Ariona Maltais - les 73e Hung...

By Turt_2

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A l'aube des 73e Hunger Games, Ariona Maltais, jeune Capitolienne, accompagne Effie Trinket pour assister à l... More

Présentation
Chapitre 1 : Voyage en train
Chapitre 2 : Une journée au district
Chapitre 3 : la Moisson
Chapitre 4 : Confusion
Chapitre 5 : Première soirée
Chapitre 6 : Retour
Chapitre 7 : la Parade
Chapitre 8 : Tensions
Chapitre 9 : Le Centre d'Entraînement
Chapitre 10 : Réconciliation
Chapitre 11 : L'évaluation
Chapitre 12 : L'interview
Chapitre 13 : le Lancement
Chapitre 14 : On ne peut pas stopper le destin
Chapitre 16 : Course poursuite à travers la ville

Chapitre 15 : Jour 1

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By Turt_2

PDV Ariona

Je cours en direction de la ville, mes deux sacs ballotant chacun sur une épaule. Dès que le compte à rebours s'est achevé, j'ai sauté de mon socle et attrapé les deux sacoches contenant une bouteille d'eau et une lampe torche. J'ai à peine jeté un coup d'œil aux autres tributs – qui pour la plupart couraient en direction des armes – avant de fuir à toutes jambes vers la ville. Je rattrape rapidement les première maisons, qui semblent en très mauvais état. Des murs décrépis, presque effondrés, des herbes folles qui émergent du béton sur la route, des fenêtres brisées avec du verre éparpillé tout autour, une odeur persistante d'humidité et de poussière.

Plus qu'une ville fantôme, cet endroit paraît abandonné depuis des années et tombe clairement en lambeaux. Voilà donc l'arène de l'année. Des ruines.

Je pousse un soupir de déception tout en continuant à cavaler à bonne allure. Je sais que la chance n'est pas toujours de mon côté, mais là ça tombe particulièrement mal. Pas loin des deux tiers des arènes sont dans la nature, et il a fallu que je tombe sur les 33% restants.

Maigre consolation il y a au moins une forêt, même si elle ressemble plus à un petit parc. Peut-être continue-t-elle sur des kilomètres, mais je n'aurai pas le luxe de le découvrir tout de suite. Tout le monde va se diriger vers les bois, le meilleur endroit pour trouver de l'eau ou de la nourriture. Et c'est exactement pour cela que j'ai pris la direction opposée. Autant s'éloigner le plus possible des autres adolescents, pour y retourner dans quelques jours quand ils en seront partis. Et une ville offre beaucoup plus de cachettes potentielles qu'une forêt, surtout aussi dégarnie que celle-là.

Je continue de courir durant une bonne trentaine de minutes, passant de préférences par les petites rues plutôt que par les grands boulevards qui séparent les quartiers. Alors que je m'arrête sous un porche pour reprendre mon souffle, je remarque que mes pas m'ont conduit vers les immeubles les plus haut de la ville, dont un petit nombre s'élève vers le ciel, leurs faces vitrées se reflétant dans le soleil de quatorze heures. Puisque je suis là, autant rejoindre l'un de ces gratte-ciels et monter le plus haut possible pour avoir une vue globale de l'arène. J'en profiterai pour dresser un inventaire de mes possessions et établir un classement de priorité.

Tandis que je me relève pour me mettre en route le canon résonne, pour la première fois depuis le début des Jeux. Le bain de sang est terminé.

Je frissonne. Entendre ce son grave à travers un écran et le sentir résonner directement dans ses os, ce sont deux expériences totalement différentes. Je note soigneusement le nombre de coups de canon symbolisant la mort d'un tribut.

Dix.

Dix jeunes hommes et jeunes filles sont morts aujourd'hui. C'est dix adolescents qui ne rentreront jamais chez eux, qui ne reverront jamais leur district. Mais c'est aussi dix adversaires en moins. Dix places gagnées qui me rapprochent de la victoire. Et ce n'est que le début de la journée. Si les Carrières font du zèle, ils peuvent encore en éliminer un ou deux d'ici le coucher du soleil. Malgré moi, j'espère que Dust ne compte pas parmi les victimes. Le jeune homme a beau faire partie de mes concurrents, c'est dur de souhaiter la mort d'une personne que l'on connait.

