Play with fire ( Tome 2 )

By unxpetiteblonde

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Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... More

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre un.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre quatre.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre sept.
chapitre huit.
chapitre neuf.
chapitre dix.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre dix-neuf.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-huit.
chapitre vingt-neuf.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente six.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.

chapitre quatorze.

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By unxpetiteblonde







Point de vue Nora Swan.







J'étais allongée sur mon lit, en train de me limer les ongles depuis quelques minutes en écoutant Chiara faire réviser Jules pour l'un de ses examens qui se déroulera d'ici trois jours, alors qu'Andrew est parti commander notre repas au McDo, parce que nous avions tout sauf envie de faire la queue à la cafétéria ce midi.

- La guerre civile russe ? Demande Chiara à Jules, le laissant échapper un soupir profondément dramatique.

- On s'en fiche de ça, c'est pas important.

Chiara lève les yeux au ciel avant de lancer un stylo sur Jules, qui pousse un juron en se le prenant dans le nez.

- Tu m'as dis la même chose pour les trois dernières questions. Déjà que t'es con, mais là tu réussiras jamais ton exam. Souffle la brune, d'une voix excédée et blasée.

- Je vais réussir. Assure Jules, d'un air bien trop confiant, avant de se montrer de la tête au pieds. Le talent à l'état pur. Je sais que ça ne te dit rien, mais ça existe.

La brune ferme quelques secondes les yeux, comme si elle essayait de se contenir, ainsi que de se retenir de sauter sur Jules et de l'étriper dans les quelques secondes à venir.

Je lâche un rire franc face à la situation drôlement ridicule se jouant sous mes yeux, lorsque mon téléphone sonne pour me signaler un appel entrant de Julia, auquel je n'hésite pas à répondre.

- Allô ? M'adressais-je à mon téléphone, en me redressant légèrement sur mon lit.

- À l'huile ? Rétorque la voix de Jules, me faisant vivement relever la tête.

Je n'eus même pas le temps de réagir que le pied de Chiara s'abat violemment sur Jules, le poussant ainsi du lit pour le faire tomber à même le sol, dans un bruit assourdissant.

- Espèce de folle ! Je vais vraiment finir par demander ton internement en asile psychiatrique. Se plaint Jules en laissant tomber tout son corps au sol, en feignant se tordre de douleur.

- C'est dingue, reprend Julia derrière le combiné. Même derrière un téléphone ils arrivent à me filer mal au crâne.

Je lâche un rire franc en me reconcentrant sur mon amie, laissant de côté Jules et Chiara qui s'insultent comme deux enfants complètement immatures et stupides.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demandais-je alors à mon amie à travers le téléphone.

- Le bar ou travaille James organise un énorme karaoké ce soir, et il exige votre présence à tous. Et surtout la tienne pour entendre ta magnifiqueee voix. Finit-elle en chantonnant, semblant totalement excitée et joyeuse.

Julia est typiquement le genre de fille qu'il faut avoir dans sa vie : elle transmet une bonne humeur continue et son éternel sourire est très contagieux.

- Tu plaisantes ? T'es au courant que si l'un de nous chante, ça fera fuir absolument toute la clientèle ?

Je l'entends lâcher un rire franc, avant que le téléphone n'émette un grésillement désagréable et que la voix de James remplace celle de Julia.

- Il faut juste empêcher Chiara et Jules de s'emparer d'un micro, et le carnage sera évité. Donc vous n'avez pas d'excuses, on vous attend pour vingt-et-une heure dernier délai.

Je n'eus le temps de placer un autre mot qu'il raccroche, me laissant soupirer en posant mes yeux sur Jules et Chiara, cette dernière le frappant avec un oreiller de multiples fois, alors qu'il semble crier à l'agonie.

- On va au karaoké ce soir.

Aussitôt ai-je prononcé mes mots, Chiara et Jules stoppent tous leurs mouvements en relevant la tête vers moi.

- On va chanter ?

- Génial ! On va devenir des stars ! S'écrie Jules. Enfin, je vais devenir une star. Si je chante avec Chiara je vais rapidement finir au chômage.

- Connard. C'est un duo ou rien du tout. Si tu oses me mettre à l'écart, je te ligote et te séquestre dans ma cave.

Je lève les yeux au ciel, m'empare brutalement de mon oreiller pour le lancer dans leur direction et leur faire stopper leurs enfantillages.

- Vingt-et-une heure. Pas plus. Sinon, on part sans vous.

Sans attendre leur réponse, je baisse de nouveau les yeux sur mes ongles afin de poursuivre mon limage, ignorant leurs regards insistants sur ma personne.

- Tyran.

Je laisse un bref sourire apparaître sur mes lèvres face à ce que vient de dire Jules, puis ils recommencent leurs révisions quelques minutes après seulement, laissant un semblant de calme regagner notre chambre.

J'admire rapidement mes longs ongles parfaitement manucurés et magnifiquement limés, lorsque la porte s'ouvre à la volée, me laissant sursauter de surprise.

- Andrew ! M'écriais-je en relevant les yeux vers lui. Tu vas finir par me faire faire un arrêt cardiaque.

- Jamais dans l'excès. Souffle-t-il en levant les yeux au ciel. On va manger sur les gradins ?

Il nous montre du menton les sacs McDo remplis qu'il porte et il n'en faut pas plus pour que Jules et Chiara ne se lèvent, des étoiles pleins les yeux.

- Andrew, tu es décidément l'homme de ma vie. Soupire Chiara en enfilant une paire de chaussures. Enfin, amicalement. Bref, t'as compris. Ne répètes pas ça à Iris.

