-Calme-toi Stanley, dit Martin en le prenant par le bras.
Ça n'en vaut pas la peine.
-Jack ! cria Niklaas quand il vit ce qu'il pouvait arriver là-bas.
-C'est une catin ! dit Steven, bouleversé, laissant tout le monde, y compris son père, sans voix. Et en tant que tel je l'ai soignée.
-Je le déteste ! gémit Mathilda.
Mais Steven continua.
-Cette fois, en plus de tuer ton mari, je vais te remettre à mes hommes pour qu'ils utilisent et profitent de ce que j'ai déjà utilisé.
L'horreur du sens des paroles de Steven poussa les personnes présentes à crier vers le ciel.
-Tais-toi ! cria Mathilda quand elle vit le visage avec lequel Stanley et les autres la regardaient. Je le détesterai toute ma vie pour ce qu'il m'a fait.
-Bon Dieu ! marmonna Martin d'incrédulité.
-Fils, qu'est-ce que tu as fait ? gémit Jack et tous les poils de son corps se dressèrent.
Soudain, le sifflement d'une flèche fit sursauter tout le monde.
La flèche est allée directement dans la poitrine de Steven qui tomba mort au sol.
Tout le monde suivit la direction de la flèche et resta bouche bée quand ils virent qu'Isobel, la mère de Steven et Mathilda, l'avait lancée.
Ravagée par la douleur, elle pleurait pour ce qu'elle venait de faire.
Les soldats de Steven, le voyant allongé sur le sol, perdirent le contrôle, certains s'enfuirent dans les bois et au-delà, et d'autres se jetèrent au sol en demandant grâce. Banberry, Albi et Niklaas regardèrent avec étonnement ce qu'il venait de se passer.
Stanley serra Mathilda dans ses bras qui s'évanouit, émerveillée par cela.
Jack, secoué, s'approcha de Steven, son fils bien-aimé mais terrible.
Après avoir fermé les yeux avec ses mains, il se tourna vers Isobel.
Elle, toujours avec l'arc dans ses mains, s'approchait.
-Femme... balbutia-t-il désespérément.
Qu'as-tu fait à notre fils ?
-Je ne la croyais pas, murmura Isobel, debout devant son mari, le visage trempé de larmes. Notre fille me l'a dit, mais je ne l'ai pas crue.
Je pensais qu'elle mentait, je l'ai traitée de menteuse ! Se penchant à côté du cadavre de Steven, elle lissa doucement sa frange.
-Mon fils bien-aimé, mon garçon bien-aimé.
Il a cessé d'être un homme bon il y a longtemps et est devenu un guerrier cruel.
Mais je lui ai toujours pardonné pour l'amour que je ressentait.
Et se levant pour approcher Mathilda qui commençait à réagir et à ouvrir les yeux, elle continua :
-Mais même si je t'aime, je ne peux pas pardonner ce que tu as avoué avoir fait à ta sœur.
C'est aussi ma fille ! cria-t-elle en regardant son mari.
Jack l'écouta les larmes aux yeux.
- Mais il... essaya de continuer Jack, mais quand il vit sa fille serrer dans ses bras cet homme, qui malgré tout était revenu pour elle, il ne pouvait continuer sa phrase.
-Monsieur... annonça Stanley, torturé par la rage provoquée par la souffrance de sa femme.
Mathilda est ma femme et viendra avec moi.
-Stanley... murmura Isobel en les regardant, le cœur brisé de douleur.
Emmène-la avec toi et prends soin d'elle contrairement à nous qui ne savions pas comment faire.
-Maman, sanglota la fille en la serrant dans ses bras.
Je t'enverrai de mes nouvelles.
-Que Dieu t'accompagne ma fille, souhaita la femme en l'embrassant.
Mathilda essaya de parler à son père mais il secoua la tête.
Il se pencha et se mit à pleurer, tenant son fils dans ses bras, tandis que sa femme entrait dans le château sans se retourner.
-On ferait mieux de partir, dit Niklaas en regardant Albi et Martin.
