Play with fire ( Tome 2 )

By unxpetiteblonde

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Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... More

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre un.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre quatre.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre huit.
chapitre neuf.
chapitre dix.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quatorze.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre dix-neuf.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-huit.
chapitre vingt-neuf.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente six.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.

chapitre sept.

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By unxpetiteblonde

Le point de vue changera au cours du chapitre.




Point de vue Nora Swan.


Debout à l'entrée de la chambre de Jules et d'Andrew, je semble incapable de bouger alors que mes yeux sont verrouillés à ses iris vertes et claires.

Qu'est ce qu'il fait là, celui-là ?

Je prends une grande inspiration avant d'enfin briser notre échange visuel, puis je regagne une expression détachée et impassible.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demandais-je avec une pointe de froideur.

Je le vois lever les yeux au ciel alors que je me dirige vers le placard de Jules afin d'y déposer son pull, tout en sentant les yeux de Kilian suivre le moindre de mes mouvements.

- J'attends Jules et Andrew, et Lewis qui est parti chercher à manger. Se contente de me répondre Kilian, d'une voix calme.

Et il n'aurait pas pu les attendre ailleurs ?

Je ne prends pas la peine de lui donner une réponse, ni même de poser mes yeux sur lui et j'ouvre le placard de Jules avant qu'une grande pile de vêtements ne tombe à mes pieds.

Les yeux rivés au sol, je n'accorde pas grande importance à l'imbécile dans mon dos qui semble rire de la situation, et lève donc silencieusement les yeux au ciel.

J'en conclus alors que Jules ne sait pas ce que signifie ranger ses vêtements.

Jules est un véritable enfant, et j'en arrive parfois à me demander comment il arrive à être aussi mature et aussi impressionnant aux yeux de tous.

De toute évidence, toutes ces personnes ne connaissent pas l'envers du décor de sa grande et épuisante personnalité.

Je lâche un profond souffle et m'abaisse afin de ramasser toute la pile de vêtements à mes pieds, tout en sentant son regard dans mon dos, semblant suivre en silence le moindre de mes faits et gestes.

Je jure de tuer Jules pour oser me faire subir sa présence plus d'une seconde.

Alors que j'essaie de faire abstraction de sa présence, j'entends subitement du bruit dans mon dos, me forçant ainsi à légèrement tourner la tête dans la direction de Kilian pour le voir se lever, avant de faire quelques pas dans ma direction.

- Ne t'approches pas. Dis-je froidement, d'un ton catégorique.

Il hausse subitement les sourcils et semble se stopper dans son élan, avant de hausser les épaules et d'émettre un simple souffle.

- Je voulais juste t'aider, et parler avec toi. Se contente-t-il de me dire, d'un air décontracté qui ne me donne que plus envie de lui trancher la gorge.

Parler ? Il veut parler ?

Il se fout de ma gueule ?

- J'ai pas besoin d'aide. Et j'ai pas envie de te parler. Et quand bien même, je t'entends très bien de là ou je suis. Réponds-je du tac au tac, sans laisser la moindre émotion traverser ma voix.

Connard.

Sans un mot supplémentaire, il s'assied de nouveau sur le lit, sous mon regard froid et ferme, avant que je ne détourne enfin les yeux, sentant encore le poids de son regard sur ma personne.

Du moment qu'il ferme sa bouche, il peut m'admirer le temps qu'il veut.

Disons qu'il admire ce qu'il a perdu.

- T'as pas changé. Entendis-je de nouveau sa voix s'élever dans la chambre, alors que je lève directement les yeux au ciel, lassée. Enfin, sauf tes cheveux. Ils ont un peu poussés. Semble-t-il constater, me faisant froncer les sourcils.

De dos à lui, je l'imagine sourire avec son éternel air satisfait et fier au visage. Et rien que cette image me donne envie de le gifler.

Aussitôt, j'arrête de plier les vêtements de Jules et me tourne afin de faire face à Kilian, alors que son air détendu ne semble pas le quitter sous mon regard menaçant.

- Oui. C'est le but d'un cheveu, ça pousse. Dis-je alors, comme s'il était idiot. C'est courir six mois après un ballon qui t'a rendu aussi stupide ? Ton cerveau n'a pas tenu le choc ? Tes deux neurones se sont percutés ?