Je me remets en route en me concentrant sur mon environnement pour me changer les idées. Beaucoup de magasins, pour la plupart vides et saccagés. Je remarque quelques maraichers, mais les cagots ne contiennent plus que de la poussière. Il n'y a apparemment aucune ressource à tirer de cette ville. Et bien que la route soit relativement en bon état, elle est jonchée de détritus, d'éclats de verre et de morceaux de béton provenant des immeubles avoisinant. Ces derniers ne paraissent pas très stables, et je me demande soudain si c'est une bonne idée d'aller grimper dans une tour dont les fondations paraissent sur le point de s'écrouler. Malheureusement c'est un risque nécessaire. Dehors, je serais bien trop exposée.

Sur le chemin je croise quelques chiens et chats errants, ainsi qu'une multitude de pigeons qui se perchent sur les toits des maisons. Aucune de ces bêtes ne montre d'animosité ou de signe particulier, mais je me méfie des mutations. Le Capitole peut transformer jusqu'au plus inoffensif des animaux en un monstre cauchemardesque. Surtout s'il a créée lui-même cette arène. Sur ce point-là, le mystère reste entier. Quoique je ne serais pas étonnée que les Juges soient allés jusqu'à reconstituer une ville entière juste pour le show.

Après une bonne demi-heure de marche, je parviens jusqu'à une longue esplanade entourée de bancs et de plans de fleurs. En me tournant, je remarque que je me tiens dans la continuité d'une immense avenue qui part d'une sorte de monument carré derrière moi et qui se poursuit sur des kilomètres jusqu'à un autre édifice que je n'aperçois même pas d'ici. Si l'arène couvre la totalité du terrain entre ces deux constructions, y retrouver quelqu'un reviendrait à chercher une aiguille dans une botte de foin. Les Jeux risquent de s'éterniser.

Je remonte finalement l'esplanade vers ce qui me parait être la plus grande des tours. Il s'agit d'une immense flèche composée de trois branches de plus en plus grandes. Entièrement en verre, je peux voir le soleil se refléter dans ses vitres, renvoyant un immense éclat blanc. Lorsque j'arrive au pied du gratte-ciel, il m'est même impossible d'en voir le sommet tant le bâtiment s'élève en hauteur.

Les portes étant totalement éventrées, je n'ai aucun mal à me glisser entre les battants. Je me retrouve alors dans un hall gigantesque, uniquement composé d'un grand bureau circulaire en son centre, que devaient certainement occuper les réceptionnistes. Une large couche de poussière recouvre le meuble en accajou. Ce lieu, comme tous les autres aux alentours, est inhabité depuis de très nombreuses années, probablement plusieurs décennies, comme l'attestent les toiles d'araignées, les morceaux de plâtres qui jalonnent le sol et les tonnes de saleté qui recouvrent la totalité du hall.

En faisant le tour, je distingue les portes qui donnaient accès aux ascenseurs. Inutilisables. C'aurait été trop simple je suppose. Je me rabats donc sur les escaliers de services, et me retrouve bientôt dans l'étroit conduit, à lever la tête pour tenter d'apercevoir la fin de cet interminable escalier. Un vrai bonheur.

Lorsque j'atteins enfin le soixante-douzième et dernier palier, je m'effondre sur le sol, massant mes jambes pour réduire la crampe qui est apparue au cinquantième étage. Par chance j'ai de quoi me désaltérer un peu. En fouillant mon sac contenant la bouteille d'eau, j'ai découvert deux autres bouteilles pleines, ce qui me permettra de gagner au moins quatre jours pour trouver une source d'eau potable.

En sortant de la cage d'escalier je pénètre dans un vaste espace divisé en bureaux, séparés les uns des autres par de hautes cloisons en plâtre. Visiblement, j'ai atterri dans le siège social d'une grande entreprise aujourd'hui disparue. Sur les murs j'entrevois ce qui devait être le logo de la compagnie : une demi-roue crantée dans une sorte de chapiteau, en dessous duquel il est encore possible de lire « Future Industries ». Un nom ironique quand on voit ce qu'est devenu leur siège principal.

