Play with fire ( Tome 2 )

Da unxpetiteblonde

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Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... Altro

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre un.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre quatre.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre sept.
chapitre huit.
chapitre neuf.
chapitre dix.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quatorze.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-huit.
chapitre vingt-neuf.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente six.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.
chapitre cinquante deux.

chapitre dix-neuf.

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Da unxpetiteblonde

Le point de vue changera plusieurs fois au cours du chapitre.






Point de vue Kilian Harris.








Flashback ; il y'a 11 mois.





La capuche de mon sweat sur la tête, je marche à travers l'entièreté du quartier tout en soupirant face au froid insupportable marquant la fin de l'hiver qui approche à grand pas.

J'arrive rapidement devant sa maison, devant laquelle je m'arrête pour prendre le temps de la détailler longuement, mon cœur battant à la chamade et mes tremblements dûs au froid semblant s'intensifier de plus belle.

J'avale difficilement ma salive et m'approche de chez elle de manière bien trop lente, comme si j'étais un voleur en pleine effraction et que je risquais de me faire surprendre d'un instant à l'autre.

Alors que je m'apprête juste à frapper à la porte de chez Nora.

Je lève mon poing sur la porte et frappe deux coups de la manière la plus hésitante possible, avant de souffler profondément afin de calmer l'angoisse qui s'empare de moi.

Puis, je vois la poignée se baisser lentement avant de s'ouvrir et de laisser apparaître une chevelure blonde et bouclée, ainsi que deux paires d'yeux bleus semblant encore fatiguées, comme s'il n'était que très tôt le matin.

Ma respiration se saccade aussitôt et je me fige lorsque son regard se pose sur ma personne, et je n'eus le temps de rien faire qu'elle claque la porte d'un coup sec, comme si de rien n'était.

Heureusement pour moi, je parvins à coincer mon pied dans celle-ci avant qu'elle ne se referme, empêchant ainsi Nora de me mettre à la porte de chez elle.

Je l'entends soupirer avant d'ouvrir de nouveau la porte pour me fixer d'une expression blasée et agacée, ne semblant vraiment pas enchantée de me voir devant elle, et surtout chez elle.

- Il est neuf heures du mat, reviens pourrir ma journée dans deux heures. Se contente de souffler la blonde face à moi.

Je hausse un sourcil tout en la détaillant quelques secondes, lorsque mes yeux descendent de son visage jusqu'au pull qu'elle porte sur elle.

Un sweat. Mon sweat.

Face à cette vision, je ne peux empêcher un léger sourire de naître à la commissure de mes lèvres, me rappelant aussitôt d'à quel point elle peut être belle, surtout dans mes vêtements.

Parce que j'adorais la voir porter mes habits, et j'aimais la voir se promener fièrement avec. Et merde, cette période me manque atrocement.

Elle baisse à son tour son regard sur le vêtement duquel elle est vêtue, avant que je ne vois ses joues légèrement s'empourprer, expression qu'elle tente de dissimuler en abattant de nouveau son regard froid sur son visage.

- Désolé. Je vais te le rendre, il n'a plus rien à faire ici. Lâche subitement la blonde alors que je fronce les sourcils.

Je n'eus le temps de rien faire qu'elle commence à retirer le pull de son corps, sous mon regard totalement déboussolé et intrigué.

Je ne réagis que lorsqu'elle me le tend fermement, mon regard déviant de sa personne jusqu'à mon pull plusieurs fois.

- Je n'en veux pas. Soufflais-je finalement. Tu peux le garder. Laisses-moi au moins faire ça pour toi.

- Je ne veux rien qui vienne de toi. Crache Nora d'une voix plus tranchante qu'elle ne l'a jamais été auparavant.

Je laisse un souffle discret m'échapper alors qu'elle me tend toujours mon pull, d'un geste catégorique qui ne semble pas laisser place à une quelconque discussion.

Vaincu, je m'en empare donc sans grande conviction, alors qu'un voile de tristesse nait dans son regard, que je réussis à capter seulement quelques instants. Mais ce sont ces quelques secondes qui parviennent à me fissurer une fois encore le cœur, me faisant m'évader dans mes pensées et ce contre ma volonté.

Mes pensées qui se bousculent toutes les unes et les autres, ne concernant qu'une seule et unique personne.

Elle. Nora Swan.

- C'est tout ? Entendis-je sa voix s'élever de nouveau, son expression semblant être redevenue habituelle, c'est-à-dire froide et blasée.

Je cligne plusieurs fois des yeux afin de sortir de ma transe, puis lorsque je fais de nouveau face à une Nora Swan totalement brisée et dévastée, je me reconnaître au monde réel.

Au monde dans lequel je lui ai brisé le cœur.

- Ma mère voulait que ... j'apporte ces papiers pour tes parents. Et ... c'est tout, je crois. Réussis-je difficilement à prononcer.

Je lui tend la paperasse en question avec laquelle je me balade depuis quelques minutes, puis elle la fixe quelques secondes avant de s'en emparer, puis de la déposer sur son meuble à l'entrée de chez elle.