Les deux hochèrent la tête et montèrent à cheval. Banberry toucha l'épaule de son ami Jack et comprit sa douleur. Lui aussi avait perdu un fils
. -Jack...marmonna Banberry avant de partir. Je suis désolé.
Et sans rien dire de plus, Stanley, Mathilda et les autres quittèrent les terres.
Ce matin-là, dans le donjon, lorsque Marie entra dans la chambre, elle sourit en voyant Rose endormie dans son lit.
Fermant soigneusement la porte, elle la laissa se reposer.
Il était tard quand, après avoir pansé la blessure de son bras qui allait mieux, Rose quitta la pièce.
Elle trouva Kieran appuyé contre le mur.
-Ne me regardez pas comme ça madame, murmura-t-il, sans bouger de son siège.
Rose, étant de nouveau seule avec lui, soupira.
-Tu veux que je refasse ce que j'ai fait l'autre jour ? demanda-t-elle
Il s'embarrassa, baissa les yeux et dit :
-Écoutez-moi milady.
-Rose, répondit-elle en le regardant, je m'appelle Rose.
Reconnaissant, il continua :
-Rose, je veux m'excuser pour mon comportement absurde, dit-il en la regardant dans les yeux. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé.
Se rapprochant d'elle, il murmura :
-Ce matin, j'étais prêt à recevoir un joli coup de poing de votre mari.
Je pensais que vous lui aviez raconté ce qu'il s'était passé, mais j'ai été surpris lorsqu'il ne m'a rien fait.
-Je n'ai rien dit, dit Rose, réalisant les bonnes intentions de l'homme.
Ce qu'il s'est passé était un quiproquo qui ne devra plus se reproduire.
-Je vous le promets ! déclara Kieran en souriant.
Et mettant la main sur son cœur, il dit :
-Je veux que vous sachiez que vous êtes une amie pour moi, et si un jour vous avez besoin de quelque chose, vous pouvez compter sur moi pour quoi que ce soit.
Parole de Highlanders ! Quand il la vit hocher la tête, il continua en la regardant dans les yeux :
-Par tous les saints Rose ! Je meurs de honte ! Saurez-vous me pardonner ?
-Bien sûr Kieran, rit-elle.
Et ils descendirent dans la salle, bras dessus, bras dessous.
-L'art de l'amour et de la chasse n'est pas pour moi, révéla-t-il en donnant une gifle comique sur la tête.
-Kieran, la première chose que vous devez apprendre pour que votre art fonctionne est de savoir interpréter les regards et les sourires d'une femme, sourit Rose.
-Je dois admettre que je ne suis pas né pour ça.
- Je n'y crois pas.
En repensant à ce qu'il avait dit auparavant, Rose demanda, avec un sourire.
En repensant à ce qu'il avait dit auparavant, Rose demanda, avec un sourire.
-Pensez-vous vraiment que si j'avais dit quelque chose à mon mari, il vous aurez blessé ?
-Par tous les saints ! rit Kieran, atteignant presque le hall.
Bien sûr que oui, Niklaas et moi n'avons jamais été de grands amis, mais en fait, vous ne savez pas pourquoi ? Au même moment, Kit accourut.
Il prit Kieran par la main et le conduisit dans la cuisine.
Rose, heureuse de cela, entra dans le hall où elle vit que sa sœur parlait à quelqu'un.
-Regarde qui est venu nous rendre visite, dit Ada en souriant.
Rose regardait une jeune femme blonde.
-Madame, murmura la belle femme qui devait avoir son âge.
Je voulais vous remercier pour ce que vous avez fait hier pour mon fils et pour moi.
En entendant cela, Rose la reconnut.
C'était la femme qu'elle avait secourue au puits.
Avec un sourire, Rose s'approcha :
-Tu t'appelles Lilly, n'est-ce pas ? La fille hocha la tête.
-Est-ce que toi et Gary allez bien ?
-Oui madame et nous vous en sommes très reconnaissants, dit Lilly en souriant tout en voyant Gary courir avec sa sœur.
