Play with fire ( Tome 2 )

By unxpetiteblonde

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Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... More

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre un.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre quatre.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre sept.
chapitre huit.
chapitre neuf.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quatorze.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre dix-neuf.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-huit.
chapitre vingt-neuf.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente six.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.

chapitre dix.

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By unxpetiteblonde

Le point de vue changera au cours du chapitre.









Point de vue Nora Swan.












Je frappe depuis de longues minutes dans mon sac de sable, sentant ma respiration de plus en plus saccadée, et ma force s'affaiblir.

- Je peux savoir ce que t'a fait ce sac ? S'élève une voix derrière moi, me faisant arrêter tout mouvement.

Je me retourne pour faire face à Yanis et à Sara, qui me fixent de deux regards amusés, semblant être en train de faire leur pause. Yanis me lance une bouteille d'eau que je réceptionne, puis j'en bois une grande gorgée, alors que leurs regards sont toujours fixés sur moi.

- Quoi ? Je m'entraîne juste.

- Drôle de façon de s'entraîner. Poursuit Sara, d'une voix légèrement moqueuse. On aurait plutôt dit que t'avais envie de défigurer quelqu'un.

Je me contente de lever les yeux au ciel, puis sans un mot je me place derrière le sac de sable que je maintiens, alors que Yanis se prépare afin de frapper dedans.

En réalité, j'étais d'une humeur exécrable ces derniers temps, et plus précisément depuis la soirée dans le bar, il y'a déjà quelques jours : je m'étais réveillée avec un mal de crâne horrible le lendemain. Depuis, je n'avais aucune motivation, l'hiver glacial me donnait envie de dormir toute la journée, et pour finir, j'avais fais un cauchemar cette nuit qui m'avait empêchée de retrouver un sommeil paisible.

Donc, cette journée s'annonçait être terrible.

J'avais donc décidée de venir boxer un peu avant de reprendre mes cours cet après-midi, afin de me vider l'esprit et de retrouver de l'énergie pour affronter cette journée, ainsi que la fin de cette longue semaine.

- Alors, c'était comment cette soirée avec Kilian ? M'interroge Sara, pendant que Yanis commence à frapper dans le sac.

- Sympa. S'il n'y avait pas eu Kilian, elle aurait été géniale.

Je la vois rouler des yeux en affichant un léger sourire amusé, alors que Yanis s'interrompt quelques secondes et hausse les sourcils en me fixant.

Il est déjà fatigué ?

- Son retour te dérange à ce point ? Me demande alors mon ami.

S'il me dérange ?

- Oui. J'ai pas besoin de voir sa tête tous les matins. Ça bousille ma journée. Me contentais-je alors de souffler, dépitée.

Je les vois se lancer un bref regard entendu, alors que je fronce les sourcils d'incompréhension.

- Et, tu ne crois pas que si son retour t'affecte autant, c'est qu'il y'a une raison ? Me demande soudain Yanis, d'un air hésitant.

- Où qu'il y'a quelque chose d'inachevé ? Termine Sara, sur le même ton que lui.

Quoi ?

Je garde le silence quelques secondes en les observant à tour de rôle, les sourcils froncés, comme si j'étais en train de les prendre pour deux fous.

- Quand vous aurez terminés de dire des conneries, on pourra reprendre ? Parvins-je finalement à dire, sans même relever leurs paroles totalement dénuées de sens.

C'est n'importe quoi. J'ai la certitude, et ce depuis longtemps, que mon histoire avec Kilian et entièrement achevée. Il n'y a plus rien à tirer de notre relation à présent. C'est trop tard.

D'une synchronisation parfaite, ils se regardent et lâchent un profond souffle, sachant très bien qu'il ne sert à rien de discuter de ce sujet avec moi. Je ne changerais pas d'avis. Je sais très bien où j'en suis, et je sais surtout où m'en tenir quant à cette histoire.

Alors que Yanis frappe de nouveau dans le sac que je maintiens, je prends une profonde inspiration et fronce de nouveau les sourcils en me laissant malgré moi toutes mes pensées m'engloutir.

Je me souviens encore de cette fois où j'étais retournée à la boxe, après cette soirée. J'avais retrouvé Sara et Yanis, et ils s'étaient tout de suite inquiétés de mon attitude.

On dirait une épave, m'avait alors dit Yanis dans la plus grande des délicatesse.

Puis, ils m'avaient alors entraînés à l'extérieur de la salle de boxe et avaient attendus patiemment que je me décide à parler. Et j'avais mis des minutes entières à me décider à sortir ne serait-ce qu'une phrase complète. Mais je crois que je me souviens de ce moment et de ces mots comme si c'était hier.


" Je regardais Yanis et Sara dans les yeux depuis de longues minutes, et ils ne semblaient pas réussir à me suivre, ni-même à savoir ce qui pouvait me mettre dans un tel état.

- Si tu ne veux pas nous dire ce qu'il se passe ... racontes nous au moins ta soirée du nouvel an. Me sourit soudain Yanis, ses paroles me pétrifiant instantanément sur place. Comment ça s'est passé, avec Kilian ?