- Si c'est tout ce que tu as à me dire, alors passes une bonne journée.

Sur ces derniers mots prononcés, elle me claque de nouveau la porte au visage, d'une manière bien moins violente que précédemment, mais pas moins expressive.

Je soupire et m'apprête à tourner les talons lorsque mes yeux se posent de nouveau sur le sweat que je tiens en main. Mon sweat. Ou plutôt, le sweat de Nora.

Je l'approche lentement de mon visage afin de humer son odeur, puis je sens mon rythme respiratoire violemment s'accélérer lorsque son odeur et son parfum me parviennent jusqu'aux narines, laissant une longue série de frissons parcourir l'entièreté de mon corps.

Alors, comme si c'était la seule chose à faire, je plie le pull comme il se doit avant de le poser au pied de sa porte, au dessus des quelques petites marches d'escaliers.

Et après un dernier regard vers la maison dans laquelle se trouve l'amour de ma vie, je tourne les talons le cœur lourd et quitte sa propriété, encore une fois.





Fin du flashback.





L'eau chaude de la douche coule sur la totalité de mon corps alors que je me ressasse les événements récents les uns après les autres.

Depuis que j'ai remarqué que Nora portait mon pull la dernière fois, je ne cesse de me rejouer le jour durant lequel elle avait souhaité me le rendre, il y'a presque un an. J'avais décidé de lui laissé, en espérant qu'elle le garde toujours auprès d'elle même si nous devions nous séparer pour toute une vie.

Et je m'étais toujours demandé ce qu'elle en avait fait. Jusqu'à ce jour. Jusqu'à ce que je la vois le porter comme si de rien n'était. Comme si tout était normal.

Je crois que cette vision m'a rendu heureux.

Puis, j'ai promis silencieusement à Nora de la protéger de n'importe quelle personne malveillante. Et je lui ai promis de ne plus lui faire de mal.

Et enfin. J'ai passé un accord avec Chiara. Un accord qui ne fait que la transformer en psychopathe de jour en jour. Je veux dire, plus qu'elle ne l'est déjà. Cette fille est une vrai folle, et si ce n'était pas mon amie je sais que j'aurais déjà appeler un asile depuis très longtemps.

Mais il est clair que je ne m'ennuie pas avec elle. Et j'ai parfois même l'impression de retrouver une certaine complicité avec elle, que je pensais avoir perdue jusqu'alors.

Parce qu'elle était bien trop impliquée dans la vie de Nora pour ne pas ressentir une quelconque haine envers ma personne.

J'éteins rapidement l'eau de la douche et soupire avant d'enrouler une serviette autour de ma taille et de quitter la salle de bain qui me permet de rejoindre directement la chambre que je partage avec Lewis sur le campus.

Mais lorsque j'ouvre la porte, ce n'est pas sur mon meilleur pote que je tombe.

Mais sur une chevelure blonde. Une longue chevelure blonde et bouclée, ainsi que deux yeux bleus. Sur elle. Assise sur le lit de Lewis, les yeux rivés sur son téléphone portable comme si de rien n'était.

Je referme la porte de la salle de bain et aussitôt, elle lève la tête dans ma direction et laisse ses yeux se poser sur ma personne.

Mais nos regards ne se croisent qu'à peine que son regard se pose sur mon torse dénudé durant de longues secondes, alors que je la sens déglutir d'ici, empêchant ainsi un sourire de naître sur mes lèvres.

- J'espère que t'apprécie la vue. Lâchais-je soudain tout en passant une serviette dans mes cheveux mouillés.

Elle toussote légèrement puis repose ses yeux clairs sur mon visage, et cette fois je ne peux empêcher un très léger sourire de fendre la commissure de mes lèvres face à son soudain air gêné, sans doute d'avoir été prise sur le vif.

- Bof, j'ai déjà vu mieux. Se contente-t-elle de dire en haussant les épaules, ce qui me fait tout de suite arquer un sourcil.

Elle me défie longuement du regard, d'un air assuré accompagné d'une étincelle joueuse que je ne pensais jamais revoir chez elle.

Et putain. Je n'ai jamais été aussi heureux depuis très longtemps.

- Tu sais que c'est très mal de mentir ? Lui demandais-je alors qu'elle lève les yeux au ciel, sans doute blasée de mon ego surdimensionner.

- Arrêtes de te lancer des fleurs. C'est pas bien de trop s'aimer.

Je laisse échapper un rire dans un souffle tout en m'emparant d'un jogging et d'un pull dans mon placard, toujours sous le regard de Nora.

- Dit-elle. Lâchais-je simplement, ce qui lui fit hausser les épaules pour simple réponse.

Je retourne rapidement dans la salle de bain afin d'enfiler mes vêtements et retrouve de nouveau ma chambre, remarquant que Nora ne semble pas avoir bougé d'un millimètre, et est toujours confortablement installée sur le lit de Lewis.

