fois que j'essaie de m'ouvrir une nouvelle fois, les souvenirs de cette désastreuse soirée frappent mon esprit, comme pour me rappeler de ne jamais plus céder face à Kilian.

- Je pense que tu réfléchis bien trop. Si ta tête n'a pas la solution à tes problèmes, alors écoutes ton cœur.

Son sourire rassurant me donnerait presque envie d'effacer tous les doutes de mon esprit et de croire à ses belles phrases sans hésiter.

Mais malheureusement, mon esprit semble être en totale alerte dès lors que j'essaie de songer à l'éventualité de pardonner l'erreur de Kilian.

Je ne saurais prendre de nouveau le risque de laisser mon cœur à sa disposition pour qu'il me le brise une nouvelle fois.

Parce qu'il arrivera un moment où il n'arrivera plus à cicatriser des peines qu'il subit depuis bien trop longtemps.

- Et s'il me faisait encore du mal ? Finis-je par demander à la mère de Kilian dans un faible murmure.

Je pourrais ressentir une certaine gêne de parler de ma vie privée avec la mère de celui qui est, justement, la cause de mes larmes.

Et pourtant, elle me semble tellement rassurante et tellement impartiale sur la situation que je ne peux pas m'empêcher d'écouter ce qu'elle a à me dire.

- Et s'il ne t'en faisait pas ? Me sourit-elle de toute bienveillance. Parfois, il faut oser prendre le risque de voir ce à quoi on aspire échouer. Mais ce n'est qu'en essayant que tu pourras le savoir.

Je laisse un souffle m'échapper avant de tremper mes lèvres dans mon verre, l'esprit totalement déconnecté de la réalité lorsque Diana ouvre de nouveau les lèvres.

- Et puis après tout, dans la vie, le plus grand risque est justement de ne pas prendre de risque du tout.

Je relève la tête vers elle mais n'eus le temps de lui dire quoi que ce soit que son téléphone vibre entre ses mains, la forçant à baisser les yeux sur son écran.

Elle m'annonce qu'elle doit décrocher et quitte, après un dernier sourire qui me réchauffe le cœur, la pièce dans laquelle je me retrouve maintenant seule et perdue.

Je termine rapidement mon verre d'eau puis quitte à mon tour la cuisine afin de directement arriver dans le salon, mes yeux se posant sur mes amis qui semblent passer la meilleure journée de leur vie.

Chiara, ses jambes étalées sur les genoux de Lewis qui lui caresse la cuisse de sa main, semble obnubilé par le dessin animé qui se joue sous ses yeux. Puis, je souris en observant rapidement Julia qui est dans le même état, sa tête reposant sur les genoux de son copain qui joue avec ses cheveux.

De vrais clichés des couples fous amoureux.

- Pour quelqu'un qui veut vomir à chaque acte d'amour auquel elle assiste, je trouve que tu incarne pas mal la niaiserie. Soufflais-je a l'adresse de Chiara, qui pose aussitôt ses yeux sur moi.

Elle me lance un regard las qui me ferait presque éclater de rire, alors que le sourire de Lewis s'élargit comme s'il approuvait mes propos.

- On aura ce débat quand tu seras en position de me donner ton avis sur la question. Lâche ma meilleure amie, avant qu'un sourire moqueur ne prenne place sur ses lèvres.

Je roule des yeux et traverse le salon en me rendant compte que Kilian n'est toujours pas revenu parmi eux. J'annonce à mes amis que je retourne chez moi, complètement exténuée, mais Lewis m'adresse aussitôt un sourire entendu avant de me pointer du menton les escaliers en face de moi.

- Tu ne peux pas partir sans dire au revoir à Kilian. Tu es trop bien éduquée pour ça.

Son sourire en coin et ses yeux pétillants de malice me font comprendre qu'il se fiche royalement de moi. Un sourire incurve le coin de mes lèvres, avant que je ne me résigne à monter les escaliers sous leurs regards amusés.

Je me dirige aussitôt en direction de sa chambre que j'aperçois entrouverte, puis je rentre à l'intérieur avant de m'arrêter net, mes yeux se posant sur Kilian qui semble totalement endormi sur son lit.