Il rigole légèrement en secouant la tête, puis nous le suivons rapidement hors de la chambre afin de nous diriger vers les gradins du stade de foot, quasiment à l'autre bout du campus.

Nous arrivons rapidement devant le stade de foot, l'odeur de notre nourriture s'évadant des sacs ne nous donnant que plus faim. Mais je m'arrête net lorsque j'aperçois l'équipe de foot du campus en plein entraînement.

- Bah, tu fais quoi ? Me demande Andrew en se retournant, un sourire innocent aux lèvres.

Il l'a fait exprès. Quel connard.

- Andrew, je te raye définitivement de ma liste très sélective d'amis. T'es un traître.

Il savait pertinemment que j'aurais refusé de venir déjeuner ici si j'avais su que l'équipe de foot était en plein entraînement, et donc que je risquais de croiser Kilian. Je prends soin de l'éviter et de le voir le moins possible depuis déjà quelques jours, tout en faisant en sorte que personne ne se doute de rien.

Mais Andrew est bien trop observateur.

- Je ne comprends vraiment pas pourquoi. Sourit il sous mon regard menaçant. La vue depuis les gradins est vraiment très belle, tu ne peux pas me reprocher de vouloir faire plaisir à mes yeux.

Je roule exagérément des yeux et me résigne à suivre mes amis. Je n'ai de toute façon pas le choix, si je souhaite rassasier mon ventre avant le restant de la journée.

Nous nous installons au milieu des bancs presque vides à cette heure-ci. Seules quelques personnes les occupent, profitant comme nous de cet espace pour manger, ou pour simplement regarder les footballeurs courir et se faire réprimander par le coach dès qu'ils s'arrêtent une demi-seconde sans permission.

Une dictature.

Nous ne perdons pas de temps pour commencer notre repas, comme si nous étions affamés depuis trois semaines, alors qu'en réalité nous avons tous les quatre petit déjeuné il y'a trois heures à peine.

Chiara et Jules commencent directement un débat inutile suite à une question existentielle de ce dernier, qui se demande soudain pourquoi le mot court est plus long à écrire que le mot long. Alors, je ne prends même pas la peine de les écouter et préfère déguster ma nourriture, les yeux rivés face à moi.

- Andrew, soufflais-je en sentant son regard peser sur ma personne. Si c'est le fait que tu sois rayé de ma liste d'amis qui te dérange autant, je plaisantais. Alors, arrêtes de me fixer comme un psychopathe, tu me fais flipper.

Il secoue la tête en pouffant, m'arrachant directement un petit sourire.

- Tu ne pourrais pas te débarrasser de moi. Qui te servirait de psychologue sinon ?

Je lui lance un regard blasé qui le fait davantage sourire, mais je ne prends pas la peine de contrer ses arguments, sachant pertinemment qu'il a raison. Notamment depuis notre entrée à l'université, Andrew et moi avons tissé un lien plus fort que celui qui existait déjà entre nous et il est devenu bien plus qu'un confident pour moi.

Il est l'épaule sur laquelle je peux me reposer. Le seul a m'avoir déjà vu fondre en larmes en pleine nuit ces six derniers mois, lorsque Chiara et Jules s'absentaient pour la soirée et qu'il ne restait que lui et moi.

Je sais aussi que le départ de ses deux meilleurs amis lui avait causé de la peine, parce qu'il n'avait jamais vécu sans eux. De ce fait, on s'entraidait mutuellement à surmonter les épreuves qui s'étaient mises au travers de notre route ces derniers temps.

Aujourd'hui, tout allait mieux. Mais ça n'enlevait rien à notre amitié et à l'estime qu'on se portait mutuellement depuis tout ce temps.

- C'était comment ce rendez-vous avec Matt ? Me demande-t-il cette fois-ci plus sérieusement.

Je n'avais pas eu l'occasion de lui raconter ma sortie au café avec Matt, et puisqu'Andrew est une véritable commère, ça ne m'étonne pas qu'il veuille des détails.

- C'était sympa. Je me suis bien amusée. J'aime bien découvrir de nouvelles personnes.

Et surtout, j'aime l'idée d'enfin m'autoriser à m'ouvrir à quelqu'un d'autre. Enfin, d'essayer de le faire.

- Il a l'air d'être un type bien. Et il a plutôt intérêt à l'être, de toute façon.

- T'es bien le seul à penser ça. Chiara ne l'aime pas. Genre, pas du tout. Soufflais-je en jouant avec la paille de mon coca.

Je n'arrive d'ailleurs pas à saisir la raison de son mépris soudain envers Matt. Ce n'est pas comme s'il était différent de toutes les autres personnes qui nous entourent au quotidien.

- Chiara n'aime personne, mise à part elle-même. C'est pas étonnant.

Je hoche la tête en lâchant un léger rire, puis l'a concernée tourne soudain la tête vers nous en entendant son nom sortir de nos bouches.

- Allez vous faire foutre. Crache-t-elle, ce qui ne fait qu'accentuer nos rires, ainsi que son regard assassin.

Que d'amour dans l'air ...

- Quoiqu'il en soit, peut importe qu'on l'aime ou pas. Ce qui compte c'est que tu te sente bien en sa compagnie. Notre avis passe au plan secondaire. Me sourit Andrew, affichant un visage chaleureux qui me réchauffe le cœur.

Je hoche simplement la tête comme signe d'approbation, puis clos la discussion. Nous terminons notre repas en écoutant toujours les débats sans queue ni tête de Jules et Chiara.

J'observe quelques secondes le stade de foot sur lequel les footballeurs sont en train de courir et de faire des tirs au buts, mes yeux semblant directement reconnaître Kilian et Lewis qui se tapent dans la main à chaque fois qu'ils marquent un but.