- Alors, qu'est-ce que tu fais ici ? Osais-je enfin lui demander après un rapide silence. Si je te manquais, tu pouvais aussi appeler.

Elle roule des yeux et pose un regard las sur moi, alors que je lui souris innocemment.

- Je venais retrouver l'amour de ma vie, qui n'est autre que Lewis, si tu avais besoin que je le précise. On doit aller boire un café ensemble. Il n'est pas ici ?

Je hausse les sourcils à l'entente de ses mots alors que son air fier et assuré ne la quitte pas.

Je ne l'avais pas vu dans un tel état depuis sans doute très longtemps. Et je crois que c'est comme ça que je préfère la voir.

Depuis notre échange chez elle le week-end dernier, nous ne nous étions pas vraiment adressé de nouveau la parole. C'était des échanges très rapides, et surtout obligatoires compte tenu du fait que nous avons les mêmes amis. Mais nous n'avions plus été seuls tous les deux comme maintenant.

Mais nous n'avions pas arrêté de nous lancer des regards furtifs dès que nous nous croisions sur le campus, et je m'amusais à lui lâcher des clins d'œil dès que possible, remarquant que c'était quelque chose qui avait à chaque fois le même effet sur elle, comme avant : elle lève les yeux au ciel et me fixe, blasée de mon comportement.

Alors. Je continue. Et elle recommence.

Je crois que depuis ma promesse, elle semble accepter plus facilement le dialogue avec moi, mais je sais aussi qu'elle demeure toujours sur ses gardes en évitant de toujours trop en dire.

Sans doute a-t-elle enfin accepté le fait que de quelque manière que ce soit, nous ne pourrons jamais réellement couper les ponts l'un avec l'autre. Simplement parce que nos amis sont ce qui nous lient mutuellement.

- Je ne crois pas que Chiara sera ravie d'apprendre que sa meilleure amie convoite son cher et tendre. Lâchais-je à mon tour, face aux mots de Nora. Mais tu peux toujours essayer, hein. Je te promets de penser à lancer des avis de recherches si je n'ai aucune nouvelle plus de vingt-quatre heures.

- Fais pas genre, tu ne tiendras pas trois heures sans me voir. S'il te plaît, évites de lancer un avis de recherche si je suis juste en train de faire du shopping. Ça craint. Soupire Nora d'un air dramatique qui me fait secouer la tête, un sourire aux lèvres.

Je crois que je ne peux décidément plus arrêter les battements rapides de mon cœur, ni même enlever ce putain de sourire en coin de mes lèvres.

- Je peux très bien passer plus de trois heures sans te voir.

C'était juste une demi vérité. Je passais souvent de longues heures sans voir Nora, mais je n'arrêtais pas de penser à elle durant tout ce temps. Son visage hante mon esprit et s'accapare toutes mes pensées absolument toute la journée.

- C'est pour cette raison que tu trouve toujours le moyen d'être partout là où je suis ? Me demande-t-elle, les yeux plissés en attendant de savoir ce que je pourrais bien lui répondre maintenant.

Ok. Touché.

Il est vrai que Nora et moi trouvons toujours le moyen, aussi involontaire soit-il, de se trouver au même endroit et au même moment. Le campus est pourtant immense, mais nous ne cessons de nous croiser à longueur de temps.

- C'est le destin. Soufflais-je tout en lui adressant un clin d'œil qui lui fait lever les yeux au ciel, comme d'habitude.

Elle allait répliquer mais n'eut le temps de rien dire que la porte de la chambre s'ouvre à la volée afin de laisser apparaître Lewis, accompagné de Jules, semblant être en pleine discussion.

Mais ils arrêtent tout mouvement lorsque leurs deux paires d'yeux se posent sur Nora. Puis sur moi. Et encore sur Nora.

- Bah, qu'est-ce que vous faites là tous les deux ? Nous demande Lewis, les sourcils froncés et son air amusé qui ne le quitte jamais.

- Vous étiez en train de faire des gosses ? Nous interroge à son tour Jules, un sourire enfantin aux lèvres.

Je fronce les sourcils en le fixant d'un air dépité, mais n'eut le temps de rien dire que Nora ouvre la bouche et me devance.

- Est-ce qu'on a l'air de faire des gosses à une telle distance, d'après toi ? Lui demande la blonde, excédée par ses questions stupides.

Il se contente de hausser les épaules, un sourire fier scotché à sa gueule d'ange.

- L'humain peut-être surprenant, on ne sait pas de quoi vous êtes capables. Lâche enfin le blond, alors que Lewis éclate d'un rire franc et que je secoue la tête, excédé.

- Donc, qu'est-ce que tu fais ici ? Demande Lewis à Nora, une fois que Jules s'est enfin décidé d'arrêter ses allusions ridicules.

Elle lui lance un regard l'air de lui dire tu ne te foutrais pas un peu de ma gueule, avant de soupirer profondément.