Apparemment, lui non plus ne semble pas avoir changé : il est toujours aussi con, aussi stupide et aussi insupportable.

Tu m'étonne que je le haïssais l'an passé.

Ok. Mais t'as vite arrêté de le détester ensuite.

Il lève les yeux au ciel, alors que je ne peux empêcher un faible sourire moqueur d'apparaître sur mon visage, fière de lui avoir enlever son stupide air assuré.

Qu'est-ce qu'il m'énerve.

- Je faisais juste une constatation. Souffle-t-il, blasé.

- D'accord, alors continues d'admirer mes cheveux et de constater, mais en silence. Tu m'envoies des ondes négatives et ça nuit à ma santé mentale. Répliquais-je, sans une once d'amabilité.

J'ignore d'où me vient cet élan de haine, mais le voir face à moi me donne juste envie de cracher mon venin sans retenue.

Je poursuis mon activité sans attendre sa réponse, pressée d'avoir terminée ce rangement et d'enfin pouvoir sortir de cette chambre.

- Tu te trompes. Finit-il de nouveau par dire, sans grand étonnement. J'apporte beaucoup d'ondes positives. Je suis le positivisme en personne. Lâche-t-il d'un air assuré qui me ferait presque rire.

Je roule silencieusement des yeux sans même prendre la peine de lui répondre. Il est hors de question que je gaspille ma salive et ma faible énergie pour une personne aussi insignifiante.

- Tu sais, j'aime bien tes cheveux lisses. Ça te change le visage. S'élève une fois encore sa voix. Mais j'ai toujours préféré tes boucles naturelles.

Putain, mais il ne se tait jamais ?

- Raison de plus pour les lisser plus souvent, alors. Soufflais-je, en terminant de plier tous les pulls de Jules afin de pouvoir les ranger dans son placard.

J'en profite pour mémoriser certains de ses sweats, notant dans un coin de ma tête que je me dois de les voler rapidement.

- T'as l'air ravie de me revoir. Souffle-t-il ironiquement, alors que j'hausse un sourcil en me retournant vers lui.

Mais, il s'attendait à quoi au juste ?

- Bien-sûr. Je saute de joie. J'attendais ton retour depuis si longtemps. Dis-je alors, sur le même ton sarcastique que lui.

S'il s'imaginait une seule seconde que j'allais lui sauter dans les bras, alors c'est qu'il est vraiment devenu con.

Ou qu'il l'a toujours été.

- Je ne t'ai même pas un tout petit peu manqué ? Me demande une nouvelle fois Kilian, son regard ancré dans le mien.

- T'as pas envie de connaître la réponse. Crachais-je simplement, d'une voix détachée.

Règle numéro une : ne pas me montrer faible devant lui.

Règle numéro deux : ne jamais enfreindre la règle numéro une.

- Pourtant, à moi, ça m'avait manqué de te voir. Poursuit-il, nos regards toujours verrouillés l'un à l'autre.

Soudain, mon corps entier semble se figer, alors que les battements de mon cœur ont l'air de s'intensifier sous le poids de ses mots, frappant dans ma poitrine comme s'il s'apprêtait à exploser d'un instant à l'autre.

Pourtant, je ne scille pas et affronte son regard sans faiblir, tentant de calmer discrètement les battements trop rapides de mon cœur.

Et quand je vois ses yeux descendre quelques courtes secondes sur mes mains, tremblantes, et un sourire naître à la commissure de ses lèvres, je fronce les sourcils.

Et à ce moment là. Je comprends.

Je comprends qu'il a compris. Il sait que tout ce que j'essaie de faire, c'est de rester forte, et surtout impassible.

Parce que depuis le début, je ne montre aucune émotion face à lui. Et il veut me faire craquer. Il veut me faire réagir. De n'importe quelle façon possible.

Après avoir repris mes esprits, je finis par encore une fois lever les yeux au ciels, d'un air lassé et excédé, dans un profond soupir.

- Ah oui ? Pourtant, t'as l'air d'avoir très rapidement trouvé quelqu'un pour combler le manque. Répliquais-je, décidant de ne pas le laisser m'avoir aussi facilement.