J'avale difficilement ma salive alors que je sens malgré moi les larmes me monter aux yeux et ceux-ci s'embuer. Directement, mes amis froncent les sourcils et Yanis semble comprendre qu'il vient d'aborder un sujet qu'il aurait été préférable de passer sous silence, puisqu'il se gratte la nuque d'un air gêné.

- Je suis vraiment- commence alors mon ami, avant que je ne lui coupe la parole.

- On est plus ensemble. Arrivais-je soudain à lâcher, sentant ma voix se briser à la fin de ma phrase, alors qu'ils adoptent soudain un air surpris. Enfin, ensemble ... ça n'avait jamais vraiment commencé, mais ... c'est terminé."


Ce jour-ci, j'avais réalisé en prononçant ces mots, que mon histoire avec Kilian était bel et bien terminée, avant même d'avoir commencée. Toutes mes émotions se bousculaient dans ma tête, et j'avais l'impression d'être au bord de l'implosion tant je me sentais mal. Ma poitrine me compressait constamment, j'avais une boule à l'estomac qui refusait de m'épargner, et mon cœur semblait être sur le point de lâcher à tout moment.

Je ne savais plus quoi faire. Je n'arrivais pas à savoir où j'en étais, à quelle place je devais être, ni-même ce que je devais penser de toute cette histoire.

Mais depuis, une année entière est passée. Et aujourd'hui, je n'ai plus aucun doute sur mes choix et mes positions, et je sais pertinemment que ma place n'est pas aux côtés de lui. Mes sentiments ne se bousculent plus dans mon esprit et mon cœur semble aller de mieux en mieux. Alors, même si je ne semble pas être capable de passer outre tous les souvenirs qui m'envahissent régulièrement, la seule chose que je suis en capacité de ressentir aujourd'hui à l'égard de Kilian, c'est de la haine.

Perdue dans mes pensées, je ne suis plus concentrée sur Yanis qui donne un grand coup dans le sac de boxe sur lequel j'avais inconsciemment relâché ma prise. Je me sens donc perdre légèrement l'équilibre et faire quelques pas en arrière, projetée par la puissance de sa frappe.

- Yanis ! M'écriais-je directement en retrouvant un équilibre stable. Le but, c'est pas de m'envoyer à la morgue.

Il hausse les épaules en lâchant un rire amusé, alors que je roule des yeux.

- Il fallait bien te faire revenir sur Terre.

Comme s'il n'y avait pas des manières plus délicates de le faire ...

Je me reconcentre de nouveau et décide de profiter du temps d'entraînement restant avec mes amis, avant de retourner à l'Université pour mes cours de l'après-midi.

Nous nous amusons donc davantage à nous mettre des coups sur le ring et à rire des chutes de chacun de nous, puis nous tentons de nouveaux exercices d'étirements pour la fin de l'entrainement, tous aussi improbables et difficiles les uns que les autres.

J'aime Sara et Yanis. Et j'aime notre amitié. Notre entrée à l'université fait que nous avons moins de temps à nous accorder mutuellement, mais nous nous écrivons tout le temps et ne manquons pas de penser les uns aux autres.

Et puis bientôt, nous fêterons comme chaque année depuis nos douze ans le début de notre amitié. Notre septième année d'amitié.

Je me change rapidement et après avoir salué Yanis et Sara, je regagne ma voiture à l'entrée de la salle de boxe et soupire d'aise lorsque je m'installe enfin sur le siège de celle-ci.

Mes parents m'avaient offerts une voiture pour mon dernier anniversaire, ce qui m'évitait à présent d'emprunter celle de Jason pour tous mes déplacements : c'était un cadeau magnifique, et j'avais été très contente de le découvrir le matin de mon anniversaire. Mais mes parents n'ayant pas pris la peine d'être présents ce jour-ci, ce cadeau n'avait pour moi qu'une valeur matérielle, mais aucunement sentimentale.

Mais je savais pertinemment que je n'avais pas le droit de me plaindre d'avoir d'aussi beaux cadeaux pour mes anniversaires, parce que tout le monde n'a pas cette chance. Mes parents sont riches, c'est un fait. Et il pensent que leur argent peut combler leur absence et remplacer leur amour. Je le pensais aussi, il y a encore quelques temps, parce que je m'étais habituée à cette situation et j'avais même appris à l'apprécier.

Et j'avais même fini par adopter ce comportement : celui qui pensait que l'argent primait sur tout le reste.

D'où le fait qu'il me soit arrivé de me comporter en une véritable garce.

J'arrive rapidement devant chez moi, heureuse de pouvoir enfin manger après mon entraînement matinal, et surtout après ma mauvaise nuit : je sais qu'Emily a passé la matinée à cuisiner, et mon repas est donc la seule chose positive que je retiendrais de cette journée.

De toute façon, je me demande bien comment ma journée peut encore s'empirer.

J'ouvre rapidement la porte de ma maison, lorsque mon téléphone vibre entre mes mains afin de m'annoncer un nouveau message de Jason, que je m'empresse de lire.