- Tu m'avais promis un café. Et je t'ai attendu dans ma chambre dix minutes. C'était beaucoup trop. Donc je suis venue te chercher. Mais t'étais pas là.

Je lève les yeux au ciel en constatant qu'elle est toujours aussi impatience qu'avant et que ce détail ne semble pas non plus avoir disparu.

- Et donc, tu es tombé sur Kilian et vous avez décidé de nous attendre ici. Et tous les deux ? Nous interroge de nouveau Lewis, en nous fixant à tour de rôle.

- Exactement. Tu vois, t'es pas si bête quand tu mets tes neurones en marche. Lui sourit Nora, alors qu'il lui lève son majeur en accompagnant ce geste d'un regard noir.

Il allait riposter et sans doute attaquer Nora lorsque la porte s'ouvre une nouvelle fois, bien plus violemment que la fois d'avant, attirant à tous notre attention vers celle-ci.

- Kilian, il faut vraiment que - commence la voix de Chiara semblant pressée avant de se stopper net lorsqu'elle pose ses yeux sur Lewis, Nora et Jules. Qu'est-ce que vous faîtes ici ?

Elle ne met pas plus d'une seconde pour adopter de nouveau son visage détaché et neutre habituel, ce qui me fait secouer la tête alors que nos amis froncent les sourcils en passant leurs regard de Chiara à moi plusieurs fois.

- C'est plutôt à toi qu'il faudrait poser la question. Qu'est-ce que tu t'apprêtais à dire à Kilian ? Lui demande à son tour Lewis, la tête légèrement inclinée et le visage interrogateur.

Chiara le fixe quelques secondes, puis un sourire amusé prend place sur son visage avant qu'elle ne plisse légèrement les yeux face à la curiosité de Lewis.

- Des choses qui ne regardent que lui et moi.

Mon meilleur ami lève les yeux au ciel, alors que je vois Nora hausser les sourcils tout en nous fixant à tour de rôle, demeurant dans un silence de marbre.

Un long silence s'installe dans la chambre alors que chacun semble être dans une totale interrogation, puis mes yeux se posent sur Chiara qui me fixe avec insistance, avant de me faire un signe de la tête pour m'indiquer de la suivre en dehors de la chambre.

- Bon, j'ai promis à Chiara de l'aider sur un devoir. Donc on se voit ce soir, à plus. Mentis-je en sortant la première excuse qui me vient à l'esprit, soit la plus bidon.

Cette dernière lève aussitôt les yeux au ciel face à ce mensonge ridicule sorti tout droit de ma tête, alors que mon regard croise celui de Nora qui fronce systématiquement les sourcils, comme si elle ne croyait pas du tout à mes paroles.

- Travaillez bien. Souffle la blonde, l'air sceptique et les sourcils toujours froncés alors qu'on se dirige vers la porte afin d'échapper au plus vite à cette situation gênante.

Je m'apprête à refermer la porte derrière moi lorsque mon regard croise une nouvelle fois les yeux bleus de Nora qui ne m'ont pas quittés une seule fois. Alors, un sourire s'installe au coin de mes lèvres avant que je ne lui lâche un nouveau clin d'œil, qui lui fait secouer la tête en même temps qu'elle lâche un soupir.

Mais j'eus à peine le temps de percevoir un sourire s'installer sur ses lèvres avant de refermer la porte de la chambre derrière moi. Ce simple étirement de lèvres créant dans mon corps toute une série de sensations indescriptibles.

Putain. Cette fille a un pouvoir incommensurable sur ma personne.

Elle me rend dingue.

Je me retourne face à Chiara qui me fixe cette fois un large sourire aux lèvres, très loin d'être innocent. Alors, je l'interroge du regard tout en commençant à marcher à travers le long couloir dans lequel se trouvent les chambres attribuées aux étudiants du campus.

- Je suis fière de constater que tu portes enfin tes couilles et que tu arrêtes de te comporter comme un adolescent prépubère.

Je lâche un rire dans un souffle tout en secouant la tête face à la franchise de Chiara et à son tact qui ne semble pas vouloir la quitter.

- Merci. Enfin, je crois. Lui dis-je, avant qu'elle ne reprenne enfin un sérieux déconcertant.

- Alors. J'ai observé Matt toute la matinée. Tu savais qu'il aimait manger des pim's à l'orange ? M'interroge Chiara alors que nous sortons enfin du premier bâtiment dans lequel nous nous trouvions.

Je fronce les sourcils face à cette constatation, bien loin de nous être utile.

- Non, et alors ?

- Bah, c'est pas normal. Aucun humain n'aime les pim's à l'orange. M'avoue-t-elle comme si c'était la chose la plus importante au monde. Bref, j'ai aussi observé ses potes. Un par un. Pour savoir vers lequel il faut qu'on aille pêcher des infos.

Durant le début de semaine, nous n'avions pas arrêté de surveiller le comportement de Matt de loin, en particulier lorsqu'il discutait avec Nora et qu'il rejoignait ses amis par la suite, comme deux fous à liés. Mais nous n'avons jamais réussi à comprendre quoi que ce soit de la situation.