S'il veut autant se mesurer à moi. Alors jouons.

- Camila ? Me demande-t-il, les sourcils arqués, l'air étonné.

- Je me fiche de son petit nom, Kilian. Répondis-je alors, en me levant enfin, afin de ranger les vêtements de Jules dans son placard.

- Camila est une amie. Me dit-il une fois encore. Et elle est très gentille.

Et bien qu'il m'en coûte de l'admettre, je ne peux qu'avouer qu'elle m'a l'air inoffensive et entièrement innocente.

Mais les apparences sont trompeuses.

- Oh, mais je ne m'en fais pas pour ça. Dis-je alors, d'une voix se voulant mauvaise. C'est plutôt pour elle que je m'inquiète en fait. Avant de la ramener à New-York, t'as pensé à la prévenir que la moitié des filles de la ville connaissent les moindres recoins de ton lit ?

Aussitôt, je vois ses sourcils de hausser, alors que je devine instantanément sa réponse.

Comme si je le connaissais par cœur.

- Tu t'inclus dans la moitié, pas vrai ? Me demande-t-il, adoptant un air provoquant.

Parce qu'il pense pouvoir se permettre de me provoquer, en plus ?

Connard.

Imbécile.

Enfoiré.

- Comme quoi, je suis la preuve vivante que l'erreur est humaine. Haussais-je les épaules, d'un air décontracté et détendu.

Alors qu'à l'intérieur de moi, je semble prête à exploser et à exposer toute ma haine à son égard.

Mais je ne dois pas lui donner ce qu'il attend. Je ne dois pas lui montrer que je suis encore faible. Parce que je ne le suis pas.

- Elle ne sait pas encore dans quoi elle s'embarque, alors, essaies de l'épargner, Harris. Dis-je une nouvelle fois, avant de fermer le placard de Jules et de me diriger vers la porte.

Harris. Exactement comme cette fille ose l'appeler devant moi.

Comme si elle n'était qu'une pâle copie de ma personne. Comme si elle essayait de prendre ma place.

C'est d'un ridicule.

- Tu sais, t'as pas à être jalouse de Camila, Swan. Réplique directement Kilian, alors que je m'arrête net devant l'entrée.

Jalouse ?

Je retiens un rire moqueur de quitter mes lèvres, alors que je me retourne subitement vers sa personne afin d'affronter son visage défiant et son faible sourire satisfait.

- Définition de jaloux : quelqu'un qui éprouve un sentiment d'envie devant l'avantage, le succès, ou encore le bien de quelqu'un d'autre. Commençais-je d'une voix calme, comme si je récitais une leçon. Tu penses que moi, Nora Swan, j'éprouve un sentiment d'envie envers quelqu'un d'autre ?

Je m'arrête quelques secondes afin de sonder son visage silencieux, se contentant de me fixer droit dans les yeux, d'un nouvel air sérieux.

Cette fois-ci, je serais plus forte que toi, Kilian Harris.

- Il n'y a rien que cette fille ait, que moi, je n'ai pas. Poursuivis-je, alors qu'il semble directement hausser les sourcils. Ou, que je n'ai pas déjà eu.

Alors qu'il demeure silencieux, j'en profite pour lui adresser un simple sourire fier et victorieux, avant d'ouvrir la porte de la chambre afin de pouvoir m'enfuir loin de cet idiot.

C'est simple : pour faire fermer la bouche de Kilian, il suffit de piquer un peu son égo. Il fonctionne comme la plupart des hommes, et avec le temps, ça devient un jeu d'enfant.

La porte ouverte, j'allais enfin m'échapper de cette pièce, mais je m'arrête une nouvelle fois avant de me tourner vers lui, sous son regard clair et profond qui ne semble pas se défaire de ma personne.

- Tu sais ce qu'on dit, Kilian. Repris-je, d'une voix calme et sérieuse. Qui s'absente trop, finit par ne plus manquer.

Alors qu'il semble rapidement comprendre que j'apporte enfin une réponse à sa question, une lueur étrange passe dans son regard, avant qu'il ne se redresse légèrement sans jamais détourner le regard. Puis, encore une fois, il adopte de nouveau cet air détendu sur son visage, demeurant silencieux.