Jason :
Ne rentres pas. Les parents sont revenus ce matin.

Sans même cligner une seule fois des yeux, je relève vivement la tête vers le salon que je pensais jusque là vide, pour voir mon père installé sur le canapé, les yeux rivés sur son ordinateur, et ma mère à ses côtés, un magazine à la main.

Oh non. Pitié.

En regardant à peine mon téléphone, j'arrive à écrire un rapide message que j'envoie à Jason, comportant seulement deux petits mots : " trop tard ".

Finalement, la journée que je suis en train de vivre pouvait vraiment devenir plus catastrophique qu'elle ne l'était déjà. J'en conclus alors que j'aurais sans doute mieux fait de faire taire mes pensées et de ne pas crier victoire trop vite.

- Nora. S'élève soudain la voix de ma mère, en relevant enfin ses yeux froids de son magazine.

Elle s'était récemment coupé les cheveux en un carré court et surtout parfait, et cette nouvelle apparence lui donnait un air plus strict et encore plus sévère qu'avant.

Je me contente de lui lancer un bref regard froid, puis je me dirige en silence jusqu'à la cuisine, dans laquelle je tombe sur Emily qui me lâche silencieusement un rapide sourire.

C'est une évidence, elle était loin d'être la même personne lorsque ma mère était à la maison et lorsqu'elle était absence : elle était plus professionnelle, plus silencieuse et plus effacée. Elle se contente simplement de faire son travail et d'échanger quelques mots avec moi, mais je vois à son attitude qu'elle est différente.

Je m'empare donc d'une pomme posée dans la corbeille à fruits puis croque dedans, lorsque j'entends des talons claquer sur le sol et que j'aperçois en biais ma mère déposer son magazine sur le comptoir de la cuisine.

- Emily. Lâche aussitôt ma mère d'un ton sec, avant que ses yeux ne se posent sur les quelques feuilles de dessins sur le comptoir, appartenant à la fille de notre employée. Je ne vous paie pas pour que vous emmeniez vos enfants dans ma maison. Ce n'est pas une garderie, ici.

Mais quelle conne.

Je clos quelques secondes les paupières, puis en les ouvrant de nouveau je les pose quelques secondes sur Emily, pour la voir triturer ses mains tout en fixant les dessins. Elle remonte rapidement ses yeux vers ma mère qui la fixe d'un air sévère, puis elle s'apprêtait à ouvrir la bouche avant que je ne la devance dans sa réponse.

- Elle n'avait nul part ou laisser sa fille. Tu voulais qu'elle la laisse où ? Toute seule chez elle, livrée à elle-même à même pas dix ans ? Lui demandais-je, en déposant un regard mauvais sur sa personne. Ce n'est pas parce que tu étais capable de le faire que toutes les mamans manquent à leurs responsabilités.

Pour son travail, ma mère n'en avait que faire de partir de la maison en me laissant toute seule avec Jason, alors que je n'étais que toute jeune et que mon frère n'avait que peu d'années de plus que moi. Il s'occupait alors de moi comme il le pouvait, mais quoi qu'il en soit, nous étions trop jeunes pour être livrés à nous-mêmes.

La plupart du temps, Emily était présente et nous prenait donc en charge. Elle faisait énormément d'heures supérieures malgré le fait qu'elle ait une famille à l'extérieur, et elle restait à nos côtés jusqu'à très tard le soir, attendant que nos parents rentrent. Parfois même, elle nous emmenait chez elle, lorsqu'ils ne rentraient pas du tout. Mais bien qu'elle prenait ce rôle à cœur, ce n'était de toute évidence pas à elle de le faire.

Ses iris croisent les miennes et un éclair de colère semblent y passer, alors que je roule des yeux insolemment face à son attitude ridicule. Sans un mot, elle reprend en main son magazine ainsi que divers papiers déposés sur le comptoir, puis repose ses yeux sur Emily.

- Quoi qu'il en soit, j'espère que ça ne se reproduira plus. On s'est bien compris ?

Bien évidemment que ça se reproduira.

Mais Emily, incapable de tenir tête à ma mère, se contente de hocher la tête avant que celle-ci ne tourne les talons. Puis, le regard de notre employée se pose sur ma personne, alors que j'affiche sur mon visage un air las et blasé qui ne la fait que sourire.

Je termine en silence ma pomme verte, lorsque j'entends la porte d'entrée claquer violemment, puis je vois rapidement le visage de Jason apparaître dans mon champ de vision, essoufflé et l'air complètement inquiet.

- J'ai fais le plus vite possible. Lâche-t-il en reprenant alors son souffle. Tout va bien ? Tu n'es pas trop énervée ? Tu ... a l'air dans un état normal ? M'interroge-t-il en fronçant alors les sourcils.

Je pince mes lèvres face à son air paniqué, sans doute du fait qu'il ait eu peur que la situation entre ma mère et moi ne dégénère encore une fois. Je lance un rapide regard à Emily et ne peut m'empêcher d'éclater de rire lorsque je la vois sourire et secouer la tête d'exaspération.