Matt se comporte bien trop normalement.

- J'ai essayé de discuter avec l'un d'eux. Mais Matt est arrivé avant que je ne puisse m'approcher de lui. Donc, j'ai glissé un papier vers son sac pendant qu'il était sur le terrain, lui donnant rendez-vous dans un café de l'Upper East Side. M'explique Chiara comme si elle était en train de mettre en place un plan pour kidnapper puis tuer Matt par la suite.

Cette fille est une vraie folle.

- Et qui ira à ce rendez-vous ? Lui demandais-je, les sourcils froncés.

- Personne. Me dit-elle en haussant les épaules. J'ai hésité à payer un tueur à gage et à l'envoyer sur les lieux, mais je pense que c'est encore extrême tant qu'on a aucune preuve contre lui.

J'éclate d'un rire franc alors qu'elle me lance un regard amusé, puis nous entrons dans la cafétéria du campus presque vide, dans laquelle seuls quelques étudiants semblent être en train de réviser ou de se reposer. Super lieu pour dormir.

- C'est lui. M'informe Chiara en pointant au loin un étudiant semblant être en pleines révisions. Je l'ai observé et j'ai même pris des notes. Si on ne le lâche pas, je sais qu'il parlera.

- Alors qu'est-ce qu'il faut lui faire dire ?

Chiara et moi avions passé une soirée entière à analyser le comportement de Matt comme deux détectives, et sachant qu'il ne peut pas être un tueur en série ou un mafieux, nous nous étions demandé qu'est-ce qu'un étudiant serait capable d'avoir derrière la tête en fréquentant une fille comme Nora.

Et nous avions eu une illumination. Une illumination qui me donne envie de lui broyer les os dès que je pense à cette éventualité.

- On lui fait cracher le morceau sur le possible pari que Matt aurait mit en place avec ses potes. Pour avoir Nora dans son lit. Lâche Chiara sans quitter la cible des yeux.

Je hoche lentement la tête tout en sentant mes poings se serrer automatiquement à l'entente de ses mots.

Parce que si Matt a réellement cette idée derrière la tête. Il paraît évident que je serais obligé de le cogner jusqu'à ce que mort s'en suive.

- Toi, tu m'attends ici. Je vais lui parler. M'ordonne Chiara, me faisant hausser un sourcil. J'ai des techniques que tu n'as pas encore, si tu vois ce que tu veux dire. Et je suis bien plus menaçante que toi et ta gueule d'ange.

Je lève les yeux au ciel face à sa dernière phrase puis je finis par hocher la tête afin de la laisser prendre les commandes de la situation. Je lui souhaite bonne chance puis m'installe à la première table libre, à une très faible distance de Chiara et de cet étudiant vers lequel elle se dirige lentement, en roulant exagérément des hanches.

Cette fille est dingue.

Mais surtout, elle est le meilleur binôme que je pouvais avoir afin d'enfin découvrir ce que trame Matt.




Point de vue Chiara Anderson.






Je marche jusqu'à la table à laquelle se trouve l'étudiant que je dois faire parler, sans utiliser une quelconque menace si je veux l'attendrir.

Quelle horreur.

Rien qu'à voir sa posture assurée et son sourire narquois, j'ai envie de lui faire bouffer son stylo par les trous de nez. Ok ma reine, reste calme.

J'arrive face à lui et pose mes deux mains sur la table tout en forçant un sourire aguicheur à naître sur mes lèvres, lui faisant directement lever les yeux dans ma direction.

Il fronce les sourcils en me voyant, puis un nouveau sourire apparaît sur ses lèvres lorsqu'il me détaille.

En même temps, comment ne pas sourire quand on me regarde ?

- Oui ? Je peux t'aider ? Me demande-t-il, ses yeux clairs plongés dans les miens.

- Enchantée. Pas du tout. Je m'appelle Chiara. Lui souris-je tout en m'installant face à lui.

Mais depuis quand est-ce que j'étais devenue une femme aussi hypocrite que je ne le suis maintenant ? J'avais juste envie de menacer ce mec à l'aide d'un ciseau pour le faire parler.

Du calme, tu fais tout ça pour ta meilleure amie.

Juste pour elle. Et pour son bonheur.

- Théo. Me répond-il en adoptant un sourire bien trop assuré et hautain pour paraître sincère.

Bien évidemment que je connais ton nom, imbécile. J'avais passé toute la matinée à le regarder, lui et ses amis. Il avait même mangé toute une boîte de pim's à l'orange avec Matt.

Des pim's à l'orange.

- On s'est déjà croisé quelque part ? Me demande-t-il subitement, les yeux plissés et un sourire charmeur aux lèvres.

Je souris à mon tour tout en enroulant une mèche de mes beaux cheveux autour de mon doigt parfaitement manucuré, sans jamais le lâcher du regard.

- Tu m'as souris ce matin sur le terrain, pendant que j'étais dans les gradins.