Il n'a donc vraiment pas fermé l'œil de la nuit ...

Je m'approche doucement de son lit, d'une discrétion sans nom avant de lui faire face, et de sourire inconsciemment à son visage endormi.

Il semble tellement épanoui. Serein. On dirait presque un enfant tant il est attendrissant.

Je le contemple un instant, et comme un réflexe, sans que je ne puisse réellement m'en empêcher, j'avance ma main jusqu'à son visage et dégage une mèche de ses cheveux qui tombe sur son front, le souffle et la respiration coupés.

Je laisse un soupir m'échapper alors que je me mords l'intérieur de la joue afin de ne pas craquer ici, et maintenant.

Pourquoi est-ce que tout devait être si compliqué ?

Pourquoi est-ce qu'il avait tout foiré entre nous ?

C'était tellement de questions auxquelles je n'avais pas de réponses ... tellement de réponses qui m'aideraient à voir les choses d'une toute autre manière.

Je m'empare de la couverture à ses pieds et la rabat sur son corps simplement vêtu d'un jogging et sans T-shirt, me laissant apercevoir son torse nu et son corps parfaitement sculpté.

Il bouge légèrement et je cligne plusieurs fois des yeux en reposant les pieds sur Terre. Puis, après un dernier regard dans sa direction je tourne enfin les talons, quittant discrètement sa chambre pour rentrer chez moi, afin de le laisser réparer sa nuit, qu'il semble avoir entièrement sacrifiée ...

Juste pour s'assurer qu'il ne m'arriverait rien.


***


La musique résonnant dans ma chambre, je hurle les paroles des chansons qui se diffusent les unes après les autres tout en préparant ma valise.

Une semaine s'était écoulée depuis la fête qui avait virée à la catastrophe pour moi.

Et aujourd'hui, nous étions officiellement en vacances universitaires. Ce qui signifiait que dès demain matin, nous partons en vacances dans le chalet que Lewis a emprunté à sa famille.

Et depuis que j'ai quitté le campus après ma dernière journée de cours, je me sens euphorique et d'une bonne humeur que je n'avais pas ressentie depuis un long moment.

Rien ni personne ne pourrait gâcher ma journée.

Je chantonne toujours les paroles que j'entends, tout en repensant à cette dernière semaine, durant laquelle Kilian et moi nous sommes à peine adressé quelques mots. Il avait ses derniers entraînements de foot et j'avais mes derniers devoirs à rendre.

Chacun était débordé de son côté, et finalement je pense que la situation m'arrangeait.

Et je crois aussi que je faisais mon possible pour l'éviter. Pas parce que je ne voulais pas le voir. Mais parce que les événements durant la soirée de la semaine dernière m'a bien trop perturbée pendant plusieurs jours.

J'avais passé des moments avec Matt, et je n'avais pas manqué les regards noirs de Chiara sur lui, ni-même la froideur dont elle faisait preuve face à lui sans essayer de cacher le mépris qu'elle ressent pour lui.

Et j'ignore encore ce qu'il lui a fait pour qu'elle éprouve une haine aussi intense pour sa personne.

Mais après tout. C'est Chiara. Plus rien ne pourrait m'étonner venant d'elle.

Un claquement de porte me fait arrêter tout mouvement alors que des voix résonnent dans mon salon, que je saurais reconnaître entre mille.

Ok. Finalement, quelqu'un pourrait bien gâcher ma magnifique journée.

Je soupire et arrête ma musique avant de dévaler les escaliers, me laissant atterrir en plein milieu du salon, en face de mes parents.

Ma mère me toise de haut en bas comme pour trouver ce qu'elle pourrait me reprocher, mais elle se contente de me fixer d'un air blasé en constatant que je suis bel et bien parfaite en ce jour.

Cela-dit, il n'existe pas une seule journée sans que je n'incarne la perfection.

Mais c'est un débat qu'elle ne semble pas prête à avoir.

- Maman. Papa. Quelle merveilleuse surprise. Vous voulez peut-être que je vous fasse une visite guidée de la maison ? Leur demandais-je ironiquement, en faisant référence au fait qu'ils se soient absentés encore une fois, très longtemps.