- Ton intervention était inutile. Mais merci d'avoir essayé. Souris je à Jason, alors qu'il adopte une mine boudeuse en levant les yeux au ciel.

- Je m'attendais vraiment à retrouver la maison saccagée.

Toujours dans l'excès.

Je discute encore quelques minutes avec Emily et Jason, avant que le repas ne soit prêt et que nous ne nous installions à la grande table en compagnie de nos parents.

Je hais quand nous devons partager des repas avec eux. Premièrement, parce qu'il n'y a aucune discussion, mise à part quand il y'a des remarques à nous faire. Deuxièmement, parce que dans ces cas là, Emily ne mange jamais avec nous : mes parents estiment qu'elle n'a pas à sa place à notre table.

Quand ils ne sont pas à la maison, Jason et moi partageons tous nos repas sans exception avec elle, comme s'il n'y avait rien de plus banal. À l'inverse de nos parents, Emily n'est pas qu'une employée pour nous, et elle n'a pas à être traitée aussi mal, comme si elle n'était qu'une moins que rien.

Une fois installée, je remercie Emily lorsqu'elle pose le plat sur la table, puis je commence mon repas dans un total silence, sans un regard à mes géniteurs face à moi.

- Vous savez pourquoi nous sommes là ? Nous demande notre mère, après un long instant de silence.

Est-ce qu'on en a quelque chose à faire ?

Depuis une année maintenant, je ressentais une rancœur terrible envers ma mère. Je ne lui avais jamais pardonné les mots qu'elle avait osé me dire après la trahison de Kilian, et je crois qu'elle avait ce jour-là creusé un fossé énorme entre nous, bien plus grand que ce que j'avais pu connaître toute ma vie.

- Non, et on ne compte pas le savoir. Me contentais-je alors de dire.

Je grimace soudainement lorsque je sens le pied de Jason frapper contre ma cheville, lâchant subitement ma fourchette. Je me tourne vers lui et lui lance un regard noir, alors qu'il me mime silencieusement de me taire.

Espèce de traître.

Mais je sais qu'il veut simplement éviter les histoires et qu'il ne supporte en réalité pas la présence de mes parents dans cette maison.

- Donc, on pourrait en savoir plus ? Où vous comptez encore une fois la jouer solo ? Surenchérit soudain Jason, me faisant ainsi lever les yeux au ciel.

Et c'est à moi de me taire ?

Le regard de notre mère passe rapidement de Jason à moi, nous fixant durement à tour de rôle, alors que notre père se contente de manger en silence, sans manquer de lever les yeux au ciel face à cette tension.

- Dans quelques jours, les Harris donnent leur fête annuelle avec le voisinage. On est invité, donc je compte sur votre présence. Nous informe notre mère, d'un ton catégorique et ferme.

Je stoppe directement tout mouvement, fronce les sourcils et pose vivement ma fourchette dans un bruit assourdissant.

- Non. Soufflais-je simplement, les yeux rivés sur mon assiette presque pleine.

Il en est hors de question.

- Je ne t'ai pas demandé ton avis, Nora.

- Et je ne t'ai pas demandé le tien. Dis-je en relevant le visage vers elle. Je n'irai pas chez les Harris.

Je refuse de retourner chez Kilian. Cette maison ne m'a pas accueillie depuis une année entière, et je ne compte pas y remettre un pied. Et puis, je doute que mon absence dérange ma mère.

De toute façon, je ne vois pas l'intérêt pour moi de participer à cet événement, si ce n'est pour entendre ma mère critiquer tout ce que je fais ou tout ce que je pourrais dire.

- Il me semble que tant que tu vis sous mon toit, tu respecteras mes règles. Il est hors de question que tu me fasse honte en ne te montrant pas à cette fête. Et je te préviens, tu as plutôt intérêt à être jolie.

En soutenant son regard glacial, j'avale très difficilement ma salive en mordant violemment l'intérieur de ma joue afin de me contenir.

- Il ne me semble pas que Nora ait déjà été autre que jolie, maman. Siffle soudain Jason, alors que je tourne vivement mes yeux vers lui.

La femme face à moi plonge alors ses yeux dans ceux de mon frère, avant de lentement les reposer sur moi et me scruter de la manière la plus méprisante qu'il soit possible d'adopter.

- Elle est peut-être jolie ... mais si banale. Je ne vous ai pas élevés pour être au même rang que les autres. J'espère que vous l'avez compris. Alors, relevez un peu le niveau, pour une fois.

Je prends silencieusement une grande inspiration et expire lentement afin de calmer les battements rapides de mon cœur. Je n'eus le temps de rien faire d'autre que j'entends la chaise de Jason grincer sur le sol dans un bruit strident, nous faisant à tous poser les yeux sur lui.

- Si tu permets, tu m'as coupé l'appétit.

Je hausse les sourcils face à cette scène, sans être capable de réagir davantage.

Ma mère ne s'en prend que rarement à Jason. À vrai dire, le fait qu'il soit un homme et qu'il soit membre de l'entreprise de mon père fait qu'il n'y a que rarement quelque chose à lui reprocher.