Et pendant que je réfléchissais à tous les moyens de te trancher la gorge.

Il semble réfléchir quelques instants comme s'il cherche à se remémorer le moment où il a bien pu me sourire, puis il finit par hocher la tête en acquiesçant mes dires.

Ce qui est totalement ridicule. Parce qu'il ne m'a absolument jamais sourit de toute sa vie. Et il n'a même jamais posé son regard sur moi. Imbécile.

- J'ai remarqué que tu étais ami avec Matt. Poursuivis-je sans prendre le temps de passer par Quatre Chemins, déjà agacée d'être ici. Et il se trouve qu'il est très proche de ma meilleure amie. Nora.

Aussitôt ma dernière phrase prononcée, il semble se redresser sur sa chaise et se racler la gorge, adoptant un nouvel air sérieux, son sourire arrogant l'ayant totalement laissé tomber.

- Ouais ... j'en ai entendu parlé. Mais Matt n'étale pas trop sa vie privée avec nous. Se contente de me dire le fameux Théo, fuyant mon regard comme il le peut.

J'arque un sourcil comme pour lui dire tu veux vraiment mourir, pas vrai ? Puis je lâche un profond souffle totalement et exagérément excédé.

- Je comprends ... mentis-je, jouant la fausse naïve. Tu pense qu'il est sincère avec elle ? Je veux dire ... je serais détruite de savoir qu'il se joue d'elle.

Il fronce les sourcils tout en me fixant, d'abord méfiant et dubitatif, et je manque d'éclater de rire lorsque je papillonne des yeux comme une véritable peste totalement stupide.

Et à ce simple geste, il semble se détendre pour me fixer de nouveau d'un air serein et assuré.

Je suis incroyable.

- Il l'est. Il l'aime vraiment bien.

Il aime surtout l'idée de la déshabiller et de faire d'elle un trophée, ce connard.

- Est-ce que tu en es sûr ? Lui demandais-je d'une vois douce et faussement inquiète.

Il passe une main dans ses cheveux bruns tout en continuant de me fixer, les yeux plissés, alors que je vois à son attitude et à sa posture qu'il perd toute sa confiance qu'il avait il y'a encore quelques instants.

- Bon écoute, j'ai du boulot et j'ai pas le temps de parler de Matt avec toi. Vas lui poser toi-même tes questions.

Il commence à faire reculer sa chaise et s'apprête à se lever, ses cahiers en main. Mais il n'eut le temps de rien faire que j'enroule ma main autour de son poignet, serrant suffisamment pour qu'il replonge ses yeux dans les miens et qu'il ne s'immobilise face à moi.

- T'as plutôt intérêt à me répondre. Lui soufflais-je d'une voix soudaine menaçante, le laissant se rassoir face à moi.

- Et pourquoi ferais-je ça ? Je ne te connais même pas, rien ne m'oblige à rester ici à te parler. Pas même tes beaux yeux.

Je manque de grimacer face à son compliment et à son air supérieur qui me donne envie de lui coller une droite.

Il y'a encore quelques temps, je serais rentré dans le jeu de ce genre de personnes, et peut-être même que j'aurais fais en sorte de rentrer dans une drague ridicule avec lui.

Mais tout était différent aujourd'hui. L'idée de me taper des mecs devient de plus en plus ... lointaine et insignifiante.

Je repose mon regard sur Théo avant qu'un sourire mauvais ne s'installe sur mon visage. Puis, je me penche vers lui et approche mon visage de son oreille, laissant mon souffle s'écraser sur son cou.

- Parce que si tu refuses de parler, je devrais aller informer ton coach que tu prends des stimulants avant tes matchs et tes entraînements. Murmurais-je à son oreille, le sentant immédiatement se crisper.

L'utilité de passer une matinée à observer le moindre de ses faits et gestes.

Je me replace sans plus attendre sur ma chaise puis le fixe, un sourire faussement amical et innocent aux lèvres.

- Tu crois qu'il aimerait que je lui dise ? Lui demandais-je alors, en inclinant légèrement la tête sur le côté.

Je n'avais aucunement l'intention de lui causer du tort ou même de lui pourrir son année, parce que cette personne qui se tenait face à moi n'avait absolument rien à voir avec ce que j'essayais de découvrir depuis près d'une semaine.

Mais je mettrais tous les moyens en œuvre pour épargner une souffrance de plus à ma meilleure amie. Et s'il faut pour cela avoir des dommages collatéraux, alors je n'aurais aucune hésitation.

Je suis peut-être égoïste. Parce que je me fiche pas mal de ce que peuvent ressentir les autres en général. Je m'aime plus que je n'aimerais jamais personne d'autre, et mon sourire est la chose la plus importante pour moi. Mais au delà de ça, mes meilleures amies sont les personnes pour lesquelles je me lève le matin. Pour lesquelles je vis. Pour lesquelles je mourrais s'il le fallait.

Et il est absolument hors de question que je laisse qui que ce soit leur faire du mal.