Je sais que je ne devrais pas rentrer dans ce jeu avec ma mère et me contenter de rester loin d'elle. Mais quoi qu'il en soit, elle réussira à me faire sortir de mes gonds avant de repartir, donc je préfère ne pas la laisser me déstabiliser.

- Nora. Quel accueil. Ironique à son tour ma mère, un sourire mauvais aux lèvres.

Mon père se contente de soupirer et de déposer un baiser sur mon front avant de se laisser tomber sur le canapé aux côtés de Jason, qui semble bien trop subjugué par la série se jouant sous ses yeux pour nous prêter le moindre intérêt.

- C'est incroyable, m'adressais-je de nouveau à ma mère. J'aurais mis ma main à couper que tu avais oublié mon prénom. Ravie de constater que ce n'est pas le cas.

Elle roule insolemment des yeux puis je me dirige dans la cuisine sans aucun mot de plus, avant de l'entendre me suivre en laissant ses talons claquer contre le sol, augmentant en flèche mon agacement.

- J'espère que tes études se passent pour le mieux et que tu ne te laisse pas distraire. Lâche ma mère sur un ton plein de reproches.

Je commence à me servir un grand verre de jus d'orange avant de lui lancer un regard méprisant.

- Suffisamment pour avoir mon diplôme et ne jamais mettre un pied dans ton entreprise, t'as pas de soucis à te faire.

L'ironie dans ma voix semble l'agacer au plus haut point alors qu'elle ne cesse de me fixer d'un air aussi mauvais qu'elle ne l'est.

- C'est ce qu'on verra à la fin de ton année. Mais je doute que tu arrives à étudier quand je sais que tu fréquentes encore Kilian Harris. Et on sait toutes les deux que je t'avais dis de ne pas te lier à lui.

Je fais malencontreusement claquer mon verre sur le plan de travail avant de lancer un regard plein de sous entendus à ma mère, pinçant ma lèvre inférieure afin de ne pas perdre mon sang froid face à elle.

Ma mère semble apprécier Kilian, tant qu'il reste loin de moi. Sauf que son avis ne m'a jamais assez importé pour que je le prenne en compte.

Cependant, je fronce les sourcils en lui lançant soudain un regard interrogateur.

- Comment tu sais que je fréquente Kilian ?

- J'ai suffisamment de contacts pour le savoir. Et si tu veux mon avis -

Elle n'eut le temps de terminer sa phrase que je la coupe aussitôt, laissant son regard sévère se poser silencieusement sur moi.

- Tu ne seras pas étonnée du fait que je me fiche de ton avis.

Voyant qu'elle n'arrive pas à me déstabiliser et à produire sur moi l'effet recherché, elle se contente de me fixer froidement.

Je fais quelques pas dans sa direction, le regard toujours fixé sur sa personne alors qu'un élan de courage s'empare de moi, dû à ce je ne sais quoi qui refuse que je me laisse encore marcher dessus par quiconque.

Et surtout pas par ma génitrice.

- Tu peux m'interdire ce que tu veux, ça me donnera encore davantage l'envie de le faire. Puis après tout, je suis Nora Swan. Je finis toujours par faire ce que je veux.

Mon regard fier et assuré posé sur elle semble davantage la refroidir, comme si c'était encore possible, alors qu'elle me toise une nouvelle fois.

- Tu as raison. Tu es une Swan, tu obtiens toujours ce que tu veux. Mais sache que je t'ai élevée à mon image, Nora. Et ce que je veux, je finis par l'avoir. D'une manière ou d'une autre, tu ne gagneras pas.

Mes yeux se plissent alors que j'affronte son regard, puis elle se contente de me scanner une fois encore, comme si ce n'était pas suffisant, avant d'afficher un sourire mesquin sur ses lèvres maquillées.

Sur ces dernières paroles qui semblent être davantage des avertissements que des paroles tenues en l'air, elle tourne les talons et quitte la pièce, en me laissant seule avec moi-même et avec mon verre de jus d'orange.

Je me perds quelques instants dans mes pensées, mais j'en suis rapidement extirpée quand j'entends Jason hurler après la télé, comme si les acteurs de sa série pouvaient l'entendre.