Mais je crois qu'une fois aura suffit à mon frère pour s'énerver ... lui qui est pourtant de nature calme, habituellement.

- Et puis, tu sais ... si tu pense qu'on te fait aussi honte et qu'on est pas au niveau de cette extraordinaire famille, alors attends de voir la suite.

Sur ces paroles, il tourne les talons et commence à quitter la pièce principale, avant de se tourner une dernière fois vers nous et de me fixer l'air de dire « tu attends quoi ? ».

Alors, je ne me fais pas prier et sous les regards silencieux mais froids de nos parents, je me lève a mon tour et emboîte le pas à mon frère.

- Tu ... qu'est-ce que tu as fais ? Soufflais-je troublée, en regardant Jason une fois que nous sommes enfin éloignés.

- Ce qu'on aurait dû faire depuis déjà bien longtemps. Se contente de se justifier Jason. Et je compte bien leur montrer ce que c'est que leur foutre la honte.

D'abord troublée et intriguée face à la soudaine rébellion de mon frère, je finis par laisser un léger sourire s'afficher sur mon visage.

Je suis heureuse. Heureuse de ne plus être seule face à la femme qui me sers de mère, et heureuse de voir que quelqu'un me comprend et me soutient dans ce combat que je mène contre elle.

- Compte sur moi.

Il semble directement comprendre mes paroles puisqu'il hoche silencieusement la tête, dépose un simple baiser sur mon front et remonte les marches des escaliers afin de gagner sa chambre.

Je reste quelques minutes immobile et seule, en essayant de regagner mes esprits. Puis, je prends rapidement mon sac de cours puis quitte la maison sans un dernier mot pour mes parents, pour regagner l'université.

Finalement, mon rapide retour chez moi aura été plus que catastrophique. La prochaine fois, je me contenterais de manger à la cafétéria.

Une fois dans ma voiture, je roule jusqu'à mon université en traversant la ville, demeurant dans un silence de marbre, laissant toutes mes pensées m'envahir sans même résister.

J'arrive rapidement sur l'un des parkings de mon école, puis après avoir trouvée une place au milieu de toutes les voitures des étudiants, je traverse le campus rempli d'élèves qui mangent ou profitent des quelques rayons de soleil afin de regagner ma chambre avant le début de mes premiers cours de l'après-midi.

À peine ai-je mis les pieds dans l'un des bâtiments dans lequel se trouve une cinquantaine de chambre, dont la mienne, je n'eus le temps d'arriver face à ma porte qu'une voix familière s'élève et attire mon attention.

- 50 cent ? 50 ?! C'est pas normal ! S'écrie la voix de Jules, alors que je pose enfin mes yeux sur lui, comme les étudiants qui passent en coup de vent dans le couloir.

- Bon Jules, fermes ta gueule. Je suis pas concentrée, là. S'élève à son tour la voix de Chiara.

Face à la scène se jouant sous mes yeux, je croise les bras sur ma poitrine et regarde, un sourire amusé aux lèvres, Chiara et Jules se battre avec le distributeur afin qu'il leur rende les 50 cent qu'il n'aurait pas recraché.

Chiara et Jules, quoi ...

Je vois Chiara se mettre en position de combat, comme si elle s'apprêtait à frapper un meurtrier, puis sans crier garde, elle met un violent coup dans le distributeur. Quelques secondes après seulement, Jules lève les bras en l'air en semblant enfin crier victoire, affichant un sourire fier et victorieux avant de prendre Chiara dans ses bras.

- Lâche-moi. Tout de suite. L'entendis-je simplement dire, avant que Jules ne s'éloigne directement et prudemment.

Amusée, je lève rapidement les yeux au ciel face à leur comportement enfantin, puis rentre enfin dans ma chambre, puis soupire d'aise lorsque je me pose sur mon lit.

Je n'ai jamais été aussi contente de revenir ici.

Étant en avance pour mes premiers cours, je prends le temps de traîner un peu sur mon téléphone, puis réponds aux messages de Julia qui me demande mon avis soit disant primordial sur l'une des production qu'elle doit réaliser pour son cours d'art.

Et n'ayant aucune confiance en elle et en son talent, je passe de longues minutes à lui assurer que son dessin est d'une beauté incroyable.

Julia n'a jamais été une fausse modeste : elle sait reconnaître ses qualités, mais doute énormément d'elle-même et de ses capacités. Il n'est pas rare que nous devions la rassurer quant à son physique, mais aussi sur toutes les décisions qu'elle doit prendre et sur le fait qu'elle soit autant capable que quelqu'un d'autre de réussir dans ses études et dans sa vie professionnelle.

Julia est un peu une enfant qui a besoin de savoir qu'elle ne vaut pas moins que quelqu'un d'autre, et surtout c'est une personne qui a constamment besoin de soutien pour ne pas abandonner ce qu'elle entreprend.

Et tant qu'elle en aura besoin, Chiara et moi serons derrière elle pour la motiver et pour lui prouver qu'elle peut réussir.