Après l'avoir fixé encore quelques secondes, je me décide enfin à quitter la chambre sans un mot supplémentaire, mes livres en main et mon esprit faussement détendu.

J'avais réussi à rester calme aujourd'hui. Mais la vérité est que j'ignorais si j'allais supporter de le voir tous les jours.

Parce que tant qu'il n'était pas face à moi, je semblais pouvoir gérer la situation.

Mais maintenant. C'était évident que tout allait de nouveau changer.



Point de vue Kilian Harris.


Toujours assis dans la chambre de Jules et d'Andrew, je demeure silencieux en écoutant seulement le bruit de ma respiration maintenant irrégulière.

Elle était là.

Je m'attendais à la revoir en revenant à New-York. C'était inévitable. C'était évident. Mais jamais je n'aurais pensé que me retrouver face à elle aurait provoqué de telles sensations dans la totalité de mon corps, et dans ma tête.

Hier, quand je l'ai vu, il me semblait comme impossible de détacher mon regard d'elle, c'est comme si mes yeux étaient inexorablement attirés par sa personne.

Et puis, Camila est arrivée, dans sa bonne humeur quotidienne et son sourire angélique habituel. À ce moment-là, j'avais l'impression de lire Nora comme un livre ouvert.

Comme si je la connaissais par cœur.

Mais Camila n'était pour moi qu'une amie. Et même si je ne dois aucun compte à Nora, je me sentais comme obligé de lui en informer.

Comme si je ne voulais pas qu'elle se fasse de fausses idées à mon sujet.

Mais putain, à quoi tu joues ? Toutes les idées qu'elle doit se faire à propos de toi, elle se les ait déjà faites.

C'est pas maintenant qu'il faut jouer au mec bien.

Et me retrouver de nouveau aujourd'hui face à elle n'a pas aidé à arranger les choses. Bien évidemment, j'avais compris qu'elle ne voulait m'accorder aucune attention, et qu'elle faisait son maximum pour ne laisser aucun sourire, ni même aucune émotion traverser son visage.

Et bordel, elle excelle dans le domaine.

On aurait dit un mur. Je ne l'ai jamais vu aussi froide, aussi fermée et aussi peu ouverte à la discussion.

Pourtant, Dieu sait à quel point il était difficile pour nous de discuter, pendant de très longues et nombreuses années.

Je lâche un profond souffle et me relève enfin, lorsque la porte de la chambre s'ouvre à la volée pour laisser apparaître Lewis, l'air serein.

- T'en as mis du temps pour de la bouffe. Soufflais-je, avant de froncer les sourcils. Et pourquoi tu reviens les mains vides ?

Il est parti depuis presque une demi-heure, tout ça pour revenir sans rien, alors que je crève la dalle.

- Jules et Andrew veulent qu'on sorte, et j'avais oublié mon portefeuille. Se contente de me dire Lewis en haussant les épaules, l'air de rien. Bah, ça va pas ? T'as l'air de faire une grosse déprime. Comme d'hab, quoi.

Je lui lève mon majeur alors qu'il éclate d'un rire franc, puis me contente d'enfiler mes chaussures en silence afin de pouvoir rejoindre les gars à l'extérieur, comme ils semblent déjà l'avoir prévu.

- Sérieux, t'as quoi ? Me demande une fois encore mon soit disant meilleur ami, alors que nous sortons de la chambre.

Je souffle profondément, avant d'adopter un air décontracté et détendu face à la situation.

C'est comme ça que je dois être. Pas autrement.

- Nora est passée voir Jules. Et c'est moi qu'elle a trouvée. Commençais-je, alors qu'un large sourire naît sur le visage de Lewis, qui semble se retenir de rire.

- M'en dis pas plus. Lâche-t-il enfin, son sourire idiot ne le quittant pas. Je connais Nora, et j'imagine très bien comment ça s'est passé. Ça devait être très drôle.

Drôle ?

Y'a rien de drôle dans le fait que Nora m'ait fait passé pour un con à chacune de mes paroles, avant de disparaître comme si de rien n'était.