Je roule des yeux et rejoins à mon tour le salon en lui lançant un regard blasé alors qu'il ne semble pas se rendre compte de sa stupidité.

- Je songe sérieusement à appeler l'asile.

Il pose sur moi un regard innocent, puis il se contente de hausser les épaules avant que je ne me laisse tomber à côté de lui, mes jambes étalées sur les siennes, elles-mêmes posées sur la table basse en face de lui.

Nos parents ont quitté notre champ de vision et je devine qu'ils doivent être enfermés dans leurs bureaux, à mon plus grand plaisir.

- C'était encore une entrée fracassante. On a vraiment des parents originaux. Souffle Jason, sans quitter l'écran des yeux.

- Je déteste le fait qu'on ne puisse pas être une famille normale.

J'avais réussi à m'habituer à la situation, mais aussi au fait d'avoir des parents qui n'en étaient pas réellement. Mais en réalité, je ne pouvais m'empêcher de souffrir de chaque vide dans cette maison, de chaque manque d'affection et de chaque choses que je me devais d'apprendre seule, alors que toutes les autres filles pouvaient s'appuyer sur leurs mères pour évoluer.

- Tant qu'il reste toi et moi, tous les deux ensemble, on reste une famille. Aussi anormale soit-elle. Avec ou sans parents.

La voix réconfortante de mon grand frère fait apparaître un sourire au coin de mes lèvres, alors qu'il m'adresse un regard de soutien.

Puis, nous reposons les yeux sur la télévision et nous concentrons sur la fameuse série qui semble tant l'intéresser, en commentant chaque scènes comme deux enfants aussi insupportables puissions-nous être.

Soudain, alors que nous semblons plus que jamais concentré sur l'écran, la porte d'entrée en face de nous s'ouvre à la volée, nous faisant aussitôt tourner le regard dans une synchronisation quasi parfaite.

Lewis, Hannah, Chiara et même Jules entrent à l'intérieur de notre maison comme s'ils étaient chez eux, des sourires scotchés aux lèvres et l'air de rien.

- Mais laissez-moi poser ma question existentielle ! Se plaint directement Jules, alors que Chiara jure entre ses dents avant de claquer la porte derrière elle.

Avant que Jules ne puisse rentrer.

- Ah voilà, c'est beaucoup mieux quand on ne l'entend plus parler. Souffle mon amie sous nos regards désespérés.

La porte s'ouvre une nouvelle fois, et Jules lance un regard outré sur la brune en face de lui.

- Tu sais quoi, mon rêve ce serait que tu finisse derrière les barreaux après que j'ai porté plainte contre toi. Crache le blond en s'avançant à l'intérieur de la pièce. Sorcière.

- Et moi mon rêve, ce serait qu'on te coupe la langue.

Je lance un regard entendu à mon frère qui roule des yeux, alors que nous observons nos amis s'avancer dans notre direction et Jules se laisser tomber à nos côtés.

- Ne t'en fais pas, mon pauvre Jules. Un jour, tu trouveras quelqu'un qui écouteras tes questions avec grand plaisir. Lui sourit Hannah, à la fois chaleureusement, à la fois moqueuse de sa mine boudeuse.

- On ne vous dérange pas trop, j'espère ? Finis-je enfin par leur demander, coupant ainsi court à leur discussion.

Leurs regards se posent aussitôt sur Jason et moi, alors qu'ils nous fixent comme s'ils se demandaient même ce que nous faisons ici.

- On ne vous a jamais apprit à toquer ? Leur demande à son tour Jason, quand Hannah s'approche pour déposer un baiser sur sa joue.

Lewis hausse les épaules, l'air de rien avant de se laisser tomber à son tour sur l'un des fauteuils encore libre à nos côtés.

- Votre maison est notre maison. C'est notre devise. Lâche Lewis, alors que je hausse les sourcils en laissant un sourire naître sur mes lèvres.

- Ce n'est clairement pas notre devise.

- Ah ouais ? Me demande mon ami, l'air sérieusement étonné. Bah, remerciez-moi d'avoir réussi à l'inventer. Je me disais aussi qu'il manquait quelque chose à notre groupe.