Lorsque c'est de nouveau au tour de Lewis de frapper dans le ballon et qu'il réussit sans grande difficulté à le faire rentrer dans les cages, je le vois se retourner tout souriant en passant la main dans ses cheveux mouillés, sans doute à cause de la transpiration dont ils doivent être victimes.

Son regard se pose directement sur les gradins, dans notre direction, et je parviens à voir le regard de Chiara en biais, scotché sur Lewis. Celui-ci laisse alors un léger sourire amusé apparaître au coin de ses lèvres, avant de lui lâcher un clin d'œil et de tourner une nouvelle fois les talons.

Chiara roule des yeux puis soupire fortement, avant de se concentrer de nouveau sur Jules.

Mais il ne faut pas avoir une vue très développée pour constater qu'elle pose très régulièrement son regard sur le terrain, dès que quelque chose en lien avec Lewis a lieu sur la pelouse.

J'affiche un très léger sourire face à la situation, et quand j'ai terminé mon repas, je décide de regagner ma chambre et de laisser mes amis observer le restant de l'entraînement de foot, qui ne m'intéresse personnellement pas du tout.

Je ne suis décidément pas une fan de ce sport.

Je me lève, m'empare de mon sac et m'apprête à quitter les gradins lorsque la voix d'Andrew me stoppe dans mon élan et me fait me retourner dans leur direction.

- T'as intérêt à me réserver une chanson ce soir. On va monter sur scène ensemble comme deux super stars. Ok ?

Je roule des yeux, amusée par son air faussement sérieux et me contente de hocher la tête afin de lui promettre cette faveur. Puis, après un dernier signe de la main, je descends les quelques escaliers qui séparent les gradins du grand stade face à nous, sur lequel les sportifs semblent être à deux doigts de rendre l'âme.

Je jette mon sac dans l'une des poubelles face à moi, et je m'apprêtais à partir lorsque j'entends la voix de Lewis s'élever derrière moi.

Je me retourne rapidement pour le voir trottiner dans ma direction, un grand sourire scotché aux lèvres, une bouteille d'eau en main qu'il vide d'une traite.

- Tu peux aller remplir ma bouteille ? Me demande-t-il, alors que je prends le temps de le détailler quelques secondes.

On dirait littéralement qu'il vient de pleuvoir au dessus de sa tête. Toute cette sueur est repoussante, mais ça ne prouve que davantage les efforts qu'il fournit, et c'est ce que l'entraîneur exige pour son équipe.

- Tu me prends pour qui ? L'interrogeais-je en adoptant une allure faussement hautaine, le toisant quelques secondes.

Il lève les yeux au ciel et allait répliquer, lorsqu'une voix grave à quelques mètres de nous s'élève, nous interrompant dans notre échange.

- Lewis ! T'es pas au club med ici, alors bouges toi ! Hurle le coach depuis le centre du terrain, d'une voix autoritaire et flippante.

Il soupire longuement et me lance un regard désemparé, et je m'empare sans un mot de sa bouteille afin de le laisser regagner le terrain.

Kilian et Lewis rêvent de faire carrière dans le football, mais ils ne devaient sans doute pas s'attendre à ce que l'équipe universitaire demande davantage d'efforts et de discipline que celle du lycée. Mais cette année, ils jouent beaucoup pour leur avenir, et ce sport n'est plus qu'un simple jeu comme il pouvait l'être avant.

Je les observe quelques minutes s'entraîner puis me dirige vers les vestiaires afin de remplir sa bouteille rapidement. Je regagne ensuite l'extérieur et me dirige vers le banc de touche afin de la déposer, lorsque je sens une présence apparaître à mes côtés, me faisant tourner la tête précipitamment.

Camila.

- Salut ! Me sourit la brune, alors que je prends quelques secondes à réagir.

Qu'est-ce qu'elle me veut ?

- Tout va bien ? Me demande-t-elle de nouveau face à mon manque de réaction évident.

Je cligne plusieurs fois des yeux, puis finis par poser mon regard sur sa personne et à forcer un sourire poli à naître sur mes lèvres.

- Super, et toi ? On dirait que tu t'es vite intégré. Soulignais-je en observant son haut sur lequel est affiché l'emblème de notre université.

- J'essaie d'intégrer des clubs pour me familiariser avec de nouvelles personnes. C'est encore tout nouveau ici pour moi ... c'est très bizarre. Mais j'adore !

Je n'avais jamais pris le temps d'entretenir une réelle discussion avec Camila jusqu'ici. Ce n'est pas que j'essayais de l'éviter, mais je n'avais simplement rien à lui dire, et puisqu'elle est très souvent collée à Kilian, ça s'avère compliqué.

Je hoche simplement la tête, consciente de la difficulté de s'intégrer dans un endroit lorsque l'on vient d'arriver et que l'on ne connaît presque personne. Et c'est principalement pour cette raison que je vois en elle une fille courageuse.

J'ignore tout de cette fille, et pourtant il suffit qu'elle manifeste son intérêt à s'intégrer ici pour que l'on perçoive toute la persévérance et la motivation qui émane d'elle.

Un silence quelque peu gênant s'installe entre nous, et je fronce les sourcils lorsque je la vois soudain me fixer, comme si elle hésitait à me dire quelque chose.

- Je t'en supplie, si t'as quelque chose à dire, dis-le. Finis-je par souffler, essayant de paraître la plus aimable possible.

- Écoutes ... je sais que ça ne me regarde absolument pas. Commence-t-elle, ce qui me fait davantage froncer les sourcils. Mais Kilian m'a expliqué ce qu'il se passait entre vous, c'est mon ami et le voir -

- Qu'est-ce qu'il t'a expliqué ? Lui coupais-je la parole, sans la laisser terminer sa phrase.