Après quelques minutes à rester allongée dans mon lit, je me lève enfin et quitte de nouveau ma chambre afin de gagner l'amphithéâtre de mon premier cours, constatant que Jules et Chiara ne se trouvent déjà plus dans le couloir.

Bizarrement, lorsqu'ils ne sont pas dans les parages, les lieux sont plutôt calmes. On se demande bien pourquoi.

J'eus à peine quitter ma chambre que mon ventre semble déjà me réclamer à manger : c'est bien les conséquences de ne manger que très peu lors des repas.

Je peux dire merci à mon incroyable génitrice.

Je décide donc de m'arrêter à l'un des distributeurs de nourriture face à moi afin de pouvoir remplir mon estomac, ne serait-ce que d'un simple gâteau qui me permettra de rester concentré pour ma longue après-midi.

J'insère une pièce dans le distributeur et choisis rapidement un paquet de gâteaux, lorsque je sens une présence à mes côtés qui me force à tourner la tête.

Alors que je vois Kilian insérer une pièce dans le distributeur de café à côté du mien, je lève tout de suite les yeux au ciel, déjà lassée de sa présence.

Il me suit où quoi ?

- Je rêve ! Tu me suis ? Lui demandais-je, me haïssant directement d'avoir ouvert ma bouche.

Il tourne le visage dans ma direction avant de rouler des yeux à son tour, affichant cependant un visage détendu et décontracté.

- Bonjour Nora. Oui, j'ai bien dormi, merci de demander et toi ?

Il se fout de ma gueule ? Non ?

Oui. C'est obligé. Il se fout de moi.

- Non. Et je me fiche de ta nuit. Soufflais-je simplement et froidement.

Sous mon regard glacial, il incline légèrement le visage sur le côté et me fixe longuement, alors que je commence à m'agacer face à son mutisme.

- Mais parles, si t'as quelque chose à dire ! Où alors, arrêtes de me fixer. Lâchais-je finalement, ne supportant plus son regard sur moi et son long silence.

- Je me demandais juste pourquoi t'avais mal dormi. Se contente de me répondre Kilian, en haussant les épaules.

Mais qu'est-ce qu'il m'énerve.

J'ignore pourquoi je ressens autant de haine pour lui. Enfin, bien évidemment que je sais pourquoi, mais je ne pensais pas être autant en colère rien qu'en voyant son visage face à moi. Mais, depuis qu'il est revenu à New-York, ma seule envie est de le frapper toute la journée et de lui couper la bouche afin de ne plus entendre le son de sa voix.

Est-ce possible d'être aussi énervé contre une seule personne ?

- Cauchemar ? Me demande-t-il simplement, me tirant de mes pensées alors que je le vois prendre son café dans le distributeur.

Je vois également que mes gâteaux sont sortis de la machine et je m'en empare rapidement, avant de reposer mes yeux sur Kilian.

- Ouais. C'est bon, t'es content ?

Il boit une gorgée de sa boisson chaude sans rompre le contact visuel entre nous, alors que je vois ses lèvres légèrement s'étirer face à mon agacement palpable.

- C'était quoi ? Me demande-t-il une nouvelle fois, alors que je fronce les sourcils. Le cauchemar. C'était quoi ?

Non mais, il se fiche vraiment de moi ?

Il pense sincèrement que je vais lui raconter le cauchemar que j'ai fais la nuit dernière ? Et pourquoi pas s'asseoir autour d'une table, avec deux tasses de thé et des biscuits, tant qu'on y est ?

Ses yeux ne cessent de me fixer, et je comprends qu'il attend sérieusement une réponse de ma part, alors je lève les yeux au ciel, blasée.

Mais alors que j'allais gentiment lui dire d'aller se faire voir, ce sont des autres paroles qui franchissent la barrière de mes lèvres, sans même que je ne m'en rende compte.

- J'étais chez moi, et je t'ai vu. Dis-je alors, d'une voix bien trop naturelle et simple. La peur de ma vie.

À peine ai-je terminé ma phrase qu'il roule des yeux et me fixe d'un air désemparé et excédé, alors qu'un sourire moqueur prend possession de mes lèvres et que je hausse les épaules.

- Tu m'as demandé. Maintenant, ne viens pas te plaindre.

- T'es même pas drôle. Souffle-t-il, alors que je hausse de nouveau les épaules.

Quel jaloux.

Sans un mot supplémentaire, je commence à tourner les talons afin de quitter le bâtiment et par la même occasion, sortir du champ de vision de Kilian, lorsqu'une question s'affiche soudain dans mon esprit, m'arrêtant directement dans ma démarche.

- Au fait, qu'est-ce que tu fais ici ? Lui demandais-je en me retournant lentement vers lui.

Kilian passe beaucoup de temps au campus en compagnie de Lewis, mais je ne l'ai que rarement vu autour des chambres étudiantes. D'autant plus que je remarque seulement maintenant qu'il détient dans ses mains une carte réservée aux étudiants, afin qu'ils puissent entrer dans leurs chambres respectives.