Je lève les yeux au ciel alors qu'il lâche un rire dans un souffle, puis nous n'avons pas le temps de leur demander ce qu'ils font ici que la porte d'entrée s'ouvre une fois encore, pour laisser apparaître absolument tout le restant de nos amis, les uns derrière les autres.

- Sérieusement ? Demandais-je d'une voix blasée. Vous ne voulez pas qu'on vous file le double des clés, aussi ?

Andrew, qui est le premier d'entre eux à arriver à notre hauteur, me lance un regard l'air de me dire quelle bonne idée tu viens d'avoir.

Ils s'installent tous là où il reste encore de la place, et certains s'assoient à même le sol, alors que Jason leur assure qu'il est confortable. Il parle, selon ses dires, par expérience.

Ils sont vraiment tous irrécupérables ... c'est scientifiquement prouvé.

Enfin, après quelques instants à être dissipés comme si nous avions dix ans, nos amis nous annoncent être ici pour les dernières précisions au sujet de notre départ en vacances, demain matin.

Nous passons donc le restant de l'après-midi à se disputer au sujet de l'heure de départ, du nombre de voitures dont nous avons besoin et même sur le nombre de valises autorisées pour chacun d'entre nous.

- Trois valises. Lâche Chiara d'une voix ne laissant aucune place à la discussion.

- T'es complètement malade. Souffle Kilian. On aura jamais la place dans la voiture, une valise et pas plus.

Je lève les yeux au ciel alors qu'il débattent de nouveau sur le sujet, et c'est au final après un vote à main levé que nous décidons que deux valises par personnes seront autorisés, une grande et une petite afin d'avoir la place suffisante.

Nous décidons de commander des pizzas pour le repas de ce soir, mais je me lève tout de même du canapé afin d'aller préparer mon goûté, n'ayant qu'une seule envie malgré l'heure tardive : me préparer des tartines de Nutella et de confiture.

J'entends encore leurs voix parvenir jusqu'à mes oreilles, Chiara insulter Jules, puis celui-ci insister pour poser toutes les questions existentielles qu'il a encore en tête.

Je commence à préparer mes tartines quand je sens une présence dans la cuisine, me faisant aussitôt relever les yeux pour croiser le regard de Kilian, qui longe le plan de travail en laissant ses doigts glisser sur celui-ci.

Son regard me scanne et me brûle le corps alors que son sourire au coin des lèvres ne le quitte pas, me laissant lentement défaillir.

- Maintenant, tu ne pourras plus m'éviter encore longtemps ... souffle-t-il d'une voix basse en arrivant à ma hauteur.

Je sens mon corps se crisper alors que je m'empare d'une nouvelle tartine afin d'y étaler de la confiture. Il s'approche de moi et je peux à présent sentir son parfum enivrer mes narines tant son corps n'est qu'à quelques centimètres du mien.

- Je ne vois pas à quoi tu fais allusion.

Ma voix tremblante laisse aisément percevoir l'effet qu'il peut avoir sur moi sans fournir le moindre effort.

Je l'entends lâcher un rire dans un souffle, puis j'ai l'impression de sentir mon cœur exploser lorsqu'il pose une main sur ma taille afin de me retourner face à lui, coinçant ainsi mon corps entre le sien et le plan de travail.

Ma cuillère de confiture dans la main, je fais face à son regard perçant et déstabilisant sur moi.

- T'as de plus en plus de mal à dissimuler l'effet que je te fais ... murmure-t-il alors que son souffle s'écrase contre moi.

Son regard passe rapidement de mes yeux à mes lèvres plusieurs fois, alors que je fais mon possible pour conserver mon regard dans le sien, le défiant ainsi silencieusement.

- Et j'adore te voir vulnérable ...

Il mord le temps d'une seconde sa lèvre inférieure, alors que mon cœur bat à la chamade et que je semble avoir de plus en plus de mal à ne pas faiblir face à lui, mes jambes se mettent à trembler comme si elles étaient en coton.

- Tu ne me verras jamais vulnérable face à toi, arrivais-je à me reprendre après quelques secondes de faiblesse. En revanche toi ... je commence à penser que tu n'es pas insensible à mon charme.

