PDV ELENA :
Je suis dans la chambre de Stiles qui dort profondément. Mes yeux aussi sont clos mais ce n'est pas pour autant que je dors. Je réfléchis aux évènements qui se sont produits ses derniers jours. Aux parents de mes amis, que nous avons réussi à retrouver juste à temps. À Deucalion, qui est définitivement parti après avoir retrouvé la vue grâce à Mme Blake. À Derek, qui n'est plus un Alpha après avoir aidé Cora à guérir et qui a d'ailleurs quitté Beacon-Hills avec sa sœur. À Mr Stilinski, qui est désormais au courant de toute la partie surnaturelle de notre monde. À Scott, qui est devenu un véritable Alpha, grâce à sa volonté de tous nous sauver. Au Darach, que nous avons arrêté.
Tout ça s'est passé il y a quasiment un mois et maintenant, on peut reprendre nos vies d'adolescents normaux. Ou presque.
- Non. Ne les laisse pas entrer, gémi Stiles. Non, fait pas ça.
J'ouvre les yeux en prenant conscience que ces paroles ne sont pas le fruit de mon imagination mais qu'elles sont bien réelles.
- Stiles ?
- Ne les laisse pas entrer. Les laisse pas. Non. Non.
- Stiles, eh, réveilles toi, soufflai-je.
Je le secoue légèrement alors qu'il commence à s'agiter de lui même dans tous les sens. Il finit par ouvrir les yeux, en sueur et complètement paniqué.
- Elena ?
- Ce n'était qu'un cauchemar, le rassurai-je. Je suis là, d'accord ? Ça va aller.
Il me fixe toujours et pose ses mains sur mes joues comme pour s'assurer que je suis bien réel.
- Ça va ?
- Euh... ouais. Ouais, ça va.
Il se rallonge et me prend dans ses bras en me serrant comme on sert une peluche pour se protéger des mauvais rêves. Je le prend aussi dans mes bras pour le rassurer et l'aider à se rendormir. Ce n'est pas le premier cauchemar qu'il fait cette semaine. Je sais qu'il ne veut probablement pas m'inquiéter mais son père m'a dit qu'il s'était réveillé en pleine nuit en hurlant à plein poumon. À mon avis ça a commencé après le sacrifice qu'ils ont fait pour retrouver leurs parents. Mourir, ça laisse des traces.
•••
Stiles n'a pas rechigné pour se lever ce matin, se qui est... plutôt étonnant quand on le connaît. Je mets ma veste en cuire mais remarque dans le miroir que Stiles est focalisé sur son manuel de chimie. Comme hypnotisé.
- Stiles ?
Il redresse la tête et me regarde attendant certainement que je dise quelque chose.
- Ça va ?
- Ouais, je...
Il redirige son champs de vision vers le livre avant de continuer.
- Ça va, souffle-t-il en fronçant malgré tout les sourcils.
Il le range et ferme son sac avant de le mettre sur son dos.
- On y va ?
Je remonte la fermeture éclair de mes bottines et nous nous dirigeons vers sa jeep.
Une fois arrivé au lycée, j'embrasse Stiles et vais retrouver Lydia.
- Comment tu vas ?
- Plus de Darach et plus de loups-garous Alphas tueurs depuis un mois, sourit-elle. Ça ne peut qu'aller bien.
Les jumeaux sont restés à Beacon-Hills mais ils se font discrets et sont d'ailleurs redevenus des Bêtas après leur combat contre le Darach.
- C'est vrai que c'est plutôt calme ces derniers temps, approuvai-je.
- J'adore tes bottines.
- Merci. J'adore ta veste.
- J'ai été l'acheter avant-hier. Tu sais, quand tu as décrété que tu passais la journée avec Stiles, me rappelle-t-elle.
- Désolé. On ira faire du shopping ce week-end. Promis.
Nous nous dirigeons vers son casier lorsque Allison entre dans le lycée l'air complètement paniqué. Lydia et moi nous adressons un regard avant de nous diriger vers elle.