Ne me dîtes pas que ...

- Partager le même lycée, c'était pas assez. Alors j'ai décidé de partager ta fac aussi, Swan. C'est pas super ? Me demande Kilian à son tour, en agitant sa carte devant moi comme un abruti.

... oh non, j'hallucine.

- C'est une blague ? Soufflais-je, davantage pour moi-même que pour lui.

Il n'est plus difficile à présent de comprendre que Kilian a été admis à Columbia, et qu'en plus de ça il a aussi obtenu une chambre sur le campus.

Décidément, ma journée ne peut vraiment pas être pire que maintenant.

- Lewis et moi avons été admis. Camila aussi. Et je savais que ça te ferait extrêmement plaisir qu'on prenne une chambre sur le campus.

Mais bien-sûr.

Je soupire profondément en levant les yeux au ciel, avant de reposer un regard glacial sur Kilian qui m'a tout l'air d'être amusé par la situation.

- Avec toutes les universités de New-York, t'étais obligé de venir ici me pourrir la vie ?

- Te pourrir la vie ? N'abuses pas, Swan. Sourit Kilian, avant de directement adopter un visage sérieux face à mon regard froid. Je suis venu ici parce que l'équipe de foot est très douée. C'est bénéfique pour moi. Je ne veux pas bousiller ton année.

Je le fixe longuement et demeure silencieuse de longues secondes, ne sachant que dire tant je suis désemparée.

Il n'a pas tort. L'équipe de foot de l'université est très douée et très réputée pour offrir une grande carrière à ceux qui ont la chance d'y entrer.

Ayant fait parti de l'équipe très réputée de notre ancien lycée, Kilian et Lewis ont toutes leurs chances de gagner leur place ici, et donc de pouvoir s'offrir deux grands avenirs dans le monde du football.

Mais ce n'est pas une raison pour que je sois heureuse de sa présence officielle sur le campus.

- Tu ne me souhaites pas la bienvenue ? Me questionne une fois encore Kilian en inclinant légèrement la tête sur le côté.

- Non. Ça serait de l'hypocrisie.

Sur ces dernières paroles, je tourne les talons et quitte enfin son champ de vision sans même qu'il ne me retienne d'une quelconque façon, afin de gagner mon premier cours de la journée.




Point de vue Kilian Harris.





Une fois que Nora a quitté mon champ de vision, je soupire et quitte à mon tour le bâtiment dans lequel je me trouvais afin de m'installer sur un muret à l'extérieur du campus, mon café en main.

Je bois rapidement ma boisson chaude et une fois celle-ci terminée, je sors une cigarette de mon paquet, les yeux rivés sur les étudiants face à moi, qui révisent ou préfèrent glander dans la pelouse verte pour la plupart.

La réalité, c'est que tu n'es qu'un putain d'enfoiré.

Les paroles de Nora lors de notre soirée au bar tournent en boucle dans ma tête depuis plusieurs jours, comme si elles refusaient de quitter mon esprit, comme si elles refusaient de me foutre la paix.

La réalité, c'est que tu n'es qu'un putain d'enfoiré.

Je le savais. Je savais que je méritais toutes les paroles qu'elle m'adressait, et je méritais bien pire encore.

J'étais un lâche. Depuis toujours. Je l'avais toujours été, mais elle ne l'avait découvert qu'à la fin de notre histoire.

Je n'étais qu'un connard. Parce qu'après tout, tel père tel fils.

C'était un trait de caractère qui m'importait peu avant de vivre mon histoire avec Nora. Je me fichais d'être un lâche, je n'avais que faire des autres et je ne me sentais pas coupable de faire du mal à qui que ce soit. Après tout, tant que moi je me portais bien, rien d'autre n'importait.

Mais je crois qu'elle m'avait donné envie de changer. Elle m'avait donné espoir d'être une meilleure personne. Pour elle, comme pour moi.

Mais finalement, même elle n'aura pas réussit à faire de moi quelqu'un de meilleur. Et au final, c'est elle qui en a payé les conséquences.

T'es qu'un enfoiré. Putain.

- T'as rien d'autre à faire que fumer ?

Je tourne directement la tête dans la direction de cette voix, et mes yeux se posent sur Camila qui arrive rapidement à ma hauteur, un large sourire illuminant son visage radieux.

- C'est la meilleure activité que j'ai trouvé pour aujourd'hui.

Elle lève les yeux au ciel et s'installe à mes côtés, gardant le silence pendant de longues secondes, alors que je fume ma cigarette lentement, tout en regardant la fumée s'évaporer face à moi.

- Je peux te poser une question ? Me demande finalement la petite brune à mes côtés.

Je l'incite silencieusement à continuer en jetant mon mégot dans la poubelle à côté de moi.

- Tu sais que t'es vraiment con ?

Vivement, je tourne mon visage vers elle et plante mes iris dans les siennes, en fronçant les sourcils face à une telle insulte sans contexte.

- Et je peux savoir d'où te vient toute cette violence ?