Est-ce qu'il aurait eu le cran de lui raconter la véritable histoire ? Est-ce qu'il aurait enfin décidé d'abandonner sa lâcheté pour se comporter comme un homme, et non pas comme un simple adolescent ?

- Qu'il est parti de New-York sans rien dire, que tu lui en voulais d'avoir abandonner ses amis. Et toi.

J'arque un sourcil et laisse un rire discret s'échapper de mes lèvres, alors que je secoue la tête comme si je n'arrivais pas à en revenir.

Encore une fois. Il n'aura pas eu les couilles d'être honnête et d'affronter la vérité.

Je n'arrive pas à comprendre de quelle manière ose-t-il mentir droit dans les yeux de sa prétendue amie et n'avoir aucun remord à le faire. Mais Kilian est un lâche. Il fuit les problèmes, parce qu'il ne sait pas se conduire en homme. Il ne sait pas faire face à une putain de réalité difficile.

- Je n'ai aucun conseil à te donner, mais je vois que la situation le travaille, et je veux vraiment voir mon ami sourire ... enfin, il ne voulait pas te laisser tomber, j'en suis certaine.

Il ne voulait pas te laisser tomber.

Je me retiens d'éclater d'un rire jaune en fixant Camila droit dans les yeux, afin de ne pas lui manquer de respect. Certes, cette histoire ne la concerne nullement, mais elle ignore tout de ce qu'il s'est passé entre Kilian et moi, j'en suis à présent certaine aujourd'hui.

Tout ce qu'elle veut, c'est le bonheur de son ami.

Mais elle est très loin du compte. Très loin.

- Je sais que tu ne veux que son bien, Camila, mais t'es loin de tout savoir. Tu ne sais absolument rien.

À son tour, elle fronce les sourcils en adoptant un visage intrigué et semble m'interroger du regard.

- Il ... c'est ce qu'il m'a expliqué. Tout me paraissait clair. Me dit-elle d'une petite voix, maintenant devenue hésitante.

- Alors, demandes lui de t'expliquer la vraie histoire, et peut-être que ton discours changera. Lâchais-je à la brune face à moi, d'une voix totalement neutre. Parce que ce qu'il t'a raconté, c'est pas du tout ce qu'il s'est passé.

Je dépose sans un mot de plus la bouteille de Lewis sur le banc, et après un dernier sourire à Camila qui m'observe de ses yeux surpris et totalement perdus, je tourne les talons afin de regagner ma chambre qui semble m'attendre depuis bien trop longtemps.

La seule différence, c'est que maintenant toute ma bonne humeur semble s'être envolée.

Kilian a le don de faire naître une colère et une haine totalement inexplicable chez moi. Il me suffit de parler quelques secondes de lui pour que ma journée ne soit totalement pourrie.

Je claque ma porte et pousse un juron avant de m'asseoir brutalement sur mon lit, et je ne peux m'empêcher de me moquer de ma propre personne face au ridicule dont je fais preuve.

On dirait une enfant de six ans.

Je soupire, me laisse tomber sur mon matelas et fixe le plafond, laissant mon regard vide se balader sur celui-ci.

Je reste allongée une bonne partie de l'après-midi à me perdre dans mes pensées, sans qu'aucun de mes amis ne rentre. Et ce calme, duquel je devrais me réjouir, n'a finalement pour unique conséquence tourmenter davantage mon esprit et ma personne toute entière.

Tout était devenu si compliqué. J'avais l'impression de ne même plus me reconnaître. C'est comme si je n'étais plus moi, plus Nora Swan. J'étais devenue moins souriante, moins d'humeur festive, et je me sentais tout aussi bien enfermée toute seule dans ma chambre que dehors, en compagnie de mes amis.

Et ce n'était pas moi. Je n'étais pas cette fille. Je n'avais jamais pris l'habitude de me morfondre sur mon sort avant lui. Mes problèmes passaient au second plan, et je préférais profiter de ma vie tant que je le pouvais encore.

Parce qu'elle est bien trop courte pour la gâcher à la remettre en question.

Pourtant, mon histoire avec Kilian, ou du moins ce qu'il en reste semblait m'avoir totalement engloutie et avait transformé les règles et les valeurs que je m'étais jurée ne jamais abandonné.

Et je ne pouvais pas le laisser me détruire plus qu'il ne l'avait déjà fait. C'était impossible.

Je me redresse vivement, comme pour me donner la motivation nécessaire, puis je cours presque sous la douche.

Je comptais passer la meilleure soirée de ma vie.

Et la présence de Kilian ne me gâchera pas mon plaisir d'être entourée de mes amis. Pas ce soir. Pas cette fois.

Je me savonne rapidement et me lave les cheveux, avant d'enrouler mon corps autour d'une serviette et de dénicher une simple tenue dans mon placard : une robe pull bien chaude pour affronter les derniers temps hivernaux, puis mes éternelles cuissardes noires.

J'eus à peine le temps de terminer de m'habiller que la porte s'ouvre à la volée et laisse apparaître Chiara, marchant au ralenti jusqu'à son lit de son allure nonchalante et décontractée habituelle.

- Pourquoi t'es aussi belle ? Tu comptes te faire demander en mariage au bar ?

Je lève les yeux au ciel en posant un regard blasé sur ma meilleure amie qui affiche un sourire fier et amusé, avant de se laisser tomber sur son lit.

- T'es au courant qu'on part dans deux heures ?

- Et alors ?

Je m'assieds devant mon bureau et extraie d'un tiroir tout mon maquillage, ainsi que mon lisseur que je branche à la prise à côté de moi.

- Bah, on va être en retard par ta faute. Et James va nous fracasser la tête.