Je m'approche ensuite des vitres qui font office de murs et offrent une vue plongeante sur la ville entière. J'aperçois surtout l'esplanade par laquelle je suis entrée dans l'immeuble, ainsi qu'une multitude d'autres gratte-ciels. En fond les habitations de taille plus modeste se succèdent, et la cité semble s'étendre à l'infini, aussi loin que porte mon regard. Soit le Capitole a créé l'une des plus grandes arènes de l'histoire des Hunger Games, soit c'est une illusion très réussie.

Je remarque aussi que la forêt ne s'étend que sur quelques centaines de mètres, comme je m'y attendais. Une vive déception m'envahit tout de même. Que vais-je bien pouvoir manger durant ces Jeux ? Mon point fort était ma connaissance en herbologie, mais dans cette cité en ruine seules quelques mauvaises herbes ont réussi à pousser. Et les seuls animaux que j'ai repérés jusque-là sont des pigeons et quelques chats. Vu mes performances physiques, je n'ai presque aucune chance d'en attraper un à mains nues, et je n'ai pas grand-chose pour faire un collet. Il va falloir que je trouve rapidement de quoi me nourrir ou je ne ferai pas long feu. Sauf si je reçois de l'aide de la part de mes sponsors. Tout dépendra de la longévité de Dust.

Je secoue la tête d'un air de dépit. Ma survie dépend d'un élément totalement imprévisible, sur lequel je n'ai aucun contrôle. Après tant d'entrainement pour pouvoir subsister en autonomie, devoir finalement dépendre du bon vouloir des sponsors et de mon mentor, c'est frustrant.

Pour chasser mes idées noires, je m'aménage un petit coin près de la porte d'escalier et commence à vider tout ce qui se trouve dans mes deux sacs. Dans celui de l'eau, je trouve six bouteilles – y compris celle accrochée au bord du sac -, dont les deux remplies. Je découvre également un imperméable jaune, ainsi que cinq pastilles pour purifier l'eau. Si j'arrive à m'approcher du fleuve, je pourrai remplir régulièrement mes bouteilles et les rendre potables à l'aide des pastilles. En régulant bien ma consommation, je peux tenir presque deux semaine avec le contenu de ce sac.

Dans mon second bagage – celui avec la lampe torche -, je déniche un briquet noir, un sac de couchage avec bandes chauffantes, trois bâtons fluorescents, ainsi qu'une paire de lunettes à vision nocturne. J'émets un long sifflement appréciateur. Ces deux sacs sont de vraies casernes d'Ali Baba. Je n'ai pas souvenir que les Juges se soient jamais montrés aussi généreux, surtout pour des équipements aussi facile d'accès. Si tous les tributs ont réussi à se dégoter un ou deux sacs comme ceux-ci, les Jeux promettent d'être bien plus équitables que ceux des années précédentes. Sans compter que les Carrières vont avoir du mal à nous traquer dans une arène aussi large et emplie de cachettes.

*

Après avoir répartie mes affaires équitablement dans les deux sacs, je retourne m'assoir près de la vitre, à travers laquelle je peux observer la majorité de l'arène. Je suis située trop en hauteur pour pouvoir distinguer des silhouettes de taille humaine, mais peut-être pourrais-je apercevoir des groupes tel celui des Carrières. Les heures défilent rapidement mais je ne repère rien de particulier, et avec le soir qui commence à tomber il devient de plus en plus difficile de monter la garde, même avec les lunettes nocturnes. En plus mon estomac commence à gargouiller de façon répétitive. Entre la course pour s'enfuir du bain de sang, la montée des soixante-dix étages, et les émotions en général, cette journée a de quoi creuser l'appétit. Et rien à se mettre sous la dent, même pas quelques racines comme je l'avais espéré.