Qui s'absente trop finit par ne plus manquer.


Cette phrase tournait en boucle dans ma tête, depuis qu'elle l'avait prononcer avant de sortir de la chambre sans un mot, ni même un regard de plus envers ma personne.

Est-ce qu'elle avait enfin réussie à tourner la page, comme je voulais qu'elle le fasse ?

Est-ce qu'elle ne ressent plus le manque de ma personne, après tout ce temps ?

Probablement.

Et de toute évidence, c'est mieux comme ça.

Pour elle, comme pour moi.

Nous continuons à traverser les longs couloirs de la résidence de nos amis afin d'en sortir, alors que j'écoute Lewis me parler de Nora, tout en se foutant de ma gueule, évidemment.

- J'espère qu'elle t'a gifler. Sourit il, avant de pouffer comme un imbécile. Non, j'espère qu'elle le fera devant moi. Où non, en fait j'espère qu'elle va te castrer et après, te gifler.

Je lève les yeux au ciel tout en imaginant la douleur que je pourrais ressentir face à tous ces coups, me rappelant que Nora est loin d'être sans force.

On dirait un mec fragile.

Mais alors que Lewis semble continuer à me déblatérer des conneries plus grosses que lui, mon regard se pose sur une chevelure brune, alors que je fronce les sourcils et l'observe marcher en notre direction, une boisson dans une main et son téléphone dans l'autre, les yeux rivés sur l'appareil.

Alors que la silhouette s'approche de nous, tout en tapant sur son téléphone, je m'arrête de marcher en reconnaissant cette chevelure et l'allure de cette personne. Puis, j'arrête Lewis en posant ma main sur son épaule, alors qu'il stoppe son monologue et me fixe, les sourcils froncés.

- Quoi ? T'es pas d'accord ? Je pense vraiment que - commence-t-il, avant que je ne lui fasse tourner la tête sans délicatesse afin que son regard suive le mien. 

Au son de sa voix, la personne face à nous semble lever la tête de son téléphone, croisant directement notre regard alors qu'elle se situe à quelques mètres de nous. Ses yeux noirs et assassins se posent d'abord sur nous, de son regard soit disant naturel.

Naturel ? J'imagine pas sa tête quand elle menace de tuer quelqu'un alors.

Puis aussitôt, elle écarquille les yeux en faisant la navette entre Lewis et moi, alors que je retiens mon sourire en voyant mon meilleur ami soudainement pâlir face à la personne qu'il redoutait discrètement de revoir.

Chiara.

Dans un silence de marbre, elle nous fixe toujours, sans laisser paraître une quelconque émotion dans son regard, si ce n'est de la surprise.

Au-delà de ce sentiment, elle demeure impassible, neutre. Elle semble être ... elle-même, quoi. 

Elle fronce soudain les sourcils, alors que le regard interrogateur de Lewis se pose sur moi, me faisant simplement hausser les épaules pour réponse.

- Euh, tu vas - commence Lewis, avant que la main de Chiara ne se lève dans sa direction pour lui faire signe de se taire.

Et directement. Il semble s'exécuter. 

Aussitôt, elle s'empare de nouveau de son téléphone, ses sourcils toujours froncés et son visage toujours imperturbable.

Lewis et moi échangeons de nouveau un regard sans comprendre ce qu'elle est en train de faire, mais aucun de nous ne semble être capable de parler.

Ouais. On est fragiles.

Et ouais. Chiara nous fait flipper. Rien que son visage froid et fermé me donne envie de me barrer en courant.

Parfois, je pense qu'elle aurait le rôle parfait dans un film d'horreur, et qu'elle effraierait les téléspectateurs mieux que personne. Mais bien évidemment, jamais je ne le lui dirais.

Quelques secondes plus tard, elle colle son téléphone à son oreille et semble attendre patiemment, et directement nous entendons le téléphone de Lewis sonner dans sa poche, alors qu'il s'en empare, sans quitter Chiara des yeux.

Puis, lorsque l'on voit son nom inscrit sur l'écran, je retiens encore une fois mon rire alors que mon meilleur ami lève les yeux au ciel et décroche, d'un sourire excédé. 