J'ai apporté un cadeau pour chacune de vous, ajouta-t-elle en prolongeant deux petites pampilles en forme de feuille, travaillées en bois, suspendues à deux cordons de cuir noir.
-Oh... Lilly, murmura Ada, reconnaissante pour l'affection.
Merci, elles sont belles, mais ce n'était pas nécessaire.
-Ça n'a pas beaucoup de valeur, s'excusa la femme.
Mais je voulais vous remercier pour ce que vous avez fait.
-Il a une valeur énorme, dit Rose, la remerciant pour l'attention.
Elle vit Kieran quitter la cuisine avec Kit.
-Ils sont magnifiques Lilly.
Merci. Et surprenant la jeune femme, Rose la serra dans ses bras.
-Je suis contente que ça vous plaise, sourit la femme satisfaite.
Maintenant je vais m'en allez .
-Nous n'oublierons pas, dit Rose en souriant tout en regardant la femme partir avec ses enfants.
Ada, émue, sourit.
-Bonjour, belles dames, salua Kieran en s'approchant.
Cela fit sourire Rose. -Mon ami Kieran m'a appris ce matin comment jeter des pierres dans les paniers à distance, cria Kit avec émotion.
Mettant ses mains sur ses hanches, un geste qui fit sourire Kieran, Rose dit :
- C'était juste ce qu'il fallait, Kit, que tu améliores ta visée.
-Allons maintenant au lac.
Il va m'apprendre à faire sauter le rocher dans l'eau comme une grenouille.
- Pourquoi ?! plaisanta Rose en inclinant la tête pour regarder le jeune homme qui la regardait sourire. Quelles compétences curieuses et merveilleuses ton ami Kieran peut t'enseigner.
Et en regardant le garçon, elle ajouta amusée :
-Ne lui permettez pas d'enseigner l'art de la chasse pour autant que je sache, il craint ça.
Kieran sourit en l'entendant, et alors qu'il s'éloignait avec Kit, il dit :
-Ada, dites à votre sœur qu'une flèche a traversé mon cœur.
En les voyant partir, Ada se tourna vers sa sœur et lui demanda :
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?
- Ne t'inquiète pas, répondit Rose en écoutant les rires de Kieran et Kit au loin. Kieran aime jouer.
À midi, Ada et Rose déjeunèrent accompagnées de quelques guerriers restés dans la forteresse. Puis Ada est allée dans sa chambre pour se reposer et Rose, incapable de s'en empêcher, est allée aux écuries.
Sous prétexte de rendre visite Toby, elle réussit, avec beaucoup de difficulté, à appliquer de la pommade sur les plaies des pattes du cheval.
Après la sieste d'Ada, les deux décidèrent de se promener au lac pour se dégourdir les jambes. -Comment ça se passe avec Niklaas ? demanda Ada en grimpant sur un rocher et en mettant ses pieds dans l'eau.
-Eh bien... Rose sourit et sentit un étrange battement d'estomac quand elle pensait à lui.
- Je crois qu'hier, nous avons tous les deux ouvert nos cœurs.
En entendant cela, Ada sourit en disant :
-Je suis contente. Enfin, il y aura un peu de paix.
- Tu sais quoi ? Il m'a promit qu'il prendrait soin de moi et j'ai dit que j'arrêterai de faire des bêtises, peux-tu le croire ?
- Bien sûr ! sourit Ada. Albi m'a insinué que notre grand-père nous avait élevés avec l'obstination d'un guerrier.
-Tu as raison, répondit Rose en hochant la tête, admettant les capacités non féminines qu'elle avait elle-même.
Peu de femmes que nous connaissons savent faire les choses que toi et moi savons.
-Béatrice sait ! dit Ada en souriant tout en se souvenant de son intrépide amie.
Et regardant sa sœur, elle demanda : As-tu déjà pensé à quel point nos vies auraient été différentes si papa et maman étaient toujours avec nous ?
-J'ai arrêté d'y penser il y a des années, dit-elle en regardant les poissons qui nageaient calmement dans le lac.
Pour être honnête, quand nous sommes arrivés chez les McChrystal, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à notre belle et confortable maison.