- Et alors ? Réitère mon amie, me faisant tourner la tête vers elle.

- Tu sais, quand tu fais ça, j'ai envie de te tirer une balle dans le crâne. Soupirais-je, totalement dépassée par son comportement.

Mais je suis bien trop habituée pour avoir l'air ne serait-ce qu'un peu surprise.

- J'aime cette violence qui émane de toi. C'est Kilian qui te mets dans un tel état ?

J'arque un sourcil en m'autorisant un bref regard dans sa direction, pour voir qu'elle s'est redressé sur ses coudes pour me fixer.

- Où alors ... c'est peut-être à cause de lui que tu te fais aussi belle ? Même moi j'ai envie de te sauter dessus dans cette robe. Tu m'explique comment il va tenir ?

Je lâche un rire désemparé tout en commençant à lisser mes cheveux bouclés, sous le regard persistant de Chiara.

Kilian a plutôt intérêt de se tenir, pour la simple et bonne raison que s'il s'approche à moins d'un mètre de moi, je lui décolle une droite. Je ne veux pas de sa présence près de ma personne.

- En tout cas, j'adore te voir comme ça. On dirait une femme fatale. S'élève de nouveau la voix de Chiara, m'adressant une sourire fier.

- On se demande bien sur qui j'ai pris l'exemple.

Elle hausse les épaules faussement innocente, puis sans un mot de plus elle se dirige dans notre salle de bain, de laquelle j'entends l'eau de la douche couler quelques secondes après.

Je termine donc de finaliser ma coiffure en laissant naturellement mes cheveux lisses tomber en cascade le long de mon corps. Puis, je m'empare de mon maquillage afin d'embellir un peu mon visage, bien qu'il soit déjà quasi parfait.

Le seul défaut que j'y vois actuellement sont mes cernes, conséquence de mon manque évident de sommeil ces derniers temps.

Je prends le temps de maquiller mon visage et de camoufler mes cernes, puis j'applique un trait d'eye liner, une couche de mascara et mon rouge à lèvre le moins discret.

Je veux profiter. Et je veux me sentir belle, comme c'était le cas avant. Je veux redevenir Nora. La véritable version de moi-même.

Chiara se prépare rapidement et se maquille très légèrement, puis elle nous asperge toutes les deux de parfum de la tête aux pieds, avant que nous ne sortions enfin de notre chambre, sans perdre une minute.

Pour une fois, nous sommes à l'heure. Et mesdames et messieurs, laissez-moi annoncer que c'est un véritable exploit.

Nous retrouvons rapidement Andrew et Jules qui nous offrent deux grands et larges sourires. Ils nous complimentent longuement sur nos tenues et sur notre apparence, et nous prenons le chemin du bar dans la voiture d'Andrew.

D'après ce que j'ai compris, Lewis et Kilian sont déjà sur place, ce qui explique donc la raison de leur absence à nos côtés. Et en réalité, ça m'arrange qu'ils ne soient pas ici, afin de me laisser encore quelques instants de répit et de tranquillité avec mes amis.

Dans la voiture, Andrew me lance quelques regards désespérés dans le rétroviseur en écoutant Jules et Chiara chanter des musiques, parce qu'ils essaient selon eux de s'échauffer pour devenir des stars.

Après quelques fous rires, nous arrivons devant l'endroit où travaille James, déjà presque rempli de monde compte tenu de l'événement de ce soir.

Une fois à l'intérieur, il ne nous faut pas plus de deux minutes pour apercevoir nos amis, installés dans un coin isolé au fond de la grande salle, sur des grandes banquettes. Nous nous faufilons entre la foule et arrivons rapidement à leur hauteur.

- À l'heure ? Nous interroge Jason en nous observant à tour de rôle. Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de ma sœur ?

Je roule des yeux et laisse un sourire amusé m'échapper, avant que mon grand frère ne me prenne rapidement dans ses bras et m'embrasse la tempe.

J'embrasse rapidement tous mes amis, tout en prenant soin de ne pas poser une seule fois mes yeux sur lui. Pourtant, du coin de l'œil, je le vois me fixer intensément, comme s'il cherchait mon regard ou mon attention.

Mais il ne l'aura pas.

- Tu sais que j'ai toujours rêvé de te voler cette robe ? Me demande Julia lorsque je m'installe à ses côtés. Je me sens vraiment pitoyable quand tu la porte à côté de moi.

Mon regard posé et amusé se transforme très rapidement en un regard noir que je prends soin de poser sur sa personne.

- Ne redis plus jamais ça. Et arrêtes de te sous estimer. Tu es plus incroyable que ce que tu peux penser, Julia.

Je déteste lorsqu'elle parle d'elle de cette manière, et lorsqu'elle arrive à penser qu'elle est moins bien, moins belle ou moins attirante qu'une autre. Parce que c'est faux.

Julia se sous estime beaucoup. Mais je sais qu'un jour dans sa vie, peut importe dans combien de temps, elle se rendra compte qu'elle a surtout surestimer les autres. Et j'espère que ce jour-là, elle apprendra à s'aimer comme elle le mérite.

- Et si c'est cette robe le problème, je te la donne dès demain.

Elle secoue la tête en laissant un bref sourire apparaître sur ses lèvres, puis je lui lâche un clin d'œil avant de m'emparer de mon verre et d'en boire une grande gorgée, laissant la sensation de brûlure dû à l'alcool envahir ma gorge.

James, qui sert la table à côté de la nôtre, profite de cette occasion pour venir nous saluer et pour déposer un baiser sur le front de Julia qui affiche désormais un énorme et large sourire.

- Nora, je veux absolument te voir sur scène ce soir. M'annonce-t-il, alors que je pouffe en secouant la tête.