- Oui, Chiara. Commence-t-il, semblant enfin avoir compris. C'est bien nous. On est trop uniques pour avoir des sosies. 

Alors, elle décolle le téléphone de son oreille en soupirant, puis repose son regard sur nous, d'un air las.

- J'avais espéré que ma gueule de bois me joue des tours. Souffle-t-elle, en trempant ses lèvres dans sa boisson. Mais comme on dit, l'espoir fait vivre. Qu'est-ce que vous faîtes-là ?

Même pas un accueil chaleureux ? Même pas un sourire ? Pas un simple bonjour ?

Ok. Elle est vraiment elle-même. Comme avant. Ce qui me rassure, parce que je pensais vraiment tomber sur une Chiara monstrueuse en revenant.

Mais nos quelques appels durant ces six derniers mois m'avaient déjà prouvés qu'elle n'avait pas tant changée que ça. Mais c'était trop bref pour pouvoir me faire à cette idée.

Chiara et Lewis échangeaient par message parfois, et je l'entendais au téléphone certains jours, mais nos échanges restaient courts. Pas parce qu'elle nous en voulait de quoi que ce soit, mais parce que Chiara reste elle-même, et qu'elle disait toujours avoir la flemme de nous parler.

- T'es pas heureuse de nous revoir ? Lui demande alors Lewis, sans jamais la quitter des yeux.

J'ignore encore ce qu'il ressent en la voyant, face à lui, mais je sais que s'il se retient de sourire, ses yeux dégagent un certain émerveillement. 

Comme s'il n'avait jamais été aussi heureux de revoir Chiara.

C'est comme s'il était toujours follement amoureux d'elle, que ses sentiments, en six mois, ne s'étaient jamais envolés, ni-même affaiblis.

- Non. Rétorque directement la brune, sans aucun tact. Qui est au courant de votre retour ? Finit-elle, en posant ses yeux sur moi à la fin de sa phrase. Vous repartez aujourd'hui, j'espère. 

Je comprends directement qu'elle cherche surtout à comprendre si elle est au courant.

- On a croisé les autres hier soir. Soufflais-je simplement.

Que dire d'autre ?

- Et par les autres, tu entends ... commence-t-elle, les yeux plissés et son regard fixé au mien.

- Il entend, Nora. Intervient Lewis, l'air serein, comme s'il se fichait du fait que je risque de m'en prendre plein la tête.

Les yeux de Chiara semblent s'ouvrir tel des soucoupes, alors que son regard devient plus meurtrier que jamais.

- Je te préviens, Kilian, que si tu lui as dis quoi que ce soit, je te lâcherais pas. Siffle-t-elle, plus menaçante que jamais. J'ai vu plus de documentaires policiers en six mois que durant toute ma vie. Au cas où, pour que ça me serve si je vous croisais.

Lewis roule une nouvelle fois des yeux alors que je souffle profondément, puis Chiara affiche rapidement un sourire fier sur ses lèvres.

- Je n'ai rien dis. Tu peux encore attendre un peu avant de me menacer. Dis-je simplement, sans mentionner ma discussion récente avec Nora. T'auras le temps, on risque de rester un long moment par ici.

Elle incline légèrement la tête sur le côté en nous regardant à tour de rôle, comme pour voir si nous sommes sérieux, avant d'adopter un air blasé.

- Ouais. Ma journée est définitivement pourrie. Soupire-t-elle à son tour. Une gueule de bois, des mauvaises nouvelles, vos vieilles tronches face à moi. Je crois que je vais aller dormir.

Sans pouvoir me retenir davantage, je lâche un rire franc face à la situation, alors que son regard se noircit et qu'un sourire amusé naît sur le visage de Lewis.

- Je sais que tu priais tous les soirs pour qu'on revienne, Chiara. Sourit Lewis, en adoptant une voix joueuse. Sois heureuse, ton rêve s'est exhaussé.

- Je priais pour que vous vous fassiez écraser par un bus. Lâche-t-elle sans réfléchir une seconde. Donc non, je n'ai pas été entendue. 

Puis sans un mot, elle tourne les talons et poursuit son chemin, nous laissant planter au milieu du couloir, comme deux cons.