Le sarcasme présent dans ma voix lui fait lâcher un léger rire, alors que nos yeux sont verrouillés et ne semblent pas se délier une seule seconde.

- Peut-être bien ...

Je maintiens un silence qui s'impose quelques secondes entre nous, laissant une atmosphère pesante se créer alors que mon souffle se fait de plus en plus court face à lui.

Puis soudain, ses yeux descendent sur la cuillère que je tiens encore en main, avant qu'un sourire amusé ne prenne place sur ses lèvres.

- Je veux bien une tartine, s'il te plaît.

Je hausse un sourcil et mon air vulnérable laisse place à un regard blasé.

- Il me semble que j'ai plus l'allure d'une reine que d'une employée de Kilian Harris. Laissais-je échapper, en rentrant dans son jeu.

Son sourire s'élargit, puis il enroule ses doigts autour de mon poignet afin de ramener la cuillère face à sa bouche, espérant sans doute voler mon goûter.

Mais alors qu'il allait ouvrir la bouche, j'exerce une force pour l'en empêcher, jusqu'à ce que j'arrive à écraser la cuillère sur son nez, étalant difficilement la confiture sur une petite partie de son visage.

Je pince mes lèvres afin de m'empêcher d'éclater de rire quand il retire de force la cuillère de ma main, un regard faussement grave posé sur moi.

Je m'extirpe rapidement de son emprise alors qu'il continue de me fixer silencieusement, d'un calme bien trop inquiétant pour qu'il ne soit sincère.

- Tu sais que tu ne t'en sortiras pas aussi facilement ?

- Avec un peu de chance ... commençais-je avant de m'interrompre quand il fait un pas dans ma direction.

Puis, sans hésiter une seule seconde de plus, je commence à courir loin de lui, sans pouvoir m'empêcher d'éclater de rire quand je l'entends me suivre sereinement.

Mais je n'eus même pas le temps de quitter la cuisine que ses mains s'emparent fermement de ma taille, renforçant leur prise sur moi en me rapprochant de son corps pendant que je me débats en hurlant entre mes éclats de rire.

Et putain, qu'est-ce que je me sens bien ...

Je me sens comme si tout allait parfaitement bien dans ma vie. Comme si rien n'était venue perturber mon état il y'a quelques mois.

Comme si toute ma douleur s'envolait le temps d'un seul instant, durant lequel Kilian et moi étions en train de retrouver notre complicité.

Cette complicité qui m'avait, malgré moi, immensément manqué durant une année passée loin de lui.

Cette relation, et j'ai davantage mal de m'en rendre compte maintenant, était unique.

Et jamais je ne retrouverais la même attache avec une autre personne.

C'est humainement impossible.

Il s'empare de mes jambes et me porte jusqu'à me faire basculer sur ses épaules, mes jambes dans le vide et ma tête à l'envers dans son dos.

Je hurle en me débattant dans le vide, frappant à l'aide de mes poings dans son dos et à l'aide de mes pieds dans le vide de la pièce.

Il se dirige aisément en direction du salon sans manquer de lâcher des éclats de rires toutes les deux secondes. Puis, nous arrivons en face de nos amis qui arrêtent toutes leurs discussions pour poser leurs yeux sur nous.

- Y'en a qui semblent s'éclater ici. S'exclame une voix que j'identifie comme celle d'Adam.

J'arrive à leur jeter un coup d'œil, la tête à l'envers alors qu'ils semblent se moquer ouvertement de ma personne.

- Aidez-moi ... je vous accueille quand-même dans mon domicile. Essayais-je de les amadouer en adoptant un ton suppliant.

Julia et Andrew commencent à se lever, comme prêts à voler à mon secours comme les bons amis qu'ils sont, mais Kilian les arrêtent directement dans leur élan de bienveillance.

- N'essayez même pas.

Sa voix les convainc aussitôt de se rasseoir, puis ils lèvent synchroniquement les mains en l'air en symbole d'innocence.

- Désolé Nora, mais tu vas devoir gérer la situation comme une grande fille indépendante. Me sourit Andrew, faussement désolé de ce qu'il m'arrive.