- Nous aussi on va sur scène ! S'exclame directement Jules, sous l'approbation de Chiara.

James grimace, ce qui me fait directement éclater de rire, sous les regards noirs de nos deux amis.

- Essayez juste de pas faire fuir la clientèle s'il vous plaît.

Jules prend une mine faussement offusquée alors que Chiara roule exagérément des yeux, puis James tourne enfin les talons afin de retourner derrière le bar servir les autres clients.

Je termine très rapidement mon verre, et James nous en ramène rapidement d'autres.

Nous profitons de la bonne ambiance qu'offre cette soirée, lorsque la première personne à se porter volontaire pour chanter monte sur scène. C'est une jeune fille qui ne doit pas avoir plus de seize ans, et je grimace directement en reconnaissant les premières notes d'Only Love Can Hurt Like This.

Elle commence à chanter les premières notes, alors que je me fige et sens ma respiration se couper subitement, ainsi que les battements de mon cœur s'accélérer violemment.

Cette musique.

- Only love can hurt like thiiis ! Hurle Julia en passant son bras sous le mien pour nous faire bouger de gauche à droite en rythme avec la musique se diffusant dans la salle.

Je pose un regard sur elle et laisse un sourire forcé naître sur mes lèvres, avant de rentrer dans son jeu et de suivre le rythme avec elle.

Only love can hurt like this, must have been a deadly kiss ...

Je clos quelques secondes les paupières, et lorsque je les ouvre de nouveau, mes yeux se posent automatiquement sur Kilian, assit en face de moi à côté de Lewis.

Il me regardait déjà, son regard insistant ancré sur ma personne, et toute trace de sourire ou d'amusement semble avoir disparu de son visage.

Je déglutis difficilement en affrontant son regard pendant que la fille sur scène continue de chanter les paroles qui ne sont devenues qu'un bruit de fond pour moi.

Save me save me, cause only love, only love can hurt like this ...

Alors que je ne baisse pas une seule fois le regard, j'ai l'impression que pour la première fois depuis très longtemps, c'est avec nos yeux que nous arrivons à communiquer l'un envers l'autre.

C'est comme si nos regards se disaient tout ce que nos lèvres refusaient de prononcer.

C'est comme si de ce simple échange, il arrivait à percevoir toute la douleur que j'ai pu ressentir, tout le chagrin qui avait prit possession de moi, aujourd'hui remplacé par une haine terrible et indescriptible.

Et dans ses yeux, je parviens à voir toute la tristesse qui émane de lui. C'est comme s'il s'autorisait à me montrer à quel point il savait.

Il savait qu'il m'avait détruite.

Lorsque les dernières notes de la musique se font entendre et que des applaudissements assourdissants me parviennent aux oreilles, je cligne plusieurs fois des yeux et fronce les sourcils, avant de briser notre échange visuel pour applaudir à mon tour cette inconnue.

Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Je suis sûr qu'on peut faire mieux. Assure Jules à Chiara, alors que je vois Julia tirer une moue peu convaincue.

Tu m'étonne.

Je calme rapidement et discrètement ma respiration devenue bien trop irrégulière, puis je bois mon verre d'une traite en gardant les yeux rivés sur la scène face à moi, prenant soin de ne plus croiser son regard.

J'écoute Jules et Chiara critiquer toutes les personnes qui chantent à tour de rôle, puis je rigole face à Charlotte et Hannah qui semblent avoir légèrement trop bu, s'amusant à chanter absolument toutes les chansons, à deux doigts de monter sur la table pour réaliser leur meilleure chorégraphie.

Adam et mon frère fixent longuement leurs copines, adoptant deux regards à la fois excédés et amusés de leur comportement enfantin.

Lorsque Charlotte et Hannah boivent un peu trop, elles se transforment systématiquement en deux petites filles, bien trop mignonne pour que l'on puisse leur dire quoi que ce soit.

- Chiara, y'a un mec qui te fixe depuis un quart d'heure là-bas. Hurle Andrew par dessus la musique pour se faire entendre. On dirait un putain de psychopathe.

Chiara fronce les sourcils en suivant le regard de notre ami, afin de le poser sur un groupe d'ami dans un coin du bar. J'imite son geste et constate effectivement que l'un d'entre eux a les yeux rivés sur mon amie, comme s'il s'apprêtait à la bouffer.

- Psychopathe ou pas, c'est un putain de canon. Donc il peut me fixer tant qu'il veut. Réplique la brune en haussant les épaules, trempant ses lèvres dans sa boisson de manière bien trop sensuelle pour que ça ne soit naturel.

Pas très étonnant, venant d'elle.

Face à nous, Lewis lève directement les yeux au ciel, ce geste ne semblant pas échapper à Chiara puisqu'elle incline légèrement la tête sur le côté en laissant un sourire malicieux apparaître sur ses lèvres.

- Ne sois pas jaloux, trésor. Sourit elle, alors que Lewis plisse légèrement les yeux. Il en faut pour tout le monde.

- Je ne suis pas jaloux. Réplique-t-il directement en passant sa main dans ses cheveux. On sait tous les deux qu'il ne m'arrive pas à la cheville.

Je hausse les sourcils face à tant d'estime de soi. C'est sans doute le principal trait de caractère que partagent Lewis et Chiara : ils se portent à eux-mêmes un amour inconditionnel.

- Je te redirais ça demain matin, alors.

Je pouffe sans discrétion en comprenant bien qu'elle tente de le pousser à bout, et retient davantage un sourire lorsque je vois que Lewis contracte la mâchoire et semble s'empêcher de dire quelque chose, afin de ne pas laisser le plaisir à Chiara d'avoir raison.