Je crois que je serais toujours épaté par sa capacité à nous faire fermer nos bouches, sans jamais réfléchir à ses phrases. 

Comme si elle était naturellement sadique, méchante et peste.

Mais on l'aime comme elle est. Je suppose.

- Ouais. Elle est contente de nous revoir. C'est certain. Me dit alors Lewis en haussant les épaules, alors qu'un sourire prend place sur mes lèvres.

Puis sans rien ajouter de plus, nous sortons enfin de la résidence afin de rejoindre Jules et Andrew qui doivent toujours nous attendre.

Enfin, espérons-le. Parce que je crève vraiment la dalle.

***

 La journée s'est déroulée à une rapidité exceptionnelle : j'ai passé mon après-midi avec les mecs, je suis retourné chez moi voir ma mère et ma petite sœur, et après être allé manger avec Camila, elle m'a laissé pour aller visiter la ville, parce qu'il paraît qu'elle préférait le faire le soir sous le couché de soleil, qu'en plein après-midi.

Alors, je me retrouve de nouveau avec Jules, Andrew et Lewis, sur le campus universitaire de Columbia, une cigarette à la main, les yeux rivés sur les étudiants éparpillés de partout malgré l'heure de plus en plus tardive.

Mais malgré la saison, aujourd'hui n'est pas une journée particulièrement froide. Alors, sans doute les étudiants en profitent pour prendre un peu l'air.

- Alors, j'ai entendu dire que Chiara a été mise au courant de votre retour. Sourit Jules, une canette de coca en main. 

- Et elle avait l'air très heureuse de nous voir. Souffle Lewis, d'un air à la fois amusé, à la fois blasé de la situation.

Jules lâche un léger rire, alors que mon regard se pose quelques secondes sur lui, avant que je ne reporte mes yeux au loin, sur le campus et le paysage vaste.

Je n'avais jamais vraiment été ami avec Jules, durant nos années de lycée, mais je sais qu'il était très gentil, simplement parce que tout le monde semblait l'apprécier dans le coin. 

Et malgré le fait qu'il soit devenu très proche de Nora n'a pas l'air de signifier qu'il prenne parti dans l'énorme fossé qui nous sépare, elle et moi. Il semble simplement agir en total état de neutralité. 

Et pourtant. Ce soir-là, il était là. Et je l'ai pointé du doigt pour l'accuser de mes conneries.

Alors que j'étais parfaitement au courant, de tout ce qu'il faut savoir à son sujet.

Alors qu'un court silence s'installe entre nous, je tire une nouvelle fois sur ma cigarette et laisse mes yeux se poser sur Chiara au loin, qui semble une nouvelle fois se diriger vers nous, vêtue d'un jogging et d'un sweat, comme si elle s'apprêtait à aller dormir.

- Pour quelqu'un qui n'est pas heureuse de nous voir, commence Lewis lorsque Chiara arrive à notre hauteur. Je trouve que tu nous suis un peu trop.

- Je viens pas pour toi. Réplique-t-elle directement. Ni pour Kilian, et encore moins pour Jules, c'est évident. Non, je viens voir Andrew parce que c'est la seule personne de sexe masculin que j'arrive à tolérer.

Jules lui lève directement son majeur, alors que Lewis et moi levons les yeux au ciel et qu'Andrew affiche un sourire fier et victorieux, en embrassant rapidement la joue de Chiara.

- Je savais que j'étais génial. Sourit il, en nous narguant du regard, alors que nos yeux excédés sont posés sur lui. Quoi ? Elle a raison, vous êtes franchement pas agréables à vivre, les mecs. 

- Je me demande encore comment quelqu'un pourrait les supporter. Soupire Chiara, dramatiquement. Vous êtes le genre de personnes que j'ai envie de cogner les uns contre les autres. 

Puis, elle soupire joyeusement, d'un air détendu, avant de reposer ses yeux sur Lewis et moi.

- Ok, j'avoue. Commence-t-elle, un demi sourire sur le visage. Vous m'aviez manqué, mais juste parce que je ne pouvais pas me défouler sur vous au téléphone. Et Jules est un gamin, donc j'ai peur de le blesser en étant méchante.