Pour se constituer des réserves suffisantes il faudrait retourner dans la forêt, mais cette dernière risque de grouiller de tributs assoiffés de sang. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Après plusieurs minutes de combat entre le rationnel et l'instinctif, ce dernier parvient finalement à me rallier à sa cause. En m'assurant de ne pas mourir de faim à petit feu – au moins pour les premiers jours - je pourrai alors me concentrer sur d'autres tâches plus importantes.

Malgré cette décision, je n'oublie pas pour autant les dangers qui me guettent à circuler dans la ville. Entre les autres tributs qui peuvent se cacher un peu partout, les mutations qui feront surface tôt ou tard, et les petits jeux des Juges, il y a de grandes chances que cette balade finisse mal. C'est pourquoi je ne traverserai l'arène que de nuit, afin de minimiser les chances de me faire remarquer. Et en retraçant exactement le chemin que j'ai emprunté jusqu'ici, pour rester en territoire connu.

A cet instant l'hymne du Capitole résonne dans toute l'arène, accompagné de l'aigle aux ailes ouvertes, symbole de la capitale. Celui-ci est censé être projeté directement dans le ciel par les Juges, mais étant dans l'immeuble le plus haut de la ville, je suis quasiment au même niveau que l'hologramme. Sitôt la mélodie achevée, les visages des tributs tombés apparaissent les uns après les autres.

Le canon n'a pas résonné depuis la fin du bain de sang. Il n'y a donc que dix morts pour le premier jour : Iris du Trois ; Pamela et Oven du Cinq - les Carrières ont tous survécu comme je m'y attendais - ; Timon du Six ; Claire du Huit – le petit de douze ans aura donc finalement survécu au début des Jeux - ; Hellena et Winston du Dix ; Fleur et Noach du Onze. Arrivée à ce stade-là, je réalise qui va suivre. Seuls neuf tributs ont été affichés, il en reste donc forcément un.

Dust

Au moment où je réalise que mon partenaire de district est mort, son portrait apparait dans le ciel en face de moi. Le jeune homme me regarde avec un air triste, les joues creusées par la faim comme le jour où je l'ai rencontré. La surprise me coupe le souffle un instant. La nouvelle en soit ne m'étonne pas particulièrement – lui-même savait qu'il n'avait aucune chance de survivre – mais entre le dire et le vivre, il y a un fossé.

Dust est mort.

Il s'est rendu à la Corne d'Abondance et il s'est fait tuer. Qu'est-ce qui lui a pris de participer au bain de sang ? Haymitch le lui avait pourtant déconseillé, et avec la disposition des sacs, il aurait pu récupérer suffisamment de matériel pour bien commencer les Jeux. Sans compter les sponsors que notre mentor lui avait promis.

Pourquoi a-t-il risqué tout ce qu'il avait pour récupérer, quoi ? des armes ? Ou alors il n'a tout simplement pas eu le temps de s'enfuir de la Corne avant de se faire attaquer. Dust était un bon coureur, mais il a déjà montré ne pas savoir gérer les situations de stress. Il est possible qu'il soit resté pétrifié sur place, incapable d'éviter le massacre qui a suivi le lancement des Jeux. Quelle qu'en soit la raison, sa mort me touche plus que de raison. Bien que je ne le connaisse que depuis une semaine, son sort me plonge réellement dans les Hunger Games. Les gens meurent. C'est une réalité qui est particulièrement présente aujourd'hui. Et sa mort me rapproche tragiquement de la victoire. Un adversaire de moins.

De plus je peux maintenant récupérer tous les sponsors dont il m'a dépossédée, et qui me faisaient cruellement défaut. Néanmoins, je n'arrive pas à me réjouir de son décès. A défaut d'être mon ami, c'était un camarade, une connaissance... un dommage collatéral. Et je regrette qu'il ait dû finir comme cela.

Ce soir-là je reste dans un coin du bureau, à me remémorer toutes les fiches que j'avais préparées sur les différents tributs de l'année, et à railler mentalement celles des tributs morts lors du bain de sang. Il ne reste plus que treize fiches.

Treize adolescents qui se dressent entre moi et la victoire.

Treize adolescents qui vont tenter de me tuer pour survivre.

Treize adolescents qui vont devoir mourir pour que l'un d'entre nous gagne. 

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