Mais même un aveugle verrait que l'idée de s'imaginer Chiara passer la nuit avec un autre ne lui plaît absolument pas du tout.

- Très bien. Souffle Lewis, sans lâcher Chiara du regard.

- Très bien.

Alors qu'ils semblent se lancer dans un défi visuel et totalement silencieux, je toussote légèrement et tourne le visage vers Julia, pour la voir froncer les sourcils, étant dans une totale incompréhension de la scène se jouant sous nos yeux.

Et à ce moment là, il ne m'en faut pas plus pour comprendre qu'entre Lewis et Chiara, l'histoire est encore loin d'être terminée.

***

Ces deux dernières heures se sont écoulées à une vitesse folle, entre les moments où je me suis enfilée des shots d'un alcool vraiment écœurant en compagnie de Jules et Chiara, et les instants où Charlotte et Hannah sont montées sur scène chanter des chansons en oubliant la moitié des paroles, bien qu'elles soient affichées face à nous.

Je sens l'alcool me monter rapidement au cerveau, alors que j'affiche sur mon visage un sourire innocent et totalement niais qui refuse de me quitter à cause de la boisson ingurgitée.

Je me sens bien. Et je m'amuse. C'est absolument la seule chose qui compte pour moi ce soir.

Je bois très lentement mon nouveau verre, lorsque Chiara et Jules se lèvent afin de se diriger vers la scène, sous les cris et les sifflements de nos amis qui semblent les soutenir dans leur futur carrière de chanteurs.

Ils s'emparent de deux micros, et je grimace en bouchant mes oreilles lorsque Jules tape plusieurs fois dessus afin de s'assurer qu'il fonctionne.

- Mais quel abruti ce mec. Souffle Adam, totalement désemparé.

Les regards rivés sur eux, nous les écoutons se disputer quant au choix de leur chanson, avant qu'ils ne se mettent enfin d'accord, à notre plus grand bonheur.

J'éclate de rire en même temps que Julia lorsque nous reconnaissons les paroles de My Heart Will Go On, conscientes du carnage total qui nous attend, et de la douleur dont vont être victimes nos oreilles d'ici quelques minutes.

Les garçons crient absolument tous afin d'encourager nos amis, tout comme Hannah et Charlotte qui ressemblent à deux fans hystériques.

Quand à Julia et moi, nous avons du mal à calmer nos fous rires à chaque fausses notes qui sortent de la bouche de Jules et Chiara, qui ont d'ailleurs du mal à garder leur sérieux.

Mais c'est lorsqu'ils enchaînent après plusieurs minutes sur le dernier refrain, montant ainsi exagérément dans les aigües qu'aucun de nous n'arrive à se contenir, et nous éclatons tous de rire, nous attirant leurs regards noirs depuis la scène.

Nous les applaudissons aussi fort que possible lorsqu'ils terminent leurs chansons et miment une révérence exagérée, avant de revenir vers nous, bras dessus et bras dessous, le visage fier.

- Ok, en tant que manager auto proclamé, vous êtes renvoyés. Lâche catégoriquement Andrew, s'attirant leurs deux regards meurtriers.

- Tu ne sais juste pas reconnaître le talent quand tu le vois. Réplique Jules, faussement indigné.

- Et de toute façon, on a pas besoin de vos avis, surenchérit Chiara. Le jour où on deviendra célèbres, on vous oubliera sans pitié.

Andrew secoue désespérément la tête, puis nous poursuivons notre soirée, accompagnés d'alcool et de beaucoup de fous rires.

Je pose mes yeux sur chacun de mes amis, pour constater que la chaise sur laquelle se trouvait Kilian est vide depuis un long moment maintenant. Je fronce les sourcils en me demandant quand et où est-ce qu'il a bien pu partir, avant de décider que ce qu'il fait de sa vie ne m'intéresse absolument pas.

Du moins, ça ne devrait pas m'intéresser.

Je bois une nouvelle gorgée de mon verre, et lorsqu'une nouvelle personne s'empare d'un micro pour chanter une chanson bien trop douce et triste à entendre, je décide de sortir prendre l'air, la chaleur de cette pièce commençant sérieusement à devenir étouffante et insupportable.

Je m'empare de mon verre et me dirige sans un mot vers l'extérieur, passant au milieu de la foule et poussant certaines personnes qui semblent refuser de coopérer. J'ouvre rapidement la porte d'entrée et soupire d'aise en prenant une grande bouffée d'air frais, profitant de la fraîcheur et du vent s'abattant sur mon visage quelques secondes.

Je referme la porte derrière moi et me fige immédiatement lorsque mes yeux se posent sur Kilian, une cigarette en main et le regard rivé sur son téléphone.

Putain, mais pourquoi est-ce que j'ai le don de me mettre dans des situations embarrassantes ?

Je n'eus même pas le temps de retourner à l'intérieur discrètement qu'il relève les yeux et pose ses prunelles vertes sur ma personne, me laissant m'immobiliser et déglutir difficilement.

- Tout va bien ? Me demande-t-il, en recrachant la fumée de sa cigarette.

- Parfaitement bien.

Il hoche silencieusement la tête puis me détaille lentement et minutieusement, passant ses yeux sur ma robe, remontant lentement son regard jusqu'à mes yeux qui ne cessent de le fixer.

Une série de frissons m'échappe contre mon gré, et j'essaie de me répéter en boucle que c'est seulement dû au froid hivernal, où bien à l'alcool qui coule actuellement dans mes veines.

- Tu devrais faire attention. S'élève de nouveau sa voix, me faisant arquer un sourcil. T'as bu, et tu ne sembles pas avoir remarqué le nombre de mecs qui s'amusent à te mater dès que tu bouges.