- Vous n'êtes que des traîtres ! Criais-je exagérément dramatiquement alors que Kilian commence à avancer pour quitter le salon. Mais lâches-moi ! Tu m'énerve, je te déteste.

Il éclate d'un rire franc sans pour autant accéder à ma demande, et il allait commencer à monter les escaliers lorsque l'on entend sonner à la porte d'entrée.

Pour une fois que quelqu'un connaît l'existence de la sonnette ...

Il s'arrête net, et en voyant que personne ne semble décider à se lever, et que la fameuse personne, que je pense être le livreur de pizza semble s'acharner sur la sonnette, il se dirige vers la porte d'entrée sans pour autant me laisser regagner la terre ferme.

- Oui, bah deux secondes ! Hurlais-je quand la sonnette retentit de nouveau. L'être humain est vraiment agaçant.

Arrivant devant la porte d'entrée, Kilian me laisse enfin regagner le sol sans aucune délicatesse, alors que je manque de perdre l'équilibre et de tomber sur le sol.

Mais je n'eus le temps de chuter que l'une de ses mains se pose fermement sur ma taille, empêchant ainsi mon corps de vaciller, me rapprochant ainsi de son corps jusqu'à ce que mon dos se retrouve contre lui, alors qu'une série de frissons s'empare de moi. Encore une fois.

Je soupire et lui lance un regard agacé auquel il répond pas un sourire innocent. Puis, je roule des yeux et pose ma main sur la poignée de la porte afin de l'ouvrir rapidement.

En pensant d'abord faire face au livreur de pizzas.

Mais je me fige quand deux visages familiers me font face, deux sourires angéliques sur leurs lèvres, leurs yeux clairs se posant d'abord sur moi.

Puis sur Kilian.

Puis encore sur moi.

Alors que mes yeux écarquillés ne quittent pas leurs silhouettes et que je ne semble pas assimiler la surprise.

- ... Surprise ! S'exclament leurs voix à l'unisson alors que mon cœur bat à la chamade.

Je ne semble pas me remettre de l'émotion tant mon corps ne réagit pas jusqu'à l'entente du son de leur voix.

Tant je ne m'attendais absolument pas à les voir toutes les deux ici. Aujourd'hui. Devant ma porte d'entrée.

Mes cousines.

Iris et Eva.







***



Coucou ! J'espère que vous allez bien ? 🎄

Je vous souhaite un très joyeux Noël et espère que ce chapitre vous aura plu ! 🎁 Contrairement au Noël dernier, j'ai évité de vous faire pleurer aujourd'hui mdrrr :)

J'ai pas vraiment eu le temps de corriger le chapitre et je suis désolé s'il y'a des fautes :/ j'espère tout de même que la lecture aura été agréable pour vous !!

Ah oui aussi ... vous m'avez demandé des indices ... il s'agirait de rester concentré parce qu'ils sont déjà de plus en plus présents ces deux derniers chapitres 🫣🫣🫣

Enfin bref, on se retrouve très rapidement, je l'espère, pour la suite des aventures de Kiki et Nono nos stars internationales 🦋🦋

Merci pour tout, vous êtes des amours <3


À très bientôt,
Lots Of Love 💕



( Instagram : _unxpetiteblonde_ )

Continue Reading

You'll Also Like

63.9K 2.3K 73
« 𝐐𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐥'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐜𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞 𝐞𝐧 𝐡𝐚𝐢𝐧𝐞 𝐜̧𝐚 𝐯𝐞𝐮𝐭 𝐝𝐢𝐫𝐞 𝐪𝐮'𝐢𝐥 𝐧'𝐲 𝐚 𝐣𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐞𝐮 𝐝'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐚�...
5.6K 143 23
~Histoire terminée~ Lia une fille tout à fait banal, rencontre Aaron. Le genre de gars très lunatique, froid et imprévisible. Alors qu'elle sort d'un...
83.4K 4.8K 31
Ella Scott a 118 ans, elle ne restait jamais longtemps dans la même ville, elle ne s'attachait à personne avant de le découvrir. Il va lui apprendre...
505K 27.2K 76
TERMINÉ June Steven, 16 ans, élève impitoyable avec ses camarades. Pourtant elle cache de très lourds secrets. Beaucoup trop lourds pour ses petites...