Il me scrute intensément durant de longues secondes, comme s'il cherchait à trouver une faille dans mon regard grâce à laquelle il pourrait m'attaquer.

Mais rien. Mes yeux ne laissent transparaître que de la froideur et de l'agacement. Parce que mes émotions n'ont jamais été et ne seront jamais visibles à travers un simple regard.

- Qu'est-ce que tu veux savoir ? Finit-il enfin par céder, laissant un sourire victorieux naître sur mes lèvres.

- Une seule chose. Après tu seras libre comme l'air. Lui dis-je tout en laissant planer le suspens quelques secondes.

J'aime avoir le contrôle.

Il semble s'impatienter et je le vois taper des doigts sur la table, son regard fermé ne quittant pas le mien.

- Est-ce que Nora est la cible d'un pari stupide entre potes pour que l'autre con se vide les couilles avant de la laisser tomber ? Lui demandais-je enfin de but en blanc, alors qu'il écarquille les yeux face à si peu de tact.

Moi et le tact ... une grande histoire d'amour.

- Tu sais que c'est une idée vraiment stupide ? On est plus des ados, Chiara.

Je hausse les épaules à l'entente de ses mots et du soudain sérieux qui le gagne, comme s'il était vraiment choqué que je puisse penser de cette manière.

Mais l'être humain est une telle pourriture que je ne cesserais jamais d'imaginer le pire.

- C'est exactement ce dont vous avez l'air. Des ados. Soupirais-je. Est-ce que tu me promets de me dire la vérité ? Parce que moi, je te promets que si tu me mens, je n'hésiterais pas à t'arracher les yeux.

Il avale difficilement sa salive avant de hocher la tête sans rompre le contact visuel entre nous. Puis, je le défie silencieusement du regard comme pour chercher à mon tour une faille dont il essaierait de se débarrasser.

Mais rien. Il semble sincère.

- Très bien. Lui dis-je tout en me levant enfin de ma chaise, clôturant cette discussion. Tu imagines bien que cette discussion doit rester entre toi et moi. Je ne pense pas que ton entraîneur serait ravi d'apprendre qu'en plus de tricher, tu te tape sa fille.

Il ouvre grand les yeux une nouvelle fois puis il hoche vivement la tête comme pour me promettre de tenir sa langue face à son ami.

Et lorsque je fais face à son air inquiet et paniqué, je ne peux empêcher un élan de sympathie de s'emparer de moi.

Putain. J'ai un cœur. Qui l'aurait cru ?

- Je ne dirais rien. Soupirais-je alors qu'il semble tout de suite soulagé. Tu as ma parole. Tu n'as pas l'air d'être une mauvaise personne. Juste d'avoir de mauvais amis.

Et j'étais sincère. Malgré son apparence hautaine et arrogante, comme la plupart des sportifs, il n'a rien d'une mauvaise personne. Il ne semble pas demander quoi que ce soit à qui que ce soit, ni même à vouloir du mal aux autres.

Alors. Il semblerait que son secret soit bien protégé avec moi.

Je tourne les talons après un dernier sourire poli dans sa direction alors qu'il se lève afin de quitter la cafétéria. Puis, je retrouve Kilian à quelques mètres de moi afin de lui raconter la situation.

- On repart au point de départ. Il faut croire qu'on est vraiment des détectives d'occasion. Soufflais-je en m'installant à ses côtés.

- Bah, c'est exactement ce qu'on est. Lâche Kilian comme si ma remarque était stupide.

- Pas du tout. Je croyais vraiment en ma nouvelle vocation. Je voulais même acheter des lunettes et une loupe pour paraître plus crédible.

Il lâche un rire dans un souffle et je souris lorsque mes yeux se posent sur Lewis, Jules, Andrew et Nora qui se dirigent vers nous, tous un nouveau café en main.

Je souris à ma meilleure amie avant qu'elle ne s'installe à mes côtés puis ne me raconte le moment qu'elle vient de passer avec les garçons, semblant réellement en forme.

Épanouie comme je ne l'avais pas vu depuis très longtemps maintenant.

Mais le chemin vers sa guérison est encore loin. Et je le sais.

Mais je serais présente pour elle. Tout le temps. À chaque étape. Jusqu'à ce qu'elle aille réellement mieux un jour.






Point de vue Nora Swan.






Je termine de raconter les péripéties que j'ai vécu avec les garçons durant quelques heures à Chiara, qui m'écoute un sourire aux lèvres en semblant réellement intéressée par mes mots.

J'ai toujours aimé Julia et Chiara plus que n'importe qui d'autre. Mais depuis que cette dernière avait compris que je n'avais pas encore tourné la page de ma relation avec Kilian et que ma douleur était encore bien présente, elle semblait se montrer bien plus attentive à moi et à mon bien-être.

Elle ne disait rien. Mais je lisais en elle comme dans un livre ouvert.

- D'ailleurs, Lewis a prévu de prendre des cours de langue avec une étudiante de dernière année pour rattraper son retard du premier semestre. Annonçais je à mes amis qui posent aussitôt leurs yeux sur le principal concerné.