Je vois sa mâchoire se contracter aussitôt qu'il eut prononcer ces quelques mots, ce qui me fait émettre un rire jaune et totalement incontrôlé.

- T'as pas le droit d'être jaloux, Kilian. Vraiment pas le droit.

S'il y'a bien une chose qu'il ne peut plus se permettre de faire, c'est bien celle-ci. Il n'a absolument aucun droit de me dire ce que je dois faire, ni-même de manifester une quelconque jalousie.

- Je ne le suis pas. Mais je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

- Alors merci beaucoup, mais je suis assez grande pour me gérer toute seule.

J'allais tourner les talons, mais j'eus même pas le temps de faire deux pas que je sens ma cheville se tordre, et je commence à perdre l'équilibre, prête à finir sur le sol lorsqu'une forte main s'enroule autour de mon poignet, m'évitant une chute catastrophique.

Je me retourne vivement vers Kilian, puis baisse mes yeux sur sa main enroulée autour de mon poignet, avant de m'extraire brusquement de son emprise. Je ne veux pas qu'il me touche.

- Bien-sûr, mais tu ne tiens même plus debout. Tu devrais arrêter de boire un peu.

Je fronce les sourcils, pensant le temps d'une seconde devenir folle et être victime d'hallucinations. Je lui avais déjà dis qu'il n'avait aucun droit sur ma vie, et maintenant il se permet une fois encore de me donner des ordres ?

- Je viens de te dire que je gérais la situation.

J'ose un pas dans sa direction, et sans jamais lâcher son regard je porte mon verre à mes lèvres et le vide d'une traite, et il est déjà trop tard lorsqu'il me l'arrache des mains afin de m'empêcher d'ingurgiter davantage d'alcool.

- S'il te plaît, arrêtes d'agir comme si tout était normal entre nous. Parce que c'est plus le cas. Alors lâches l'affaire.

- Je m'inquiètes juste pour toi. Ose-t-il souffler d'une voix basse.

- Alors, arrêtes de le faire ! Hurlais-je presque, perdant totalement le contrôle de moi-même.

- Qu'est-ce que je suis censé faire, alors ?! S'écrie-t-il à son tour, comme s'il semblait totalement perdu avec lui-même.

- Laisses-moi loin de toi, laisses-moi vivre ma vie comme si tu n'en avais jamais fais partie. S'il te plaît, oublies-moi. Tu n'as absolument plus aucun contrôle sur moi et sur ma vie, Kilian. Plus aucun.

Encore une fois, j'avance d'un pas dans sa direction, alors que je sens les battements de mon cœur s'accélérer brutalement, ainsi que mes mains devenir moites et mes jambes se mettre à trembler. Mais de façade, je reste de marbre et fixe Kilian d'une manière bien trop assurée, que seuls mes yeux commençant à s'humidifier peuvent trahir.

J'affronte son regard, alors que mes derniers mots semblent refuser de quitter mes lèvres, comme si mon corps et mon cerveau refusaient de coopérer. C'est comme si je venais totalement de me pétrifier, sans oser émettre le moindre son, le moindre geste.

J'ouvre lentement la bouche, m'apprêtant à sortir cette phrase qui je l'espère, mettra un terme à notre histoire, à tout ce que l'on aura vécu ensemble et à tout ce que l'on aura pas eu le temps de vivre.

Et surtout, qui mettra un terme à ma souffrance insoutenable.

- Tu es putain de mort pour moi.

Ses lèvres s'entrouvrent légèrement, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose, mais rien ne semble lui venir. Seul son visage surpris et totalement décomposé me fait à présent face, et c'est la dernière vision de lui que j'ai lorsque je tourne les talons afin de regagner l'intérieur du bar.

Je laisse une unique larme rouler le long de ma joue, que j'essuie d'un revers de la main en traversant la grande salle, profitant de ce bref temps pour calmer ma respiration irrégulière et mes battements cardiaques trop rapides.

C'est terminé.

Il n'y a plus aucun espoir entre Kilian et moi. Il ne reste plus rien de lui, plus rien de nous. C'est le seul moyen de me débarrasser enfin de ce putain de point que j'ai dans le cœur et qui semble m'empêcher de vivre comme avant.

- Nora ! S'écrie Andrew lorsque j'arrive à leur hauteur, me sortant de mes pensées. Tu m'avais promis une chanson !

Je secoue la tête et clos quelques secondes les paupières, me débarrassant des larmes menaçant de couler le long de mes joues, pour adopter un nouveau et énorme sourire lorsque je fais de nouveau face à Andrew.

Je dois tourner la page. Je ne peux plus vivre avec ce poids constant sur mes épaules et avec cette douleur permanente dans le cœur.

Je dois le faire. Pour moi. Seulement pour moi.

Je rigole légèrement en croisant le regard presque suppliant d'Andrew, puis j'incline la tête sur le côté en ouvrant légèrement la bouche, regrettant déjà ma décision face à sa proposition.

- Alors, qu'est-ce qu'on attend ?

***

Coucou ! J'espère que vous allez bien et que vous passez un bon début de vacances <3

Je suis désolé pour le retard de ce chapitre, mais j'avais aucun courage de l'écrire, le prochain devrait arriver plus rapidement ( j'ai trop trop hâte de l'écrire bahahah, mais je sens que vous allez me haïr ).

Comme toujours, j'attends vos avis avec impatience sur ce chapitre, j'espère qu'il vous a plu en tout cas !

Je voulais aussi vous annoncer que j'ai créer un serveur discord par rapport à mon compte wattpad, le lien est sur l'onglet des conversations de mon profil donc si ça vous intéresse n'hésitez pas <3

On se retrouve bientôt, prenez soin de vous !

🤍

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