- Ta gueule. Marmonne le blond, alors que Chiara éclate de rire. Tu m'adores.

Soudain, alors que mes yeux sont toujours fixés au loin, j'aperçois une chevelure blonde entrer dans mon champ de vision au loin, les yeux rivés sur son téléphone, et des livres coincés sous son bras. 

Automatiquement, les battements de mon cœur s'accélèrent, sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit.

Même en jogging, elle reste magnifique.

Bordel de merde. Tais-toi.

Je la vois marcher sur le campus d'une manière détendue et sereine, comme si tout allait bien dans sa vie et qu'une journée tout à fait banale prenait fin pour elle, ce soir.

Alors que mes yeux la suivent sans jamais pouvoir se détacher d'elle, je la vois subitement percuter quelqu'un. Un torse masculin. Une personne bien plus grande qu'elle. Bien plus forte.

Un homme.

Elle relève rapidement la tête, et alors que je pensais qu'elle allait, comme toujours, fusiller cet étudiant du regard et partir, un immense sourire prend place sur ses lèvres avant qu'ils n'éclatent tous les deux de rire, les éclats de ceux-ci parvenant jusqu'à mes oreilles.

Elle n'est pas suffisamment loin pour que je ne puisse pas l'entendre.

Et bordel, son rire. Un rire naturel, spontané, comme ceux qu'elles lâchaient en ma présence. Ceux que j'adorais entendre. Ceux pour qui j'aurais été prêt à faire n'importe quoi.

- On dirait que le destin fait bien les choses. Entendis-je une voix masculine qui n'appartient qu'à ce fameux mec face à elle.

Le destin ?

Je fronce directement les sourcils, alors que je semble serrer les poings sans même pouvoir m'en empêcher.

Je ne peux écouter davantage leur discussion, leurs voix devenant trop basses et trop lointaines. Alors, je ne peux que les regarder rire et discuter comme s'ils se connaissaient depuis toujours, voir Nora sourire, puis rougir, puis éclater de rire et sourire de nouveau. 

Soudain, je sens une nouvelle présence à mes côtés, alors que je tourne les yeux pour voir Chiara fixer le même point que moi, de son air las habituel.

- Tu le connais ? Lui demandais-je, le regard scotché à Nora et à ce mec.

Bordel, pourquoi elle semble si proche de ce type ?

- C'est Matt. Soupire-t-elle. Un étudiant en médecine. C'est sûrement pour ça que je l'aime pas. J'ai jamais aimé les médecins.

J'arque un sourcil en reposant rapidement mon regard sur elle, pour voir qu'elle paraît tout à fait sérieuse.

- Tu l'aime pas ? Lui demandais-je une nouvelle fois. Pourquoi ?

- Parce que son front me dérange. M'avoue-t-elle, alors que je fronce davantage les sourcils, un sourire impossible à dissimuler apparaissant furtivement sur mes lèvres. Et parce que j'aime personne.

Je hoche simplement la tête, sans jamais arrêter de regarder Nora et ce fameux Matt rire au loin, sentant ma colère monter en flèche.

- Mais, continue Chiara en baissant rapidement les yeux sur mes poings serrés, avant qu'un sourire n'apparaisse sur ses lèvres. Je crois que je vais commencer à l'aimer finalement. Pas toi ?

Je lui lance un regard noir alors qu'elle lâche un rire franc tout en haussant les épaules, puis j'observe Nora quitter ce mec, ainsi que mon champ de vision, sans jamais sembler nous voir.

Cependant, mes iris restent scotchées au paysage face à moi, à l'endroit exact où elle parlait à un autre mec, comme si de rien n'était.

Je le voulais. Je voulais qu'elle sois heureuse. Je voulais qu'elle tourne la page.

Mais le fait est qu'elle parlait à un mec. Elle était avec un autre homme.

Un autre homme qui réussissait à la faire sourire, à la faire rire. Quelqu'un qui semblait être capable de l'avoir en un claquement de doigt, alors que moi je n'y étais jamais parvenu. Qui réussissait là ou je semblais avoir échoué.

Un homme qui n'était pas moi.

Et je crois que je n'étais définitivement pas prêt à ça. 



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