- Des cours de langueee ... poursuit Jules avant de faire tourner sa langue comme s'il était en train d'embrasser langoureusement quelqu'un.

J'éclate de rire face à son air ridicule, tout comme Kilian et Andrew, alors que Lewis lève les yeux au ciel et que Chiara n'assène notre ami d'un regard plus froid que jamais.

- Jules. La muselière est toujours une option si tu ne te tais pas. Crache Chiara d'un air mauvais, alors que Jules lève les mains en l'air en signe d'innocence, s'empêchant du mieux possible d'éclater de rire.

Puis, je laisse mes yeux se poser sur Lewis. Puis sur Chiara. Et encore une fois sur Lewis. Ces deux-là ne semblant pas se quitter une seule seconde du regard. Comme s'ils n'étaient que tous les deux et que le monde autour d'eux n'existait plus.

C'est tellement beau.

- Tu ne serais pas jalouse, trésor ? Lui demande Lewis, un sourire au coin des lèvres.

Aussitôt, Chiara laisse échapper un rire dans un souffle avant de fixer Lewis, bien trop sûre d'elle.

- Jamais. Souffle-t-elle. Je suis bien trop parfaite pour pouvoir être jalouse de qui que ce soit.

Et c'est à ce moment là, en entendant le ton de sa voix et en observant attentivement son attitude que je sais. Je sais qu'elle ment.

Elle est jalouse. C'est une évidence.

Lewis laisse échapper à son tour un léger rire puis lui lâche un clin d'œil indiscret qui lui fait rouler des yeux sous notre amusement à tous.

Nous écoutons encore Jules nous raconter des choses à son sujet durant quelques minutes, avant que ce dernier, Chiara, et Andrew ne se lèvent enfin pour se diriger vers leurs derniers cours de la journée, des visages ne laissant apparaître que du désespoir.

Puis, Lewis se racle la gorge tout en laissant son regard dévier de Kilian jusqu'à moi plusieurs fois, avant de nous annoncer avoir quelque chose de la plus haute importance à faire dans sa chambre.

Puis il s'en va. Après un dernier et rapide regard fier envers ma personne. Me laissant ici seule.

Seule en compagnie de Kilian.

Lewis est donc ce que j'appelle un traitre.

Je pose un regard hésitant sur Kilian face à moi que je vois me fixer intensément, ses yeux verts détaillant ma personne longuement et surtout silencieusement.

- Je peux savoir ce que vous faisiez avec Théo ? Finis-je enfin par lui demander en voyant qu'il n'allait pas prendre la parole.

Aussitôt, il semble adopter une expression surprise, sans doute étonné que je sois au courant de ce détail de leur moment passé ensemble.

- J'ai vu Chiara avec lui en attendant les cafés à l'entrée de la cafétéria. Prenais-je le temps de me justifier en soupirant.

Il hoche la tête sans pour autant m'apporter de réponse, alors que je commence à m'impatienter.

Je sais que Théo est un ami de Matt, simplement parce que je les ai de nombreuses fois aperçus ensemble sur le campus. Et il me semble étrange de voir Chiara en pleine discussion avec lui tout en sachant qu'elle ne peut pas encadrer Matt.

- Rien d'important, juste Chiara qui s'amuse à flirter avec les sportifs. S'élève soudain sa voix, calme et posée.

Je plisse légèrement les yeux tout en gardant mes iris encrées dans les siennes, essayant de savoir d'une quelconque manière s'il essaie de me mentir.

Je trouvais toujours la situation bizarre. Je m'étais promis de ne plus jamais adresser la parole à Kilian. Et pourtant, me voilà en train de lui parler comme si rien ne s'était jamais passé entre nous. Comme si tout allait parfaitement.

Mais lorsque je lui ai déballé une partie de ma rancoeur et une grande partie de ma tristesse, j'ai perçu en lui une profonde peine et une culpabilité qui me ronge depuis qu'il a laissé ses yeux parler pour lui.

Et même si j'en voudrais toujours beaucoup à Kilian, et même s'il y'a encore énormément de questions auxquelles je n'ai pas de réponses, malgré mes espoirs et mes attentes ... je sais aussi que Kilian n'a rien à voir avec Will.

Pour la simple et bonne raison que Will n'a jamais essayé de me récupérer. Il n'a jamais ressenti une once de culpabilité après ce qu'il m'avait fait subir.

Alors que je perçois de la sincérité pure dans les yeux de Kilian. Et c'est cette sincérité qui me donne envie de le croire.

Parce qu'il m'a demandé d'arrêter de le repousser. Il m'a demandé de voir les efforts qu'il essayait de faire pour nous.

- Je te le promets, Nora. Souffle Kilian, sans doute face à mon hésitation et à mon air dubitatif.

Et pour la première fois depuis longtemps.

J'ai envie de le croire.

J'ai envie de faire confiance à Kilian.

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