Elle roule des yeux et sans que je ne comprenne pourquoi, elle me tape légèrement l'arrière de la tête, pensant sans doute m'avoir fait mal.

Mais Camila n'a pas assez de force pour me causer la moindre blessure.

Elle, elle l'avait ...

Ta gueule.

- Si tu es revenu à New-York pour te taper la première venue, tu pouvais rester à Blairstown. Abruti. Lâche soudain Camila, alors que je fronce davantage les sourcils.

Elle garde le silence de longues secondes pendant que j'essaie de comprendre ou elle veut en venir. Je fais rapidement le lien avec la dernière soirée que l'on a passé ensemble au bar, lorsqu'une petite blonde est venue m'aborder sans que je ne m'y attende.

C'est la première fois que je revois Camila depuis. Et donc, la première fois où elle peut me faire la morale.

- Je ne me la suis pas tapé. Protestais-je simplement, n'ayant aucun argument.

Et c'est la vérité. Elle avait très vite fini par comprendre que je n'étais pas intéressé et avait tourné les talons, peu avant que je ne me décide à rejoindre Nora à l'extérieur du bar.

- T'es jalouse ? Demandais-je soudain à Camila, d'une voix amusée face à son visage sérieux.

- Quoi ?! Mais non ! S'écrie-t-elle de nouveau avant de me frapper encore une fois. Imbécile !

Il faudrait vraiment lui dire de penser à épargner ma belle personne.

- Je ne comprends juste pas ton but. Souffle enfin Camila, en ayant repris son sérieux. T'as commencé à draguer tout ce qui bougeait à Blairstown du jour au lendemain, et je pensais que tu venais ici pour te consacrer au foot. Pas pour recommencer à jouer au connard avec les filles.

Connard.

Mais qu'est-ce qu'elles ont avec ce mot ?

Je soupire profondément et silencieusement en encaissant les paroles de mon amie, qui ne m'a jamais semblé aussi sérieuse.

- J'y réfléchissais, pendant la soirée. Puis, je voulais t'en parler alors je t'ai suivie. Et quand je t'ai trouvé, t'étais avec Nora. Poursuit Camila, alors que je sens ma poitrine soudainement se compresser. Elle avait l'air ... enfin, vous aviez l'air d'être plus que de simples connaissances.

J'avale difficilement ma salive en sentant les battements de mon cœur se faire de plus en plus irréguliers, alors que je sens les yeux de Camila sur ma personne.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- À toi de me le dire. Me répond-elle sans aucune hésitation. Elle avait l'air de t'en vouloir, ou d'être en colère contre toi. Et j'ai du mal à croire qu'une connaissance banale puisse te regarder avec autant de haine qu'elle l'a fait ce soir là.

Je prends une grande inspiration, les yeux rivés sur le sol. Je sens mon esprit s'embrouiller, mes pensées s'entremêler et mon rythme cardiaque s'accélérer bien trop brutalement.

C'est un sujet que je n'ai encore jamais abordé avec Camila, depuis notre rencontre.

Nora. Elle est un sujet que je n'ai jamais abordé. Camila ignorait totalement son existence avant notre venue à New-York.

C'est un sujet que j'ai refusé d'aborder jusqu'ici ...

- Bah, commençais-je en adoptant une fausse mine décontractée. Je suis parti sans rien dire et sur un coup de tête. En fréquentant les mêmes personnes, on avait fini par devenir un peu amis. Je crois que c'est pour ça qu'elle m'en veut d'être parti.

... Et que je refuse encore d'aborder.

Ce n'est pas totalement un mensonge. Nora et moi n'étions pas amis, certes. Notre relation ne pouvait se limiter à de l'amitié. Parce que même si officiellement, nous n'étions qu'amis, nous étions officieusement bien plus que ça.

Mais j'étais réellement parti sur un coup de tête. Je n'avais pas réfléchi et je m'en étais allé, et je n'avais pas prévenu Nora. Pas une seule fois.

Oui. J'étais un putain de lâche.


Qu'est-ce qu'elle penserait de toi Camila, si je lui disais quelle genre de lâche est le fameux Kilian Harris ?


Les paroles de Nora tournaient les unes après les autres dans ma tête, comme un putain de disque rayé, alors que je me forçais à faire taire cette maudite voix insupportable.

- Oh ... je suis désolée. Soupire Camila après avoir longuement gardé le silence. J'espère que sa colère passera et qu'elle comprendra pourquoi tu es parti.

Sans un mot, je me contente de sourire faiblement à Camila, conscient que je suis en train de lui mentir droit dans les yeux.

Et je n'ai aucun remords d'agir de la sorte.

Parce que mon histoire avec Nora et notre passé commun ne concerne que nous deux. C'est une page de ma vie qui s'est tournée, et Camila n'a pas besoin d'être au courant de ce qu'il y'a bien pu réellement se passer entre nous.

C'est un sujet que j'ai toujours refusé de mettre sur le tapis jusqu'ici.

Et parce que je suis un putain de lâche ...

Cette histoire restera pour toujours dissimulée aux yeux de Camila.

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