- Allison ?
- Ça va ?
Elle hoche la tête pour acquiescer mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas complètement vrai. Nous devons retrouver Scott et Stiles. Nous nous dirigeons donc vers le parking et les trouvons entrain de discuter. Scott a le même air paniqué que celui qu'Ally affichait il y a quelques minutes à peine. Nous sommes encore trop loin pour pouvoir entendre ce qu'ils se disent alors j'utilise mon ouïe surnaturelle.
- ...à toi aussi. Tu vois des choses, pas vrai, lui demande mon petit ami.
- Comment tu le sais ?
Nous arrivons enfin à leurs hauteurs.
- Parce que ça vous arrive à tous les trois, intervenais-je.
•••
- Regardez qui n'est plus la seule cinglée, se réjouit Lydia.
- On n'est pas cinglés.
- Hallucination, paralysie du sommeil... Ouais, c'est clair. Tout va très bien, ironise-t-elle.
- On est mort et on est revenu à la vie. Il doit y avoir des effets secondaires, se défend Scott.
- Mourir, ça laisse des traces. Ce n'est pas vraiment la même chose mais quand un vampire entame sa seconde vie, il est totalement effrayé, il ne comprends pas se qu'il lui arrive et parfois ils peuvent même devenir... dingue, durant un temps.
- Combien de temps, me demande Stiles.
Je les regarde tous les trois avant de continuer.
- Ça dépend de la personne.
La cloche sonne annonçant les cours.
- On gardera un œil sur vous, leur assurai-je.
Je me tourne vers Lydia qui reste de marbre.
- Pas vrai ?
- Ouais.
- Tu pourrais au moins essayer de cacher ta joie, soupire le fils du shérif à l'adresse de la banshee.
- Bah quoi ?
Nous nous dirigeons en cours et nous installons tous dans un coin de la classe.
- Bonjour tout le monde. Je m'appelle Mr Yukimura, je remplace votre ancien professeur d'histoire, se présente-t-il.
Évidemment, il s'est fait tuer par la prof de littérature.
- Je suis arrivé avec ma famille il y a trois semaines. Je suis sûr que vous connaissez tous ma fille, Kira. Ou peut-être pas parce qu'en fait elle ne m'a jamais parlé de quelqu'un de ce lycée. N'y même amené un copain à la maison.
Nous entendons quelqu'un soupirer et nous retournons tous vers cette personne. C'est une fille asiatique avec de magnifiques cheveux noirs. Elle a l'air de faire de l'effet à Scott en tout cas.
- Commençons par l'histoire de l'Amérique au XXe siècle.
J'ai passé mon XXe siècle à me balader entre la Floride, la Georgie, le Mississippi, la Louisiane et le Texas. Je connais déjà tout ce qu'il y a à savoir mais je trouve tout de même intéressant de voir comment l'histoire a été interprétée. Après tout c'est pour ça que je me suis inscrite au lycée.
•••
Lydia a trouvé une idée pour aider Allison à évacuer le stress qu'elle ressent en ce moment. Je suis sensée être en cour de physique mais disons que je préfère aider mon amie alors ils attendront le prochain cours pour ma présence. Nous sommes donc toutes les trois en salle d'art, devant une toile, un pinceau à la main. Celle d'Allison tremble comme une feuille.
- Ce n'est pas une main très sûre pour une championne de tire à l'arc, remarque Lydia.
- C'est comme ça depuis quelques semaines. Depuis cette nuit là.
Elle lâche son pinceau et la peinture éclabousse sa feuille, laissant des traces semblables à des taches de sangs. C'est, à mon avis, se à quoi a pensé Allison vu la tête qu'elle fait.
- Le rouge n'était peut-être pas une bonne idée.
J'arrache la feuille pour en laisser une nouvelle vierge.
- Bon, on pourrait faire autre chose, proposai-je.
- Comme quoi ?