Vivre dans la petite cabane de grand-père était si différent que, d'une certaine manière, j'avais envie de retourner chez nous. Mais après avoir passé le premier Noël avec lui, Ella, Russell, Ellis, Béatrice et les gens du clan McChrystal, tout a changé.
J'ai réalisé que je préférerais avoir moins de soie, de porcelaine et de tapisserie, mais plus d'affection et d'amour.
-Quel beau moment ! Ada hocha la tête avec nostalgie. -
Et un jour...continua Rose.
Je suis tombée amoureuse du vert de la campagne écossaise, de l'odeur de la forêt, de ses lacs bleus et cristallins, de son brouillard, et même de son humidité parfois insupportable.
Rose sourit.
-Je suis fière de tout ce que grand-père et Russell nous ont donné, car cela m'a appris à apprécier la vie d'une autre manière.
Vivre avec grand-père m'a permis de mieux connaître maman et de ne pas l'oublier.
Même si je ne me souviens plus de son visage. Mais quand je vois un magnifique coucher de soleil, je me souviens d'elle, de la façon dont elle décrivait les couleurs, les saveurs et les odeurs de son Écosse bien-aimée.
-Je ne me souviens pas non plus de son visage, murmura Ada.
-C'est normal, tu étais toute petite, sourit Rose en lui tirant les cheveux. Au même moment, elles entendirent un plongeon dans l'eau.
- Qu'est-ce que c'était ? Toutes deux se levèrent et coururent dans les bois.
Ada désigna un endroit. -Sssshhh... Tais-toi ! Allons voir qui est là.
Elles marchèrent à travers la forêt.
-C'est Berta et ses amies, murmura Rose, accroupie à côté de sa sœur.
Elles virent les femmes se déshabiller pour plonger dans l'eau.
Elles les ont observées pendant un moment, puis les femmes ont commencé à dire quelque chose qu'elles ne pouvaient pas entendre de loin.
-Aller, je suis curieuse de savoir de quoi elles parlent.
-D'accord ! sourit Ada, rampant avec sa sœur pour se tenir derrière des rochers très près des femmes. Inconscientes des gens qui les écoutaient derrière le rocher, Berta et ses amies plongèrent dans l'eau.
-Ce matin Silfi, Ziru et Bryan sont venus me rendre visite, dit une blonde.
-Des gens de Pieter White ? demanda Berta curieusement en se lavant les cheveux.
-Oui, répondit la blonde avec un sourire pas sincère.
Et, sans le vouloir, je les ai informés que notre seigneur sera certainement absent jusqu'à demain. -Très bien ! rit Berta quand elle sut ce que cela signifiait.
Sassenachs à préparer ! Pieter n'est pas comme le beau Kieran.
Sabina éclata de rire, connaissant l'aversion du premier pour tout ce qui était anglais.
- Je pense qu'on va s'amuser un peu.
Berta sourit avec complicité.
- Jusqu'à ce qu'Albi, Niklaas et notre seigneur arrivent, ces deux dégoûtantes auront ce qu'elles méritent avec White le malin.
Prudemment, Rose et Ada s'éloignèrent, laissant les femmes continuer leur bain et leurs confidences.Rose essayait toujours de gagner le cheval nerveux.
Elle avait cet objectif, et quand elle décidait de faire quelque chose, elle l'atteignait.
-C'est un beau cheval et j'adore son nom, murmura Rose en regardant l'étalon aux longues pattes et à la fourrure brillante qui bougeait sans relâche.
À chaque fois que quelqu'un passait près de son étal, la personne semblait faire attention et écoutait ce qu'elle disait.
-Madame, prévint Bertrand.
Ce qui est beau est dangereux.
Je frémis à l'idée qu'un jour, il pourrait m'arracher la main.
-Quelle exagération Bertrand ! sourit Ada.
-Je n'exagère pas madame, répondit le garçon.
Et vous ne me croirez pas mais le seul cheval que cette bête permet d'approcher est le vôtre.
-C'est juste que Toby est un très bon cheval, dit Ada en caressant le vieux destrier.